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3,45

sur 504 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En ouvrant ce recueil, vous êtes invités à :
Attendre un train pour l'éternité,
Courir pour échapper à la mort,
Raconter vos rêves pour qu'ils ne se réalisent pas,
Intervenir dans une dispute conjugale,
Pédaler pour maigrir et échapper à des poursuivants mécontents,
Vous débarrasser d'objets venus du passé pour alléger votre culpabilité de survivant,
Contempler la fin du monde,
Rétablir l'ordre du monde,
Vous méfier des chats,
Vous méfier des autostoppeurs,
Vaincre la maladie par un baiser,
Vous équiper pour aller au petit coin et vous méfier de vos vieux voisins.

Le rythme de chaque nouvelle, courte ou longue, est impeccable et leur enchaînement fait sens, comme un gigantesque plan cosmique qui se mettrait en place. « Il y a la partie rationnelle de mon esprit qui me dit que ce ne sont que des conneries, mais une est persuadée que non, pas du tout, et c'est celle-ci qui a le dessus. » (p. 206) Au détour d'un article, on retrouve Castle Rock qui est le lieu de l'intrigue de plusieurs romans du King et on croise Julia Shumway dont le personnage sera largement développé dans Dôme. Il y a les sujets que l'on aime retrouver chez cet auteur, parce qu'on sait qu'il les aime aussi et qu'il sait en parler : la famille, l'écriture, l'Amérique, les rêves, les peurs, etc. Comme l'assassinat de JFK, le 11 septembre a une place particulière dans l'univers de l'auteur : c'est une balise sinistre qui jette un éclat sombre sur les États-Unis et l'histoire.

Dans l'introduction, Stephen King explique son rapport aux nouvelles qui sont des histoires urgentes qui se présentent à lui, souvent quand il consacre son énergie à des textes plus longs. S'il met certaines idées de côté pour les reprendre ensuite, d'autres lui échappent ou évoluent jusqu'à se transformer et devenir des histoires complètement inédites. « La réalité est un mystère […], et la texture quotidienne des choses est le rideau dont nous le drapons pour masquer son éclat et ses ténèbres. Je pense que nous recouvrons le visage des morts pour la même raison. Nous voyons dans le visage des morts une sorte de portail. Il est fermé sur nous… mais nous savons qu'il ne le sera pas toujours. Qu'un jour il s'ouvrira pour chacun de nous, et que chacun de nous le franchira. Mais il y a des endroits où ce rideau est usé jusqu'à la trame, où la réalité est ténue. Un visage regarde de l'autre côté. » (p. 217) Juste avant le crépuscule est une excellente moisson de textes dans lesquels Stephen King prouve toute l'étendue de son talent de conteur d'histoires qui font flipper. « Les rêves sont les poèmes écrits par le subconscient. » (p. 101) Il y a du sang, de la sueur et de la merde, de la peur, du désespoir et de l'angoisse. Mais aussi une certaine dose d'humour pour qui aime le second degré et l'autodérision. Et dans la note conclusive, ce bon vieux King titille mes terreurs récurrentes et mes TOC mal assumés. À croire qu'il lit dans ma tête, ce salopiaud !
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500 pages pour 13 nouvelles, difficile de maintenir un suspense insoutenable ou la même émotion sur autant de récits, quel qu'en soit l'auteur.
Bon, OK, je suis presque en train de présenter mes excuses de ne pas toutes les avoir appréciées de la même façon.
J'avais commencé par le lire d'une traite, j'en ai été déçue et je l'ai laissé de côté. Puis, ne pouvant me résoudre à passer à côté d'un Stephen King, je me suis mise à le relire, mais une nouvelle de temps en temps, et j'y ai trouvé beaucoup plus de saveur.
C'est une approche tout à fait personnelle et je pense que chaque lecteur aura ses histoires favorites et d'autres qui l'auront laissé indifférent. Sur un CD, on aime rarement toutes les pistes du premier coup, n'est-ce pas. Ben là c'est pareil.
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Sans que l'attente accule, ce recueil qu'est "Juste avant le crépuscule", demeure un excellent opuscule. le genre de nouvelles oscille entre le fantastique et le thriller, tout en passant par le nostalgique dont seul le Maître accumule et manipule. Comme à l'accoutumée, il alterne chez nous lecteur, lectrice, l'angoisse authentique et notamment la franche rigolade.
Treize nouvelles captivantes, émouvantes, drôles et horrifiques qui composent une oeuvre majeure, figurant en bonne place dans la bibliographie Kingienne de l'auteur. Pour de courtes histoires de cet acabit, que ne ferait-on pas pour avoir le privilège de les déguster aux maux à mot, malgré le truchement de la traduction, mh ? A présent, passons aux
nouvelles . Prêt ? Alors allons-y :

- Willa : Une bonne histoire de fantôme nostalgico-romantique, sur fond de musique country. Au début, j'ai été un peu décontenancé par la
"révélation" de la condition des personnages qui arrive un peu trop tôt. Mais avec le recul, je me suis dit que le Maître cherchait plutôt à
poser une atmosphère et au final, c'est plutôt bien fait. Une nouvelle poétique et réussie dans le genre.

- La fille pain d'épice : Bien vu dans le genre course-poursuite survival, menée tambour battant. Pas de fantastique et rien de réellement
très original, mais c'est bien fait et on retrouve le décor des Keys de Floride avec grand plaisir. Quel suspense insoutenable avec une fin
jouissive.Efficace.

- le rêve d'Harvey : Je me suis bien ennuyé sur ce coup-là. Encore une fois, on sent que l'auteur a voulu jouer plus sur une ambiance (assez
réussie d'ailleurs) que sur les évènements eux-mêmes, mais au final j'ai trouvé cette courte nouvelle un peu vaine. Bof.

- Aire de repos : Aussi vite lue, aussi vite oubliée. Une histoire traitée sur le mode "La part des Ténèbres" mais qui n'apporte franchement
rien, en ce qui me concerne. Même avis que la précédente...

- Vélo d'appart : Mon ressenti sur cette nouvelle rejoint ce que je disais un peu plus haut : super concept, mais que je n'ai pas trouvé très
bien traité. Disons que l'histoire en soi est très bonne, mais j'ai un peu décroché avec le dénouement. Venant du Maître de il y a 15 ou 20
ans, on aurait pu avoir droit à un final complètement déjanté et tordu, au vu des possibilités qu'offrait cette histoire - j'aurais bien vu le
personnage se faire pourchasser ad vitam sur cette route pour ses ouvriers, ça aurait été paradoxalement jouissif. Mais non, le King
"pantouflard" de 2010, termine ça par un tête-à-tête et une poignée de main. Mouais. Quand on y réfléchit, c'était peut-être la manière la
plus logique de conclure cette nouvelle, mais je sais pas, j'ai trouvé ça un peu trop "facile". Bref, excellent concept, mais la conclusion
m'a laissé sur ma faim.

- Laissés-pour-compte : Très jolie histoire sur le 11 septembre et ce qu'il peut rester des êtres chers perdus. le surnaturel n'est peut-être
ici qu'un prétexte pour aborder ces thèmes-là - sans parler de "l'hommage" que Stephen King voulait rendre aux disparus de cette tragédie - mais c'est
fait avec coeur et sensibilité. Je n'ai pas adoré cette histoire, mais elle est tout à fait justifiée de la part de l'auteur, qui nous rappelle
qu'il y a un homme (un citoyen américain concerné par son pays) derrière le romancier de l'horreur.

- Fête de diplôme : King-le-citoyen de retour, avec un bref récit parlant de façon pas si détournée que cela des attentats du 11 septembre.
J'ai bien aimé les images et l'impression de catastrophe imminente qui se dégage des derniers paragraphes, mais "l'enrobage" est tellement
fade (désolé mais c'est mon opinion) que j'ai trouvé l'ensemble plus anecdotique qu'autre chose. Bref, je n'ai pas été conquis du tout.

- N. : Là par contre, chapeau bas : on a droit à du Steevie en grande forme, s'inspirant allègrement du Grand Lovecraft - même si l'auteur s'en défend en citant Arthur Machen ; l'un n'empêche pas l'autre ceci dit. En plus de ses inspirations, le récit nous happe dans une spirale de paranoïa, à travers le personnage de N. souffrant de TOC aussi obsessionnels que flippants. Tout cela donne une ambiance assez oppressante au récit et légèrement schizo qui colle parfaitement au sujet et aux angoisses de N. - qu'il refile peu à peu à son psy. D'ailleurs, cette transmission du "mal" d'un personnage à l'autre me rappelle un peu "Le Horla" De Maupassant et d'autres histoires du genre où la folie mais aussi les dangers les accompagnant (qu'on ne sait pas trop s'ils sont réels ou non) contaminent les gens les uns après les autres. En outre, c'est aussi une des nouvelles les plus longues et travaillées du recueil. Au final, j'ai vraiment été pris par cette histoire et j'ai passé un très bon moment. La nouvelle a même été adaptée en BD, ce qui est un bon indicateur de la qualité de celle-ci. L'une des meilleures nouvelles de ce recueil et incontestablement la plus Kingienne du lot. Une très grande réussite.

- Un chat d'enfer : Après avoir terminé cette histoire (sur un petit sourire vicieux), je me suis fait la réflexion qu'elle aurait facilement pu figurer sur "Brume" ou d'autres de ses anciens recueils. Quelque chose d'assez violent et dérangeant à la fois, tenant de la mise-en-bouche sanglante, comme l'auteur savait si bien le faire, il y a quelques décennies. Je n'ai pas du tout été surpris en lisant les notes à la fin, disant que cette histoire avait été écrite il y a longtemps et qu'elle attendait sagement son heure depuis. Amusant et vicelard, ça nous rappelle le bon vieux King d'antan.

- le New-York Times à un prix spécial : Mouais... Belle intention derrière, mais sans intérêt pour ma part, au suivant.

- Muet : Un peu pareil, celle-ci ne figure pas parmi les anecdotiques, elle est un minimum travaillée mais elle ne m'a pas vraiment transporté et la chute ne m'a du tout convaincu. Quelques bonnes idées, mais un fil conducteur plutôt plat et un personnage que j'ai trouvé aussi transparent qu'inintéressant.

- Ayana : Jolie histoire, mais qui encore une fois, a un peu peiné à vraiment m'accrocher, malgré des idées sympathiques. Là encore, je trouve que le Maître n'a pas très bien su traiter ses idées, malgré une plume de qualité, dans un ton mélancolique et un peu nostalgique qui m'a rappelé "Willa". Mais dans le fond, je n'ai pas trop accroché et je n'ai pas pu m'empêcher de penser "tout ça pour ça ?" Comme si le King d'aujourd'hui n'écrivait plus maintenant que pour le plaisir d'écrire, sans chercher à aller plus loin. Mais encore une fois, ce n'est que mon opinion personnelle, chacun le ressent à sa façon.

- Un très petit coin : Et on finit par un long récit scabreux qui clôt admirablement bien ce recueil. En lisant cette histoire, on a l'impression que Stephen King écrit avec un plaisir enfantin et du coup, c'est communicatif et même si c'est pas très ragoutant, on suit avec attention en s'accrochant au destin du personnage. Et toujours chez les personnages de l'auteur, cet instinct de survie qui dépasse tout (comme dans "Le goût de vivre", par exemple) et nous laisse admiratif devant tant de courage et de détermination. Et puis de toute façon, même si le sujet est limite-limite, l'écrivain du Maine en est arrivé à un stade de sa carrière où il peut tout se permettre, que l'on adhère ou non. C'est aussi ça qui fait son charme - ce côté "suivez-moi si vous voulez, de toute façon c'est moi qui conduit" - et quand il tape dans le mille, c'est tellement bon et jouissif qu'on lui pardonne tout... ou presque. Donc voilà, j'ai trouvé cette nouvelle très sympa et parfaite pour terminer ce recueil.

Pour conclure, ce conteur hors normes nous transporte, en quelques lignes, dans un univers familier et inquiétant, que l'on glisse de l'étrange au fantastique sans s'en apercevoir. du pur Stephen King sang pour sang garanti et frissonnant. Un recueil succulent que je vous recommande vivement.
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Je n'avais pas gardé le moindre souvenir de ce recueil de nouvelles, mais il restait obstinément sur ma liste de livres "à critiquer", aussi, légèrement agacé, l'ai-je rouvert... Les textes que l'on oublie si facilement sont des produits de consommation courante, sans grand intérêt. Mais dans ce cas, quelle erreur ! King, ou devrais-je dire "le" King, sait évoquer le quotidien le plus banal pour en faire surgir le fantastique, et certains récits de ce recueil, comme "Vélo d'appart" ou "Laissés-pour-compte" sont très beaux. le second est ce que j'ai lu de mieux sur le 11 septembre tel qu'il a été vécu par les Américains eux-mêmes, et quand au premier, avec "La fille pain d'épice", il exploite une veine encore ignorée du fantastique, notre manie et notre addiction aux sports. Et si tel ou tel conte n'atteint pas le niveau du chef-d'oeuvre, il reste cependant le travail d'un excellent professionnel qui sait raconter une histoire et distraire. On n'attend pas mieux.
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Je découvre Stephen King sous forme de nouvelles, avec beaucoup de plaisir, car cela permet d'avoir différentes histoires et ambiances au cours du même livre.
Toujours un grand talent de conteur, des histoires toujours à la limite de la réalité, heureusement il suffit de refermer le livre pour que ça s'arrête. A moins d'y repenser avant d'aller se coucher ...

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J'adore es livres de Stephen King. J'ai grandi avec ses premiers romans, jouant avec les peurs et les fantasmes. Je tombe sur ce recueil de nouvelles en poche. C'est difficile d'écrire des nouvelles, contrairement aux apparences. Tout le monde ne maîtrise pas le sens du raccourci, de l'essentiel... Et Stephen King a toujours excellé dans ce genre (lire par exemple Danse Macabre) le maître est là, au mieux de sa forme dans ce recueil de nouvelles post 11 septembre. L'écriture a légèrement changé, évolué en bien. Elle c'est allégée, devenue encore plus subjective, et a gagné de fait en qualité de narration. Dès la deuxième nouvelle (La fille pain d'épice), on rentre dans le meilleur, la nouvelle terrifiante qui n'a pourtant rien de fantastique. Aire de repos n'est pas non plus fantastique, mais touche aux tripes aussi. Et puis arrive Vélo d'appartement. Comment obligé de perdre du poids un homme entre dans une dimension de l'imaginaire qui se met à ses trousses dans un voyage immobile... Excellent ! Et puis on enchaîne avec Laissés-pour-compte, nouvelle qu'on met un peu de temps à situer, mais qui s'avère d'une excellente qualité. Un homme trouve chez lui des objets qui apparaissent sans raison, ou presque... Les textes sur le 11 septembre sont rares, l'émotion n'en ai que plus intense. Tout de suite, syndrome post-terrorisme oblige, Mais le meilleur de ce recueil c'est N. le journal d'un psychanalyste qui plonge à la suite de son client dans une psychose étrange... Brillant !
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Du King à son meilleur niveau, le retour des nouvelles du Maître, que du bonheur !!
Lien : http://peggylit.canalblog.com
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