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sur 58 notes
Tamaki Suzuki est écrivain. Elle voue une fascination certaine pour un livre de Mikio Midorikawa, Innocent, lequel avait fait scandale lors de sa parution, notamment pour son caractère autobiographique. Tamaki, elle, se sent comme investie d'une mission : retrouver l'identité de cette O., femme énigmatique dont on ne sait au final que peu de choses, si ce n'est qu'elle est à l'origine d'une bouleversante histoire d'amour. Une histoire qui n'est pas sans résonances avec celle de Tamaki. Elle a vécu, et vit toujours d'une certaine façon, une liaison conflictuelle avec son ancien éditeur.

Intrusion fait partie de ces livres qui brillent autant par leurs qualités que par leurs défauts. Les uns et les autres alternent mais au final, c'est un sentiment de déception qui plane.

Si Intrusion est un livre sur la quête, quête autour d'un mystère, quête de l'amour mais aussi quête de soi, il est difficile de le percevoir comme un roman policier, ni comme un roman noir. Autant le dire tout de suite pour ceux qui, étant donné la collection à laquelle appartient ce livre, seraient en droit d'attendre une intrigue policière. Quand bien même j'aurais très bien pu apprécier Intrusion s'il n'avait été entaché de scènes insipides dont je n'ai eu que faire, et qui prennent malheureusement le pas sur d'autres plus touchantes ou même plus prenantes.

J'apprécie toujours de me confronter à d'autres cultures dans les livres, d'avoir l'impression de toucher au plus près de celles-ci, loin des clichés habituellement véhiculés ou même de ceux que je me suis construits. de ce point de vue là, j'ai trouvé les livres de Aki Shimazaki plus parlants, plus révélateurs des fondements d'une société, de ses valeurs et de ses traditions. La griffe de Natsuo Kirino laisse moins percevoir ceci. L'approche est plus diluée, ne permet qu'une immersion par petites touches. Alors certes, elle s'intéresse à la condition féminine, évoque la complexité de la relation amoureuse et des bouleversements qu'elle suscite irrémédiablement. Elle dépeint aussi sa condition d'écrivain, démontre d'une certaine manière combien la ligne qui sépare la fiction et la réalité peut parfois s'avérer bien ténue. Mais le problème face à ma lecture est là, car je n'ai que rarement été sensible à ce roman et à ses personnages, qui ne sont restés pour moi que d'encre et de papier.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Dans ce roman, le lecteur voyage entre le réel et la fiction, entre les vivants et les morts. L'auteur raconte 2 histoires. Il s'agit de rapports humains, d'amour, d'adultère, d'égoïsme.

Tamaki Suzuki est une auteure. Elle effectue des recherches pour son prochain livre dont le sujet est une histoire d'amour raconté dans une autre oeuvre par le grand écrivain Mikio Midorikawa. Tamaki tente de découvrir l'identité de O., la maîtresse de Mikio. Elle-même trompe son mari avec son éditeur.

Je ne comprends pas le sens de ce roman. Pourquoi a-t-il été écrit ? Qu'est-ce que Natsuo Kirino a voulu transmettre au lecteur ? je suis dans l'impasse.
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C'est assez complexe comme roman : beaucoup de personnages, et en plus avec les noms japonais, pas facile de s'y retrouver. En plus, c'est quand même vendu dans une collection "policier", alors qu'on ne voit pas trop ce qu'il y a de policier là-dedans. Après, le livre en lui-même se laisse lire, mais bon, c'est pas très prenant.
Pour ma part je ne suis pas conquis du tout.
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Je ne connaissais pas cette auteure, présentée comme une référence dans son pays, et j'étais assez curieuse d'élargir mes horizons littéraires avec ce roman.
La couverture, tout d'abord, m'a laissé supposer un roman haletant et violent. Je pressentais une claque, encore sous le choc de ma dernière lecture sur le Japon contemporain, Tokyo de Mo Hayder. de claque, il n'y en a pas eu. Pas l'ombre d'une même. D'ennui, en revanche, j'ai été bercée.
Si la construction narrative du roman est furieusement intéressante dans l'idée - alterner les mises en abîme - elle finit par perdre son lecteur et se dénuer d'intérêt au fil des pages. Je ne sais pas si l'auteure a voulu mettre l'accent sur cette singularité, mais elle semble avoir oublié qu'une construction narrative ne peut être l'aboutissement d'un roman, à moins d'un talent incroyable, comme Luc Dietrich. Ici, la succession de mises en abîme semble être le point d'orgue, au détriment de personnages attachants ou à la psychologie travaillée, voire d'une intrigue solidement construite.
Dernier point et non des moindres : où est le policier dans ce roman ? Je me demande encore... Intrusion est un roman sur la quête de soi et la quête de l'autre mais ces recherches menées par Tamaki Suzuki sur l'identité de O. et les personnages de Midorikawa ne permettent pas de catégoriser ce roman dans le genre policier. Une classification qui induit le lecteur en erreur et laisse supposer que le roman s'ouvrira sur d'autres perspectives. C'est bien dommage.
Un livre qui n'a pas su aiguiser mon intérêt. Une lecture pesante, malgré la brièveté du texte. Un nouveau rendez-vous manqué.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Ma connaissance en littérature japonaise est réduite à son strict minimum : un roman policier, un roman contemporain, deux mangas et ce livre.
Je commencerai par une critique : ce livre n'est pas pour moi un roman policier et je m'interroge sur sa classification dans ce genre. Oui, Tamaki, le personnage principal enquête : elle cherche l'identité de O. la maîtresse d'un écrivain reconnu, qu'il a mis en scène dans un roman autobiographique avec sa femme et ses enfants, sans dévoiler son identité. En effet, Tamaki veut inclure ce personnage dans son prochain roman. Mais, qu'elle trouve son identité ou pas n'est pas si important - et jusqu'au bout, nous pouvons douter de l'identité de O (je n'ai pas pu m'empêcher en lisant cette initiale de penser à l'oeuvre de Pauline Réage). Ce qui est intéressant est le travail de recherche qu'elle mène.
Nous découvrons ainsi la place de la femme dans la société japonaise, et la place de l'auteure. Tamaki écrit à plein temps, il est rarement question de son mari et de son fils qui semblent très bien se débrouiller sans elle. Elle se consacre tout entière à son écriture, puis à la manière dont l'écriture de son nouveau roman lui permettra d'oublier son histoire d'amour avec Seiji Abe, son éditeur. L'acte d'écrire et son amour pour Seiji ont été tellement indissociables pendant les sept années de leur liaison qu'il lui faut presque réapprendre à écrire et à récrire. Les douloureuses étapes de correction ne sont pas dissimulées, non plus ce qu'une auteure, en l'occurrence Tamaki, attend de son éditeur. Seiji, lui, choisira une autre solution, bien plus radicale.
Chiyoko, elle, est d'une autre génération. La femme du célèbre écrivain Mikio Midorikawa consacrait ses journées entières à prendre soin de son mari, de ses enfants, de son foyer, et n'avait pas une minute à consacrer à l'écriture. Elle ne pouvait que jalouser ces femmes qui, célibataires, pouvaient écrire quand elles voulaient. Cependant, toutes ne sont pas parvenues à acquérir la reconnaissance qu'elles attendaient, comme Yumi Miura, par exemple.
L'autre question sensible est l'inspiration des écrivains. A une époque où le genre de l'autofiction fleurit, Natsuo Kirinomontre les bouleversements que cette écriture apporte. Elle peut conduire aussi, indirectement, à la tragédie. Qui est coupable, alors ? Qui est innocent ? Là, pas de juge ni de jury populaire pour le déterminer, pas d'avocat pour prendre la défense de l'accusé (Mikio MIdorikawa ? O. ?), pas de procureur pour accuser, mais le trouble d'une écrivain qui voit, en chair et en os, les êtres de papier sur lesquels un auteur a bâti son intrigue. Seules pièces à conviction : de larges extraits du roman de Midorikawa, entre vérité et mensonge.
Refuser de donner l'identité de O est garder une part du mystère de la création - et aussi une manière de dire que la O de papier n'est pas à rechercher dans la vraie vie. O. occupe une position ambiguë, à la fois muse et destruction, Eros et Thanatos réunis, et il faut ne pas avoir été elle (et en avoir subi les conséquences) pour oser revendiquer cette identité.
Intrusion est une belle réflexion sur le métier d'écrivain, sur les relations entre un auteur et un éditeur, sur l'inspiration, sur les rapports amoureux. Il n'est pas un polar.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Tout d'abord, une petite remarque concernant cette collection "Seuil Policiers"...sur les quatre romans lus, un seul pour l'instant rentre pour moi (et pour la plupart des lecteurs à en lire leurs critiques) dans la catégorie policier. Car ici, pas de crime, de mobile, de coupable, de victime, de mode opératoire ou d'enquête policière. En soit, ça ne me gêne pas vraiment car je ne lis pas que des romans policiers...mais je trouve dommage d'étiqueter un tel roman "policier" car : soit les personnes voulant absolument lire un roman policier seront déçues, soit les personnes qui auraient pu être la cible de ce livre ne tomberont pas forcément dessus par hasard, soit, et je l'espère, ceux pensant lire un policier auront une bonne surprise.

Et pourtant, il y a (en)quête. On pourrait même dire quête de soi, enquête sur la séparation, quête du couple, enquête sur les sentiments, quête de la vérité, enquête sur la perte de l'être aimé...Pas vraiment des thèmes qui provoquent une petite étincelle et me donne envie d'en savoir plus.

Natsuo Kirino nous plonge dans une reflexion intellectuelle, la notre et celle de son personnage mais aussi dans un autre genre de reflexion. J'aime beaucoup la définition du Petit Larousse : "Reflexion : fait pour un corps de changer de direction après un choc avec un autre corps", car je trouve qu'elle reflète bien l'état d'esprit de Tamaki mais également le mien à la lecture de cet ouvrage. Il y a aussi un va et vient entre la réalité et la fiction ainsi qu'un jeux de mirroir ou plutôt une mise en abyme assez énorme.

Ce qui m'a le plus marqué d'ailleurs, c'est cette belle (mais fatiguante) mise en abyme : on navigue entre Intrusion (le roman), Inassouvi (celui qu'écrit Tamaki) et Innocent (celui qu'a écrit Midorikawa). La strucutre de certains chapitres m'a aussi pesée : le second chapitre par exemple, qui reprend l'interview d'un personnage, n'est constitué que de ses réponses, comme un monologue même si nous comprenons bien que Tamaki est en face.

Cet ouvrage ferait merveille en cours de littérature (ou de psycho)! le côté trop sophistiqué a émoussé mon intérêt au fil des pages. Pourtant, je ne me cantonne pas à un seul genre, j'aime différents styles, des choses légères, des choses profondes mais là, je n'ai pas accroché du tout. Dommage. Pas un roman pour moi.

Merci à Babelio et aux Editions du Seuil

Lu dans le cadre du Jury Policiers Seuil 2011
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Un roman extrêmement bien mené qui traite de deux histoires, l'une réelle et l'autre en apparence fictive, qui ne sont pourtant pas si différentes l'une de l'autre…
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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Une histoire mélancolique, presque un conte mais en tout cas certainement pas un policier. Lu dans le cadre de ma participation au Jury Seuil policier 2011 en partenariat avec Babelio, le nouveau roman de Natsuo Kirino dont le titre Intrusion ne correspond pas vraiment à son contenu.
Cela dit l'histoire est surprenante, une petite enquête, certes, sur un personnage de roman dont on ne sait s'il a réellement existé ou non, emmène notre narrateur, l'écrivain Tamaki Suzuki, sur les traces d'un autre écrivain Mikio Midorikawa et de son livre Innocent paru des années plus tôt et qui fit scandale.

Cette recherche autour du personnage d'O. du roman Innocent se transforme en véritable quête, retrouver l'identité de cette femme et comprendre l'amour ou plutôt la « suppression de l'amour » dans un couple comme si elle pouvait y trouver une réponse à ses questionnements.

C'est une histoire construite autour de personnages adultérins ; de récits enchâssés mélangeant enquête et souvenirs, qui malgré le fait que ce ne soit pas du tout en rapport avec un policier à proprement parlé, apporte un aspect romantiquement dramatique !

J'avoue que j'ai trouvé ce roman un peu…. mou, c'est seulement une fois que l'on atteint les 150 pages que cela devient intéressant, cela dit j'avoue aussi être contente d'avoir tenu le coup et de l'avoir terminé car c'est finalement un beau roman. Une très belle histoire sur l'amour et l'effacement.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Je me réjouissais de lire un polar japonais, car je n'en ai pas souvent l'occasion, n'allant pas spontanément vers eux. Aussi, quand j'ai reçu Intrusion dans le cadre du Jury Seuil Polars Babelio, j'ai vu là l'occasion de faire connaissance avec Natsuo Kirino. Je dois dire que mon enthousiasme est vite retombé...

Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire de ce couple adultère Seichan/Tamaki qui passe leur temps à jouer au chat et à la souris. Certes, la rupture fut brutale, a laissé des traces, les rancoeurs se sont accumulées mais tout de même. On tourne en rond et il ne se passe rien. Les divagations de Tamaki concernant O. et le mélange fiction réalité m'ont profondément ennuyée. A tel point que j'ai fini par abandonner malgré toute ma bonne volonté.

Je suis passée complètement à côté de ce roman, qui à mon sens manque de suspense et d'intrigue pour un polar. Je le regrette et ça n'enlève rien au fait que ce soit plutôt bien écrit avec même une certaine grâce.
Lien : http://lesbonheursdesophie.o..
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La couverture m'a fait imaginer un thriller puissant, une atmosphère angoissante… Mais, disons-le dès maintenant, je dois avoir trop d'imagination.

L'éditeur évoque en quatrième « une histoire d'amour, un roman policier littéraire, et une réflexion philosophique sur le rapport réalité-fiction »… Je ne suis pas totalement emballée par le résumé mais, en revanche, j'ai très envie de découvrir un exemple de la littérature japonaise – que je connais très peu.

Tamaki Suzuki, jeune romancière en vogue, a vécu une longue liaison adultère avec son éditeur Seiji Abé. Leur rupture, très douloureuse pour tous deux, a perturbé, voire détruit, leurs foyers respectifs. Un an après, Tamaki ne s'en est toujours pas remise. Intrusion croise les souvenirs de la jeune femme et ses réflexions autour de son nouveau projet littéraire, clairement le fruit de son état affectif. Son prochain roman, Inassouvi, sera ainsi une enquête sur le grand écrivain Mikio Midorikawa et sur son best-seller, Innocent, récit autobiographique qu'il revendiquait aussi riche de fiction… Tamaki veut résoudre LE mystère d'Innocent : qui est la fameuse O., maîtresse de Midorikawa ? Ce dernier relate longuement leur relation, sa découverte par son épouse Chiyoko, le cataclysme que cela a occasionné dans leur couple… Les critiques et lecteurs ont émis de nombreuses hypothèses sur l'identité de O., sur la part de fiction, et Tamaki entend bien résoudre ce mystère.

Beaucoup de romans dans le roman donc. Et les récits s'imbriquent à n'en plus finir. Tamaki raconte par anecdotes successives sa relation avec Seiji : pourtant, cette relation passionnée, exclusive et destructrice selon ses propos ne prend jamais véritablement corps – comme si Tamaki ne parvenait pas à nous convaincre de sa force, et même de sa réalité. le fait qu'elle évoque exclusivement cet aspect de sa vie y est probablement pour quelque chose : son mari et ses enfants n'apparaissent qu'une fois et ne paraissent pas très importants au final, les contingences de la vie quotidienne ne semblent pas avoir de prise sur elle.

Histoires d'amours et d'orgueils surtout. Et, malheureusement, beaucoup de ressassement, de répétions et de piétinement. Quant à « l'affaire O. », si on considère – en lecteur français qui y est habitué – Innocent comme de l'autofiction, il n'y a plus grand-chose à questionner et les interminables développements et interrogations philosophico-existentielles perdent tout intérêt. Enfin, l'enquête sur l'identité de O. n'est pas franchement passionnante. Là est censé être l'aspect policier du texte… mais je n'en ai vu aucun élément véritable.
Il est d'ailleurs dommage, selon moi, qu'Intrusion figure dans cette collection, car cela implique inévitablement certaines attentes chez le lecteur. Mon avis serait peut-être moins tranché si je l'avais abordé comme un roman, et non un roman policier. Car l'écriture est assez limpide et il y a de jolis passages.

Une déception donc.
Lien : http://monbaratin.blogspot.c..
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