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Dans ce récit, inspiré d'une vieille chronique du 16 ème siècle, dans une Allemagne morcellée entre de petits états, Kohlhaas, un riche marchand de chevaux, se heurte, alors qu'il se rendait à une foire de Saxe en compagnie de trois de ses bêtes, à un péage appartenant à un hobereau vil et frivole. le passage lui est interdit jusqu'à l'obtention d'un laissez-passer. Kohlhaas laisse ses bêtes, en gage, et pour leur entretien l'un de ses valets muni d'une somme d'argent. Une fois à Dresde il apprend que cette réglementaion est arbritaire et se rendra, un peu plus tard, sur les terres de ce péage pour retrouver son homme et ses biens. Mais, dès son arrivée, il apprend que son valet a été battu puis chassé et retrouve ses bêtes tristement décharnées, après qu'on les eut utilisées pour les travaux des champs. Il fera alors, en homme honnête et confiant, appel à la justice pour établir une réparation; mais celle-ci, vite influencée par la famille du hobereau, se perdra en maintes chicanes inutiles. Dès lors la vie de Kohlhaas, animée par un puissant sens d'équité, bascule. Il commence par vendre une partie de ses domaines; sa femme mourra après avoir été rouée de coups en s'approchant de la cour pour plaider la cause de son mari. Il va ensuite, tel un ange exterminateur, semé la terreur partout dans le pays, avec une armée de croquants qu'il avait levée. Il faudra l'intervention de Luther pour que cessent ses exactions et que soit réexaminé son procès. Après des péripéties complexes, il obtient réparation pour l'injustice subie en retrouvant ses chevaux en parfait état, mais aura cepandant , pour les crimes et désordres commis, la tête tranchée. L'écriture de Kleist est simple, alerte, et incisive et sait créer d'emblée une forte tension dramatique, tout en nous laissant un peu perplexe : Kohlhaas est devenu un rebelle à cause de son sens de la justice, d'une vraie santé morale et physique, face à une aristocratie et un peuple corrompus, mais là où beaucoup auraient cédé, soit par faiblesse, soit par raison, il est entrainé dans la démesure.
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L'intrigue de ce livre pourrait tenir en quelques lignes. Un honnête marchand, bon père de famille se fait voler deux chevaux par un seigneur du coin se croyant tout permis de par sa naissance. La justice étant sourde à ses réclamations (car pervertie), notre héros va finalement se faire justice lui-même en mettant le pays à feu et à sang.
Kohlhaas soulève une armée de mercenaires, pille, brûle, massacre des innocents pour laver son honneur et cela suffirait à nous le faire haïr. Pourtant, tout au long du récit, on va s'attacher à cet homme ordinaire rendu fou par l'injustice et qui ose défier la noblesse.
Michaël Kohlhaas n'est pas à proprement parler un révolutionnaire car il ne défend que sa cause. Il serait plutôt une sorte de samouraï. Un pur. Et ma foi, entre deux romans modernes peuplés d'antihéros, il était bien agréable de se laisser emporter par l'histoire incroyable d'un héros, un vrai!!!
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En France, Kleist est toujours passé et passe toujours pour un sous-Goethe. Et c'est dommage, car si l'exemple du maître se ressent souvent fortement, d'autres textes révèlent un esprit bien différent, plus terre-à -terre mais moins hautain, agité par des préoccupations moins éthérées mais non moins fin dans ses analyses. Tel le révèle cette nouvelle, revenue un peu à la mode grâce à une adaptation cinématographique en 2013.

Au XVIème siècle, le marchand de chevaux Michael Kohlaas est victime d'une injustice de la part d'un junker (petit noble allemand), qui le force à lui laisser en gage deux de ses plus beaux chevaux, et les lui rend en piètre état. Corrompue et soumise à de multiples influences, la justice s'avère incapable de lui donner raison. Décidé à obtenir réparation quel qu'en soit le moyen, il vend tous ses biens, arme ses valets, recrute une bande à sa solde, et se met en campagne.

Son château est pris et brûlé, mais le junker parvient à s'enfuir. Kohlass le poursuit jusqu'à la ville où il s'est réfugié, y infiltre des hommes qui boutent le feu en plusieurs point. Une troupe envoyée contre lui est écrasée, puis une autre. Sa réputation grandit. le prince de Saxe lui envoie alors des offres de paix, auxquelles il ne répond qu'une chose : qu'on me rende mes chevaux dans l'état où je les ai laissé, et je rentrerai en paix…

Kleist s'inspira d'une histoire vraie, même s'il l'enjoliva un peu. Ce qui le fascine ici, c'est l'affrontement entre la noblesse et la bourgeoisie naissante. Kohlass défend son sens de la justice comme un chevalier d'entant son honneur. Il est prêt à mettre un pays à feu et à sang pour obtenir, en échange, rien que ce qu'on lui a pris. Il risque sa vie pour essayer de convaincre de son bon droit la seule personne dont l'opinion compte à ses yeux, et qui l'a condamné : Luther. Peu lui importe les ravages qu'il sème autours de lui : seule compte sa cause.

La noblesse a failli. Une nouvelle classe sociale se lève. Avec elle, une nouvelle religion, et de nouvelles valeurs qu'elle est prête à défendre jusqu'à la mort. Des siècles d'affrontement s'annoncent…
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Brûlante lecture que celle de la tragédie de Michael Kohlaas, marchand vertueux perdu par son inaltérable droiture et une inaptitude totale à l'agilité politique.
Brûlante parce que fougueuse, violente, intransigeante, et porteuse d'une charge virulente contre la société de la part de l'auteur, dont on comprend qu'il a choisi l'adaptation d'une histoire vieille de plusieurs siècles pour d'autant mieux dénoncer les mêmes travers de pouvoir dans la sienne.
Et d'autant plus saisissante que sa parution a précédé de peu le suicide d'un auteur exalté, rejeté par son maître Goethe et en opposition avec son temps.
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Incipit :

« Sur les bords de la Havel vivait, vers le milieu du XVIème siècle, un marchand de chevaux nommé, Michael Kohlhaas, file d'un maître d'école. Ce fut un des hommes les plus intègres, en même temps l'un des plus redoutables de son époque. »

Conduisant ses chevaux au marché, il se trouva en face d'une barrière qu'il n'avait jamais remarquée. « C'est un privilège seigneurial » ,péage nouvellement institué par le baron, maître du château, à peine eut-il qu'on lui réclama un laissez-passer, puis que le baron de Tronka, ne jeta son dévolu sur deux jeunes et magnifiques chevaux loirs qu'il confisqua, sorte d'otages en attendant que le maquignon ne revienne pourvu du laissez-passer. de retour du marché, Kohlhaas eut la désagréable surprise de voir que son domestique avait disparu et que ses poulains étaient devenus des haridelles épuisées par les travaux des champs.
Kohlhaas n'eut de cesse de saisir la justice pour le préjudice subi. Il rédigea donc une plainte avec l'aide d'un avocat, persuadé de l'appui de nombreux amis et de son bon droit. Des mois passèrent, puis on lui fit valoir que le baron Wenceslas de Tronka était parent de seigneurs influents. Kohlhaas se rendit donc auprès du commandant et rédigea une supplique à l'Electeur de Brandebourg. Cette nouvelle démarche n'aboutit pas plus que la première. Sa femme Lisbeth proposa de porter une nouvelle requête fut repoussée brutalement et décéda du mauvais traitement qui lui fut infligé.
C'est alors que Kohlhaas, sûr de son bon droit, excédé par l'injustice se transforma en justicier de sa propre affaire, détruisit le château du baron de Tronka et entraînant une troupe de valets et d'hommes d'armes incendia Wittenberg et la province, mettant à feu et à sang châteaux et villes mettant en déroute le prince de Meissen venu avec une armée l'arrêter.

« C'est dans ces conjectures que le docteur Martin Luther entreprit d'employer l'autorité que sa position dans le monde lui donnait, à faire rentrer Kohlhaas dans l'ordre en lui adressant des paroles énergiques et propres à réveiller les sentiments généreux dans le coeur de l'incendiaire »

L'intervention de Luther mit fin aux désordres, permit à Kohlhaas de bénéficier une amnistie pour que se tienne enfin son procès. Kohlhaas malgré ses succès militaires ne veut qu'une seule chose : que justice lui soit et que les deux chevaux noirs lui soient restitués dans l'état où il les avait laissés. Cependant, la justice entre un maquignon et de grands seigneurs est bien inégale et les tracasseries ne cesseront pas !

L'analyse dans la préface d'une oeuvre est parfois frustrante, je n'aime pas qu'on me raconte l'histoire à l'avance. La collection MILLE.ET.UNE. NUIT offre une présentation différente. A la fin de la nouvelle (roman ?) tout un dossier concerne l'adaptation cinématographique d'Arnaud des Pallières. Ce dernier explique ses choix, entre autres de dépayser l'action dans les Cevennes, le casting . le long entretien avec Mads Mikkelsen est aussi intéressant ;
Cela me donne vraiment envie de visionner le DVD à mon retour.
J'ai téléchargé le Combat contre le Démon de Stefan Zweig

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Ce court roman ( certains éditeurs le qualifient de nouvelle ) est un récit inspiré de chroniques du XVIème siècle. L'écrivain Heinrich von Kleist ( 1777 – 1811 ), admirateur de Goethe dont il rechercha l'approbation, etait un jeune dramaturge et auteur de nouvelles lorsqu'il parut. En écrivant ce drame, presque une tragédie, il donna à un fait historique une dimension symbolique, décrivant avec rigueur l'enchaînement et l'enchevêtrement des évènements et leurs conséquences plutôt que de développer une verve romanesque attachée aux personnages, l'inscrivant à la fois dans le contexte historique attesté et dans sa propre époque.

Ainsi, ce récit témoigne d'une société bouleversée, une société en transformation : le XVIème siècle, c'est le siècle de la Réforme ( Martin Luther intervient dans ce roman, il est prouvé par une lettre de sa main qu'il est intervenu dans la réalité ). A travers ce personnage de marchand de chevaux, c'est l'histoire d'un honnête homme spolié par un seigneur – « encore une de ses violences comme on s'en permet depuis quelque temps au château » - puis confronté à une justice malmenée par les privilèges, les conflits et les intérêts des différents pouvoirs, par les garants de ces lois. Ce sera donc contre toutes ces autorités que se rebelle Michael Kohlkaas, sa croisade mêlant volonté de justice et « l'enfer d'une vengeance non assouvie ». Il s'agit bien du théâtre de l'Histoire allemande que ce roman, celui du Saint Empire romain germanique, des princes des Etats et de leurs lois féodales, celui des Electeurs. Publié au début du XIXème ( 1808 – version définitive 1810 ), le sujet est engagé, politique, à l'heure des conquêtes napoléoniennes achevant l'Empire germanique en pleine débâcle militaire et tentatives de réformes.

D'une plume sobre et concise, ce roman peut être divisé en deux parties. La première, épique, relate l'affrontement entre Michael Kohlhass et le baron Wenceslas de Tronka qui évoluera vers une véritable guerre contre les instances gouvernementales, le marchand de chevaux combattant des troupes, incendiant des villes, à la tête d'une armée de gens du peuple et d'aventuriers. Son combat par le fer et le feu répand la terreur et la colère parmi la population qui prend tout de même son parti sans toutefois répondre à son appel mégalomane et mystique. Michael Kohlhaas se fait justicier et criminel, ennemi d'Etat. Dans la seconde partie, ce sont tous les méandres judiciaires qui sont présentés dans le double procès de cet homme, celui traitant sa plainte contre le baron, celui l'accusant d'avoir violé la paix de l'Empire. Des félons, des tractations politiques, des manipulations privées et la recherche des jugements et des sentences qui permettront de préserver l'honneur, l'autorité et la crédibilité des gouvernants devant le peuple…

Ce roman est publié dans plusieurs collections de format poche. Celle-ci est complétée en fin d'ouvrage par un dossier sur le film dont un texte de Arnaud des Pallières ( qui nous apprend que " Franz Kafka, dont c'était le livre préféré parmi toute la littérature allemande, disait que la lecture de Michael Kohlhaas avait été pour lui à l'origine de son désir d'écrire ") à propos de son adaptation cinématographique et un entretien avec Mads Mikkelsen l'acteur interprétant Michael Kohlhaas, ainsi que par une postface de l'éditeur sur l'écriture de ce récit et son auteur tourmenté (une référence notée : le combat avec le démon. Kleist, Hölderlin, Nietzsche de Stefan Zweig).


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Le procès de K.

Tranchant et puissant, ce court roman transporte le lecteur dans l'Allemagne de la Réforme luthérienne que Kleist s'entend à lui restituer avec scrupule.

Avec cette chronique mâtinée de conte merveilleux, nous est narrée l'histoire d'un marchand de chevaux victime de la brutalité des hommes et de leur justice inique. Poussé à bout par un sentiment d'impuissance, Michael Kohlhaas fomente une sédition populaire et sème la terreur en Saxe. le mutin rencontre Luther. le théologien lui ordonne de cesser toute révolte et de lutter par des moyens légaux.

L'écriture de Kleist est d'une sobriété rafraîchissante. Faisant fi du moindre psychologisme, il retrace le parcours chaotique de son héros avec retenue et forces détails au risque de nous égarer dans les méandres des institutions de l'époque.

Kohlhaas, homme d'honneur inflexible, mésuse de son libre-arbitre dans un siècle encore embourbé dans les superstitions. Pleine d'ironie, la fin de ce vigoureux récit semble battre en brèche l'idée même de salut puisque les prédictions d'une vieille tzigane se révèlent plus puissantes que les formules juridiques ou spirituelles de pure forme.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Ce livre possède les caractéristiques d'une nouvelle tellement il est court. Classique allemand connu, j'ai choisi de le lire car je suis en panne d'idées en ce moment.
Cette histoire, comme le développe déjà le résumé, est celle de la descente aux enfers de Michael Kohlhaas. Un jour, en allant à la foire, il se fait confisquer deux chevaux noirs par un seigneur car il ne dispose pas de passeport. Lorsqu'il vient les récupérer quelques semaines plus tard, les deux animaux n'ont plus que la peau sur les os. Notre marchand demande réparation, en vain, auprès de diverses instances. Fou de rage, il décide de mettre le pays à feu à et sang jusqu'à ce qu'on lui livre le gentilhomme.
Michael Kohlhaas est décrit comme un citoyen honnête et juste, mais c'est ce trait de caractère qui l'a perdu. A mes yeux, il s'est transformé en un homme aigri, froid et orgueilleux, soucieux uniquement de rétablir ses droits. Sa vie, celle de sa femme et de ses enfants méritaient-elle tout cet acharnement pour deux misérables chevaux ? Je comprends son indignation face à cette justice inéquitable, qui favorise les nobles aux détriments des masses, mais l'enjeu en valait-il la peine ?
Ce livre, écrit au XIXème siècle et inspiré d'une histoire vraie qui a eu lieu au XVIème siècle, garde des accents très contemporains.
Le style d'écriture est sobre, simple, précis et captivant. La fin arrive rapidement, et c'est presque avec une certaine déception que je termine déjà ce roman !

Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Aux dires de la chronique du temps jadis, l'histoire horrifique du maquignon Michel Kohlhass ébranla la paix des terres des princes de Saxe alors que Charles Quint étendait son empire sur l'Europe et que Martin Luther posait les bases d'une foi nouvelle. Pour avoir été victime de l'arbitraire, le bourgeois Kohlhass, dont les chevaux qu'il partait vendre ont été confisqués et dont on a mésusé, réclame qu'il soit rétabli dans ses droits. Débouté et lésé par les manoeuvres du camp adverse, il s'en remet au tribunal de sa conscience, en appelle à Dieu et se fait le bras armé de la justice, l'incarnation de la nemesis vengeresse, prend la tête d'une expédition punitive faite de ses valets, de mécontents attirés par l'appât du butin, de mercenaires sans solde et sème la mort et la désolation sur les terre de Saxe. le sens aigu de la justice qui fit de lui un meurtrier l'amène à se plier à l'autorité supérieure du jugement du représentant du Saint Empire Germanique, qui après avoir donné entière satisfaction sur le différent qui l'opposait aux agissements iniques des von Tronka, le condamne à mort et procède à son exécution pour attentat contre la paix de l'Empire.

A travers la narration de cette révolte du bourgeois contre l'arbitraire des Saxons, Heinrich von Kleist, dans cette oeuvre parue en 1810, se fait le disciple des Lumières, tout en adaptant ses principes aux réalités et aux restrictions de son pays, la Prusse, et illustre la primauté du droit individuel d'entreprendre, de la libre circulation des personnes, des marchandises, sur des coutumes ancestrales amenées à disparaître, basées sur le sang et la lignée. Une oeuvre qui se destine aux étudiants en littérature mais qui n'éveille guerre d'écho passé l'intérêt historique du sujet et la personnalité singulière d'Heinrich von Kleist.
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Brandebourg -futur royaume de Prusse-, XVIème siècle.
Michael Kohlaas est un prospère marchand de chevaux. Réputé pour être un homme intègre et respecté, il mène avec femme et enfants une existence paisible.
Ce qui pousse cet individu sans histoire à devenir, en l'espace de quelques semaines, un guerrier implacable et violent, nous le découvrons dans ce roman d'Heinrich von Kleist paru en 1810.

C'est une injustice dont il est victime qui conduit Michael Kohlaas à prendre les armes. Un hobereau, von Tronka, dont il devait traverser les terres pour se rendre en Saxe afin d'y vendre des chevaux, a détenu arbitrairement, sous prétexte d'un droit de passage, deux de ses bêtes. A son retour, lorsque Michael a voulu reprendre les chevaux laissés en gage, il s'aperçoit non seulement que ceux-ci ont été maltraités, mais qu'un sort identique a été réservé au jeune valet qu'il avait laissé sur place pour s'en occuper.
L'inaboutissement des procédures entamées auprès de la cour de Dresde pour obtenir réparation (le marchand réclame la restitution de ses chevaux remis sur pied) est le point de départ d'un déchaînement de violence, dont de nombreux innocents feront les frais, et qui finit par prendre une ampleur politique et sociale lourde de conséquences.

D'emblée, le lecteur éprouve pour ce héros, qui se dresse contre l'iniquité d'une société féodale dans laquelle la puissance des relations prime sur le bon droit, une respectueuse sympathie. Son combat, qui se veut aussi un symbole de la lutte du peuple contre la noblesse, provoque de même, dans un premier temps, l'adhésion des masses.
Mais ce sentiment se transforme peu à peu en une incompréhension effarée face à la rage qui fait perdre à Michael Kohlaas tout discernement et toute humanité, le rendant lui-même injuste. Et c'est bien ce qui fait en grande partie l'intérêt de ce texte, que cette ambivalence que suscite en nous le comportement du personnage, expression d'une folie furieuse, que rien, a priori, ne laissait présager.

Un récit court et efficace, dont j'ai également beaucoup aimé la conclusion...
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