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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Karl Ove Knausgaard, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, a entrepris de raconter sa vie, toute sa vie et rien que sa vie, en six volumes. J'avais lu, sidérée et captive, les deux premiers livres, abandonné les troisièmes et quatrièmes parce qu'à leur lecture ne se reproduisait pas l'envoûtement éprouvé précédemment. Ils étaient consacrés à sa petite enfance puis son adolescence et ça ne m'intéressait pas suffisamment. Pour ce cinquième livre, nous le retrouvons très jeune adulte alors qu'il s'établit à Bergen (la ville où, à le lire, il pleut effectivement littéralement tout le temps – on comprend le titre) alors qu'il va commencer son année à la prestigieuse Académie d'écriture. Il est immensément fier d'avoir été sélectionné, désire ardemment être écrivain, et s'y casse bien méchamment les dents. Il se frotte à la vie d'adulte, vivre seul, gérer un budget, travailler pour gagner un peu d'argent, échouer dans ses tentatives, il établit un bien vilain lien avec l'alcool – qui ne lui réussit pas du tout, fait des conneries, les regrette mais les recommence. Accessoirement il obtient une certaine reconnaissance pour son écriture, mais rien n'est jamais comme il le voudrait et il teste régulièrement la patience de son lecteur en exploitant son goût certain pour l'auto-apitoiement. Néanmoins, cependant et nonobstant (j'insiste) il parvient cette fois encore à agripper son lecteur et c'est avec beaucoup d'envie qu'on reprend à chaque fois ce petit pavé pour laisser se diffuser en nous son subtil malaise. Malgré son rythme anarchique (il s'étend jusqu'aux détails infimes – et souvent triviaux- sur un certain point a priori pas très intéressant pour ensuite résumer allègrement plusieurs mois (voire années)), malgré son égocentrisme avéré et sa totale absence d'empathie, Karl Ove Knausgaard nous apparaît comme un frère de souffrance et sait mettre des mots justes sur des sensations diffuses, les éclairant alors. Ce qui domine tout de même pour moi cet opus qui traite majoritairement de la honte, c'est l'antipathie qu'il suscite par excès de sincérité. Vivement le sixième et hélas dernier livre.
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Karl Ove Knausgaard. Un nom que je lisais souvent, une plume inconnue. Un nom que je voyais souvent, une plume à connaître.

C'est grâce aux éditions Denoël que j'ai pu découvrir le dernier livre de cet illustre auteur norvégien, et par la même occasion une partie de son oeuvre.


En entrant dans ce livre, vous entrez au milieu d'une salle de bal et êtes aussitôt transporté.ée par votre cavalier.ère. La plume de l'auteur est enivrante, fait voyager, mène à la réflexion mais est aussi un excellent remède aux petits coups de mou ! C'est un pur délice, une pépite à l'état pur : à déguster sans hésitation !

Karl Ove Knausgaard écrit justement, utilise les mots qu'il faut pour entraîner son lecteur/sa lectrice dans les souvenirs de sa vie, dans cette aventure simple mais rythmée et enivrante ! Ajoutez-y la traduction pointilleuse de Marie-Pierre Fiquet et la magie opère !

Un gros coup de coeur ! Ça se déguste, c'est addictif, c'est dépaysant, c'est entraînant, c'est poétique…on ne s'ennuie jamais ! Il va vraiment falloir que je me procure et lise les cinq livres précédents de ce cycle autobiographique !!!

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Ce que j'aime dans ce roman (et le précédent) c'est son écriture, l'impression d'écouter l'auteur se raconter, dérouler sa pensée avec une grande fluidité. C'est très structuré, il y a important travail d'écriture qui enrichi le contenu. Il dit lui-même qu'il a choisi un roman foisonnant, c'est tout à fait ça ! car c'est ce qui me plait aussi dans ce roman, c'est qu'il fait des commentaires sur son écriture sur les livres qu'il écrit.
Je ne vais pas vous faire des commentaires sur tout le roman… on y retrouve les questions liées à la culpabilité qu'engendrent par exemple : la peur, la colère, l'alcool (dépendance et destruction) et au sexe (pulsions et couple, fidélité)…
Ce qui m'a marqué c'est l'image d'une boucle qui se fermait. Karl Ove revient sur sa terre natale après un voyage en Europe et lorsqu'il va voir son père il n'est pas le bienvenu, vers la fin du roman c'est Karl Ove qui accompagne son père vers son dernier voyage, qui le met en terre. On laisse donc un jeune homme à un tournant de sa vie et on n'a qu'une envie c'est de lire la suite.
La famille avec ses liens complexes qui forgent un caractère et influence la vie est une thématique que Karl Ove développe à travers ses écrits, c'est intemporel…
Ce que j'aime chez cet écrivain, du moins de ce qu'il nous en dit dans ces romans, c'est qu'il avait cette conviction profonde qu'il voulait vivre de son écriture (dans le tome IV on le voyait écrire des poèmes et des nouvelles). On va donc le voir continuer à faire ses armes. Il a un côté jeune prétentieux au début et à la fin il a évolué.
Dans ce tome V, on retrouve certains personnages qu'on avait croisé dans le tome IV, mais ce n'est qu'au bout de quelques phrases qu'on les resitue ou pas. J'ai toujours autant de mal entre les prénoms masculins et féminins nordiques. J'ai alors remarqué qu'après un an il me restait beaucoup d'images et de souvenirs du tome précédent. C'est donc comme si je continuais une conversation avec un « ami » de longue date qu'on n'a pas revu depuis longtemps. le temps est une autre des thématiques importante. Etrange sensation, j'ai vraiment accroché à son univers.
A la question doit-on avoir lu les tomes précédents avant d'aborder cette phase de la vie de Karl Ove. Je ne crois pas, cela ne m'a pas manqué pour le précédent. Cependant le tome IV et V sont assez proche dans le temps. Ce sont tout de même des expériences de vies qui peuvent se découvrir de manière indépendante.
C'est un roman dont le sujet est l'écriture, entre fantasme d'un jeune homme qui se rêve d'écrivain, illusions et désillusions, quand la vie va le confronté à la réalité. Il a un regard sur le jeune auteur qu'il était, il n'hésite pas à parler de ses défauts. On va le voir passer du rôle de critique littéraire à l'écrivain interviewé, ce n'est pas pour autant que sa vie sera plus facile.
Si vous me suivez un peu vous savez que je suis très attachée aux thématiques liées aux éléments, je peux vous dire que ce roman est un régal, suivre ses images qui en découlent, les éléments combinés aux couleurs et à la lumière donne une force supplémentaire aux émotions. Il y a notamment un texte qui vient s'insérer dans la narration qui s'intitule « le feu ». Je pense que ce roman a un fort potentiel pour de la recherche. C'est un texte très travaillé qui donne l'impression qu'il s'agit d'un roman de formation qui aborde des sujets de réflexion autour de l'éducation, l'existence, la famille et la construction de sa vie, le tout avec un travail d'introspection sur ces réactions et les conséquences.
Dans ce roman le temps et la mémoire n'ont rien d'innocent, ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le Proust Norvégien et qu'il fait référence « à la Recherche ». On découvre ici la fin de la vie d'étudiant. Entrée dans la vie d'adulte qui s'accompagne de la perte du père, une certaine dualité s'arrête. J'ai beaucoup aimé comment il a traité le passage autour de la préparation de l'enterrement, et le début du deuil. Il reste cependant des choses en suspend comme dans tout décès.

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Quel est le secret de la Norvège ? Sa population dépasse à peine 5 millions. Pourtant le pays et ses habitants semblent briller sur tous les fronts. Lors de notre récent voyage, j'ai admiré, érigées au fond du fjord d'Oslo, les merveilles architecturales de la capitale que sont l'Opéra et le nouveau Musée National, qui venait d'ouvrir. Dans le domaine sportif, on peut ne pas s'étonner que ce petit pays domine depuis des années de la tête et des épaules les Jeux Olympiques d'Hiver. Mais depuis peu, ils brillent aussi en athlétisme et, en football, tout le monde connait leur jeune centre-avant prodige. le champion du monde d'échec est norvégien.
Bien sûr la richesse amenée par la manne pétrolière doit y être pour quelque chose. Ces ressources, bien gérées, ont transformé en deux générations ce pays splendide mais un peu perdu entre fjords et montagnes aux confins nord de l'Europe en une société qui compte au niveau économique, politique, sportif et culturel. Mais il doit y avoir quelque chose en plus.
En littérature aussi, une des révélations de la dernière décade est un écrivain norvégien. Karl Ove Knausgård est devenu un phénomène littéraire, suite à la publication de son roman autobiographique « Min Kamp (Mon Combat) ». Paru en six volumes en norvégien entre 2009 et 2011, il connait un succès stupéfiant puisque plus d'un demi-million d'exemplaires d'un des titres ont été vendus en Norvège, autrement dit, un livre pour neuf habitants adultes. Depuis, la série est disponible en 35 langues. Les critiques les plus exigeants ne reculent pas devant les comparaisons avec Proust, Joyce ou Virginia Woolf.
Cet été une grève de la compagnie aérienne SAS, nous a forcé, Céline et moi, à traverser en voiture de location en moins de vingt-quatre heures la Norvège du Nord au Sud, des îles Lofoten à l'aéroport d'Oslo, soit 1386km. Cette longue route n'était pas prévue au programme, mais, au bout du compte, elle ne nous a pas déplu, malgré la fatigue. Nous sommes montés sur des ferries pour traverser les fjords ensoleillés, nous avons roulé en grande partie de nuit, mais début juillet au nord du cercle polaire arctique le soleil ne se couchait pas : nous pouvions admirer les paysages arides des parcs nationaux que nous traversions et apercevoir les rennes et les élans au bord de la route. C'est sans doute pendant ce marathon routier que l'envie m'est venue de me lancer dans la lecture de la série « Min Kamp » de Knausgård.
C'est aussi une entreprise de longue haleine. En français, les six volumes font un total de 4736 pages dans la collection Folio. J'ai choisi la version livre-audio en anglais, superbement interprétée par Edoardo Ballerini, soit plus de 133 heures d'écoute qui m'ont accompagnées, avec bonheur, de septembre à février.
Ce qui est radical dans « Min Kamp », c'est que Knausgård raconte toute sa vie, en long et en large, avec des détails qui semblent à première vue insignifiants et banals. Comment il se prépare un café ou un thé, sort pour fumer une cigarette sur le balcon de son appartement et observe les voisins, doit jongler entre trois enfants et une poussette pour les amener à la crèche sans piquer une crise de nerf (et de temps à autre, il en pique une). Quand et comment il rencontre, tombe amoureux, mais aussi se dispute avec Linda, sa seconde femme, suédoise (Un homme amoureux, volume 2). Dans le quatrième volume « Aux confins du monde », il raconte son expérience comme jeune professeur à peine sorti de l'école secondaire, envoyé donner cours dans un village de pêcheurs dans le Grand Nord, à des garçons et des filles à peine plus jeunes que lui. de manière surprenante, on se laisse entraîner dans ce flux d'une vie qui se raconte comme en direct, sans retouches. Comme l'écrit James Wood dans « The New Yorker » : « même quand ça m'ennuyait, ça m'intéressait. ».
Un des pivots du roman est la relation de l'écrivain avec son père. Une relation difficile avec un père dont il craignait les pas dans l'escalier et qui le terrorisait d'un regard quand il était enfant (Jeune Homme, volume 3), mais qu'il a vu s'abimer jusqu'à la déchéance dans l'alcool quand il était un jeune adulte (La mort d'un père, volume 1). C'est en partie le récit de sa relation avec son père qui a fait scandale en Norvège et a amené son oncle à lui faire un procès.
Le secret de « Min Kamp » est sans doute que le lecteur se reconnaît dans certains des détails et des habitudes de la vie de Karl Ove Knausgård. En ce qui me concerne, l'écrivain norvégien est né deux mois avant moi, donc, même si nous avons grandi dans des pays européens différents, nous avons des expériences, des goûts et des souvenirs communs. Plus profondément, le lecteur reconnaît dans ce récit sans fard le mouvement, les rythmes et, oui - le mot est juste - le combat de sa propre vie, du plus quotidien au plus intérieur.
Ce parcours à travers une vie, et toute sa palette d'expressions et de sentiments m'a fait penser au parc-musée de Vigeland à Oslo. le parc accueille 212 statues de bronze et granit, oeuvres du sculpteur Gustav Vigeland et installées entre 1940 et 1949. J'avais gardé un fabuleux souvenir de ce parc lors de ma première visite à Oslo comme adolescent. J'y suis retourné en juillet dernier. La magie s'est renouvelée. On pourrait passer des heures à observer les scènes, les mouvements et les expressions des visages de ces hommes, femmes et enfants qui jouent, s'émerveillent, s'aiment, se disputent ou souffrent.

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La spirale continue dans ce tome. Au début, apparait une sorte de double de Knausgaard, ce garçon qui s'enferme après avoir commis un meurtre. On voit que l'empathie et du côté du coupable, non de la victime, et c'est comme si ça allait teinter son parcours d'étudiant. le livre est découpé en deux parties : la première, avec cette école d'écriture bien inutile, et la seconde avec l'université. Son amour pour Ingvild gâché par sa relation avec son frère, lui-même blessé par un verre jeté par Karl Ove. le roman parle du mythe orphique quand Karl Ove l'étudie, et c'est assez amusant, car sa vie prend le même chemin. On voit que l'art, c'est quelque chose qu'il ne maîtrise pas au départ (et puis est ce que l'art est quelque chose qui se maitrise ?), que son école d'artiste n'a servi à rien à part miner sa confiance (ce qui n'est pas plus mal non plus pour sortir de ses automatismes, ses archaïsmes enfantins). Il y a toujours ce même sentiment de solitude et de métamorphose, le côté docteur Jekyll et mister Hyde que les ados ou étudiants connaissent bien, surtout les vendredis matins…
Autre chose, toujours cette littérature à la fois dans le dévoilement, mais qui suit aussi la réflexion sur soi dans ce qu'elle peut avoir de parcellaire : par exemple, Ingvild, qu'il décrit depuis le tome précédent, qu'on imagine avec ses yeux, donc. Il faut attendre la moitié du tome pour découvrir que c'est le portrait craché de sa mère. Et je trouve que c'est fort, de rester à ce point là dans l'écriture des choses telles qu'elles ont été vécues, des années plus tard. C'est là le talent de Knausgaard. Un autre auteur l'aurait précisé dès le début, mais non, lui conserve les zones d'ombres dans lesquelles il a été : de ne pas voir l'éléphant dans la pièce. C'est ainsi que le livre est un travail romanesque peut-être plus qu'autobiographique. le Karl Ove auteur n'empiète pas sur le Karl Ove personnage. Ce qu'il découvre sera méthodiquement construit, comme s'il s'agissait d'un autre que lui. Avoir ce recul sur soi-même, ce recul pour admettre des choses inadmissibles (dans le sens de la morale), ben c'est même plus du courage qu'il faut. Les journalistes niaiseux du Nouvel Obs devraient en prendre de la graine.

Ma chronique est moins détaillée que d'habitude, c'est parce que je vais faire une vidéo plus complète sur l'auteur d'ici la fin du mois, je vous mettrai le lien : « Karl Ove Knausgaard, Écrire, c'est trahir ? ». Plus que le dernier (et Au printemps pour la route !)

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=HfSR836i_hE&t=1368s

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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J'ai choisi ce livre dans le cadre du concours Masse critique. Ce "gargantuesque" roman autobiographique de Karl Ove Knausgaard est pour ma part une crème. J'ai beaucoup aimé la fluidité de son écriture ainsi que sa légèreté.
J'ai, grâce à lui découvert la Norvège et j'ai ce sentiment d'avoir voyagé en même temps que lui, d'avoir ressenti les mêmes émotions et je trouve cela grandiose. Une prouesse, pour ma part, car à aucun moment je n'ai senti de l'autosatisfaction dans son écriture, qui bien au contraire, est pleine d'humilité.
Karl Ove Knausgaard nous fait part de ses doutes, de ses fragilités durant sa jeunesse.
Ce roman fut une belle découverte, que je n'aurais sûrement pas connu s'il n'y avait pas eu la masse critique. Merci Babelio
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