AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 78 notes
5
7 avis
4
11 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me suis replongée avec plaisir dans les aventures d'Elma York, la lady astronaute en route vers Mars.

Suite à la chute de la météorite en 1952, la Terre va devenir inhabitable. C'est un fait inéluctable. La colonisation d'autres planètes est une question de survie.

L'histoire se poursuit plus ou moins 10 ans plus tard. le programme a bien avancé. Il a bien sûr ses détracteurs, les membres de Earth First, qui voudraient que les efforts se concentrent sur la « réparation » de la Terre. C'est bien sûr impossible mais c'est aussi se faire des illusions de croire que tout le monde aura la possibilité de partir.

La majeure partie du roman concerne le voyage vers Mars. On va suivre le quotidien des astronautes. Pour des raisons politiques (et budgétaires) Elma va remplacer un membre de l'équipe au dernier moment. Cela n'aidera pas à son intégration.

On nage toujours un peu entre la condition féminine (les femmes s'occupent du linge pendant le voyage) et le racisme (« les saboteurs ne peuvent pas être Blancs »). Parfois j'ai trouvé que c'était un peu trop tiré sur la ficelle… et Elma n'a pas vraiment le sens de l'humour. J'ai l'impression qu'elle prend toujours tout au premier degré et Stetson Parker n'a souvent qu'un seul mot à dire pour se faire traiter de connard. Ce personnage a, cela étant dit, un peu évolué et est devenu plus intéressant.

Un tome plaisant à lire avec des passages drôles et parfois très émouvants.

Petit bémol sur ce tome : les répliques non traduites. Je trouve que cela aurait pu être fait dans une note de bas de page. Pour comprendre de quoi il est question, il faut passer son temps à retaper la phrase sur un site de traduction. Non, je ne parle pas l'afrikaans même si cela ressemble au néerlandais.

J'ai aussi été un peu déçue par la fin.

Une série que je vais poursuivre, vivement la suite.





Challenge SFFF 2021
Challenge mauvais genres 2021
Challenge multi-auteures SFFF 2021
Commenter  J’apprécie          362
Beaucoup entendu de bien de cette auteure, Mary Robinette Kowal et quand j'ai vu qu'une nouvelle (ebook) était disponible gratuitement sur un site (en V.O.), je me suis dit que c'était le bon moment d'essayer.
Nous sommes dans un futur lointain, l'humanité vit maintenant sur Mars. Elma York a eu son instant de gloire et est nostalgique de cette époque de voyage spatial. Je n'en dis pas plus puisque l'histoire se dévoile doucement au fil des pages (20 en tout), on apprend à connaitre cette sexagénaire, ses envies, ses regrets, ses choix... difficiles. Loin de la science-fiction tambour battant, on a ici une nouvelle SF émotionnelle. J'espère que Mary Robinette Kowal sera bientôt traduite en français, ce texte est assez facile d'accès mais sur un plus grand format, ça risque d'être plus ardu (pour moi). Cette nouvelle fait partie d'une série (un prequel de celle-ci).
Commenter  J’apprécie          323
Vers Mars est la suite de Vers les étoiles, cette formidable uchronie.

Rappelons la situation : une météorite s'écrase sur terre en 1952, détruisant une bonne partie de la côte Est des USA, engendrant d'irréversibles changements climatiques. Cet événement va pousser le monde à se coaliser pour chercher une échappatoire à une planète mourante. L'aventure spatiale est lancée avant l'heure.

Ce deuxième volet se déroule 3 ans après, alors que l'humanité a installé une base sur la Lune. On y retrouve les personnages du précédent livre, dont principalement Elma York, mathématicienne de génie qu'on a propulsé un peu contre son gré comme égérie de la conquête spatiale. La Lady Astronaute.

Les lecteurs enthousiastes du roman initial, qui a été bardé de prix littéraires, retrouveront ici ce qui en a fait le charme, sa profonde humanité, son engagement et son esprit aventureux.

Oui, c'est une uchronique engagée qui incrémente l'aspect ludique de véritables sujets de société. le « retour » aux années 60 permet de mieux mettre ces questions en exergue, alors qu'elles sont toujours cruellement d'actualité. Au-delà de cette quête vers les étoiles, c'est l'occasion de parler des problématiques climatiques, mais aussi de la condition féminine et du racisme.

Dans les années 60, la place de la femme était au foyer, et celle des gens de couleurs aux USA loin de toute responsabilité. Autant dire que cette mission vers Mars est aussi l'occasion de chambouler toutes les normes sociales de l'époque.

En soi, le roman de Mary Robinette Kowal se veut politique, au sens premier, sans jamais perdre de vue l'émerveillement de cette grande aventure humaine.

A la différence de Vers les étoiles, cette suite se déroule presque exclusivement dans l'espace, commençant sur la Lune avant de partir à la conquête de la planète rouge.

Imaginez un temps où l'Homme ne peut compter que sur lui-même, et sur ses capacités. Où les ordinateurs n'existent pas pour faire le boulot. Où chaque calcul, qui peut avoir des conséquences désastreuses, se fait de tête ou à la main. Les relations de confiance sont d'autant plus importantes.

Dans ce monde chamboulé par une catastrophe qui rend les relations sociales terrestres encore plus irrespirables, les accointances à l'intérieur d'un engin spatial s'en trouvent exacerbées.

L'engagement de l'autrice permet de mettre subtilement en perspective les rapports racisés des 60's, qui résonnent encore aujourd'hui, et de développer une autre des tares liées à la peur de l'autre et de l'inconnu : celle du repli sur soi par la violence. Et donc d'un certain type de terrorisme intérieur qui s'en nourrit.

Mais, dans ce contexte où la problématique climatique a brutalement pris le pas sur la guerre froide, la lueur d'espoir vient de cette obligation de s'entraider, de coopérer.

Du coup, ce voyage vers Mars dessine ce que devient l'humanité, mise sous cloche. Et cette incroyable odyssée s'en trouve intensifiée.

L'autrice parle avant tout de personnes, et fait passer des émotions, même si sa rigueur scientifique est présente à chaque instant.

Du coup, ce diptyque, qui se complète par la nouvelle Lady Astronaute parue en poche chez Folio (à lire après les romans), ne doit pas être réservé aux seuls amateurs de SF. C'est bien le genre d'histoire qui met l'humain au premier plan, avec des thématiques fortes qui pourront parler à tous.

Même si j'ai trouvé ce second tome un ton en dessous du premier, le destin de ces astronautes partis Vers Mars est passionnant à suivre.

Mary Robinette Kowal raconte des destinées exceptionnelles en restant toujours au plus près des femmes et des hommes. Et en donnant matière à réflexion autant qu'à nous mettre des étoiles plein les yeux. Son idée d'uchronie est pour ça vraiment épatante et sert formidablement bien son propos comme son histoire. Sans voir tout en noir et sans oublier l'espoir.
Lien : https://gruznamur.com/2021/1..
Commenter  J’apprécie          191
Après mon coup de coeur pour le premier tome, Vers les étoiles, je ne pouvais décidément pas passer à côté de sa suite, Vers Mars. Raison pour laquelle je l'ai sélectionné lors de la Masse critique d'octobre et je remercie Babélio ainsi que les éditions Denoël pour me l'avoir envoyé. J'ai passé un très bon moment de lecture même si l'effet de surprise est passé et bien que je n'ai pas eu de second coup de coeur pour ce second opus.

Le programme spatial sur la lune est un véritable succès : depuis le premier voyage en 1958, l'IAC (Coalition Aérospatiale Internationale) a établi une première base lunaire Lunetta, premier jalon de la colonisation de l'espace. Elma York devenue pilote sur les navettes de transport qui font la liaison entre la Terre et la Lune se demande si elle va poursuivre sa carrière ou se consacrer à son mariage et à sa famille. Alors qu'elle est de retour sur Terre en 1961, sa navette est prise en otage par des terroristes du Mouvement Earth First qui s'oppose au programme de colonisation de l'espace. Son sang froid lui permet de se sortir de cette situation épineuse et sa popularité s'en retrouve une nouvelle fois grandie. Son supérieur hiérarchique lui propose alors de faire partie du nouveau programme spatial vers la planète Mars. Après en avoir longuement discuté avec son mari Nathaniel, elle accepte…

Attention SPOILER : ma chronique qui suit, risque de dévoiler des éléments importants du premier tome Vers les étoiles.

La suite d'une Uchronie…

Rappelez-vous dans le premier tome, une météorite est tombée en 1952 dans l'Océan Atlantique près de la côte Est des Etats-Unis : Washington est détruite et la nouvelle capitale s'établit à Kansas City. Si les effets à court terme sont spectaculaires et ont eu des conséquences désastreuses sur les Etats-Unis, ceux à long terme pourrait bien sonner le glas de toute l'Humanité. En effet, la catastrophe est en train de provoquer un réchauffement climatique sans précédent et les conséquences ne se font pas attendre : des épisodes climatiques violents s'accélèrent partout dans le monde provoquant tempêtes monstrueuses et crues de grande ampleur. La course aux étoiles n'est donc plus un axe idéologique porté seulement par les Américains et les Russes dans le cadre d'une Guerre Froide écourtée mais bien un acte de survie pour toute l'Humanité menée par la coalition internationale IAC. Ainsi, les Hommes se sont rendus sur la Lune en 1958 (avec 11 ans d'avance par rapport à notre ligne temporelle) et ont développé une base lunaire Lunetta dont le développement technologique n'a pas d'équivalent dans notre Histoire. Mieux, après avoir envoyé des sondes sur la planète Mars, le premier vol habité constitué de trois navettes (La Pinta, La Nina et La Santa Maria du nom des trois navires de Christophe Colomb parti découvrir les Amériques en 1492) part en 1961. le but : poser le premier jalon de la colonisation de la planète.

… engagée…

Comme dans le premier tome Vers les étoiles, Mary Robinette Kowal aborde les thèmes :

Du sexisme : bien que des femmes fassent partie du programme spatial vers Mars, elles n'échappent pas aux différences de traitement vis à vis de leurs homologues masculins que ce soit à travers les tâches qui leurs sont confiées (notamment la cuisine et le linge car les hommes seraient « incompétents » dans ces domaines!), les attitudes des hommes à leur égard (Stetson Parker ne peut s'empêcher de faire des blagues sexistes et lorsqu'Elma le lui fait remarquer, il s'énerve lui reprochant son manque d'humour) et dans les médias (les articles de presse s'intéressent surtout à la teneur des discours des hommes et aux vêtements portés par les femmes!).

Et le racisme : l'IAC est un programme international qui intègre des femmes et des hommes de toutes nationalités et de couleur. Là encore, ces dernier(e)s sont victimes de racisme : Helen Carmouche va être retirée de la première mission spatiale vers Mars au profit d'Elma York ; Vanderbilt DeBeer est Sud-Africain et un défenseur de l'Apartheid, il refuse d'être soigné par le Docteur Kamilah et a posé une affichette sur les toilettes du vaisseau pour interdire son accès aux Noire(s) du vaisseau. Les activistes du Mouvement Earth First qui ont pris en otage la navette d'Elma sont également à majorité de couleur : ils dénoncent le fait que si la colonisation de Mars réussit, les Noir(e)s ne seront jamais prioritaires pour partir ; c'est pourquoi, ils préfèreraient que les efforts des scientifiques et le budget national soient davantage consacrés à lutter contre le réchauffement climatique.

… mais un peu en dessous du premier tome.

Ma lecture a été agréable en raison de l'univers uchronique développé, le style d'écriture fluide et plaisant et sa documentation (dans les remerciements, l'autrice évoque toutes les personnes qui l'ont aidé à construire son récit pour le rendre le plus crédible possible). J'apprécie toujours autant le personnage d'Elma York : malgré son anxiété chronique et son manque de confiance en elle, ses compétences et son amour porté à Nathaniel vont lui permettre de surmonter les épreuves et d'acquérir le respect de ses collègues. J'ai également trouvé le personnage de Stetson Parker plus affiné que dans le premier tome, il apparaît moins manichéen et plus humain.
Toutefois, quelques petits défauts m'auront fait passer à côté du coup de coeur : j'ai trouvé dommage par exemple que le roman ne débute que trois ans après le premier alunissage ; j'aurais voulu avoir plus de détails sur la construction de la base Lunetta. Il en est de même pour la mission pour Mars ; finalement, le lecteur assiste uniquement au voyage et très peu à la découverte de la planète rouge, j'ai eu une sensation de trop peu. Pour en revenir au trajet, l'autrice prend le parti de multiplier les rebondissements par la multiplication d'incidents techniques et de heurts entre les membres des équipages. Bien entendu, cela peut arriver, je pense mais j'avais le sentiment d'une surenchère. Dommage…

En conclusion, le second roman Vers Mars constitue une suite honorable à Vers les étoiles : bien qu'il soit émaillé de quelques défauts (manque de détails sur l'installation lunaire, surenchère des incidents techniques pendant le voyage vers Mars, personnages parfois un peu trop caricaturaux comme DeBeer, etc…), il n'en demeure pas moins intéressant par la qualité de son écriture, sa documentation technique, son engagement pour dénoncer le sexisme et le racisme ou le développement de son univers. Apophis dans sa chronique annonce que trois autres tomes sont prévus par la suite et je suis assez curieuse de poursuivre ma lecture.
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          190
Après un premier tome passionnant dans lequel Mary Robinette Kowal proposait une réécriture de la conquête spatiale en la faisant advenir bien plus tôt que prévu, l'autrice revient avec « Vers Mars », second volume mettant à nouveau en scène l'astronaute Elma York, symbole de la lutte des femmes pour conquérir le droit de voyager dans l'espace au même titre que leurs homologues masculins. L'action se déroule près de dix ans après les événements relatés dans « Vers les étoiles », et la situation sur Terre a bien changé depuis l'écrasement en 1952 de l'énorme météorite qui causa la destruction d'une partie des États-Unis et engendra un profond bouleversement climatique qui, à terme, devrait rendre toute vie sur notre planète impossible. En effet, immédiatement après la catastrophe la majeure partie des pays du monde s'était accordée sur la nécessité d'une coopération internationale en vue de financer un programme d'exploration spatial ambitieux visant à développer des colonies humaines dans l'espace. Dix ans plus tard, de plus en plus de voix discordantes se font entendre et viennent remettre en question le financement même du programme qui, certes, a vu ses efforts couronnés de succès (une colonie existe sur la Lune et le projet est désormais d'en installer une sur Mars) mais demeure malgré tout très coûteux et pose des questions d'ordre moral. Beaucoup estiment en effet que cet argent devrait plutôt être utilisé pour tenter de trouver une solution pour sauver la Terre, tandis que d'autres craignent surtout que cet essaimage progressif de l'humanité se fasse au dépend des populations déjà les plus touchées par les bouleversements climatiques. Bien que sensible à ces critiques, Elma, elle, continue de ne rêver que d'une chose : explorer encore et toujours l'espace. Or, son travail sur la Lune commence à la lasser par son aspect routinier, au point que la jeune femme envisage d'abandonner purement et simplement sa carrière pour se consacrer davantage à son couple et, peut-être, à de futurs enfants. Une nouvelle opportunité va toutefois remettre en question ses plans puisqu'on lui propose de se joindre en court de route à l'équipage de la première mission d'exploration martienne. Une mission d'une durée de trois ans, aux côtés d'un équipage peu enthousiaste de la voir prendre au pied-levé la place d'un autre membre pour une question de marketing. Car Elma découvre rapidement que sa place dans l'expédition est moins due à ses compétences (pourtant bien réelles) qu'a son image d'icône de l'espace auprès du grand public…

Bien qu'un léger cran en dessous du premier, ce deuxième tome se révèle à nouveau de très bonne facture et offre un excellent moment de lecture. L'ambiance a évolué par rapport au volume précédent puisque, de calculatrice assistant aux premières loges (mais indirectement) aux premiers balbutiements humains dans l'espace, Elma est désormais une astronaute à part entière et se retrouve donc au coeur de l'action. Pour être honnête la conquête de l'espace n'est pas un sujet qui me passionne, alors même qu'il déchaîne depuis longtemps les passions du grand public (aujourd'hui encore, difficile de passer à côté des allers et retours de Thomas Pesquet sur l'ISS ou de la course de vitesse à laquelle se livrent Bezos et Musk en terme de tourisme spatial). J'appréhendais donc de voir la majeure partie du roman se focaliser sur le voyage de l'équipage de l'expédition martienne, craignant de ne pas saisir les références techniques ou de ne pas parvenir à partager l'enthousiasme et l'émerveillement des personnages. Peur infondée : le voyage se sera révélé captivant ! Alors certes, je n'ai effectivement pas compris grand-chose au jargon propre aux astronautes dont est parsemé le roman, mais, étrangement, cela ne gêne en rien le lecteur, même doté d'un faible bagage scientifique comme c'est mon cas. Disons que ça met dans l'ambiance, comme une sorte d'agréable bruit de fond qu'il n'est pas essentiel de pleinement saisir pour bien comprendre les enjeux dont il est question. La volonté de l'autrice de coller au plus près à la réalité est en tout cas louable, et on sent bien que certaines scènes sont le fruit de ses propres observations (elle a notamment pu visiter certains sites de la NASA et assister à des simulations) ou d'un minutieux travail de documentation. de plus, si de nombreuses précisions concernant le déplacement de la navette ou encore la façon dont les astronautes se repèrent dans l'espace sont bel et bien d'ordre scientifique, beaucoup d'autres anecdotes concernant les différents aspects de la vie à bord d'un vaisseau sont plus terre-à-terre et donc plus aisées à appréhender. L'espace, ça n'est pas franchement glamour, et l'autrice multiplie les petites scènes qui tendent à le démontrer, que cela concerne la cuisine, les déplacements, l'hygiène, l'intimité ou même la mort (on se croirait presque lors de certains passages dans la BD scientifico-humoristique « Dans la combi de Thomas Pesquet » de Marion Montaigne).

L'intrigue, elle, est relativement simple et pourrait même dans un premier temps paraître trop simpliste, si ce n'était sans compter sur le talent de conteuse de Mary Robinette Kowal grâce auquel on prend énormément de plaisir à suivre le quotidien des membres d'équipage tout au long de leur voyage vers Mars. Un quotidien régulièrement perturbé par des retournements de situation de plus ou moins grande intensité qui permettent à l'autrice de développer chaque fois une facette différente des membres de l'équipage, tout en mettant à l'épreuve la fragile cohésion du groupe. Les relations qu'entretiennent les personnages dans cet espace clos et relativement restreint sont au coeur du roman qui, comme dans le premier tome, n'hésite pas à aborder frontalement la question du sexisme et du racisme, deux thématiques centrales ici. On connaît bien toutes les difficultés auxquelles Elma a été confrontée durant son long combat pour accéder au titre d'astronaute, et on réalise ici que, malgré de nettes avancées, les choses sont encore loin d'être gagnées. Sans arrêt renvoyée à son genre, notre héroïne désespère (et nous avec) d'être traitée les trois-quart du temps comme une simple vitrine marketing, une sorte de pin-up de l'espace, censée rendre les voyages spatiaux moins effrayants et plus glamour aux yeux du public. L'autrice souligne toutefois intelligemment qu'être soi-même victime de discriminations n'empêche pas d'être aveugle à celles subies par d'autres, en l'occurrence ici les membres noirs de l'équipage. L'occasion pour Mary Robinette Kowal de raccrocher un peu plus son récit à notre propre histoire, quoiqu'avec de légères entorses, et ainsi de parler du mouvement de lutte pour les droits civiques aux États-Unis, de Martin Luther King, ou encore de l'apartheid en Afrique du Sud. Tous les personnages se retrouvent confrontés d'une manière ou d'une autre à ces thématiques, et leurs réactions se révèlent parfois surprenantes, révélant des personnalités plus ambiguës qu'on pouvait le croire (c'est notamment le cas de Parker, chef de l'expédition, qu'on avait appris à détester dans le premier tome mais qu'on découvre ici sous un nouveau jour).

Deuxième volet des aventures de « Lady astronaute », « Vers Mars » est un roman captivant qui fait la part belle à l'exploration spatiale dans un monde certes uchronique par certains aspects mais finalement peu différent du notre. Porté par une héroïne toujours aussi attachante, le récit décrit de façon remarquable le quotidien d'un équipage en route pour la planète rouge, tout en continuant d'interroger la place des femmes et des minorités dans la société en générale, et dans la conquête spatiale en particulier. Un vrai régal !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          170
Deuxième de la série de trois romans « Lady Astronaut », j'ai eu plus de difficultés à entrer dans cet opus que dans l'excellent « Vers les étoiles ». Je crois que c'est lié à la première scène, lors du retour au sol. C'est sans doute la partie la moins réaliste, et pour moi la moins réussie. Mary Robinette Kowal dépeint toujours avec perfection les rapports inter-humains, ici dans un microcosme confiné. Je pourrais ajouter que toute la construction littéraire qui gravite autour des personnages n'est que secondaire. Mais ce serait faire injure à l'autrice puisqu'elle a fait un énorme travail de documentation pour obtenir le récit le plus juste possible. C'est donc ici une nouvelle réussite littéraire.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
Commenter  J’apprécie          80
Après mes coups de coeur pour les histoires précédentes mettant en scène notre chère Lady Astronaute, Elma York, impossible de ne pas céder aux sirènes d'un tome s'intitulant Vers Mars. Cependant, la recette étant dévoilée, bien que toujours aussi efficace, elle a eu un peu moins d'effet sur moi et j'ai eu l'impression de lire surtout un livre très bien calibré mais auquel il manquait un peu l'émotion nécessaire à un coup de coeur.

J'ai d'abord été ravie de retrouver Elma sur la Lune mais j'ai très vite déchanté en voyant qu'au final le rôle des femmes avaient bien peu évolué puisqu'elle avait encore un boulot, une mission ultra répétitive, la version lunaire du travail répétitif du travail à la chaîne... J'ai donc vite compris que les thématiques de ce nouveau volume allaient être sensiblement les mêmes et je ne me suis pas trompée.

On repart en effet une nouvelle fois dans un roman volontiers contestataire, du moins à la manière légère d'une femme des années 60 vue par Mary Robinette Kowal, où la dit femme passe son temps à rêvasser sur la perfection de son cher époux... Ainsi, les lecteurs ne seront pas perdu de voir à nouveau Elma utilisée comme égérie par les grands pontes des programmes spatiaux pour promouvoir cette fois non pas le voyage sur la Lune mais vers Mars. Nous retrouvons exactement les mêmes dynamiques que lors du tome 1, avec une femme cherchant à se faire sa place au milieu d'une société patriarcale qui ne le souhaite pas pleinement. La petite nouveauté du tome, c'est la revendication plus affirmée d'une lutte contre le racisme, puisque celui-ci monte en puissance dans l'uchronie de Mary Robinette, tout comme il le faisait réellement dans ces années-là dans notre propre monde. En cela, c'est réussi, je ne peux pas dire le contraire.

Ce qui fut amusant, ce fut de voir ces questions déplacées dans la nouvelle mission qu'entreprend Elma, car le titre porte bien son nom, nous allons véritablement suivre sa traversée vers Mars. J'ai beaucoup aimé ce sentiment de réalisme qui s'empare alors de nous, non pas pendant qu'on voit ultra rapidement (trop à mon goût) l'entraînement des astronautes, mais plutôt lors de leur vie à bord. L'autrice n'a pas cherché à faire dans le spectaculaire et c'est là sa force selon moi. Elle a préféré raconter quelques petits incidents techniques perdus au milieu d'un quotidien fait de revendications raciales et féministes au milieu d'un équipage majoritairement constitué d'hommes blancs hétérosexuels. Pourquoi cette dernière précision ? Parce que l'autrice commence également à aborder la question de l'homosexualité, Alléluia !

Sous des dehors de train train quotidien, on se plaît ainsi à suivre l'évolution des relations entre les membres du petit équipage du vaisseau d'Elma, mais aussi entre les membres des autres vaisseaux autour. J'ai beaucoup aimé le développement de son ennemi de toujours, Parker, qui devient vraiment de plus en plus humain au fil des découvertes. J'ai aimé voir que ce n'était pas un long fleuve tranquille pour Elma qui a toujours du mal dans ses relations aux autres et ne sait pas s'y prendre. Je me suis amusée à lire les échanges entre nos astronautes et la Terre, avec d'un côté les dirigeants qui ne leur disent pas tout, et de l'autre les échanges plus secrets et intimes entre Elma et son époux resté sur Terre. C'était routinier mais relaxant à lire, un peu le même sentiment que je retrouve dans Space Brothers. Alors oui, lire des lignes expliquant les différentes manoeuvres ce n'est pas passionnant, pas plus de savoir comment ils font la cuisine à bord ou comment ils réparent les toilettes, mais cela a un je ne sais quoi de dépaysant aussi et de charmant.

Cependant au milieu de tout ça, l'émotion m'a manqué. Là où, j'avais été touchée par les problèmes d'anxiété d'Elma dans Vers les étoiles, ici elle gère bien trop facilement à de rares exceptions. Là où les questionnements sur son désir ou non d'enfant m'avait parlé dans Lady Astronaute, ceux-ci ont disparu ici remplacés par "comment prendre soin de mon mari qui est incapable de le faire seul ?" et là c'était un peu trop "bonne épouse" pour moi >
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          80
Ce deuxième tome commence environ dix ans après la fin du premier. Une colonie sur la lune a été établie et le but est maintenant d'aller jusqu'à Mars.
J'avais beaucoup aimé le premier tome et celui-ci m'a beaucoup plu également. On retrouve les mêmes ingrédients qui font réfléchir sur le racisme et le sexisme ambiant. Ils sont terriblement plus développés dans ces années 60 qu'aujourd'hui et je trouve que c'est une bonne façon d'aborder le sujet et de se poser des questions sur son comportement aujourd'hui.
L'histoire est pleine de suspense car la plus grande partie du livre est occupée par une mission vers mars qui doit durer trois ans au total et que ce voyage est très dangereux ! Je l'ai dévoré.
Commenter  J’apprécie          70
C'est vraiment une lecture similaire au tome précédent (Vers les étoiles que j'avais adoré, une de mes meilleures lectures de 2020)

Malheureusement, si j'ai toujours autant apprécié l'ensemble globalement, je l'ai quand même trouvé un peu en dessous. Je dirais un peu trop similaire au premier. On retrouve exactement les même problématiques mais répétés plusieurs fois avec le même type de résolution. du coup au bout d'un moment ça fait un peu redite quand même. Même si ce sont des problèmes importants qui sont bien traités à chaque fois.

Contexte si vous ne connaissez pas le premier tome : Début des années 50, un météore tombe sur terre, déréglant le climat qui va devenir invivable pour les humains dans une 50ène d'année. Seule solution pour l'humanité : se déplacer temporairement, le temps que le climat se calme, dans l'espace.

Dans le tome précédent Elma, notre Lady Astronaut se battait pour que les femmes et les personnes de couleur aient leur place dans le programme spatial international. Elle a réussi son coup, a été la première a aller sur la Lune. C'était il y a 3 ans.

Maintenant, en 1961, elle travaille comme pilote dans la station spatiale installée sur place et qui héberge une 100ène de personnes. Ça peut sembler prestigieux dit comme ça, mais en fait non. Elle est juste la chauffeur du bus qui amène tout les scientifiques sur leur lieu d'expérience. du coup quand on lui offre une place dans la première expédition vers Mars, elle saute de joie !!

Seulement ce n'est pas si simple.

Si ils ont besoin d'elle c'est que sa démarche publique auprès des média a très bien marché pour aller sur la Lune, et que le directeur de l'International Aerospace Coalition voit ses budgets se réduire d'année en année au point qu'on ne va plus pouvoir continuer comme ça bien longtemps. Et c'est une catastrophe pour tout le monde ici, et surtout pour l'avenir de l'humanité toute entière.

Un groupe de pression devient de plus en plus actif. Il s'agit d'un groupe qui ne veut rien savoir de l'espace et qui veut qu'on concentre tout le budget a « réparer la Terre ». Ils ont peur par exemple des « germes spatiaux » que les astronautes ramènent sur Terre et qui vont contaminer tout les humains. Ces gens la n'ont pas compris qu'il était impossible de sauver la Terre …

Le programme spatial a donc besoin d'Elma pour refaire un programme de publicité et que tout reparte comme avant.

Mais le problème est que ça fait déjà un an et demi que les Astronautes s'entraînent pour ce programme ! Les équipes sont déjà formées, et il leur reste juste 6 mois d'entrainement avant le lancement. du coup Elma va arrive comme un cheveux sur la soupe, sans l'entrainement nécessaire. Et surtout elle va remplacer quelqu'un … et il se trouve que ce quelqu'un est Helen, une de ses amies.

Sans parler du fait que l'ambiance sur place n'est pas au beau fixe. Non seulement c'est Parker, son Némésis du tome précédent, qui est à la tête de tout, mais l'Afrique du sud en plein apartheid a imposé une règle très injuste : sur les deux équipes qui vont partir, celle avec l'astronaute de leur pays devra être 100% blanche. du coup le racisme est a son paroxysme.

Elma a en plus plein d'arrières pensées. Elle voulait démissionner de son poste sur la Lune pour enfin pouvoir voir son mari plus souvent (elle y va par période de 3 mois) et surtout pour fonder une famille … Bref, on est reparti pour un tour.

La place de la femme, le racisme, tout ces thèmes qu'on retrouve une fois encore.
Ils sont toujours traités de façon intelligente, où on voit les problème d'Elma a trouver le bon moment et moyen de luter comme elle aimerait pour faire changer les choses. Plus elle avance dans sa lutte plus elle se rend compte de ses propres privilèges vis a vis d'autres personnages et des choses injustes qui se passent autour.

Un élément que j'ai vraiment adoré est la modification de sa relation avec Parker. Je trouve qu'elle a été traité avec intérêt. Il reste un salaud, mais on a plus d'explication sur son fonctionnement, et pourquoi il agissait de cette façon ci. On comprend que Elma l'a peut être jugé un peu vite sur certains points. Il prend de la profondeur en gros, et c'est tant mieux.

Sinon c'est vraiment le même personnage d'Elma, avec ses problèmes d'anxiété et d'avoir l'impression qu'elle n'a pas sa place, qu'elle n'est pas assez préparée. Elle souffre vraiment de problème de confiance en soi. Mais tout ça n'est pas une nouveauté pour ceux qui ont lu le premier tome. Et c'est la que le problème est venu pour moi. Finalement c'est comme si on prenait la seconde moitié du premier tome, et qu'on la dupliquait en double. Il y a peu de nouveautés finalement sur ce point la. du coup au bout d'un moment l'enthousiasme de la mission vers Mars a fini par être oublié et j'avais l'impression de lire un peu toujours la même chose sans que ça m'apporte d'élément en plus ni d'évolution du personnage.

Ce problème ne diminue pas l'impact des thèmes de l'ensemble, mais m'a fait quand même moins apprécier ce tome ci. Au final j'ai passé un bon moment, la lecture a été très fluide et très sympa. Mais il n'arrive quand même pas au niveau de Vers les étoiles.
Lien : https://delivreenlivres.home..
Commenter  J’apprécie          72
En ce mois consacré exclusivement à la SF, j'ai lu Vers Mars, le tome 2 de la saga Lady Astronaute de Mary Robinette Kowal paru en grand format aux édition Denoël. Pour rappel, j'avais lu et adoré le 1er opus, Vers les étoiles en mars 2022.

Dans cette suite, nous retrouvons Elma York qui revient de la Lune qui a commencé à être colonisée, toujours dans le contexte de la chute du météore, survenue en 1952, et qui met en péril la survie de l'humanité sur Terre . Mais le retour ne se passe pas comme prévu : un groupe de terroristes prend en otage les passagers du vaisseau. Leurs revendications sont simples : l'arrêt de la conquête spatiale et la réaffectation du budget à la survie sur Terre. Est-ce que cela va ruiner tous les espoirs de la Lady Astronaute d'aller sur Mars ?

Alors je suis désolée, mais je vais devoir spoiler un peu ce tome, mais en même temps le titre le laisse entendre : nous allons bien vers mars ! Et nous allons même être quasi-exclusivement avec l'équipage dans le vaisseau qui les conduit vers la planète rouge.

Je suis plus que mitigée quant à ma lecture de ce tome. J'avais vraiment adoré le 1er opus et le personnage d'Elma qui malgré ses faiblesses était une battante. Elle luttait pour l'intégration des femmes dans la conquête spatiale, mais également pour celle des minorités souffrant encore de la ségrégation. Ici, même si ces thèmes sont toujours présents, je les ai trouvé redondants et surtout je n'ai pas reconnu notre héroïne dans ses réactions et ses attitudes...

Cette lecture est pour moi une énorme déception. Ce tome n'apporte rien à mes yeux. Il y a trop de redondances, trop de clichés et un gros manque d'intrigue. En relisant ma chronique de Vers les étoiles, je me suis rappelée que l'autrice avait en fait écrit une seule histoire qui a été découpée ensuite en 2 tomes pour des raisons éditoriales. Aurais-je eu le même sentiment si j'avais enchainé les 2 tomes ? Je ne le saurai hélas jamais !
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (174) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4898 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}