J'avoue ne jamais avoir lu du
Kundera. Pour une raison obscure, je l'avais catalogué comme écrivain difficile d'accès, m'abstenant d'ouvrir un de ses romans.
Il a fallu sa mort et la mise en lumière qui s'ensuivit, pour me faire sauter le pas.
Je commence donc la découverte de l'auteur par sa plaisanterie.
Pour ceux qui ne connaissent pas, on suit l'histoire de Ludvik, jeune étudiant tchèque enthousiaste et un peu farceur qui, pour séduire une fille, gribouille quelques mots au dos d'une carte postale.
Oui mais cette carte postale est envoyée dans une époque bien particulière : celle de la Tchécoslovaquie des années 40, où on ne peut rire de tout, où le communisme s'étend et demande à tous les citoyens une adhésion totale et s'immisce dans chaque interstices de la vie pour y traquer tout acte de rébellion ou de remise en question de l'idéologie communiste.
Il en paiera le prix cher.
L'occasion pour le lecteur de découvrir l'horreur et l'arbitraire qui régnait sur la vie des gens à cette époque, les camps, les privations, humiliations, délations, absence totale d'intimité et de liberté, totalitarisme absolu.
Il y a des passages et des réflexions très intéressantes notamment sur le dilemme pour les croyants d'adhérer à un parti qui prône l'athéisme et impose l'abandon de toute religion ou pratique religieuse. La réflexion sur la notion de masques sociaux qu'on revêt selon les circonstances, la notion d'amitié, de vengeance, les ressorts de la haine et la possibilité ou non d'une réconciliation.
Comment survivre dans un monde et une société totalitaire.
Une vie dominée par les précautions, la méfiance et les suspicions.
Un livre que j'ai apprécié, même si j'ai trouvé quelques longueurs et digressions, mais une écriture très intéressante. Je vais probablement découvrir prochainement
l'insoutenable légèreté de l'être.