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EAN : 978B005C91M5G
Spectra Books (26/06/2007)
3.65/5   33 notes
Résumé :
Derrière ses salles de bal et ses boudoirs, Bords-d'Eaux dissimule ses luttes de pouvoir, entre manigances politiques et duels de rapière. Katherine se retrouve plongée dans cet univers quand elle arrive de sa campagne chez son oncle, le "Duc Fou de Trémontaine" . Auprès de lui, elle va comprendre que les règles sont faites pour être brisées. Katherine délaisse alors la voie du mariage qu'on voudrait la voir suivre pour lui préférer celle de l'épée et de ses privilè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En 2008 paraissait « A la pointe de l'épée », second roman traduit d'Ellen Kushner après l'excellent « Thomas le Rimeur ». L'autrice y mettait en scène un récit fortement inspiré des romans de cape et d'épée dans lequel on suivait un bretteur réputé en fin de carrière, en prise avec des machinations ourdies par les nobles du coin. L'ouvrage avait été suivi outre-atlantique d'un autre volume, qu'aucun éditeur français ne s'était jusqu'à présent donné la peine de traduire. C'est désormais chose faite grâce à ActuSF à qui nous devons donc la parution du roman « Le privilège de l'épée », qui plus est récompensé en 2007 par le prix Locus du meilleur roman de fantasy. L'histoire se déroule bien des années après les événements relatés dans « A la pointe de l'épée » et met en scène un nouveau protagoniste : la jeune Katherine. Petite-fille de la duchesse de Trémontaine (l'une des protagonistes du précédent tome), élevée à la campagne dans des conditions bien éloignées de celles que lui promettait sa condition en raison d'une brouille entre sa mère et son oncle, elle est aujourd'hui une adolescente avec la tête sur les épaules, et celle sur laquelle repose en grande partie la stabilité de la demeure familiale. N'ayant jamais eu l'occasion de faire la connaissance de cet oncle jugé responsable de la situation économique critique de la famille, notre héroïne tombe des nues lorsqu'elle apprend que ce dernier la convie en ville, dans son manoir. En échange de la venue de sa nièce pendant six mois, ce dernier s'engage à restituer à sa soeur une partie de l'héritage de feue la duchesse. L'offre paraît alléchante, mais le nouveau duc de Trémontaine souffre d'une réputation sulfureuse qui, si elle était avérée, pourrait bien compromettre l'avenir de la jeune fille. Les pires craintes de Katherine se concrétisent d'ailleurs lorsque, dès son arrivée, le « Duc Fou » décide de la vêtir comme un garçon et se met en tête de lui enseigner l'art de l'épée…

On retrouve ici la plupart des qualités qui avaient fait le succès du précédent tome : le récit est rythmé, les dialogues bien tournés et les personnages intrigants, quoi que parfois difficiles à cerner, et souvent dotés d'un sacré sens de la répartie. On prend beaucoup de plaisir à retrouver certaines des figures marquantes du premier tome, à commencer par celui qui est désormais duc de Trémontaine, mais qui n'a pas pour autant renoncé à ses mauvaises habitudes. le récit alterne cette fois encore entre deux ambiances radicalement opposées : celle, plus feutrée et posée des demeures nobles de la Colline, et celle, violente et sans fard, du quartier des Bords d'Eau où le Duc continuent de passer une partie de l'année, en dépit de sa nouvelle condition. L'autrice mise beaucoup sur ce contre-pied entre les deux milieux qui, au fil de l'histoire, en viennent pourtant à révéler chacun de nouvelles facettes. le monde des nobles, en apparence plus policé et rassurant, se transforme assez vite en véritable panier de crabes dans lequel il ne fait pas bon être une femme, tandis que la vie du côté de la pègre paraît, certes, plus sordide mais aussi plus sincère car moins soumise aux regards des autres. L'ambiance un peu fleur-bleue de départ, mettant en scène une héroïne avant tout soucieuse de sa tenue ou de la possibilité pour elle de trouver un bon parti, laisse ainsi rapidement la place à une atmosphère plus crasseuse, avec des scènes assez dures. Ellen Kushner n'hésite pas à mettre en scène des sujets difficiles comme la prostitution forcée ou encore le viol, ce qui donne lieu à des passages marquants, à la fois par leur violence et la soudaineté de leur apparition, mais aussi par ce qu'ils révèlent de cet univers en apparence très distingué. Tout cela donne parfois le sentiment de lire du Jane Austen mais revisité sous un angle plus réaliste et, sans doute, plus féministe.

Bien que toujours très influencé par le côté « récit de cape et d'épée », le roman accorde une place prépondérante à la question de la place des femmes dans la société mise en scène ici. Viol, mariage forcé, impossibilité d'intervenir dans la sphère publique, violences conjugales… : les thématiques traitées sont nombreuses et permettent de dresser le portrait d'une société patriarcale dans laquelle la plupart des femmes ne sont pas libres de leurs choix. La plupart des personnages féminins mis en scène ici sont toutefois bien décidées à ne pas se cantonner au rôle de victime et optent pour des moyens de lutte différents. La jeune Katherine se révèle pour sa part légèrement décevante au début : trop superficielle, trop naïve, trop lisse. L'autrice a cependant vite fait de la dévergonder, celle-ci gagnant en épaisseur et parvenant peu à peu à gagner l'affection du lecteur par son flegme et sa capacité d'adaptation aux facéties parfois franchement lourdes de son oncle. Il en va de même pour les autres personnages qui, bien qu'assez fades dans un premier temps, en viennent progressivement à susciter la curiosité du lecteur. Les relations complexes qu'entretiennent certains personnages les uns avec les autres participent aussi à renforcer l'attrait que l'on éprouve pour le roman, à commencer par celle entre Katherine et Marcus dont le duo succède avec réussite au précédent binôme de « A la pointe de l'épée ». En dépit de ces qualités, le roman souffre de certains défauts qui, parfois, rendent la lecture un peu moins captivante. le début traîne par exemple un peu en longueur, donnant parfois l'impression que l'autrice ne sait pas trop où elle veut nous emmener. le récit se fait plus passionnant dès lors qu'un fil rouge peut enfin être identifié, mais, même là, l'histoire a parfois tendance à se perdre dans des sous-intrigues qui, bien que dignes d'intérêt, ne se semblent se greffer qu'artificiellement à la trame principale.

« Le privilège de l'épée » est un bon roman, à mi-chemin entre l'aventure de cape et d'épée et le roman sentimental revisité à la sauce féministe. En dépit d'une intrigue parfois un peu brouillonne, l'ouvrage est particulièrement plaisant à lire, autant par les thématiques qu'il met en avant (la place des femmes dans la société, notamment) que par la qualité de la plume de l'autrice qui possède toujours beaucoup de talent, notamment pour l'écriture des dialogues. A découvrir !
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Ce livre avait tout pour me plaire, un roman inspiré des romans de capes et d'épées, une jeune fille obligée par son oncle à apprendre à manier l'épée et pourtant je n'ai pas apprécié plus que ça.
L'histoire est longue à démarrer. On alterne entre les points de vue de Katherine, du duc et d'autres personnages, au début on suit juste une jeune fille qui voulait aller à des bals et qui se retrouve habiller en garçon à manier l'épée et on alterne avec des scènes de la ville avec certains nobles et certaines intrigues politiques mais tout cela est sans lien. J'aurais préféré en savoir plus sur les manoeuvres politiques du duc ou alors plus d'entraînement avec Katherine. J'ai plus l'impression d'avoir survolé plusieurs histoires c'est vraiment dommage car l'univers m'a beaucoup plu.
Quant aux personnages, Katherine est intéressante à suivre, elle évolue, le duc j'aurais aimé en savoir plus sur lui, il va donc falloir que je lise le premier livre c'est d'ailleurs je pense intéressant de le lire avant celui ci..
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Très belle découverte que cette autrice avec ce roman ayant reçu le Prix Locus fantasy... la surprise est qu'il n'y a aucun élément de fantasy dedans!!!!!
Malgré tout, je me suis laissée happée par ce roman plutôt historique en fait, dans lequel une jeune fille Catherine, appartenant à une branche sans le sou de la famille, est appelée à la ville par son oncle fou, le duc de Trémontaine, lequel, contre sa venue, accepte d'effacer les dettes de la mère de la jeune fille. Très belle aubaine, mais avec une contrepartie bien sûr : la jeune fille devra apprendre à devenir bretteuse et défendre son oncle.
Un roman historique certes, mais aussi social : on y trouve une société très hiérarchisée, où les femmes sont clairement
en bas de l'échelle; où la prostitution et le viol sont le lot quotidien des plus faibles; où les manipulations politiques font légion.
Un roman très rythmé, tant par les dialogues que par les scènes d'action.
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Mais quelle belle surprise : féminisme, LGBT, libertinage, duels, saison mondaine, secrets,.... voilà un lot d'ingrédients originaux qui composent ce cocktail réussi. Même si pour moi la première moitié comportait des longueurs, j'ai été tout de suite séduite par la jolie plume et l'ambiance créée par l'autrice. Cette immersion dans le cape et l'épée est très agréable et totalement dépoussiérée !
La seconde partie de l'ouvrage m'a définitivement conquise. Les thèmes abordés dont celui du consentement, à une époque où l'on « vendait » de jeunes filles en mariage, sont très bien traités. Comment une femme peut-elle prendre son destin en main ? Voici un sujet qui traverse les époques. J'ai aimé qu'un autre roman de cape et d'épée soit enchâssé dans le récit se liant subtilement à sa trame.
Cette lecture m'a donné envie de lire « À la Pointe de l'Epée », roman indépendant écrit avant celui-ci et qui développe le passé de certains personnages importants. On sent les clins d'oeil à ce précédent livre mais sans que cela ne soit gênant. Au contraire, ils participent à cette impression d'environnement fourni. Une belle lecture !
PS : A noter que ce roman ne contient pas de Fantasy.
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RÉSUMÉ MAISON : Pour sauver sa famille Katherine doit quitter ses jupes et prendre ses quartiers chez son oncle le « Duc Fou ». Qui souffrirait les affres libertines de cet odieux personnage sans parler de sa lubie de travestir sa nièce et de la former à l'épée ? Et si ces excentricités cachaient un tout autre dessein ?
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Katherine a une vie simple à la campagne. Jusqu'à ce que son oncle, le duc fou de Tremontaine, la fasse venir en ville dans le but d'en faire une bretteuse.

Je n'ai malheureusement pas du tout aimé.
Pour ce roman de cape et d'épée contemporain, primé plusieurs fois et pour lequel je n'ai vu que des critiques positives, je m'attendais à des combats épiques et de l'amour passionné. Que nenni ! le premier vrai duel arrive page 316 et tout le livre n'est que grivoiseries et coucheries des uns et des autres.

Que l'auteur ait voulu nous instiller l'ambiance libertine du XVIIIe siècle pourquoi pas, mais là ce n'est que cela. Entre la débauche d'un perso, celles et ceux qui se vendent, celle qui se cherche... cela prend tellement de place que le côté combat est passé à la trappe, de même que le côté politique qui est bien mince.

Aussi on nous fait toute une histoire par rapport à un évènement très grave qui arrive à l'un des personnages. Je m'attendais à un combat épique pour défendre son honneur mais non, un petit combat et paf on n'en parle plus... C'était donc juste histoire d'évoquer le thème du consentement.

L'intrigue ne tient donc qu'à un fil et à la fin, lorsque ce qui devait arriver pour conclure le roman est arrivé, le destin des personnages est expédié en quelques pages.

Bref, très déçue... une fois de plus on nous promet une intrigue alléchante pour finalement nous parler uniquement de féminisme et de sexualité. Alors que le tout pourraient très bien se mélanger, ici je trouve que cela ne fonctionne pas.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
28 novembre 2011
L’auteur profite de ce livre pour approfondir ce personnage en nous livrant mais toujours avec parcimonie des détails sur son passé et sa vie, ce qui le rend un peu moins hermétique. Concernant Richard St Vier impossible d’en dire plus sur ce sujet sans rien dévoiler. Mais autant prévenir les adeptes du couple Alec-Richard, certains passages seront autant palpitants que frustrants.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net

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Vidéo de Ellen Kushner
A l'occasion des Imaginales 2022, nous avons pu discuter avec Ellen Kushner au sujet du Privilège de l'épée, qui vient de paraître aux éditions Actusf.
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