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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Étienne de la Boetie analyse la servitude volontaire du peuple. Pour lui, il existe 3 procédés admis par l'individu. On remarquera que 5 siècles plus tard nous en sommes toujours là. L'humain a cette capacité à laisser sa liberté aux mains des autres et à accepter d'aller dans un chemin même si celui ci va à l'encontre de ses envies et surtout de ses besoins.
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Un texte remarquable pour une plume si jeune. À 18 ans , La Boétie avait déjà des choses à apprendre aux jeunes et aux vieux.
Un texte destiné à faire réfléchir ceux qui se trouvent asservis et sous le joug des tyrans. Si l'on refuse cet asservissement, cette servitude, alors tout le système tyrannique s'effondre et s'émiette laissant place à la liberté qui est le droit du peuple et le droit de chacun.
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Et si c'était le tout premier essai anarchiste ? Quoi qu'il en soit, toujours d'actualité, hélas...
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Nous naissons tous libres et égaux, n'est-ce pas ? Qui pourrait affirmer aujourd'hui, en France au XXIe siècle, que nous sommes encore soumis à une forme de tyrannie ? Aveugles que nous sommes, encore et toujours ! Relisons La Boétie et prenons ce discours avec un peu de distance. Réfléchissons à ce que nous appelons notre liberté. Parce que notre régime est une « démocratie », nous serions donc libres ? Mais déplaçons un peu la réflexion au niveau de l'individu. le monde contemporain nous permet-il d'être nos propres souverains ? L'information, l'image, l'internet, la publicité, la communication… nous permettent-ils d'affirmer notre indépendance d'esprit ? Au contraire ne sont-ils pas devenus des moyens de propagande, de manipulation des consciences, auxquels chacun se plie plus ou moins ? La lecture des thèses de Bernays est sidérante sur ce point. La Boétie n'invite pas seulement à une réflexion politique sur la relation du dominant et du dominé. Il nous alerte sur toute forme de tyrannie par la manipulation des foules, sur les strates invisibles de toute forme de pouvoir. Il nous rappelle que si la liberté constitue la nature de l'homme, ce dernier doit rester vigilant pour en conserver les bénéfices précieux.
Un ouvrage thérapeutique, dont la piqûre de rappel pourrait être prodiguée par la lecture de la Désobéissance civile, de Henry David Thoreau, écrit trois siècles plus tard.
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« Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres. »

Étienne de la Boétie est né en 1530 à Sarlat dans le Périgord, décédé en 1563, à l'âge de trente-trois ans. Il fut écrivain, poète, philosophe, conseiller au Parlement de Bordeaux et fut l'ami de Montaigne.
Les historiens sont d'accords sur ce point. Son essai le "Contr'un" qui constitue une très sévère critique contre la tyrannie, fut écrit à l'âge de dix-huit ans.
Ce n'est qu'en 1574, que fut publié en vieux français, dans un recueil, le « Contr'un » appelé communément « le discours de la servitude volontaire »

Mais que contient ce « discours » d'Etienne de la Boétie. ?
Et dont la transcription très rigoureuse de 1836, établie par Charles Teste, figure dans l'édition « Petite Biblio Payo »
Le philosophe fait une analyse sur l'état et le fonctionnement actuelle des sociétés.
Pour lui, les hommes naissent tous égaux dans une fraternelle affection. Et en conséquence tous devraient être naturellement libres, et que la Nature n'a jamais mis aucun en servitude.
L'homme ne devrait point avoir de maître.

Mais, comme dans l'analyse de Pierre Leroux en 1847, que je cite :
- « Tant que le problème de n'avoir plus de maitre ne sera pas résolu, préférer la monarchie aux autres formes politiques ou à l'anarchie. C'est préférer l'unité à la division, c'est espérer l'avènement de l'unité véritable. Voilà pourquoi la monarchie et la papauté subsistent encore aujourd'hui, malgré tant de révoltes. »

Le philosophe est surpris, il s'interroge, de voir « des millions et millions d'hommes, misérablement asservis, et soumis, tête baissée, à un joug déplorable » (ce sont ses mots).
Il avance l'hypothèse, que tous ces hommes et ces femmes ne sont pas seulement contraints par la force, mais qu'ils sont souvent fascinés, ensorcelés par un seul homme, un seul chef parfois des plus injustes et des plus cruels, un seul seigneur ou roi redouté par ses sujets et qui les dirige d'une main de fer.
D'autre part, Etienne de le Boétie, a du mal à concevoir qu'une minorité de minorité, identifiée dans son discours, comme des « maîtres », des « tyrans » réussissent à imposer l'obéissance totale à l'ensemble de leur peuple.
Et que le fait que ledit peuple qui obéit à leur tyran, s'éloigne de leur propre liberté.
Et que malheureusement, un peuple qui nait sous le joug et qui est élevé dans cette servitude, prend conscience de sa nature « d'esclave » dès sa naissance et se contente de vivre comme un serf, durant toute leur vie.

Pour Etienne de la Boétie, il est désarmant de voir, ces hommes et ses femmes qui ont perdus quelque part le goût de se battre pour récupérer la liberté qui leur fut confisquée. Un peuple constitué de milliers d'êtres humains, qui sont souvent désunis entre eux et qui n'ont plus la synergie pour élaborer une révolte.
Les grands tyrans de ce monde, savent très bien comment élever et maintenir leurs sujets dans la servitude et l'esclavage.
Il suffit de conserver ses sujets dans l'ignorance, de semer la division entre eux, pour leur enlever toute énergie d'une rébellion et de les maintenir dans la peur.
L'esclavage semble remonter à des temps très lointains. Depuis que les sociétés, toujours plus vastes et en expansion, se sont crées, se sont formées, se sont structurées sous la forme d'une pyramide. Elles ont établi des rangs, des castes, des groupes pour chaque humain.

Les sociétés ont aussi créé des Dieux, pour pouvoir regrouper sous une même croyance, en grand plus grand nombre de personnes. Afin de pouvoir les contrôler, de les séduire, de les aveugler pour mieux ensuite les manipuler et les aliéner.

Les tyrans ont compris aussi que pour adoucir, pour abêtir et pour amollir le peuple, ils devaient les distraire, les amuser par des jeux, des loisirs et satisfaire leurs vices.
Etienne de la Boétie rappelle la célèbre phrase : « Panem et circenses »). Que déjà dans l'empire romain, il fallait donner au peuple « Pain et jeux ». Ainsi celui-ci pouvait se divertir et se nourrir. On assistait alors à une paix sociale et on évitait tous conflits et tous soulèvements.

Mais un tyran ou un despote seul ne pourrait exister et ne pourrait rien entreprendre, s'il ne bénéficiait pas du soutien d'hommes fidèles.
C'est ainsi qu'il asservi ces sujets les uns par les autres.
Ces autres, ces personnes cupides et détestables, qui se mettent au service du despote et viennent serrer à deux mains la servitude. Des personnes vils et pitoyables qui espèrent partager un butin et surtout obtenir les faveurs de leur maitre.
Ce sont ces personnes, les plus cruelles, les plus craintes par la population servile, car ce sont elles qui exécutent les ordres de leur maître, ce sont elles qui pillent, qui volent, qui violent et qui tuent.
Ce sont elles qui, en devenant aussi serviables et corvéables à merci, ont perdu toute liberté.

Je laisse à chacun de faire des liens, d'établir des parallèles et même des raccourcis, avec cette crise monumentale que nous vivons aujourd'hui et la gestion « calamiteuse » des années Covid-19, faite par nos gouvernants.
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Brillant, imparable, indispensable.
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Nécessaire. Passionnant. Profondément actuel.

Un essai qui m'est tombé au meilleur moment entre les mains vu le contexte politique.

La Boétie nous fait réfléchir sur les questions du pouvoir, de la soumission et de la rébellion.

C'est grandiose et écrasant de vérités.
À lire !
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C'est dingue comme un si petit livre peut avoir d'aussi grandes répercussions. Son auteur est génial. Son idée est géniale. La servitude qui est l'inverse de la liberté serait volontaire. Cette idée n'a rien perdue de sa force. Il est raconté que cette oeuvre exceptionnelle serait la copie rendue par La Boétie à un exercice donné par un professeur de l'université d'Orléans. Nous ne savons pas quelle fût sa note mais le texte est entré pour toujours dans l'histoire. L'idée est si géniale que la question est toujours posée sans que la réponse soit évidente. La Boétie ne serait pas allé au bout de la démonstration. Si vous relisez le discours, La Boétie conclue sa démonstration. La Boétie relie la servitude à l'habitude. Il n'y a rien de plus puissant que l'habitude, La Boétie nous dit que l'habitude est une seconde nature chez l'homme. A lire. A relire.
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Écrit par la Boétie alors que celui-ci n'avait que 18 ans, Discours de la servitude volontaire se veut critique sur les habitudes du peuple à se laisser gouverner, et à apprécier la soumission.

Avec un regard intellectuel, critique et objectif, Discours de la servitude volontaire étonne par sa pertinence et ses exemples choisis avec soin. Les idées qui y sont explicitées demeurent pleines d'humanisme, rendant leur auteur plus que sympathique.

Bien que court, cet essai reste dense et devrait être mis entre les mains de tout citoyen, particulièrement en ces temps actuels.
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L'auteur se pose la question suivante : comment tout un peuple ne peut-il se soulever contre son oppresseur ? Il peut comprendre que quelques hommes aient peur d'un seul, c'est de la couardise, mais tout un peuple, des milliers d'hommes ? Il explique qu'un animal lutte toujours pour sa liberté (rapporte même le fait légendaire que l'éléphant, une fois sur le point d'être capturé, brise ses défenses et les offre au chasseur en échange de sa liberté) ou souffre une fois pris (oiseau en cage). Même le boeuf se plaint sous le joug, un cheval maltraité ruera contre son cavalier. Alors pourquoi les hommes ne se révoltent pas ? C'est une question d'éducation. Ceux ayant connu la liberté, même une fois, toujours la désire, se battent pour elle ou y aspirent. Mais ceux nés asservis, comment leur viendrait l'idée d'être libre ? La coutume les a placés en cet état, il leur est difficile de s'imaginer autrement. Par l'esprit, on peut entrevoir la liberté, et l'auteur précise que le Grand Turc (au sens de l'époque) n'encourage pas les sciences et les lettres, car il n'a que faire de savants. le tyran (ce mot revient tout le temps, indifféremment avec le terme roi) est au pouvoir par la naissance, par l'élection ou la conquête. Plus on donne à un tyran, plus il prend, plus il croît en puissance. C'est vous même qui donnez le pouvoir au tyran. Il maintient le peuple en sujétion en lui offrant des distractions, des libéralités (du pain et des jeux), en sachant que le tyran peut se montrer généreux parce qu'il use du bien public qui, en définitive, n'est pas à lui ! de plus, par son titre, le tyran se pose comme un protecteur aux yeux du peuple. Mais il n'y a pas que le peuple. le tyran se maintient parce que quelques uns tirent profits de sa tyrannie, ayant sous leurs ordres d'autres qui tirent profits etc. le tyrans attire à lui les malfaisants. Pour l'auteur ces gens s'aliènent, ils ne vivent que pour faire le plaisir de leur maître, doivent penser comme lui et ne savent que faire endurer à ceux qui leurs sont inférieurs la tyrannie qu'ils subissent. de plus, le peuple va haïr ceux qui servent le tyran plus que le tyran lui-même, puisqu'il a surtout des relations avec eux. le tyran peut même utiliser la religion pour asseoir son autorité (guérisseur miraculeux). Notons que l'auteur pose une réserve pour la monarchie française, mais il n'est ni ferme ni définitif, précisant bien que par l'histoire que l'on nous enseigne, on a tendance à accepter le monde dans lequel on naît. Notons aussi qu'il flatte la poésie française, celle de du Bellay notamment, mais la poésie ne travestit-elle pas la vérité ? Dans son texte, La Boétie se réfère beaucoup aux batailles des Grecs et des Spartiates pour leur liberté contre les Perses, et prend beaucoup d'exemples de tyrans parmi les empereurs romains. Néron est un de ses exemples favoris, illustrant à merveille comme avec la fin tragique de Sénèque combien servir au mieux un maître ne sert à rien : on est toujours à sa merci. Il relate que les Romains ont pleuré César à sa mort alors qu'avec lui est advenu la fin de la République. Il aime aussi se référencer à Ulysse, l'homme libre par excellence. L'homme est né libre et doit lutter pour le rester.
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