Quand on le dit que les histoires d'amour finissent mal !
Madame de Chartres a décidé qu'il est grand temps de marier sa fille. Alors elle l'amène à la Cour, haut lieu de perdition s'il en est ! dans le but de rencontrer les partis envisageables. Banco ! le Prince de Clèves tombe éperdument amoureux d'elle, et il l'épouse.
Et alors que tout devrait aller comme sur des roulettes, voilà qu'aux fiançailles de Claude de France,
la Princesse de Clèves tombe raide dingue du Duc de Nemours. Bon, il ne va pas se passer grand chose, mais, effrayée et honteuse de ses sentiments, la belle est bien contente de se retirer loin de la Cour, dans les terres de son mari. Oui mais voilà, lui, il veut qu'elle fréquente la Cour. Il y a plein d'avantages à être appréciés des monarques... Alors elle y retourne, et sa passion se révèle à son "amant" lorsqu'il est blessé en duel. Elle s'occupe de lui, mais a bientôt des soupçons : on lui a remis une lettre d'amour qui serait tombée de sa poche... Il en aimerait une autre ?
Bon, en fait non, évidemment, elle appartient à quelqu'un d'autre cette lettre... Mais elle va être le point de départ de longues heures passées ensemble. Au bout d'un moment, elle redemande à son mari de s'éloigner de Paris, et, cette fois, elle lui explique pourquoi. Gloups ! Qu'à cela ne tienne, il ne s'est rien passé, il suffit de rester loin, et tout ira bien.
Ceci dit, il y a des occasions dans la vie d'un aristocrate qui nécessitent impérativement de se rendre près du roi sous peine de sérieux ennuis... Son sacre, par exemple. Bien entendu, le Prince de Clèves s'y rend seul, pas envie de porter réellement les cornes non plus. Mais voilà, Nemours, comprenant que sa belle est restée chez elle, y file. le Prince de Clèves, qui soupçonne bien l'entourloupe, le fait suivre. Et quand son espion lui rapporte qu'effectivement, Nemours est allé passer deux nuits chez lui, il est tellement secoué qu'il en attrape la fièvre, et qu'il en meurt !
Pourtant, elle n'a rien fait de concret, sa petite femme, tout attachée qu'elle est à sa réputation. Alors va-t-elle profiter de son veuvage pour officialiser les choses avec son grand amour ? Tout le monde est d'accord et verrait la chose d'un bon oeil pourtant, mais non ! Elle décide de finir ses jours au couvent.
Personnellement, j'ai bien aimé. Il s'agit d'une relecture - la première fois, j'avais seize ans, c'était pour le lycée, et je me souviens m'être pâmée d'émoi devant tous ces conditionnels et ces subjonctifs... Après, sur l'histoire elle-même, vue d'aujourd'hui, forcément ça semble un peu gnan gnan, et c'est bien pour ça qu'on nous brosse le contexte historique des oeuvres à l'école, sinon, on passe complètement à côté...
Bref, c'est le genre d'oeuvre qui passe beaucoup mieux quand on prend le soin de lire l'introduction.