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sur 5913 notes
"La princesse de Clèves" est le genre de roman que l'on redoute de lire. Lu de tous, adoré de beaucoup, ce classique apeure par sa popularité et sa renommée, de sorte que je craignais de le lire et de ne pas partager l'avis de tous ses adulateurs. Ces craintes étaient finalement bien inutiles, car j'ai moi aussi succombé.
J'ai succombé à l'aspect historique du roman (je ne suis pas habituée à ce genre de lectures), et à cet entrelacement de personnages réels et fictifs.
J'ai succombé à toute la force et "l'entièreté" que Mme de Lafayette donnait à ses personnages ainsi que la plume raffinée, délicate et soignée de cette auteure précieuse.
Enfin (et surtout), j'ai succombé à l'espèce de violent sentiment amoureux dans lequel la simple lecture de ce roman m'a mise, dont je ne me suis toujours pas remise, et dont j'espère ne jamais me remettre.
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J'aime bien la Princesse de Clèves, ce premier roman moderne de la littérature française, comme Don Quichotte est le premier roman de la littérature mondiale, etc.
Madame de la Fayette a écrit une oeuvre attachante même si elle n'est pas ce que je préfère lire.
La langue classique de l'auteure, parfaite, aristocratique nous parait guindée, mais elle me plaît beaucoup ; certaines scènes ne sont pas très vraisemblables ; le trombinoscope des gens de cour est interminable et ennuyeux, l'intrigue plutôt mince.
Peu importe. L'étude psychologique des personnages sonne juste, même si un parti pris de bienséance élégante leur confère un caractère un peu artificiel.
Mlle de Chartres a reçu une éducation stricte de sa vertueuse mère. le prince de Clèves tombe amoureux fou de cette très jeune fille et l'épouse. Pour elle, c'est un mariage de raison. Elle ne lui est pas attachée.
Plus tard à la cour, elle rencontre le très beau duc de Nemours ; c'est le coup de foudre. le roi et la reine, madame de Chartres elle-même les remarquent. La jeune femme se voit intimer l'ordre de refouler ses sentiments. Se sentant coupable sans même avoir « fauté », dans un accès de loyauté peut-être excessif elle avoue tout à son époux et le détruit.
Madame de Clèves est-elle amoureuse de Nemours ? Ne le serait-elle pas plutôt d'une image, d'une icône interdite, de ses rêves d'adolescente ? Ne serait-elle pas en quelque sorte une malheureuse érotomane corsetée qui se meut avec difficulté dans une robe de cour trop lourde pour elle ?
Mais le roman est aussi étude moeurs détaillée, celle de la vie à la cour sous l'ancien régime. C'est bien cela qui met madame de Clèves en valeur et fait par contraste l'intérêt du récit : les monarques du XIIe siècle exhibent leurs maîtresses, ennoblissent leurs enfants adultérins. Les grands du royaume suivent leur exemple.
L'ombre de Diane de Poitiers, favorite, amie, confidente ou bien almée du roi Henri II hante le livre du souvenir qu'elle a laissé.
Quant à la vertu de madame de Chartres et de sa fille dans une cour aux moeurs légères, on serait tenté de dire : il en restait donc au moins deux ainsi en ce temps-là ?
Conclusion : roman très intéressant au délicieux charme suranné.
Lien : https://livre.fnac.com/a4093..
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Curieux de lire ce roman, qui avait été cité par Notre Omniprésident comme le type même de lecture inutile, j'ai d'abord été dérouté par la multiplicité des titres et personnages des premières pages, mais séduit par la langue. Et puis je me suis attaché aux dilemmes moraux de chaque personnage... J'ai été ému par la fin, sèche et définitive. J'ai pensé alors au Pascal Quignard de "tous les matins du monde"...
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J'avais envie de lire un classique de la littérature française, mais sans forcément qu'il s'agisse d'une lecture compliquée – je suis quand même un peu en vacances, là !

Ma mémoire m'a rappelé ce livre, qui m'avait donné des frissons, et j'ai eu envie de le relire pour voir s'il pouvait toujours provoquer en moi les mêmes réactions.

Eh bien, le relire des années après permet de le considérer sous un nouvel angle… Certains le trouveront peut-être ringard ou poussiéreux, mais il est d'abord extrêmement bien écrit, dans une langue d'une grande élégance. Je ne me lasse pas, en tournant les pages, de voir comment les femmes de l'époque sublimaient le langage, comment elles recherchaient la beauté, la grâce dans leurs écrits. Mais j'en vois certains venir, qui pourraient être tentés de ne pas le lire parce qu'ils le croiraient trop travaillé : non, non, non, il se lit très bien, et il est suffisamment court pour que vous n'ayez pas d'excuse valable !

Mais ce roman est également d'une actualité brûlante ! Considéré comme l'un des premiers – si ce n'est le premier – romans psychologiques modernes, il pose toute la problématique de nombreux couples : que sont l'amour, la passion, comment vit-on avec ses sentiments et ses attirances ?

Fraîchement mariée, elle ne connait pas la passion avec son mari – alors que, même si le parallèle peut sembler osé, elle cherche, au fond, la même chose que les héroïnes de toutes les new romance actuelles ! Même si elle est dévorée par ses sentiments et son attirance pour monsieur de Nemours, sa droiture et son honnêteté lui imposent d'y résister. Bien qu'il ait été écrit au XVIIe siècle, alors que les moeurs et les coutumes étaient a priori très différents d'aujourd'hui, ce questionnement traverse les temps. le traitement est certes très différent de celui de Cinquante nuances de Grey… mais les aspirations, au fond, sont comparables !

Ce qui me touche le plus dans cette histoire, c'est sans nul doute le terrible aveu qu'elle fait à son mari : on ressent à quel point il lui est difficile de lui annoncer la vérité, non pas par honte, mais parce qu'elle ne veut pas le faire souffrir. Pourtant, l'annonce est d'une grande violence, pour monsieur de Clèves, qui voit son amour rejeté, et qui en conçoit très vite une grande jalousie.

La princesse de Clèves, une new romance très actuelle ? Et pourquoi non ? Une femme, un homme, du désir, des secrets, une impossible histoire… Allez, pas besoin de se creuser longtemps les méninges pour trouver un roman récent qui emploie cette même trame ! Tout cela pour dire que les classiques, cela peut être aussi bien – voire mieux – que les nouveautés ! Alors, et si vous vous laissiez tenter !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Un classique parmi les classiques. Lu et étudié en long en large et en travers, il y a encore quelque chose à découvrir à chaque page.
Lorsque l'on passe le premier chapitre de présentation, l'histoire roule toute seule. Nous entrons dans la vie de cette Princesse de Clèves et surtout dans ses histoires de coeur. Que rajouter de plus que ces amours courtois vont évolués en amour passion ...
Ce n'est pas un roman de détente pour ma part, mais il reste indispensable à notre culture général.
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J'ai lu ce livre du 29/10/2016 au 06/11/2016.
Un classique de la préciosité à découvrir ;) J'ai pris du temps à le lire car j'étais overbookée donc j'ai été longue mais je le trouvais quand même addictif. Certains le trouvent chiants et longs car il se passe rien. Perso j'ai adoré même si j'apprécie ce genre de choses. J'ai adoré la princesse de Clèves qui, malgré son amour pour Mr Neymour, reste fidèle à son mari.
Son mari, je l'adore car il est très compréhensif et il accepte que sa femme ne l'aime pas jusqu'à qu'il meurt, il l'aura aimé avec passion à en mourir de jalousie. Bref, des personnages si attachants, des décisions très difficiles à prendre et une fin qui est assez triste
Pour conclure, un classique à (re)lire avec plaisir.

Ma note : 8,5/10
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La Princesse de Clèves est un roman historique de Madame de Lafayette. L'auteur est contemporaine de Louis XIV mais situe son histoire à l'époque d'Henri II.

Le prince de Clèves aime son épouse à la folie, mais celle-ci aime le duc de Nemours, qui est aussi amoureux d'elle. Mais la jeune et très belle Madame de Clèves est également très vertueuse et décidée à rester fidèle à son mari. le roman raconte la lutte menée par son héroïne contre ses propres sentiments tout autant que contre les avances du duc de Nemours.

L'histoire se déroule à l'époque d'Henri II, soit plusieurs années avant la Saint-Barthélémy, dans la 2e moitié du 16e siècle. Autour du roi gravitent d'autres personnages historiques connus: Catherine de Médicis (sa femme), Diane de Poitiers (sa maîtresse), Marie Stuart (la femme du dauphin), etc, qui sont les protagonistes de ce roman.

Madame de Lafayette fait partie d'un groupe littéraire féminin connu sous le nom de Précieuses, qui défendait l'idée que l'amour est éphémère et cause plus de tourments que de joies et qu'il faut donc le fuir et rester fidèle à son mari (on se rappellera qu'à l'époque le mariage n'était pas affaire de sentiments, mais d'intérêts). Bref les Précieuses ne devaient pas rigoler tous les jours. Mais littérairement parlant, le point de vue est intéressant et permet de travailler la psychologie des personnages en profondeur. Ce livre est donc avant tout un manifeste de la Préciosité en tant que mouvement artistique: les valeurs défendues par les Précieuses y sont représentées, les thèmes qui leur sont chers y sont développés et les personnages reflètent tout cela.

Ce livre est avant tout l'histoire d'un amour qui ne doit pas être consommé. Donc on se lamente beaucoup, on se préoccupe de sa réputation et on lance des regards enflammés en rougissant, tout en évitant de rencontrer le duc en tête à tête, des fois qu'on ne serait pas capable de lui résister. Madame de Clèves emploie toute son énergie à se rendre malheureuse, en gros. Et avec elle, les hommes de sa vie. En parallèle, les personnages secondaires et leur comportement plus ou moins libertin servent de contrepoint à notre prototype de Précieuse déterminée à rester vertueuse jusqu'à l'obsession.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Melle de Chartres doit devenir la Princesse de Clèves. A-t-elle le choix?
Sûrement pas dans cette société brillante des derniers Valois. Bijoux convoité dans un écrin qui tombe en poussière, le héros féminin sera tout de même tenté par la passion, incarnée par M de Nemours.
Oui mais rien n'est simple et poussée à la fois par les préjugés de la société et la haute opinion de soi, la jeune femme hésitera. La révélation de la vérité à son mari ne sera pas un rempart et finalement, une seule option lui sera permise : la retraite. Une tragédie? pas si sûr car après tout, la passion assouvie ne devient-elle pas une routine insupportable? Et le jeune héros ne se transformera-t-il pas en vieillard repoussant? Préférer l'idéal à la réalité et au prosaisme est peut-être le tort de la princesse mais après tout peut-on la blâmer?
C'est ainsi qu'une femme de l'Ancien Régime met en avant son droit à la liberté dans une société où il est seulement permis d'être mère ou religieuse. Un livre à conseiller à tous : un choix de liberté qui n'apporte pas le bonheur mais qui témoigne d'une volonté de ne pas se laisser dicter son destin, ni par la société ni par ses instincts.
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Même si l'oeuvre est renommée par son analyse des remords féminins, cette qualité n'est plus très flagrante de nos jours.

Aujourd'hui, on hésite à affirmer si le livre est dépassé ou si,au contraire, il parvient à nous confronter à nos propres dérives qui, elles, marquent un siècle dépravé.

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Quel délicieux roman d'amour! Il se déguste comme l'un de ces gâteaux onctueux et légers, qui fondent sur la langue et y déposent un gout sucré et doux qui reste sur le palais longtemps après la dernière bouchée!
Elle a du style cette Madame de Lafayette! Ses descriptions de la cours autant que celles des émotions de son héroïne sont si bien dépeintes que je pourrais jurer que j'y étais, à ce bal où la jolie princesse a posé pour la première fois les yeux sur le merveilleux duc de Nemours, et que j'ai senti moi aussi mon coeur vibrer lors de leur première danse.
Il me faut préciser, pour expliquer tant d'émois, que j'ai découvert "La princesse de Clèves" quand j'avais quinze ans à peine... Inutile de dire qu'à cet âge, tous les sens en éveil ne demandent qu'à se poser sur une telle histoire où l'amour, la tendresse et la pudeur, bataillent avec l'ardeur, le désir et la folie, au sein d'une seule et même femme! Et mon coeur innocent a en effet été bouleversé par ce roman où la délicatesse du style et la finesse des observations n'enlèvent rien à la puissance de la passion et à la violence du combat intérieur entre amour et raison!
Bien des années après ma lecture, je garde de "La princesse de Clèves" un souvenir quasi-amoureux et impérissable! Je le recommande chaudement à toutes les jeunes filles en herbe, mais également à tous les autres, plus grands et plus mûrs, qui ne manqueront pas, même des années après leur adolescence, d'y retrouver la trace de leurs premiers émois!

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La Princesse de Clèves (IV Partie)

Quand elle commença d'avoir la force de l'envisager, et qu'elle vit quel mari elle avait perdu, (...)______ qu'elle eut pour elle−même et pour monsieur de Nemours ne se peut représenter.

l´haine
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l'horreur
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