Dans un monde où règne le principe de réalité, la soumission et la révolte, la fuite dans l'imaginaire et ses gratifications permet une vie « normale » loin de compétitions hiérarchiques. Dans un milieu fermé, l'homme confronté à une agression physique ou psychique a le choix entre faire face ou prendre la fuite , s'il ne peut pas réagir, son organisme en subira de graves conséquences.
Son éditeur lui a proposé un canevas sur les grandes questions de l'humanité, l'amour, la liberté, la mort, le bonheur, le sens de la vie le travail…
Il faut se remonter les manches pour aborder ce livre de 200 pages très denses, avec un vocabulaire qu'il faut intégrer et des phrases en apparence très peu claires.
L'effort est payant , une porte s'ouvre sur le métabolisme de nos comportements pulsionnels fruit d'une lente évolution de notre système nerveux. En revanche n'attendez pas de sabler le champagne à la fin de l'essai , mais plutôt viser un bon anti dépresseur voire une corde pour se pendre avec le compagnon ou la compagne de vos rêves !!!
Le constat d'une société régit par des rapports dominés dominants, n'est pas original, en revanche son origine basé sur l'élaboration des structures primitives du cerveau en réponses à nos pulsions, lui confère une certaine singularité.
Il assimile l'espèce à une sorte de macro organisme dans lequel des cellules meurent et d'autres les remplacent conférant à la structure la mission de se conserver et de se reproduire ;or dans un organisme certains organes sont indispensables à la vie, avec une forme de hiérarchie, coeur, poumon, reins, foie, d'autres comme certaines glandes contribuent à l'équilibre avec un rôle plus minime.
Par analogie, l'espèce humaine a créé un écosystème avec des hiérarchies qui peuvent sembler injustes à notre bonne conscience, mais qui paraissent nécessaires.
Le dominant n'ayant pas la liberté plus que le dominé de comprendre ses actions dictées par ses pulsions, on peut se poser la question de balayer ou non les réponses sous le tapis de la discrétion.
L'acuité par contre, pour celui qui a le luxe de l'introspection en ayant déjà répondu avec abondance à ses pulsions primitives, lui permettra de façon personnelle d'accéder à un univers de créativité . Il faudra pour cela exploser le cadre imposé par son carcan éducatif, encore faut-il que son potentiel génétique intellectuel le lui permette !
Henri Laborit réduit l'amour à une gratification réflexive dominée par notre systéme limbique, cette chimie bien pragmatique rend caduque la littérature romantique qui nous aide à construire notre imaginaire. Il nous fait part de sa propre médiocrité sentimentale, sans exclure totalement la faible éventualité qu'un réel amour désintéressé puis exister chez les dominés.
Henri Laborit voit l'éducation comme un apprentissage à la servitude à l'usage de la hiérarchie dominante, il ne propose rien de bien concret en échange à part cette affirmation risible :
« Quand les sociétés fourniront à chaque individu dès leur plus jeune âge, puis toute leur vie durant autant d'informations sur les mécanismes qui lui permettent de penser, de se souvenir, d'être joyeux ou triste, sa vie quotidienne sera transformée »
Un société ou une structure quelconque ne peut survivre sans codes, chacun devra trouver sa place même si certaines sont en apparence plus attirantes que les autres.
L'homme révolté va de toutes façons répondre à ses pulsions narcissiques et non pas au bien être d'un maximum.
L'altruiste est-il celui qui donne ou celui qui sait recevoir gratifiant de fait le donneur ? c'est un jeu de dupes !!
Henri Laborit est un personnage hors norme gâté par un héritage génétique et un accès à la connaissance lui donnant des clés inaccessibles au commun des mortels. Tout cela pour constater sa propre médiocrité sentimentale.
Quid de l'excès d'acuité dans notre espace imaginaire et parfois magique ?
Pourquoi pleurer la perte d'un être cher ou gouter aux plaisirs simples que la vie nous propose par moment si au fond ce n'est qu'une chimie en réponse à nos pulsions ?