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sur 400 notes

Laborit est un scientifique. Spécialiste de la biologie des comportements.Dans ce livre, il nous éclaire sur le fonctionnement du cerveau humain.

On y découvre une mise en lumière sur les rapports humains dans le système économique et social.

La lecture est accessible à tous



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Dans un monde où règne le principe de réalité, la soumission et la révolte, la fuite dans l'imaginaire et ses gratifications permet une vie « normale » loin de compétitions hiérarchiques. Dans un milieu fermé, l'homme confronté à une agression physique ou psychique a le choix entre faire face ou prendre la fuite , s'il ne peut pas réagir, son organisme en subira de graves conséquences.
Son éditeur lui a proposé un canevas sur les grandes questions de l'humanité, l'amour, la liberté, la mort, le bonheur, le sens de la vie le travail…
Il faut se remonter les manches pour aborder ce livre de 200 pages très denses, avec un vocabulaire qu'il faut intégrer et des phrases en apparence très peu claires.
L'effort est payant , une porte s'ouvre sur le métabolisme de nos comportements pulsionnels fruit d'une lente évolution de notre système nerveux. En revanche n'attendez pas de sabler le champagne à la fin de l'essai , mais plutôt viser un bon anti dépresseur voire une corde pour se pendre avec le compagnon ou la compagne de vos rêves !!!

Le constat d'une société régit par des rapports dominés dominants, n'est pas original, en revanche son origine basé sur l'élaboration des structures primitives du cerveau en réponses à nos pulsions, lui confère une certaine singularité.
Il assimile l'espèce à une sorte de macro organisme dans lequel des cellules meurent et d'autres les remplacent conférant à la structure la mission de se conserver et de se reproduire ;or dans un organisme certains organes sont indispensables à la vie, avec une forme de hiérarchie, coeur, poumon, reins, foie, d'autres comme certaines glandes contribuent à l'équilibre avec un rôle plus minime.
Par analogie, l'espèce humaine a créé un écosystème avec des hiérarchies qui peuvent sembler injustes à notre bonne conscience, mais qui paraissent nécessaires.
Le dominant n'ayant pas la liberté plus que le dominé de comprendre ses actions dictées par ses pulsions, on peut se poser la question de balayer ou non les réponses sous le tapis de la discrétion.
L'acuité par contre, pour celui qui a le luxe de l'introspection en ayant déjà répondu avec abondance à ses pulsions primitives, lui permettra de façon personnelle d'accéder à un univers de créativité . Il faudra pour cela exploser le cadre imposé par son carcan éducatif, encore faut-il que son potentiel génétique intellectuel le lui permette !
Henri Laborit réduit l'amour à une gratification réflexive dominée par notre systéme limbique, cette chimie bien pragmatique rend caduque la littérature romantique qui nous aide à construire notre imaginaire. Il nous fait part de sa propre médiocrité sentimentale, sans exclure totalement la faible éventualité qu'un réel amour désintéressé puis exister chez les dominés.
Henri Laborit voit l'éducation comme un apprentissage à la servitude à l'usage de la hiérarchie dominante, il ne propose rien de bien concret en échange à part cette affirmation risible :
« Quand les sociétés fourniront à chaque individu dès leur plus jeune âge, puis toute leur vie durant autant d'informations sur les mécanismes qui lui permettent de penser, de se souvenir, d'être joyeux ou triste, sa vie quotidienne sera transformée »
Un société ou une structure quelconque ne peut survivre sans codes, chacun devra trouver sa place même si certaines sont en apparence plus attirantes que les autres.
L'homme révolté va de toutes façons répondre à ses pulsions narcissiques et non pas au bien être d'un maximum.
L'altruiste est-il celui qui donne ou celui qui sait recevoir gratifiant de fait le donneur ? c'est un jeu de dupes !!
Henri Laborit est un personnage hors norme gâté par un héritage génétique et un accès à la connaissance lui donnant des clés inaccessibles au commun des mortels. Tout cela pour constater sa propre médiocrité sentimentale.
Quid de l'excès d'acuité dans notre espace imaginaire et parfois magique ?
Pourquoi pleurer la perte d'un être cher ou gouter aux plaisirs simples que la vie nous propose par moment si au fond ce n'est qu'une chimie en réponse à nos pulsions ?

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C'est un tragique constat, l'homme préfère fuir les problèmes et rechercher immédiatement un autre plaisir, devenu aujourd'hui simple divertissement, dont il dépend desormais pour survivre.
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C'est un livre pour ceux qui peuvent se remettre en question, pour ceux qui sont capables de mettre leur ego de côté, pour ceux qui veulent regarder en face notre société, et pour ceux qui veulent éventuellement adapter leur comportement en fonction...
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Ma pensée en terminant le livre :
"Le monde est beau. Les gens sont tristes..."
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Bonne lecture...
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C'est le film d'Alain Resnais, Mon oncle d'Amérique qui ma boulverser et ma mis sur la piste du livre qui à su complèter ma découverte sur cet façon de réagir à la vie. Je constate que c'est encore valable aujourd'hui. Bonne fuite à tous !
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Les idées et expérimentations de Laborit font partie de mes fondements de pensée. C'était marquant. Qu'en serait-il aujourd'hui si je le relisais ?
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Un mal pour un bien ne fait pas une théorie saine,aussi, ne vous donnez pas la peine de lire ce livre...fuyez !
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Pour Henri Laborit, célèbre neurobiologiste et philosophe des années 1970, « se révolter, c'est courir à sa perte parce que la révolte si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle de soumission à l'intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la suppression du révolté par la généralité anormale qui se croit détentrice de la normalité. Il ne reste donc que la fuite. ».
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A travers l'Eloge de la Fuite, Henri Laborit propose une lecture philosophique de l'être humain à travers le prisme des sciences et de la biologie. Les thèmes abordés sont assez diversifiés, ils vont des sciences à la foi en passant par le sens de la vie ou la mort, mais il parle surtout d'organisation sociale basé sur la part animale inconsciente mais toujours présente chez l'être humain, il revient notamment sur l'importance des rapports de dominance dans les rapports humains.
Mais alors pourquoi la fuite ?
La fuite car pour ce scientifique philosophe, il n'y a que dans cette fuite que le salue existe. La fuite sous toutes ses formes, l'imaginaire en tête car il devient le dernier refuge de ceux qui ne supportent plus l'environnement social dans lequel ils se trouvent.
Henri Laborit ne fait pas un livre constat. Il élabore et propose aussi des pistes vers des solutions à certains des grands enjeu de l'humanité.
Le livre a été écrit en 1976 et aujourd'hui en 2021 il est encore pleinement d'actualité ! Il n'y a que lorsqu'il est traité de l'information qu'on sent des constatations qui datent, car le philosophe n'avait pas prévu internet.

Assurément il s'agit d'un livre passionnant, facile à lire malgré quelques notions. Laborit met son savoir à la portée de tous. le lire m'a permis de trouver un écho à beaucoup des mes idées concernant la nature des rapports humains. Je doute qu'il fédère tout le monde car il met aussi un point final assez clair à beaucoup d'idées romantiques. Les rêveurs et les naïfs n'aimeront pas ce livre, car il nous met face à nous mêmes, sans artifice.
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Quelqu'un pourrait-t'il m'expliquer le déterminisme chez Laborit et le déterminisme chez Freud? Je ne comprend pas en quoi il sont différent. Merci
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On met "L'Éloge de la fuite" dans la catégorie d'éthologie ; c'est-à-dire l'étude scientifique du comportement des espèces animales, y compris l'humain. J'avais lu avant seulement deux livres de cette catégorie ,"Le Singe nu" de Desmond Morris et à "L'Agression, une histoire naturelle du mal" de Konrad Lorenz. Je ne suis pas du tout un expert dans le domaine.
Laborit constate que l'être humain est dominé par deux pulsions: la volonté de survivre et le désir de propager l'espèce. La fuite ou l'instinct de fuir le danger est un instinct de première importance. le sentiment d'être libre n'est qu'une illusion parce les règles de notre société et notre conditionnement culturel limitent radicalement nos choix.
Laborit est de l'avis que nos pulsions et nos instincts animaux ne nous donnent pas un sens à la vie qui vient seulement de Jésus Christ, Laborit fait le même constat que le Nietzschéen Miguel de Unamuno dans ."Le Sentiment tragique de la vie" que l'homme qui ne croit pas est condamné à être malheureux. Laborit prétend être un croyant heureux; sa foi date du moment ou il a compris que Jésus ne voulait pas nous imposer des règles à l'humanité mais qu'il voulait plutôt être solidaire avec l'humanité.
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