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Il y a une façon d'installer des personnages qui dit beaucoup sans laisser deviner. Ce qui fait du début du livre un appel à une attention aux détails sans vouloir aller trop vite. Et l'auteur ne décevra pas, parce que, en ne forçant pas sur un pathos, en ne franchissant pas la ligne du concevable, on se prend à laisser pressentir tout en respectant le temps, celui du passé et celui de ses conséquences.
On en ressort donc avec un cercle élargi d'attention aux personnages et à leurs relations, à la fois sans candeur et enrichis de possibilités d'humanité.
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Voilà un roman qui glace les sangs . Entre syndrome de Stockholm et envie de vengeance on suit la vie d'une jeune adolescente enlevée , violée et qui pendant quarante longues années vivra avec son ravisseur dans un semblant de vie de couple harmonieuse. de ces viols à répétition naitront deux enfants . Un garçon qui sera assassiné et une fille qui vivra cloîtrée pendant 35 ans et qui est tiraillée entre l'amour pour son père et la haine pour son bourreau..
Denis Lachaud décrit parfaitement l'état des esprits des victimes à différents moments de leur vie . La lecture de ce roman donne parfois tant il est précis la sensation de lire un article de presse relatant un fait réel .
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Sans doute inspiré de certains faits divers célèbres ( Natacha Kampuch), le roman de Denis Lachaud, va plus s'intéresser à la reconstruction de ses deux héroïnes après un événement tragique qu'au fait divers lui-même. Sans jamais perdre de vue et révéler petit à petit ce que fut le quotidien de cette mère et de sa fille, le roman va sonder les esprits, les réactions, assister au long travail de reconstruction. Jamais le roman ne tombe dans le pathos, jamais il ne surjoue le trait, jamais il n'insiste sur le sordide. Se déroule alors devant le lecteur l'exploration toujours un peu surprenante de ceux qui ont à apprendre et à s'adapter à un monde devenu inconnu. On est en empathie totale avec les personnages, on les découvre hésitants, fonceurs, innocents.
Au delà du thème fort et à l'aspect tragique, c'est un roman dans lequel on se sent bien, mais à la différence d'une certaine littérature feelgood qui fait surtout du bien au porte-monnaie de l'auteur et de l'éditeur, Denis Lachaud fait le pari de l'intelligence, met en avant une humanité bien réelle, orchestre une myriade de petits éléments inspirés et nous propose un texte qui renferme sans doute la plus belle scène érotique lue depuis longtemps, nous donne envie de (re)lire King Kong théorie de Virginie Despentes) et parvient sans que l'on s'en aperçoive, sans jouer les gros bras du sordide ou du voyeur, à nous émouvoir réellement. Un excellent roman qui fait du bien, car, on s'aperçoit qu'au milieu de tout un paquet d'auteurs prêts à tout et surtout au plus vulgaire mercantilisme pour avoir du succès, il en existe d'autres qui savent mener une vraie intrigue, écrire avec brio et surtout ne pas prendre le lecteur pour un imbécile.
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Un matin, Roland et Ingrid sont en train de prendre leur petit-déjeuner lorsque Roland s'effondre. Les secours arrivent, laissant Ingrid avec sa fille Rosalie devant la porte ouverte de leur pavillon de banlieue parisienne, sans oser la franchir. Ça faisait 40 ans qu'Ingrid vivait ici prisonnière...
Natascha Kampusch, Elizabeth Fritzl, Jaycee Dugard... des jeunes femmes séquestrées durant des années et libérées sous la lumière des médias. Comment se reconstruire, comment reprendre une vie normale, comment rattraper le temps perdu ? Denis Lachaud pousse à l'extrême ces questions, ses prisonnières n'étant pas sorties de chez elles durant 40 ans pour l'une, depuis qu'elle a été kidnappée durant son adolescence, toute sa vie pour l'autre née dans la maison. Et pourtant, chacune va faire preuve d'une force de résilience phénoménale. Mettre les mots exacts sur ce qu'elles ont traversé, retrouver les parents perdus, récupérer ce dont l'ogre les avait privées : une identité, une langue, des émotions, et même un corps. Sans s'appesantir sur la séquestration, l'auteur donne la part belle aux victimes et à leur voix retrouvée, suivant un lent et doux cheminement. Etonnamment, ce roman très particulier et vraiment captivant ne parle que de vie. Un joli tour de force !
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Difficile de parler de ce roman sans trop en dire et pourtant une tonne de choses me viennent en tête... (🤫)
À travers ce livre, 3 personnages, Ingrid, Roland et Rosalie, leur fille. Ils vivent dans une maison avec une étrange ligne blanche, à ne pas franchir. Mais quels secrets renferment ces murs ?

Une lecture en apnée, une histoire bouleversante qui m'a glacé le sang. le mot « emprise » a prit tout son sens au fil des pages.
Je me suis plongée dans leur quotidien, dans leur histoire, dans leurs pensées les plus profondes et je n'en ressors pas indemne. Chapeau à l'auteur pour cette incroyable plume ! 👌
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LE SILENCE D'INGRID BERGMAN de Denis Lachaud "Actes Sud 2022" 304,- pages


Sans doute inspiré par des précédents célèbres, ce texte, très prenant, raconte l'enlèvement d'une adolescente danoise de quatorze ans. Elle sera enchaînée dans une cage pendant quelques mois, le temps que son ravisseur l'"apprivoise".
En la violant chaque matin, il la prive ensuite de lumière et ne la nourrit que deux fois par jour. Puis peu à peu le régime devient moins sévère avec toujours en cas d'infraction à un règlement horrible, composé d'acceptation et de silence la punition que Roland (le ravisseur) nomme gaiement les vacances.... c'est à dire le retour dans la cage.
Durant plus de quarante ans cette vie d'esclave se déroulera dans la peur. Deux enfants naîtront de ces rapports forcés, un garçon qui fut enterré dans le jardin et une fille que l'on nomma Rosalie et qui grandit selon les mêmes conditions que sa mère.
La libération vint tout simplement un jour béni où Roland fit un grave malaise cardiaque et dû être hospitalisé.
Les services sociaux furent alertés, les deux femmes libérées et c'est alors que tout un travail de reconstruction et de résilience débute.

Qu'en penser ?
La première partie du roman se lit bien. le style est simple et permet de partager toute l'horreur de la situation.
Une fois le bourreau écarté, l'auteur semble s'égarer dans une analyse que j'ai trouvé fluette. Quelques erreur de style (notamment la répétition du nom d'un auteur (DESPENTES pour ne pas citer) six ou sept fois en l'espace de trois pages. Cela sent soit l'amour fou, soit le coup de pub.
Bref malgré tout ce livre est singulier, intéressant et obsédant. On vit ce que l'on lit et c'est là un très bel exploit.
Denis Lachaud a sans doute voulu éviter les dérives du roman noir pour tenter de décrire cet "après"... ce "comment peut on recommencer ou commencer à vivre" après une telle épreuve.
J'ai lu ce livre sans déplaisir mais loin du coup de coeur ! Il est vrai que quand on vient de terminer BLONDE de Carol Oates... tout semble un peu fade !
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Encore une histoire de femme enfermée dans la forteresse d'un ogre jaloux, exclusif, violeur, immature et machiavélique, femme victime qui s'en sort après quarante ans, et encore, par accident ! Portrait de deux survivantes inoxydables, résilientes, et fortes ! Forcément admirables. Et on est priées de trouver la démarche féministe. Après cela, on a envie de lire un bon roman "rape and revenge" avec du sang sur les murs, (encore à écrire ? Il y en a tellement peu) ou de passer un Dirty Week-end avec Helen Zahavi. Bien qu'admiratrice de l'oeuvre de Natascha Kampusch qui sert vaguement de modèle à Denis Lachaud, je ne crois pas un seul instant que ce genre de roman soit empowering, au contraire. Il maintient les femmes dans le statut de victimes condamnées à survivre dans un monde hostile, peuplé d'hommes chasseurs et dangereux. Ce qu'ils sont sans doute au fond.
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Pas trop apprécié.

Pas que ce soit un mauvais livre, loin de là. Pour un roman de séquestration, il fait bien son job. Raconté de façon intelligente, une femme et sa fille s'en sortent après un accident cardiaque de leur agresseur : avec au programme : viol, punition, assassinat du premier né, adaptation, et tout ce qui va avec.

Mais bon, moi, j'ai du mal. J'ai l'impression que tous les récits autour de la séquestration se ressemblent et qu'une fois qu'on en a lu un, on les a tous lus.

Et ce type de romans qui relate les faits avec une certaine distance, ne sera jamais aussi poignant et passeur d'émotions qu'un véritable témoignage comme celui par exemple de Natasha Kampuch (pour citer le plus connu).

Donc une lecture pas forcément déplaisante, mais qui, personnellement, ne m'a rien apporté par rapport à des lectures antérieures.
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Voici encore un roman que j'ai bien failli louper car sorti en collection « Littérature générale » chez Actes Sud. J'ai l'habitude de regarder les sorties Actes Noirs, plus rarement les sorties en littérature générale ne recevant pas les catalogues d'Actes Sud.
Ici ce n'est pas la couverture qui m'a intriguée mais plus le titre car Ingrid Bergman a été l'une des égéries d'Hitchcock.
Je suis donc allée voir de quoi cela pouvait bien parler.
Dans ce roman, Ingrid, de son vrai prénom Lone, suédoise d'origine, a été séquestrée pendant 40 ans par Roland qui l'a enlevée alors qu'elle avait tout juste 14 ans et était en vacances avec ses parents en France.
Rosalie, à laquelle, au début du roman, on donnerait à peine 8 ans, a en fait 35 ans. Elle est née « en captivité », fruit des viols répétés de Roland sur Ingrid.
Quand Roland est hospitalisé, puis incarcéré, elles vont toutes les deux devoir apprendre à vivre, à défaut de survivre.

Dans ce roman, on est très loin des clichés éculés des thrillers et polars de mauvaise facture. Point de scènes atroces, aucune descente en enfer, si ce n'est dans la cave pour rejoindre la « petite maison ».
Non, le thème de ce roman n'est pas le rapt en lui-même.
Denis Lachaud nous parle d'une femme brisée psychologiquement par un homme qui, après lui avoir retiré sa liberté, lui a volé son identité, un enfant, et toute sa vie de jeune fille et de femme.
Il nous présente Rosalie qui est née, a grandi en captivité.
Quand elles se retrouvent libres, elles ne connaissent pas l'extérieur, n'ont croisé, pendant 35 ans pour l'une, 40 ans pour l'autre que deux personnes, deux hommes. Et encore, Rosalie n'aura connu que son « père ».
Ce roman est très riche au niveau de la psychologie des personnages tout comme celle des situations. Rosalie et sa mère sont attachantes, elles sont touchantes.
L'auteur parvient sans peine à nous faire ressentir leurs émotions : la première sortie dans la rue, la première rencontre d'une inconnue, la découverte de leur vraie famille et enfin leur soif de vivre, de rattraper le temps, de refaire un jour confiance à un homme, d'apprendre à aimer et d'arriver aussi à se séparer.
C'est un magnifique roman à la lisière d'un roman noir et tellement différent de ce que proposerait un thriller.
A découvrir sans hésitation

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Je voudrais ne rien vous dire de ce roman, tant il semble encore plus que d'habitude, nécessaire de laisser le temps à l'histoire de se dévoiler. Plus qu'un roman c'est un conte, plus qu'un fait divers, c'est une métaphore de ce qui nous empêche d'être libre, de ce qui nous enferme, nous rétrécit parfois à l'insu de notre plein gré. le portrait, certes peu crédible, de deux femmes à l'orée d'une nouvelle vie est un prétexte pour dire que la littérature nous offre le monde, nous libère et nous équilibre.
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