Voilà une belle façon de raconter l'histoire, avec ce premier (1524-1760) de trois albums, qui présente comme un journal avec ces 4 colonnes. les gros titres, illustrations, section sport. J'ai découvert cette présentation unique de l'histoire de la Nouvelle-France (Québec), du Canada, et du peuple autochtone, dans les années 70, ma donnez le goût de lire et de découvrir mon histoire, ce qui n'était pas évident comme adolescent à l'époque. Vraiment une belle présentation, comme la qualité des textes qui ont été fait avec une recherche sérieuse. Il y a même de l'humour, comme la bande dessinée en bas de page, de différent tons d'écriture, comme tout journal. Tout un travail graphique aussi, par sa qualité qui se confond très bien à n'importe quel journal.
Commenter  J’apprécie         150
LA TERRE EST RONDE !
PARIS — Le fameux voyage de Magellan a alimenté bien des conversations ces derniers temps. Beaucoup de mystère subsiste et on entretient un certain scepticisme.
Le voile est définitivement levé, depuis l'entrevue exclusive accordée au Boréal Express par Antonio Pigafetta, célèbre voyageur, qui accompagnait Magellan dans son extraordinaire périple.
Pigafetta a décrit avec d'infimes précisions leurs principales découvertes. Il s'est attardé en particulier à rappeler l'immense détroit "environné de montagnes très élevées et chargées de neige" qu'ils ont rencontré loin au Sud des Terres Neuves, dites par certains "America".
Au premier abord, raconte-t-il, tout le monde crut à une immense baie, de telle sorte qu'il fallut "les grandes connaissances du capitaine-général" pour
qu'on avisât d'en vérifier l'issue possible. Deux vaisseaux, le Saint-Antoine et le Conception, envoyés en reconnaissance, revinrent au bout de deux jours
affirmant être en présence d'un détroit.
"Le Mercredi 28 novembre 1520, (soit cinq semaines après s'y être engagés), nous débouchâmes du détroit pour entrer dans la grande mer, à laquelle nous donnâmes ensuite le nom de mer pacifique, dans laquelle nous navigâmes pendant le cours de trois mois et vingt jours sans goûter d'aucune nourriture fraîche".
Pigafetta évalue à 4,000 lieues la distance parcourue dans ces conditions pénibles. Plusieurs attrapèrent le scorbut et une vingtaine d'hommes en
moururent. "Nous ne découvrîmes non plus pendant ce temps aucune terre, excepté deux îles désertes".
Rendu aux Philippines, l'équipage goûta un repos bien mérité, mais eut le malheur de s'attarder trop longtemps, — et surtout de se mêler aux affaires
indigènes. En effet, un engagement les opposa aux ennemis du roi de l'île Zébu et le capitaine-général lui-même, Ferdinand Magellan, fut atteint d'un coup de pagaie fatal.
Sébastien Dei Cano prit ensuite charge de l'expédition pour la mener à Bornéo, puis aux Molusques, et finalement en Espagne en contournant le Cap Bonne-Espérance. C'est ainsi qu'en septembre 1522, un seul
navire, le Victoire, rentrait au port de Sanlucar, après trois ans d'aventures, toutes plus tragiques les unes que les autres.
Pigafetta a rappelé avec émotion que sur les 265 hommes qui composaient l'équipage des cinq navires, 18 seulement sont revenus.
Pigafetta considère avoir participé à la première expédition connue à accomplir la circumnavigation terrestre. Comme quoi la terre est vraiment ronde !"