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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le 12 janvier 2010, à 16h53 exactement Dany Laferrière se trouve à Port-au-Prince, pour participer au festival "Les Etonnants Voyageurs" cher au formidable Michel le Bris qui doit débuter le lendemain. 6h53 exactement, Port-au-Prince est victime d'un effroyable séisme qui va semer morts et chaos dans le pays. Un an après cette catastrophe, Laferrière se fait le témoin de ce drame vécut,.Une minute, une interminable minute qui va transformer en ruines la capitale haitienne.
Un récit forcément bouleversant mais au délà de l'effroyable drame, c'est l'incroyable courage d'un peuple déjà marqué par une grande misère qui se relève une nouvelle fois. Comment, alors que le malheur jonche les rues, les survivants font rejaillir la vie, l'espoir avec un volonté et une croyance extraordinaire. Sans pathos, Laferrière dans une prose métaphorique magnifique, nous livre son témoignage avec une décence, un respect et un amour pour ce pays qui nous transit d'amour et d'admiration. Oui la culture fait aussi rejaillir l'espoir et la lumière.
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Tout bouge autour de moiDany Laferrière - Grasset ( 179 pages- 15€)

Certaines dates s'inscrivent à jamais dans nos esprits. Au 11septembre est venue s'ajouter le 12 janvier 2010 jour où le goudougoudou passa Haïti « au shaker »,où « les immeubles se sont agenouillés, Port- au- Prince fut réduite en miettes, le palais national explosa » , moment fatal «qui a coupé le temps haïtien en deux ».Les médias ne manquèrent pas de recueillir les impressions des rescapés dont celles du narrateur qui participait à un festival littéraire. La voix de Dany Laferrière résonne à travers ce livre dans lequel il nous livre en une succession d'instantanés ce qu'il a vécu ,éprouvé, vu ,pensé,consigné dans son calepin noir qui ne le quitte jamais, comme son passeport.
L'auteur ne manque pas d'épingler les constructeurs immobiliers qui ont bétonné , déboisé l'île, alors que les structures en bois s'avèrent plus résistantes .Il pointe le paradoxe du progrès avec les portables défaillants, et le téléviseur qui « a foncé droit sur nous ». On assiste à la panique , à l'angoisse des familles séparées , à la douleur de ceux qui ont perdu un proche mais aussi à la joie des retrouvailles. Il évoque cette vie de promiscuité et de partage sous les tentes ou à la belle étoile. Pour le narrateur , voir la journaliste Chantal Guy fut un grand soulagement l'ayant persuadée de faire le déplacement. de même rendre visite à Lyonel Trouillot l'apaisa mais hélas il compte des amis parmi les victimes. Il assiste à des scènes déchirantes , les barrières sociales tombent.
Il leur rend hommage , brosse leur portrait, retraçant les liens qui l'unissait à Filo et les Anglade.
Il met en exergue l'esprit du peuple, leurs qualités, leur dignité , leur courage: «Ces gens habitués à chercher la vie dans les conditions difficiles porteront l'espérance jusqu'en enfer», leur capacité à rebondir: « On a peur une minute et on danse la minute d'après ». Il insiste sur leur fraternité et solidarité face à l'adversité, comparant leur hébétude à « celle d'un enfant dont le jouet vient d'être piétiner ».Il souligne leur façon d'exorciser la tragédie, de libérer les tensions et d'apprivoiser la douleur par les prières et les chants. Comment ne pas admirer ces gens qui « transforment en danse et musique entraînante leur peine »? .Il s'insurge contre les croyances de certains qui y voient la colère divine, « une conséquence de leur conduite inqualifiable », une sorte de vengeance et ceux qui considèrent l'île maudite. Il fustige les dirigeants, « les gros mangeurs »qui ont fait le malheur d'Haïti. Il s'étonne que rien ne soit tenté, et osa formuler l'idée de fomenter une révolution. Il pointe les difficultés d'orientation qui découlent du fait« qu' on a toujours refusé de se repérer par le nom des rues ».Il manifeste son désaccord quant au « concept de l'année zéro »persuadé que l'on ne peut pas faire table rase du passé: Une culture qui ne tient compte que des vivants est en danger de mort ».Il nous rappelle ce passé avec les mots « dictature et corruption »,et la raison de son exil.
Le lecteur qui a lu L'énigme du retour (couronné du prix Médicis)va retrouver avec émotion la famille de l'auteur. Sa mère , capable de deviner ses « états d'âme à distance , l'attendrit quand elle chuchote à l'oreille de ce chaton recueilli, il la drape de tendresse, l' entoure de gestes délicats, la tante Renée, sa soeur, le neveu qui caresse toujours l'ambition de devenir écrivain.
Mais comment traduire l'indicible? Sous quelle forme? « La poésie si impulsive ou la peinture avides de nouveaux paysages? », rappelant que Voltaire consacra un poème au séisme de Lisbonne.
L'auteur décline une confiance sans limite dans la poésie « seule capable de consoler de l'horreur du monde ».Paul Morand n'affirmait-il pas que « tout finissait en Haïti par un recueil de poèmes »?
Il met en parallèle le pouvoir d'une photo , d'un texte , d'une peinture, ne cachant pas son goût pour l'art haïtien et son admiration pour Frankétienne « qui tente de faire de ce désastre une oeuvre d'art ».Il se réfère également au tableaux colorés des peintres primitifs ayant choisi « de montrer une nature foisonnante quand autour d'eux ce n'est que désolation ».
L'auteur prendra conscience de l'ampleur de la catastrophe une fois de retour à Montréal..Il s'émeut de l'empathie des gens qui le croisent comme cette femme qui n'ayant pas les moyens de donner, fait don de son coeur et de ses prières , de cette déferlante de générosité. La disparition de sa tante dicte son retour précipité. N'est-ce pas elle,si dépendante de la prose de Stefan Zweig, qui lui inculqua la passion pour la lecture, qui lui fit comprendre « qu'on avait tous une vie intérieure »?
Tout en ayant pris de la distance, il montre que«  certains sont profondément fissurés », les stigmates sont ancrés dans le corps «qui tangue,sensible à la moindre vibration du sol, les jambes flanchent» et l'esprit au point qu'il est sujet à des malaises et en arrive à la conclusion que: «cette nette sensation de faire partie du cosmos sera un moment éternellement présent ».
Ce récit mosaïque, empreint de gravité, qui raconte le traumatisme et le destin du peuple haïtien, pendant « cet instant pivotal » et après le drame est d'autant plus puissant et poignant que l'auteur a traversé la même expérience et distillé ses réflexions ultérieures. D'où son injonction: « Ce pays a besoin d'énergie et non de larmes ». Déambuler avec lui à travers cette île meurtrie donne une leçon de sang-froid,de courage et un bel exemple de résilience. On cueille des sourires chaleureux, la douceur d'une main, des regards complices,pleins de désir, des paroles chuchotées, la tendresse du monde. Dany Laferrière mise sur l'apport artistique de« cette culture joyeuse »grande richesse susceptible de s'exporter, pour cette reconstruction afin de redonner une âme à la ville .
S'il confiait à son neveu avec modestie qu'il n'était pas dans ses cordes d'écrire un roman sur « la chose », il laissera dans les mémoires un témoignage juste , vibrant, bouleversant, mettant en exergue le pouvoir de la langue, comme l'ont fait Laurent Gaudé et Gilles Leroy après le passage de l'ouragan Katrina, nous rappelant la fragilité, la vulnérabilité de notre existence face à l'inéluctable.
La littérature aurait-elle le dernier mot?
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J'ai relu ce beau récit qui fait écho pour moi à ce que nous vivons actuellement. Quelque chose se produit, de l'ordre de l'impensable, faisant bouger toutes les lignes, peut-être durablement.
Ce texte, d'un intellectuel majeur de notre époque, à partir de notes prises sur le lieu de la catastrophe, est précieux. Il parle des hommes, de leur faiblesse, aussi de leur immense énergie ; de l'histoire telle qu'elle se construit au gré des évènements ; des conséquences des choix qui sont faits ; de la vie, de nos vies.

Le 12 janvier 2010 à 16 h53 a eu lieu un tremblement de terre de magnitude 7 (la puissance d'une bombe nucléaire), dont l'épicentre était à environ 25 km de la capitale d'Haïti.
Le 12 janvier 2010, Dany Laferrière se trouvait à Port-au-Prince !
Un an après, il témoigne de ce qu'il a vu, de l'horreur, mais aussi du sang-froid des Haïtiens. « Que reste-t-il quand tout tombe ? La culture. Et l'énergie d'une forêt de gens remarquables. »
Son témoignage nous fait vivre le drame de l'intérieur, il était au restaurant quand en moins d'une minute tout s'est effondré autour de lui. Il s'en est sorti miraculeusement indemne, la construction étant en bois et non en béton, elle a mieux résisté.

Le message est respectueux et positif alors que tournaient en boucle sur les télévisions du monde entier les images obscènes des immeubles effondrés et du chaos ambiant – n'est-ce que cela l'information ?

« Ce désastre aura fait apparaître, sous nos yeux éblouis, un peuple que des institutions gangrénées empêchent de s'épanouir. Il aura fallu que ces institutions disparaissent un moment du paysage pour qu'on voie surgir, sous une pluie de poussières, un peuple à la fois fier et discret. »

Ce sont des instantanés d'impression pris sur le vif, Dany a toujours sur lui son petit carnet pour prendre des notes de ce qu'il voit, de ce qu'il ressent (et son passeport autour du cou, lui l'écrivain partagé entre Montréal, Miami et Paris). C'est émouvant, on retrouve tous les tempéraments, que ce soit ici en Haïti ou ailleurs c'est pareil, et il y a bien des enseignements à en tirer.

Une phrase que je retiens, courte mais définitive :
« Un pays n'est jamais corrompu, ce sont ses dirigeants qui peuvent l'être. »
Un nom et un portrait : le témoignage saisissant du poète Frankétienne qui veut « faire de ce désastre une oeuvre d'art ». Quelle énergie dans la langue capable de fabriquer joliment un nouveau nom d'un nom composé.

Haïti, malgré bien des soucis, au fil des ans, arrive à produire une multitude d'artistes talentueux, ayant souvent dû émigrer – au Québec notamment, assez proche et de langue française.
« Déjà en 1929, Paul Morand notait dans son vif essai Hiver caraïbe que tout finissait en Haïti par un recueil de poèmes. Plus tard Malraux parlera, lors de son dernier voyage à Port-au-Prince en 1975, d'un peuple qui peint. »

Ce livre d'impressions se lit comme un roman, il permet de mesurer le talent de l'auteur et sa capacité d'empathie. Dany Laferrière, né Windsor Klébert Laferrière est un écrivain d'origine haïtienne. Il s'est fait appeler Dany pour éviter toute confusion avec son père qui portait le même prénom Windsor Klébert. Un père maire de Port-au-Prince, puis sous-secrétaire d'État au Commerce et à l'Industrie, forcé à l'exil au Canada à 24 ans en raison de ses opinions politiques. C'était l'époque de la milice sanguinaire « les Tontons-Macoutes », des Duvalier père et fils, Papa Doc et Baby Doc, qui ont terrorisé la population pendant 29 ans de 1957 à 1986. Dany, d'ailleurs, s'est exilé à 23 ans à Montréal, après l'assassinat de son ami Gasner Raymond, avec qui il travaillait en tant que journaliste.

Il est membre de l'Académie française sans pour autant avoir la nationalité (seul Julien Green avait été dans cette situation). Haïti, ancienne colonie française, a obtenu la toute première son indépendance en 1804 puis a été abandonnée à son sort. Voyez comme Dany résume bien la situation dans ce livre « Tout bouge autour de moi » : « L'Occident a toujours refusé de reconnaître cette arrivée au monde. L'Europe comme l'Amérique lui ont tourné le dos. Et fous de solitude, ces nouveaux libres se sont entre-déchirés comme des bêtes. Et depuis, l'Occident donne Haïti en exemple à tous ceux qui voudraient un jour se libérer de l'esclavage sans sa permission. Une punition qui a duré plus de deux siècles. Tu seras libre, mais seul. Rien n'est pire qu'être seul sur une île. »

J'avais lu « Vers le sud », un récit plus joyeux – publié en 2006, c'était avant le grand tremblement de terre – où il parle de façon subtile de la misère de son pays et en même temps de la formidable soif de vie qu'il héberge. D'un Haïti, alors usine à fantasme pour des touristes qui venaient trouver ici un paradis perdu chez eux malgré l'argent, malgré la vie facile.
Laurent Cantet a fait un film portant le même titre « Vers le sud » tiré du recueil de nouvelles « La chair du maître » de cet auteur. Film qui a précédé l'écriture de ce roman écrit en 2006 sur les mêmes thèmes. Après le tremblement de terre de 2010, les touristes sont partis chercher leurs rêves dans d'autres contrées.

Pour se détendre un peu dans cette période particulièrement éprouvante, je recommande le savoureux « Journal d'un écrivain en pyjama » où l'auteur parle de sa relation avec cette passion d'écrire et de lire, de ses affinités avec des auteurs célèbres. C'est passionnant ! Il a beaucoup d'humour le Dany, lui qui avait connu la célébrité littéraire avec « Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer » en 1985, récit adapté au cinéma en 1989.

Dans le domaine de la chanson actuelle Mélissa Laveaux, canadienne d'origine haïtienne, est particulièrement remarquable dans la démarche de son dernier album « Radio Siwèl ».
Elle trouve son inspiration dans l'extraordinaire patrimoine musical de la terre natale de ses parents. « Après de nombreuses recherches, documentées sur la période d'occupation du pays par les U.S.A (1915 à 1934), Mélissa Laveaux réveille des chants populaires de résistance, honorant ainsi une mémoire souvent dissimulée dans les livres d'histoire. »
J'ai eu la chance d'assister à son dernier concert, salle La Pléiade à La Riche, le 12 mars, juste avant que tout s'arrête avec fermeture des restaurants, des lieux publics et annulation de tous les évènements... Elle a fait preuve d'une fabuleuse énergie sur scène, au chant et à la guitare électrique, commentant ses chansons de superbe manière. Un spectacle fort, elle et ses musiciens savaient qu'ils ne remonteraient pas sur scène avant quelque temps à cause de la pandémie de coronavirus.
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Dire que ce livre m'a touché est un euphémisme !
Cela fait 5 ans qu'un séisme de grande ampleur a touché Haïti. Commençant à découvrir avec bonheur Dany Laferrière, je me suis dit que c'était le bon moment de lire cet ouvrage qu'il a écrit un an après ce fameux 12 janvier 2010. Il était en Haïti ce jour-là à l'occasion d'un festival littéraire, « Les Etonnants Voyageurs ». Il a survécu à ce tremblement de terre, sa maman, sa soeur, son neveu, son beau-frère et sa tante Renée aussi.
D'une manière un peu personnelle, le hasard a voulu que je me rende en République Dominicaine, l'autre pays qui se partage cette île dans les Caraïbes, peu de temps après. C'était assez étrange comme sensation, et perturbant j'avoue.
J'aime décidément énormément l'écriture de Dany Laferrière. Simple, et je ne dis pas simpliste, mais directe, authentique, qui touche au coeur tout autant qu'à la raison. Très bien écrit, sensible, instructif (on découvre beaucoup sur Haïti, ses habitants, son histoire, sa vie quotidienne, ses artistes, ses religions…), on entre dans une sorte d'intimité avec Dany Laferrière qui nous prend par la main et nous parle sans jamais nous ennuyer, et nous livre des instants de vérité et d'humanité qui m'ont personnellement énormément touchés.
Vraiment, il s'adresse tout autant à notre intelligence qu'à notre coeur et c'est ce mélange que j'aime tout particulièrement chez lui. Il raconte en toute humilité et sincérité les évènements, ce qu'il observe, ressent.
Par ses écrits, il nous invite à changer notre regard sur ce pays et ses habitants, à ne pas se focaliser seulement sur sa pauvreté endémique, sur les catastrophes naturelles régulières, sur les dictatures qui se sont succédées…. mais reconnaître un peuple fort, fier, courageux, attachant qui au-delà de survivre, désire continuer à écrire son histoire, son avenir avec dignité, force et bonne humeur.
Merci Monsieur Dany Laferrière pour ce livre émouvant que je vous conseille vivement de lire.
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Présent lors du tremblement de terre majeur qui a secoué Haiti en 2010 Laferrière nous livre ici un témoignage de première main, mais aussi beaucoup plus que cela, et le tout à sa façon bien spéciale, vivante, profondément touchante. D'emblée, la terre tremble et le lecteur partage le désarroi et les inquiétudes de l'auteur. Puis, peu à peu, par petits coups de lanterne à gauche et à droite, nous l'accompagnons dans la découverte de l'ampleur des dégâts, dans les émotions qui prennent tout l'espace lorsqu'il retrouve des amis, de la famille ou qu'il apprend la mort de connaissances. le tout avec pudeur, retenue et simplicité. Déjà là, le livre est très bon. Il devient excellent lorsque du témoignage des faits il passe à des réflexions sur la vision qu'a le reste de la planète sur son île, les rôle des média en temps de catastrophe et autres considérations qu'il porte sur la nature humaine.

À travers cette lecture on sent que Laferrière aime profondément ce peuple, le sien, et qu'il combat avec vigueur et conviction les préjugés à son endroit. Et cette deuxième partie fait en sorte que c'est un livre qu'on peut laisser traîner dans le salon, en lire un extrait de temps à autre, car on y trouvera toujours matière à réflexion. D'autant plus qu'au-delà du fond, la forme est superbe, les mots justes et le style gouleyant, rien de moins! Une courte mais mémorable lecture...
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Ce n'est pas un roman, c'est plus proche de la chronique journalistique: des brèves, des instants de vie couchés sur le papier comme des instantanés. de savants aller retour entre l'avant et l'après 12 janvier.
J'ai beaucoup apprécié la forme adoptée qui évite de tomber dans le pathos et surtout qui donne à voir la grandeur du pays, son histoire à travers les gens qui le connaissent et non le misérabilisme constant qu'on nous vend. J'ai souri en lisant les lignes consacrées aux médias et aux humanitaires.
C'était encore plus savoureux à lire, quand en parallèle les médias reviennent sur la dette de la France à Haïti. Bref, un joli moment de lecture sur un sujet pourtant grave.
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Condensé sous forme de journal intime, et à chaud, du ressenti de l'auteur après le tremblement de terre en Haïti, dont il est originaire.
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Que faisiez-vous le 12 janvier 2010 ? Difficile d'y répondre. Dany Laferrière lui s'en souvient. Il se trouvait à Port-au-Prince sa ville natale à l'occasion du festival Etonnants Voyageurs. A 16h53 alors qu'il était au restaurant, la terre s'est mise à trembler. Une minute plus tard, la ville était dévastée. Haïti venait de connaître un séisme.

Il m'est difficile de parler de cette lecture tant elle est saisissante. Pas de pathos ou de sensationnel mais de la pudeur et de la sobriété. Ce livre ne dresse pas avec chiffres à l'appui des constats. Les visions sombres ou apocalyptiques n'y ont pas non plus de place. Dany Laferrière a écrit ce qu'il voyait, ce qu'il ressentait dans un carnet. Présent au moment du séisme, il est revenu à Haïti quelques jours plus tard. Et ce sont autant de portraits, de tableaux justes et ciselés qu'il nous livre. Des textes où le sang-froid de l'auteur est impressionnant et où la réflexion dépasse l'émotionnel. En sa compagnie, on suit le quotidien de sa famille. Il nous invite aux funérailles de sa tante mais aussi à des moments simples où la vie reprend le dessus. Bien sûr, il nous fait partager les craintes, la peur des survivants mais aussi la solidarité et surtout la dignité de toute une population. Une dignité qui ne peut engendrer que du respect. La terre a tué mais la culture permet de se relever.

Un livre tout simplement remarquable...

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Invité au festival Etonnant voyageurs, D. Lafferière est à Haïti lorsque le tremblement de terre se déclenche. Il réchappe de cet effroyable drame et décide de témoigner de ce qu'il a vu sur le moment, l'instant d'après, puis quelques semaines plus tard.
Loin des pillages relayés par les médias, l'auteur voit les liens qui unissent les hommes, beaucoup de courage, de misère déjà et des survivants qui s'accrochent à la vie.
Beau témoignage écrit avec décence et respect.

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Comment décrire le séisme qui a frappé HaÏti en 2010 ? Comment raconter, qu'est-ce qui fait que l'on était là alors que l'on vit désormais ailleurs. Comment s'inquiéter de ses amis, de sa famille et que dire à son neveu, qui comme son oncle, veut devenir écrivain, et de plus l'écrivain du séisme. Comment voir HaÎti, comment vous voient-ils vos proches, vous qui n'habitez plus ici. Retour, présence, absence ? Un grand livre.
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