Rencontres au gré du vent

Le mois de décembre venait de commencer et déjà, elle en était lasse. En face d’elle, l’écran de télévision était noir ; et il allait le rester pour les trente prochains jours. Rien ne l’exaspérait plus que les publicités spécialement conçues pour les fêtes de fin d’années. Les idées cadeaux toutes plus stupides les unes que les autres, les jouets des gamins toujours plus insupportables, le téléphone du père Noël, commander des bûches, préparer un repas gargantuesque, l’hystérie collective... tout ne tournant plus qu’autour de ce mot : Noël. Noël signifiait fête, fête annonçait famille, famille précédait catastrophe.

Ce samedi-là, sur l’escalator, quelqu’un m’avait vue. Alors tout devint limpide pour moi. Je pouvais être autre chose que ce caillou sur la place, si je devenais actrice de mon existence. Prendre ma vie en mains. C’était ce chemin que je devais suivre. Et j’avais déjà hâte de m’y engager.