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sur 1688 notes
Histoire du fils Marie-Hélène Lafon Buchet Chastel
Le fils, c'est André. La mère, c'est Gabrielle. le père est inconnu. Elevé par Hélène, la soeur de Gabrielle, et Léon, André va être choyé et aimé par sa tante, Maman, son oncle et ses cousines de coeur, cousines fleurs.
Gabrielle, sa mère, ne vient que rarement à Figeac. André se réjouit de la voir repartir mais ce ne sont pas des choses qui se disent. Et puis il est né de père inconnu et si ce père inconnu avait lui un fils inconnu? le mutisme de Gabrielle, ses silences, se heurtent à la joie de vivre d'Hélène et de sa famille. Et puis il y a l'Auvergne, une terre chère au coeur de l'auteure, sans qui Paul, Gabrielle, André et tous les autres ne seraient pas ce qu'ils sont.
Une histoire de famille avec ses zones d'ombre et de lumière, avec ses secrets et ses révélations, ce roman se savoure, l'écriture de Marie-Hélène Lafon est fluide, agréable et concise , je ne connaissais cette auteure que de nom je vais, c'est certain, poursuivre la découverte de ses écrits.
Un grand merci aux éditions Buchet Chastel pour ce partage
#Histoiredufils #NetGalleyFrance
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Un très beau récit construit de façon très originale, puisque ce texte à plusieurs voix, débutant à hauteur d'enfant, raconte des jours de vie tragiques ou heureux d'une famille, racontés par différents protagonistes.

L'un des fils conducteurs du récit est l'énigme du père inconnu que le «fils » de Gabrielle, André, élevé et heureux au sein de la famille de la soeur de sa mère, sa tante Hélène, va rechercher, sans vraiment le chercher peut-être, pour ne jamais le rencontrer.
Au fil de l'histoire et de ses jours marquants, l'auteure, de façon subtile, nous dévoile progressivement les détails de cette histoire de famille, pleine de drames et de jours heureux.
Il y a beaucoup de tendresse et d'amour qui parcourt ce roman.

Ce roman nous invite, je crois, en tout cas c'est ce qu'il m'inspire, que la filiation biologique n'est pas tout et que l'on peut trouver le bonheur avec des parents de substitution, comme ce le fut pour André, et que l'amour est, malgré les vicissitudes de la vie, la seule chose qui compte.
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Lu d'une traite, accrochée, harponnée à ces mots ciselés ; pointus, percutants, pour dire ce que le temps fait aux hommes, dans leurs histoires, les grandes et les petites. Plongée dans une narration à l'image d'un siècle haché, discontinu, fracturé, fracassé, comme le sont les vies dans leurs mystères, leurs parts d'ombre, les secrets et les non-dits. Racines creusées dans un terroir, où chantent les noms de ces montagnes du centre, émaillées de petites villes comme des bijoux du bout du monde, ce sont bien les hommes et les femmes de ces pays qui font la trame de l'histoire, où les paysages s'effacent pour faire chair.
Ce fils dont Marie Hélène Lafon nous raconte la quête, ne se donne pas à voir au premier coup d'oeil. le roman s'ouvre avec l'enfant qui ne grandira pas, il s'achève avec son souvenir, à cent ans de là, pour ceux qui ont survécu et continuent presque malgré eux à donner ses couleurs au passé familial. Elle est belle cette famille, comme elles le sont toutes, dans les méandres de la vie et ses hasards. le siècle y a modelé ses héros, les poilus tombés dans la boue, les résistants du maquis, les collabos moins glorieux… On y trouve de belles figures, d'autres sont plus revêches, tout en angles, moins douées pour la bonté. On y trouve des questions, brûlantes, difficiles, de celles qu'on n'ose pas se poser et qui resteront pour Paul sans vraie réponse jusqu'à sa mort. La vie a pourtant cette force qu'elle se prolonge dans le fil des générations qui s'enchaînent, ainsi Antoine et Armand sont des passeurs, rien n'est perdu.
Un livre superbe dont l'auteur tient la trame dans une langue tendue et douce. Une magnifique manière d'entrer en lecture avec l'année 2021.
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Un livre qui balaye un siècle en moins de 160 pages ne peut bien entendu pas avoir une ambition de fresque sociale ou historique ; en l'espèce il semble même que l'ambition de l'auteure soit inverse et qu'elle ait cherché à épurer son roman de toute description du contexte socio-historique – au point qu'une fois le livre refermé, on est presque étonné d'être passé si vite des hauts faitouts servant pour les lessives au début du XXème siècle, à la banalité d'un trajet Los Angeles/Toulouse au début du XXIème... Tout juste les deux guerres mondiales sont-elles évoquées, et encore, indirectement : par leur écho sur la vie du père et du fils – presque par accident.
Pourquoi un tel parti-pris ? Pour ne se focaliser que sur ce qui relève de l'intime. Après le drame inaugural survenu dans la famille Lachalme, il y a la faille que creuse lentement ce drame chez ceux qui l'ont vécu et chez leurs successeurs, et le non moins lent travail pour que cette faille se résorbe… L'auteure montre comment les âmes sont marquées par le trauma ; pas de causalités énoncées, elle décrit, simplement, sans pathos, au fil de la vie, les attitudes et les comportements, les duretés qui se construisent, les fragilités qui s'accusent, le rôle déterminant des rencontres et des pièces rapportées, les mots que chacun des protagonistes met sur ce qu'il vit…
Ce roman « psycho-généalogique » s'arrête, au fil du siècle, sur une douzaine de dates signifiantes et l'auteure montre ainsi, par « épisodes », comment les douleurs cheminent et s'estompent au fil des générations… L'écriture précise et incisive (on attend avec fébrilité la chute de fin de chaque chapitre…) met à jour les forces inconscientes qui taraudent les êtres et les familles ; elle montre les chemins de traverse que savent prendre la résilience et la mémoire.
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12 chapitres, 12 dates et seulement 171 pages pour raconter une saga familiale sur 100 ans, de 1908 à 2008. le fils c'est André. de sa mère Gabrielle il ne connaît que ce qu'elle laisse paraître lorsqu'elle vient le voir 2 fois par an, à Figeac où il a grandi sous l'aile bienveillante de sa tante Hélène et de son oncle Léon, entouré de ses trois cousines. Il y grandit comme le fils et le frère qu'ils n'avaient pas eu, enfant magique qui illumine leur quotidien. Gabrielle vit à Paris, dans la plus grande discrétion. de son père il ne sait rien.

Un roman très court pour raconter ce fils qui a construit sa vie avec la conscience d'un trou dans son histoire, abîme de silence et d'inconnu qui ne l'a pas empêché de devenir un homme solide, respecté, heureux. Au fil des dates les pièces du puzzle se mettent en place, l'image globale prend forme. Un peu déconcertante au départ la forme utilisée devient rapidement fluide et captivante.

La magie de Marie-Hélène Lafon est de rendre cette saga familiale lumineuse. Même si leur vie n'a pas été un long fleuve tranquille (puisque tout commence par un drame), le récit coule, porté par une écriture riche, délicate, précise, qui nous berce d'une heureuse et douce nostalgie. Dans les premiers chapitres je me suis sentie comme une spectatrice regardant André et les autres par le trou de la serrure ou par la fenêtre, sans curiosité malsaine mais avec bienveillance. Cette même bienveillance qui entoure André. "Quelque chose qui relevait de la bienveillance, dont cette tribu semblait détenir le perpétuel apanage "

Les dates se succèdent, sans respect de la chronologie. le temps semble passer lentement, amortissant les coups cruels que la vie porte en son sein. Marie-Hélène Lafon dresse le portrait de personnages d'une extrême humanité. Des hommes et des femmes qui avancent dans la vie sans se laisser happer par les gouffres qu'ils frôlent. Un voyage au coeur d'une famille qui semble vivre un bonheur tranquille que les non-dits perturbent à peine, pas plus que les vaguelettes créées par le courant de ces rivières des environs de Chanterelle Et c'est au fils du fils que reviendra la possibilité de boucler la boucle, de percer une partie des mystères et des non-dits qui entourent cette la filiation.

Derrière cette histoire d'une famille comme les autres (ou comme beaucoup), on perçoit l'évolution d'une société passée de la ruralité à la mondialisation.

Une des forces du style de l'auteure est que l'on referme le livre en emportant les odeurs, les sons, les couleurs, les sensations si délicatement décrites et qui ont accompagné André et sa famille sur un siècle, tout en gardant l'image d'un bonheur tranquille et serein.
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Dans la famille Lachalme, je voudrais le fils.
Lequel ?
Tous. Je voudrais tous les fils.

D'abord Paul [1903-1998†], le jumeau survivant.
Et puis son fils André [1924-2008†], et enfin Antoine [1960-*], le petit dernier, lui qui se tient en bout de branche sur l'arbre généalogique et qui contemple de là le siècle écoulé.
Oui je voudrais chaque fils, et ça tombe bien car dans son jeu Marie-Hélène Lafon les a tous les trois. Elle a même d'autres cartes, d'autres figures familiales majeures, d'autres personnages annexes, en somme une main très complète !

Et la voilà qui étale son jeu, bat et rebat les cartes, les mélange pour nous donner un aperçu "façon puzzle" de ce que fut la famille Lachalme.
Une famille pareille à tant d'autres avec ses drames et ses joies, ses secrets, ses vieux clichés sépias, ses héritages, ses liens du sang plus ou moins distendus, son chapelet de petits riens transmis d'une génération à l'autre...
Ses zones d'ombre aussi, ses brisures dans la filiation, ses points d'interrogation. Autant de vides qu'un jour le fils "né d'un père inconnu et d'une mère à double fond" cherchera bien sûr à combler.

Avec ses mots délicats, toujours empreints de poésie, Marie-Héléne Lafon alterne les époques et les protagonistes, les ascendances et les descendances, tout en nous promenant sur les chemins sinueux du Cantal, d'Aurillac à Chanterelle.
Lentement, par petites touches légères, elle effeuille un arbre généalogique touffu et dresse pour nous des portraits très vivants, ancrés dans ce terroir qu'elle affectionne tant et dont elle ne se lasse pas de peindre les paysages.

Une lecture douce et précieuse, à conseiller aux amateurs de belles images, simples et authentiques, qui sentent bon "le haut pays", les terres de campagne, les vrais gens, l'esprit de famille...
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Décidemment, j'adore la plume de Marie Hélène Lafon.

Elle a un don pour vous embarquer en quelques lignes au coeur de l'histoire et des liens qui se tissent entre les personnages. C'est à la fois enveloppant et direct, précis, doux et sans concession.

Dans Histoire du fils elle nous raconte l'histoire d'André né de Gabrielle et d'un père inconnu et élevé par sa tante et son oncle : Hélène et Léon.
Cette saga familiale se déroule sur une centaine d'année et traverse les 2 grandes guerres. En moins de 200 pages, Marie Hélène Lafon livre une histoire dense, faite de secret, de filiation, de silences, d'amour.
Chaque chapitre relate une date dans la vie d'André, de sa mère ou de son père sans suivre la chronologie des évènements et la fresque se dévoile progressivement.
Un petit bonheur de lecture !



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En tout cas, Histoire du fils n'a rien à avoir avec des sensations, des émotions de haleine coupée mais c'est simplement une musicalité qu'il faut repérer, la suivre et se perdre dedans, pour ne pas dire s'enivrer....quel style! Un récit très concis, qui file dans le temps sans vous encombrer...
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Histoire du fils est un roman délicat, qui par petites touches successives nous raconte l'histoire d'une famille. Plus précisément de celle d'un fils, André, qui grandit dans une famille aimante malgré un père « inconnu » et une mère absente. Teinte après teinte, à travers des chapitres assez courts, datés et qui ne suivent pas l'ordre chronologique, on appréhende peu à peu la toile dans son ensemble.

Description de la vie à la campagne, des mentalités et comportements du début du 20ème siècle jusqu'à aujourd'hui, secrets de famille, portrait d'une descendance, petits bonheurs et grandes peines (et inversement). Un roman court pour une histoire touchante.
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Je découvre l'oeuvre de l'autrice par cette histoire du fils qui est un roman, une fresque, un récit singulier. le parti pris est fort, très maîtrisé et troublant à la fois. L'artiste ausculte de manière chirurgicale le processus de développement d'existences minuscules, les parcours et conditions de vies de personnages simples, avec tout ce qui nous échappe, dans ces quotidiens loin de nous. Pourquoi loin de nous ? Parce qu'elle nous livre ces portraits en mouvement à travers le prisme de la grande Histoire. La fresque est donc "décousue" volontairement (déconstruite plus précisément) dans un souci constant de placer les bons éléments aux bons endroits émotionnels et fictionnels. C'est étourdissant cet aller-retour entre le très grand et le très grand petit, mais la petite histoire l'emporte sur la grande. On se laisse happer par ces territoires en mutations, ces modes de vies changeants, ce retour à l'essentiel qui nous manque tant. le temps nous fait arpenter régulièrement les allées du cimetière, nous rappelant que toute fin annonce un nouveau début. C'est fort, bien mené, très intelligent et indéniablement sensible. Je me sens un peu perdu à la fin de ce livre et à la fois, pouvait-il en être autrement, face à des parcours de vies aussi vrais ? Chez Madame Lafon, je reviendrais. Bravo à Buchet-Chastel de défendre une telle plume.
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