Dans la famille Lachalme, je voudrais le fils.
Lequel ?
Tous. Je voudrais tous les fils.
D'abord Paul [1903-1998†], le jumeau survivant.
Et puis son fils André [1924-2008†], et enfin Antoine [1960-*], le petit dernier, lui qui se tient en bout de branche sur l'arbre généalogique et qui contemple de là le siècle écoulé.
Oui je voudrais chaque fils, et ça tombe bien car dans son jeu
Marie-Hélène Lafon les a tous les trois. Elle a même d'autres cartes, d'autres figures familiales majeures, d'autres personnages annexes, en somme une main très complète !
Et la voilà qui étale son jeu, bat et rebat les cartes, les mélange pour nous donner un aperçu "façon puzzle" de ce que fut la famille Lachalme.
Une famille pareille à tant d'autres avec ses drames et ses joies, ses secrets, ses vieux clichés sépias, ses héritages, ses liens du sang plus ou moins distendus, son chapelet de petits riens transmis d'une génération à l'autre...
Ses zones d'ombre aussi, ses brisures dans la filiation, ses points d'interrogation. Autant de vides qu'un jour le fils "né d'un père inconnu et d'une mère à double fond" cherchera bien sûr à combler.
Avec ses mots délicats, toujours empreints de poésie,
Marie-Héléne Lafon alterne les époques et les protagonistes, les ascendances et les descendances, tout en nous promenant sur les chemins sinueux du Cantal, d'Aurillac à Chanterelle.
Lentement, par petites touches légères, elle effeuille un arbre généalogique touffu et dresse pour nous des portraits très vivants, ancrés dans ce terroir qu'elle affectionne tant et dont elle ne se lasse pas de peindre
les paysages.
Une lecture douce et précieuse, à conseiller aux amateurs de belles images, simples et authentiques, qui sentent bon "le haut pays", les terres de campagne, les vrais gens, l'esprit de famille...