Bien sûr, j'ai lu la trilogie de
Stieg Larsson et je l'ai appréciée énormément, devenant presque addicte, car prenant sur mes heures de sommeil pour avancer dans l'histoire…J'ai été littéralement fascinée par le personnage de Lisbeth Salander, la punkette pourfendeuse de justice tellement brillante. Lorsque j'ai su que Larsson s'était inspiré du personnage de
Fifi Brindacier d'
Astrid Lindgren pour construire le personnage de Salander, j'ai acheté l'intégrale des romans sur Fifi et je dois dire que je me suis régalée avec cette lecture : c'est tellement drôle et en même temps tellement osé, limite méchant, ce que je trouve assez caractéristique du monde des enfants qui ne sont pas toujours des anges ni si innocents que cela…
Franchement, j'étais réticente à lire Millénium 4, mais je ne le regrette pas car c'est un bon thriller qui ne copie en rien à Larsson mais reprend les personnages clés de la trilogie donnant une part d'or au journaliste Blomkvist et à l'ineffable punkette Salander. Il y a deux aspects du livre qui m'ont paru difficiles : les noms suédois des lieux cités et les personnages qui surgissaient au fil des chapitres et que j'avais du mal à situer…(manque de concentration de ma part?)
Dans ce tome le journaliste Blomkvist au début semble assez désabusé, son journal Millénium est en crise car les ventes sont en chute libre et la publicité à la baisse, il existe une forte pression de la part des actionnaires pour trouver des sujets « vendeurs » et le journal a dû se résigner à accepter l'entrée de capitaux émanant d'un milieu porteur de valeurs éloignées de celles de Blomkvist. Il y a dans ce tome une critique assez virulente envers la presse suédoise.
Blomkvist et Salander vont reprendre contact via Internet. Il se trouve que la brillante Salander va pirater rien de moins que la NSA (National Security Agency). Nous aurons la description fouillée de l'espionnage industriel à haut niveau qui emploie des hackers recrutés au niveau de la planète et qui gravitent dans un monde fermé, cryptique, impitoyable; ils se connaissent entr'eux par des pseudonymes et communiquent de façon ultra sécrète car derrière cet infra monde circule beaucoup d'argent sale.
Le livre s'ouvre sur un brillant professeur-chercheur d'université suédois qui fait de la recherche à haut niveau sur l'Intelligence Artificielle (IA). Cet homme veut reprendre avec lui son fils autiste, qu'il a négligé. L'introduction de cet enfant autiste dans le récit est un trait de génie de la part de Lagercrantz car il nous introduit dans le milieu peu connu et fascinant des autistes -génies qui sont programmés pour réaliser certaines prouesses bien précises dans les domaines mathématiques, de la musique, du dessin ou de la mémoire tout court. C'est très intéressant.
Le livre est très documenté en ce qui concerne l'IA et le monde très fermé des hackers et leurs techniques. Aussi, nous serons ébaubis par l'importance de l'espionnage industriel au niveau planétaire.
Le titre de cet opus émane d'une phrase que le père de Salander, le bandit russe Zalachenko avait noté sur une feuille de papier « ce qui ne me tue pas me rend plus fort« , une citation attribuée à
Nietzsche et qui était le mot de passe de son ordinateur (une brute cultivée, alors?).
Un thriller haletant, avec de l'action musclée, de l'information intéressante et une Salander plus fascinante que jamais car on devine que la suite va s'articuler autour de son passé obscur et très violent. Vivement le tome 5.
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