On m'a toujours dit :”N'abuse jamais des bonnes choses sinon tu vas ne plus les aimer”.
Ayant cette réflexion en tête, j'ai mûrement réfléchi avant d'entamer ce nouveau roman d'
Alexis LAIPSKER.
En effet, j'ai terminé il y a à peine quelques jours la terrifiante mais enthousiasmante lecture de “
HURLEMENTS” du même auteur. Et même celle des POUPÉES encore quelques semaines en arrière.
Alors son nouveau bébé littéraire pouvait-il aussi me combler autant que ces prédécesseurs en matière de thriller?
Donc, après un long recul émotionnel nécessaire de 30 secondes sur la question"trop tôt ou pas”, je me suis mis en route vers le premier chapitre.
Et il commence costaud l'Alexis.
Dès les premières pages, on est happé par une ambiance morbide et étouffante.
Les situations sordides s'enchaînent à vitesse grand V.
Pour les fans de gore et d'esprits tordus, Tonton Alex vous a gâtés.
Il nous fait aussi plaisir en mettant de nouveau en scène le COW-BOY, alias le commissaire Venturi (ou l'inverse), ce vieux lascar de la PJ aux méthodes à l'ancienne et plus que magouilleuses.
Il sera de nouveau secondé dans cette aventure par la jeune et sémillante Olivia Montalvert alias Menthe-à-l'Eau pour les intimes. Notre jeune psychologue-profileuse sera un solide atout pour ce bourru de commissaire car le tueur de ce roman est retors et assez très fêlé du ciboulot.
LAIPSKER se laisse aller allègrement dans les descriptions terrifiantes des scènes de crimes et démontre quasi un côté psychopathe lorsqu'il nous emmène dans la tête de notre serial killer.
Alexis repousse encore les limites de la folie et il faut avouer que j'en suis fou.
On se creuse les méninges pour deviner ce qu'il va se passer; on relit certains passages comme si on épluchait un P.V de police; il m'est arrivé de me mettre à la place du tueur pour essayer de comprendre et là, merci Alexis de m'avoir donné autant de sensations lors d'une lecture.
L'enquête, je l'ai vécu. J'étais comme un troisième homme aux côtés de Venturi et d'Olivia. Et çà, c'est puissant comme lecture.
Les chapitres sont courts et donnent le rythme intensif de la traque vécue par les enquêteur.
Le style, malgré les détails et les descriptions, est fluide.
Un régal de Pageturner.
Le psycho des personnages, tant les mauvais que les bons, est très poussée et donne encore plus de profondeur à l'intrigue.
Voire elle amplifie l'empathie, surtout pour nos deux acolytes d'investigateurs.
La relation entre ce policier typé Old School et cette jeune intellectuelle vegan à la sensibilité à fleur de peau est de plus en plus forte et solide.
Ils vivent chacun dans leur sphère privée des événements marquants et cela leur donne une humanité hors norme.
Ils sont hyper attachants et on ressent de la tendresse pour eux.
On peut y discerner, au delà de la complicité, un échange générationnel, comme un père avec sa fille.
Les dialogues entre eux sont magnifiques, emballés avec un humour et une fraîcheur extraordinaires.
Comme j'aime à le dire, de l'Audiard moderne.
Bravo pour çà aussi Alexis !
Une intrigue abominable;
Des twists à la pelle et un final haletant;
Une immersion intense dans l'intrigue;
Deux limiers au cour tendre dont on rêve d'être leur coéquipier:
Ce
D'ENTRE LES MORTS est définitivement un coup de coeur et nous prouve que LAIPSKER est assurément un des maîtres du thriller littéraire.
Je ne sais pas où l'imagination de ce garçon s'arrêtera et ni jusque quand il aura l'audace de nous la retranscrire sur papier, mais pourvu que cela dure encore longtemps.
Et longtemps.
Et longtemps.
(vite la suite Alex !)