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J'avais déjà entendu parler des Lebensborn, mais à la marge (notamment dans Lignes de faille de Nancy Huston).
D'ailleurs, savez-vous ce que c'est ? Rien d'autre qu'une maternité SS. Elles s'inscrivent dans le programme (créé en 1935) visant à « remplacer la race inférieure par la race supérieure ». Là où les enfants sont normalement conçus avec désir, envie et amour, là ce ne sont rien d'autre que des accouplements (voire des viols) entre « bons SS » et femmes au sang suffisamment pur et au physique bien aryen. En tout il y en aura trente-quatre de par l'Europe, dont neuf en Norvège.
 
La narratrice est une enfant Lebensborn. Elle revient au gré de ses réflexions, retranscrites par son scribe (elle a tardivement appris à lire et à écrire, elle pour qui l'écrit est « synonyme d'humiliation, de détresse, de noyade »), sur ces trous, ces fantômes qui rodent autour de sa naissance. Les nazis qui notaient tout, ont là bien pris soin d'effacer toutes traces de leurs méfaits (« Le jour de la mort d'Hitler, les SS ont détruit les informations relatives à ma naissance. Cette chorégraphie mort-vie prélude à mon inexistence »). Elle, enfant Lebensborn, pouponnée par le pire des bourreaux, Himmler himself, ne saura jamais qui sont ses parents.
 
Au-delà de ce statut d'orpheline, ce qui est mis en exergue ici c'est le sort de ces enfants, ces « bébés sales » qui porteront toute leur vie l'infamie de ce firent et furent leurs parents, comme s'ils étaient nés avec une croix gammée sur le front, entre les sourcils (comme le bindi hindou). Ces bébés deviendront des enfants, souvent nommés « les enfants de la honte ». Comment grandir, comment se construire quand personne ne veut d'eux. Les différents organismes chargés de placer les orphelins à la fin de la guerre ne savent que faire d'eux. Au moment de poser ces propos, elle se penche sur les recherches qui ont pu être faites sur les orphelins de guerre, beaucoup de choses ont été documentées mais tellement peu sur eux. Il y aura bien un procès sur les dignitaires du Lebensborn programm, mais aucun ne sera condamné (à vrai dire ils seront même acquittés !). Ils n'auront même pas droit à un statut de victime.

Voilà pour le fond. le récit lui prend une forme fragmentaire. Comme le dit la narratrice au début du livre « Peu de lignes par page. Déjà un miracle qu'il y ait ces mots sur ces pages que vous tenez entre vos mains. Vous auriez pu tenir du vide. Mon histoire n'a pas de début. »

C'est tout à la fois puissant, intense et d'une grande sensibilité. Les mots nous frappent en plein coeur sans jamais tomber dans le pathos. Bravo !
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"Ma petite enfance est un nuage de cendres qui me cache le soleil. le mur du silence aussi. Il continue de pousser autour de moi. Il justifie ma part d'ombre."
Hildegard (d'ailleurs est-ce son nom ?) raconte les ruines de sa vie.
Elle livre son témoignage de guerre qui ne fait pas que des ravages sur les paysages.
Conçue dans un lebensborn, elle ignore tout de ses origines. Alors au crépuscule de sa vie elle transmet, elle n'a pas eu d'instruction pourtant il faut raconter l'insupportable.
Ce livre est un vrai du coeur, un cri des entrailles.
C'est fort.
C'est puissant.
Comment évolue-t-on après une naissance dans ces circonstances ?
Coupable de naissance !
Naissance sans origine connue officiellement !
Un récit qui tord les tripes !
Un récit qui glace le sang d'une petite fille sans naissance officielle !
En même temps un récit empli de poésie (moi aussi j'aime la marelle) dont la forme est très insolite avec des petits paragraphes à chaque page sans numéro de page, pourtant l'histoire est lourde...
Chaque mot est un missile !
Je le recommande.
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Découverte d'un auteur que je n'avais jamais lu, quelle claque!


"J'ai longtemps rêvé que l'histoire de ma naissance exhibe ses entrailles. Quelles que soit l'odeur qui en surgisse. La pire des puanteurs, c'est le silence. Il a fait de moi la figurante de ma vie. Même pas de la figuration intelligente, où l'actrice prononce un ou deux mots. Non, figurante bête. Témoin muette. Cloîtrée dans les cellules de mon corps qui emprisonnent ma mémoire."

Issue du programme lebensborn, Hildegard Müller âgée de 77 ans écrit avec l'aide d'un scribe le journal de son existence. A la recherche de ses parents pour déterminer quelles sont ses origines, elle, l'enfant du crime, la race des maîtres devenue la race des orphelins.

Poignante, Hildegard confie son désespoir de ne rien connaitre de ses racines si ce n'est celles que L Histoire lui a apprise c'est-à-dire dire l'horrifiante histoire des lebensborns, l'injustice pour les enfants de ne pas être reconnus comme victimes de la barbarie nazie et d'être relégués au rang des oubliés sans papier et avec des informations approximatives.

Une quête identitaire insoutenable, la protagoniste rejette ce qu'elle est et exprime son dégoût face à ce qu'elle est, se sentant victime et coupable à la fois. #oscarlalo traduit à la perfection le mal-être de ces enfants livrés à eux-mêmes qui ont dû apprendre à vivre sans rien connaître de leurs origines, de l'histoire de leurs parents tout en se posant des milliers de questions malheureusement sans réponse. Travail de maître!!!

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L'identité en philosophie se définit comme la "conscience de la persistance du moi". On la définit aussi comme le "caractère de ce qui demeure identique ou égal à soi-même dans le temps". Mais sans cette identité, rien ne demeure, rien ne persiste? Que devient celui qui est aux yeux des autres? Et pour lui-même? Comment savoir qui l'on est sans savoir d'où l'on vient? Comment rester soi-même si on ne sait qui l'on est vraiment?
Oscar Lalo aborde ces grandes questions de l'identité perdue des enfants des Lebensborn. Nés de pères et de mères inconnus, nés Aryens, pensés Aryens, voulus Aryens. Perdu dans un monde qu'ils ne connaissaient pas, sans amour, sans autres futurs que la Race suprême.
Ces victimes du Nazisme, trop souvent oubliées, sont mises en lumière grâce à la biographie fictive écrite par Lalo. Celle d'une femme, Hildegard Muller : il retrace sa vie et ses combats intérieurs. le roman est prenant, adroit, court et intense. Remarquablement bien écrit.



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[Pour lire la critique dans son intégralité, suivez le lien en bas de l'article]

La race des orphelins, publié pendant la rentrée littéraire 2020, est le second roman d'Oscar Lalo. le titre du roman pointe plusieurs sujets épineux traités : les orphelins et l'idée qu'il puisse exister des races hiérarchiques d'humains. Vous comprendrez sans mal que cette fiction historique nous ramène à l'horreur de la Seconde Guerre mondiale...


Hildegard Müller est une vieille femme de 76 ans et elle a un message à porter : les orphelins des Lebensborn (centre dans lesquels les bébés étaient "créés" pendant la Seconde Guerre mondiale pour produire de parfaits enfants aryens) sont des victimes de guerre. Hildegard ne sait même pas si elle se nomme vraiment ainsi, tout ce qu'elle sait, c'est que son identité est incertaine, sa naissance n'est peut-être pas voulue et elle a manqué de tout : d'une vie, d'une famille, d'amour, du droit à la parole, d'un statut de victime... ‌‌A l'aide du scribe qui écrit ce roman pour elle, elle veut léguer à ses enfants l'histoire de sa naissance, pour qu'il reste quelque chose d'elle. Pour cela, ils mènent l'enquête ensemble sur les traces de son passé.

UN SUJET TRÈS PEU TRAITÉ LORSQU'ON PARLE DE LA 2WW : LES LEBENSBORN
Tout le monde est au fait avec les horreurs de la seconde Guerre mondiale : on tue, on condamne à mort, on exploite dans les camps de concentration, et bien d'autres choses encore... Pourtant, on ne connaît que très peu l'entreprise de vie menée par le IIIe Reich dans les Lebensborn. Si Hitler massacrait des populations entières, ce qu'il cherchait ce n'était pas l'annihilation de l'espèce humaine. Il voulait "remplacer" ces hommes et ces femmes qu'il tuait par des enfants correspondant aux exigences de la "race aryenne" qu'il venait de ranimer. Ainsi, si le nombre de morts augmentait, il s'en souciait peu puisqu'il avait conçu avec Himmler une entreprise industrielle de vie. Cette fiction historique créée par Oscar Lalo dévoile ce qu'on sait très peu : la "mécanisation" des naissances par une propagande nazi conduisant au vol de milliers d'enfants à travers les pays nordiques pour alimenter ces centres qui devaient former la future génération de la jeunesse hitlérienne.

Mais ce roman ne veut pas raconter ce qu'il s'y passait. Il part à la quête des origines, de la naissance. Hildegard préfère se faire appeler Sara sans "h" puisque cette lettre l'a trop abîmée (en référence à Hitler, Himmler, etc.), au moins, ce nom elle l'a choisi. Elle cherche sa mère, elle qui n'est qu'une petite fille prisonnière d'un corps de vieille femme. Elle veut rendre la parole aux enfants nés comme elle, sans être voulus, sans être aimés, victimes de la guerre une fois qu'elle est terminée puisque leur existence gêne, elle empêche de passer à autre chose. Ainsi, Hildegard et son scribe mènent l'enquête pour montrer comment cette entreprise fonctionnait : des enfants ont été kidnappés, des parents ont été tués, des femmes ont été violées, des enfants ont été violés.

Ce roman n'est pas destiné à tous les publics. S'il est accessible et lisible sans embûche, si l'horreur ne se dessine pas sur toutes les pages, il entraîne tout de même une réflexion de l'horreur à travers les quelques faits révélés et les invitations à poursuivre votre lecture à travers de nombreuses références littéraires. Âmes sensibles, s'abstenir.


LA FORME LITTÉRAIRE FRAGMENTAIRE DE CE LIVRE EST ORIGINALE
L'utilisation du fragment joue sur la construction et la déconstruction de l'univers littéraire. "Peu de lignes par page. Déjà un miracle qu'il y ait ces mots sur ces pages que vous tenez entre vos mains. Vous auriez pu tenir du vide. Mon histoire n'a pas de début." nous dit Hildegard. Ce sont des courts paragraphes excédant rarement le verso d'une page. Cette présentation produit un effet de jeu entre la page blanche et le besoin de s'exprimer du personnage. Effectivement, vous pouvez à la fois trouver dans les blancs la recherche du mot juste, le temps de réappropriation de la mémoire et les bribes de souvenirs cherchant la surface. Comme le dit la narratrice, c'est déjà beaucoup qu'ils parviennent à aligner tant de mots sur une page, puisqu'en dehors des défauts de la mémoire, il y a le manque de fiabilité des informations qu'elle peut transmettre à son propos : comment écrire une quête sur son identité quand aucune information n'est vérifiable, quand même le nom et la date de naissance des enfants sont volés par la campagne nazi ? Pour compliqué encore un peu la recherche, Hildegard nous apprend que les nazis ont eux-mêmes mis le feu aux registres incriminants des Lebensborn, volant le peu d'informations qui existait encore sur ces enfants.

"J'ai fait le choix du français pour me désincarcérer de l'allemand. L'allemand est une langue qui a été torturée par les nazis. L'allemand est la langue des ordres, dont celui d'exterminer et celui de procréer". Mais ce que vous lisez aussi c'est un problème de langue omniprésent dans le roman. Hildegard est analphabète et doit passer par un intermédiaire pour transmettre un témoignage écrit. Mais cela signifie que le scribe doit s'accorder avec la personne qui parle. Autre problème : le scribe parle français et allemand mais porte sa propre langue, sa langue personnelle. Ce problème de langue a à nouveau des répercussions lorsqu'une autre interlocutrice traduira de l'anglais un document officiel. le blanc de l'écriture fragmentaire interroge alors également la façon dont on peut investir le langage quand la tour de Babel se confronte à l'acte de communication. Enfin, c'est encore un moyen de remettre en cause la langue et de s'éloigner de la langue originelle : l'allemand. Elle échappe à cette langue totalisante et ne garde qu'une partie de ce qu'elle a : des bribes d'une vie volée.


Le fragment permet d'avoir une première confrontation avec les Lebensborn mais elle ne suffit pas à s'immerger dans ce monde mystérieux. Il a tendance a créer un sentiment d'éloignement du sujet, qui n'est autre que l'histoire d'Hildegard. L''écriture devient blanche donc neutre là où un message est à faire passer. Hildegard est déshumanisée alors qu'à travers ce roman, elle doit justement "prendre naissance". Sa voix s'efface et il ne reste que des faits, souvent effacés eux-mêmes par les nazis. Cela a tendance à provoquer un sentiment de frustration : nous n'en savons pas assez sur les Lebensborn ni sur la narratrice, nous n'apprenons presque rien sur l'enquête menée par les deux personnages et, pire encore, la narratrice est gommée à travers les nombreuses références littéraires. On reste toujours sur ces comparaisons littéraires (qui sont autant de sources possibles de renseignements) mais on n'entre jamais tout à fait dans le vif du sujet.
Lien : https://culturelivresque.fr/..
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In the mood for…avis de recherche.
C'est une obsession. Une question condamnée à rester toujours sans réponse, la quête identitaire qui habite une femme de 76 ans, Hildegard Müller.

Son prénom, son nom lui ont été attribués. Elle est née en 1943 dans un Lebensborn, une « maison à reproduire la race aryenne ». À la Libération, Himmler donna l'ordre de brûler tous les documents relatifs à ces maisons, laissant le monde dans l'ignorance de ce qui s'y passait, et les enfants dans la solitude.

Une solitude double : non seulement ils sont coupables d'avoir été engendrés par le Reich, d'avoir été considérés de « parfaits petits aryens », mais en plus, ils n'auront jamais aucune chance de retrouver le moindre indice sur leurs origines.

Au crépuscule de sa vie, Hildegard ressent furieusement le besoin de partager le peu qu'elle sait de son histoire. Afin que ses enfants ne souffrent pas du même mal qu'elle, qui est hantée par les questionnements, la tristesse, le vide.

La plume d'Oscar Lalo joue avec les maux avec sensibilité. Les courts chapitres s'enchaînent, tantôt linéaires, tantôt en boucle, comme dans l'esprit d'Hildegard.

Ce travail intelligent sur la mémoire met en lumière une oeuvre d'extermination nazie restée dans la clandestinité : celle de l'identité, de la cellule familiale, qui a donné naissance à une race d'orphelins.

#inthemoodforbooks #oscarlalo #laracedesorphelins #editionsbelfond #rentreelitteraire #avisderecherche #lecture #livre #instabook #bookstagram
Lien : https://www.instagram.com/in..
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« J'ai soixante-seize ans. Je sais à peine lire et écrire. Je devais être la gloire de l'humanité. J'en suis la lie. »
C'est en ces termes que se décrit la narratrice de ce roman , Hildegard Muller. Et elle poursuit :
« J'ai besoin avant de mourir de dire à mes enfants d'où ils viennent, même s'il viennent de nulle part. »

Car Hilldegard Muller est née dans un Lebensborn. Elle ne connaît pas avec exactitude sa date de naissance. de ses parents biologiques elle ne sait strictement rien.
Toute sa vie elle a dû se contenter du peu qu'on a bien voulu lui dire.
Elle a aussi dû porter le poids de la culpabilité et de la honte.
Celles d'être née d'un projet absolument dément, imaginé par un homme fou qui rêvait de dominer le monde.
On apprend que les allemands sous la direction de Hitler et de Himmler ont débuté le Lebensborn Programm en 1936. le but annoncé de ce projet était de purifier la race germanique.
Des milliers d'enfants sont nés durant la seconde guerre mondiale de parents de type aryen sélectionnés par les responsables avec pour unique mission de s'accoupler, au sens le plus trivial du terme pour enfanter des « hommes-machines » génétiquement parfaits aux yeux des nazis et programmés pour obéir aveuglement sans se poser de questions. Ont ainsi été crées trente quatre maternités implantées principalement en Allemagne mais aussi en Europe du Nord.
Ces enfants devaient ensuite être adoptés par des familles allemandes et être élevés dans le plus pur respect doctrinal.
A l'inverse le programme Action T4 se chargeait d'euthanasier les enfants qui ne correspondaient pas au programme, les enfants qui naissaient avec un handicap.
Hildegard Muller et son mari Olaf appartiennent à la première catégorie. Elle serait née en Norvège, lui serait né dans un Lebensborn francophone. L'hypothèse n'est pas vérifiable car toutes les archives ont été détruites par les allemands à la fin de la guerre.
Mais Hildegard pense qu'elle se doit de trouver des réponses. Pour ses enfants, avant tout.
Alors, qu'aidée par le scribe qu'elle a engagé pour l'écriture de son journal, elle se heurte dans ses recherches à une série de réponses négatives, elle réalise que la meilleure façon qu'elle a d'aider ses enfants est de mettre tout en oeuvre pour leur donner ce qu'elle même n'a pas eu : une famille aimante et protectrice au sein de laquelle ils pourront se construire un avenir.

Voilà un livre qui avait piqué ma curiosité mais qui ne l'a pas vraiment satisfaite, et même si j'ai appris des choses que je ne connaissais pas sur cette partie de la seconde Guerre Mondiale, le sujet méritait d'être plus approfondi.
Je remercie les éditions Belfond et Netgalley France pour cette lecture.
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Hildegard Muller dit chercher ses mots, pour pouvoir décrire sa vie, et c'est bien le problème - tout est très bien écrit, polit, dosé, les tournures sont vraiment très belles, les métaphores piquent toujours bien, mais du coup ça éloigne de la protagoniste qui est censé ne pas savoir verbaliser sa propre pensée. On sait qu'elle laisse le soin à un écrivain de le faire pour elle, mais cela sonne étrange, creux, non plausible.

L'ensemble du livre est un enchainement de belles phrases, de pensées courtes imprimées sur le moment, qui se répètent et tournent en rond, et si d'un certain côté cela correspond bien à une vieille femme qui n'a jamais pu avoir de naissance, cela ne rend pas finalement crédible le personnage.

J'ai aimé l'écriture, mais je n'ai pas réussi à passer la suspension d'incrédulité, et pour un roman fictionnel c'est donc un coup manqué.
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La narratrice a été conçue dans le cadre de la sinistre association « Lebensborn » créée par Himmler pour constituer une race aryenne « pure ». Les parents étaient sélectionnés pour leurs caractéristiques physiques et restaient toujours anonymes.
L'auteur a donné une forme très originale à son roman : environ 260 très courtes pages, parfois de quelques lignes, dans lesquelles la narratrice, 76 ans maintenant, martèle sans arrêt son mal-être de n'avoir jamais existé : ni nom, ni prénom (on lui attribua celui de Hildegard Müller), ni parents, pas de date ni de lieu de naissance : sa vie, ce fut le vide, le néant. Après la guerre , elle aurait pu être adoptée, mais qui aurait eu envie d'un gosse dont le père était très probablement un SS ? Elle fut donc victime du fait qu'elle était victime !
J'avais cru au préalable que ce roman serait dur à lire, mais ce ne fut pas vraiment le cas. Bien sûr, la répétition inlassable du drame vécu par la narratrice frappe aux tripes, mais Oscar Lalo a tempéré son récit éclairant chaque chapitre de façon différente, en usant d'images, de comparaisons, voire de jeux de mots. Ainsi, amené à parler de scrabble, il compare la vie de la narratrice aux jetons blancs qui ne valent rien. Cela ressemble parfois à un exercice d'écriture (parfaitement réussi d'ailleurs) Aucun chapitre ne comporte des scènes de violence, c'est la répétition qui crée la révolte. Défaut ou qualité ? Peu importe, on ne reste pas indifférent à l'horreur de cette page de l'Histoire !
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Le sujet des lebensborn est tout à la fois :passionnant et révoltant !
on a envie de hurler en lisant ( découvrant) les horreurs perpétrées par les nazis! Ce récit provoque de la colère, de la revolte! on ne peut qu entrer en empathie avec la narratrice .
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