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Il y a des livres qui se lisent avec le sourire, d'autres qui nous broient l'estomac. La race des orphelins fait partie de cette catégorie.
C'est l'histoire d'une femme nait dans les Lebensborn, des maternités dans lesquelles les Nazis ont tenté de créer une « race supérieure » . Cette femme c'est Hildegarde Müller, qui choisit de nous raconter son parcours à travers des bribes, des fragments de vie. Écrit par Oscar Lalo sous la forme d'un journal, ce livre retrace la quête d'identité d'une femme nait orpheline, quête de vie, quête de sens, permis d'exister, permis de vivre. Hildegarde tente au travers cette vie déposée sur le papier de trouver une justification à sa vie, une origine à sa naissance ; elle qui est née par la volonté du Führer .
Chaque page se compose de quelques phrases, quelques mots ; des phrases peu nombreuses mais percutantes et éclairantes. Difficile de lire les maux, la détresse, le désespoir, d'une femme nait au mauvais endroit au mauvais moment pour des mauvaises raisons. Est-ce que l'origine de notre naissance conditionne notre droit d'exister ? Légitimiste notre permis de vivre ?
Qu'il est difficile de grandir et évoluer au sein d'une société qui ne les jamais reconnus, de trouver sa place quand rien ne prouve sa naissance.
Qu'il est dur d'avancer dans ce livre et de lire les horreurs issues d'une idéologie sans nom , mais que c'est bien écrit !! Ici pas de langue de bois, l'auteur va droit au but et de mâche pas ses mots, c'est dur, c'est fort, ça retourne l'estomac, et quel formidable travail de mémoire !
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Un roman intéressant sur le phénomène des Lebensborn et de ces enfants, nés d'un rapport éphémère, avec absence de sentiments, juste pour créer des enfants aryens. C'est de l'eugénisme, et ces enfants seront ensuite adoptés par des familles.

Ce sont de lourdes racines pour ces enfants devenus adultes, des difficultés à se positionner et à savoir qui l'on est et d'où l'on vient.

C'est ce que raconte Hildegard à son narrateur.

Par des phrases courtes, incisives, des pages épurées, un style vif, on rentre dans cette souffrance et le chemin pour les surmonter et avancer. Mais également, dans la transmission à ses descendants.

Un roman intéressant, qui se lit vite, par un style vif, rapide, épuré.
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La race des orphelins est le journal de Hildegard Müller, conçu dans un Lebensborn, programme nazi pour reproduire "la race supérieure". Hildegard, analphabète, confie ses impressions à un scribe.

Le texte se présente sous formes de courts textes, petit carré de pensée sur chaque page. D'une pensée à l'autre, les idées s'enchainent, se répondent. On a pas tant une histoire que des impressions, des réflexions. Chaos dans son esprit, chaos dans l'écrit, les réflexions se répondent néanmoins autour des mots, dans les jeux phonétiques et graphiques.

A travers ce témoignage fictif, l'auteur nous pousse à nous interroger sur ces autres victimes, les enfants fabriqués par les nazis.

Le style est un choix qui reflète bien l'état d'esprit de Hildegard mais qui ne m'a pas convenu. Chaque réflexion est lourde de sens, joue sur les mots et c'était un peu trop pour moi, surtout, j'ai eu rapidement l'impression d'avoir fait le tour du sujet. C'est bien écrit, bien ressenti mais je pense qu'il faut un certain état d'esprit pour plonger dans ces réflexions qui s'enchainent et qui demandent être méditées. A ne pas lire d'une traite, donc.

L'impression est forte, mais la redondance, comme si la même pensée se reformait toujours sous d'autres angles a fini par me lasser. J'ai néanmoins abordé un sujet intéressant, peu traité en littérature, peut-être encore tabou et suis allée plus loin voir des reportages, plus traditionnels. Je pense que ce style m'aurait mieux convenu si le témoignage n'était pas fictif.
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« Je m'appelle Hildegard Müller ». Ou peut-être pas car la conteuse de « La race des orphelins » n'a ni identité ni racines.
Pour éclairer ce passé qu'elle ignore, l'analphabète fait appel à un écrivain qu'elle appelle le scribe.
Au crépuscule de sa vie, elle a 76 ans, elle éprouve le besoin de dire à ses enfants d'où ils viennent et c'est en français, l'allemand étant « une langue qui a été torturée par les nazis », qu'elle construit ce qui deviendra une espèce de journal, probablement en référence à celui d'Anne Frank, figure qui revient souvent dans le récit.
Hildegard est née « probablement en 1943 » dans un Lebensborn (« fontaine de vie »), un établissement qui accueillait des enfants nés de la copulation entre des femmes de type aryen et des SS. Ces bébés « purs », conçus de manière quasi industrielle, étaient abandonnés par leurs parents biologiques pour constituer la future élite du Reich de mille ans.
Elle ne sait rien de ses ascendants, les documents ayant été brûlés par les vaincus en 1945, et c'est ce néant, ce vide, ce silence qui sont terribles. Sous le prétexte que les pères de ces quelque 20 000 enfants étaient nazis, leur existence a été presque tue et peu de recherches leur ont été consacrées. Comme si, au lieu d'être considérés comme des victimes, ces gamins étaient responsables de leur sort.
Par la voix de sa narratrice, l'auteur n'hésite pas à faire le parallèle entre leur destin et celui des enfants juifs dont les parents sont morts dans les camps d'extermination et qui, au moins, connaissent leurs origines. Une mince consolation...
Les Lebensborn étaient tellement peu considérés comme des victimes qu'aucun des dignitaires ce ce programme d'aryanisation n'a été condamné !
Dans un style épuré (« ces phrases courtes qui en disent long ») composé de brefs chapitres, « La race des orphelins » résonne comme une mélopée plaintive où la parole est un exutoire et permet une forme de renaissance ou tout simplement de naissance. Glaçant.

EXTRAITS
- Etre nés parfaits nous a cassés.
- A la banalité du mal répond, parfois, la singularité du bien.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Alors que ce soit bien clair dès le départ, mon but est qu'à la fin de cette bafouille, vous courriez tous en librairie ou au minimum l'inscriviez sur votre liste de lectures prioritaires. Il doit absolument être lu par le plus grand nombre, on doit parler de lui.
💣
Pourquoi ? Parce que c'est une bombe, je viens de me prendre une claque magistrale. Par son sujet d'abord : avez-vous déjà entendu parler des Lebensborn ? On croit que tout a été écrit sur la seconde guerre mondiale, mais en réalité, on découvre chaque fois de nouvelles atrocités. Les Lebensborn, ce sont ces maternités où devait être créé la race suprême, aryenne, nordique, pour remplacer la race inférieure. Hommes SS sélectionnés pour leur physique et femmes esclaves, enlevées à leur famille, bien souvent mineures, correspondant aux critères d'Himmler. Une des secrets les mieux gardés de l'Histoire, la plupart des documents ayant été détruits et les enfants nés orphelins sans jamais connaître leurs parents ne sont toujours pas reconnus victimes à ce jour.
💣
Dans ce roman, Oscar Lalo donne la parole à un de ces enfants conçus dans un Lebensborn, un personnage fictif, et prend les traits d'un scribe qui par ses recherches retranscrirait la voix de ce personnage. Écrit sous forme d'un journal sans date, quelques lignes par page, ce livre pourrait se lire d'une traite s'il n'était pas aussi dense et puissant. Chaque phrase mérite d'être lue et méditée attentivement.
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Voici un roman atypique par son thème, sa présentation et son style d'écriture !

Hildegard Müller (est-ce seulement son vrai nom ?) nous y raconte son histoire, sa quête d'identité, ou plutôt d'existence.

Ne sachant ni lire, ni écrire, elle se confie à un scribe qui va retranscrire ses paroles à travers ce livre, et l'aider dans sa recherche.

Née en pleine seconde guerre mondiale, Hildegard n'a jamais connu ses parents. C'est une orpheline. Mais pas une orpheline au sens classique du terme ! Non ! En réalité, elle est issue d'un camp Lebensborn : un endroit où sont regroupés des bébés volés ou conçus sur ordre du IIIe Reich, en vue de créer une race parfaite de nourrissons aryens…

Quand on se plonge dans ce livre, on est pris à la gorge ! On sent toute la détresse de cette orpheline issue de la folie nazie qui, à plus de 70 ans, est en quête, encore et toujours, d'une identité, son identité et d'un sens à sa vie.

Elle évoque toute la souffrance de ne pas connaître ses origines, d'avoir toujours été rejetée de tous, car considérée comme une enfant de la honte. Elle se revendique, à juste titre, comme une victime de la guerre et du nazisme.

Les émotions que ressent Hildegard semblent tellement réelles et fortes, que l'on pourrait croire être face à un récit autobiographique, alors qu'il n'en n'est rien.

L'auteur nous livre un roman extrêmement riche, aussi bien d'un point de vue narratif qu'historique.

Les chapitres sont courts, tout comme les phrases qu'ils contiennent. le style est incisif, brut et percutant. Des jeux de mots ponctuent le tout et rendent le récit encore plus glaçant.

J'ai vraiment frôlé le coup de coeur. Il y a juste eu, sur la fin, quelques redondances dans certaines paroles, à mon goût.

En tout cas, je vous encourage chaudement à découvrir ce livre qui, je n'en doute pas, saura vous surprendre et vous émouvoir !
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Tout d'abord, merci à Net Galley de me permettre d'avoir lu ce livre.
Je suis encore sous le choc de ce magnifique roman (?) autobiographie d'une enfant née dans un des monstrueux lebensborn (fontaine de vie) du IIIème reich, celui qui devait durer mille ans.
L'écriture est magnifique, les mots, les phrases, le sens de celles-ci vous brisent le coeur. Je m'étais déjà intéressée aux Lebensborn : il y en avait 1 en France et je connaissais leurs toxicité, mais entre la théorie et un cas concret, c'est un virage et une plongée dans l'horreur qui résonne encore chez moi.
Cette enfant ne sait pas bien parler, ni écrire et elle embauche un scribe très cultivé pour raconter son histoire ou plutôt son absence d'histoire. Car les enfants des Lebensborn sont niés, les archives ont été soigneusement brûlées par les fidèles d'Hitler et ils ne savent pas qui sont leurs parents, juste qu'ils ont été conçus pour incarner une perfection : blond, yeux bleus, taille élevée, force, une vitrine pour l'homme qui envoya des millions d'humains dans les camps, sur les champs de bataille et qui avait besoin de renouveler le cheptel pour continuer son combat.
Lisez ce livre pour que les enfants des Lebensborn ne soient pas éradiqués de l'histoire de l'Allemagne, comme un caillou gênant dans une chaussure. Pour que leurs mémoires ne soient pas effacées. Ils sont des victimes de la oolitique du Reich, des victimes enlevés à leurs parents, souvent victimes d'expériences si pas assez conformes, des objets entre les mains de savants fous, comme leurs mères. Ces enfants ne sont pas coupables et doivent pouvoir s'exprimer, dire l'horreur dont ils ne sont pas responsables. Ils ont comme tous les survivants, besoin de temps, d'amour et de respect pour continuer à vivre malgré le passé ou son absence. Lisez ce livre.
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« Nos libérateurs nous voient comme le prolongement de nos bourreaux. »
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« « Qui est Hildegard Müller ? le jour où il la rencontre, l'homme engagé pour écrire son histoire apprend qu'elle a 76 ans, qu'elle sait à peine lire, à peine écrire. Qu'elle ne connaît rien de ses parents, ne se souvient plus guère de son enfance. Il comprend que sa vie est irracontable mais vraie. »
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« La Race des orphelins » fut un ouragan dans ma vie de lectrice. C'est un des premiers romans de la Rentrée littéraire que j'ai lu et c'est aussi mon premier coup de coeur et de poing. Oscar Lalo écrit l'histoire d'une femme âgée de 76 ans qui raconte à son scribe sa vie en tant qu'enfant du programme Lebensborn. Je vais commencer par vous prévenir il ne s'agit pas là d'une biographie - bien que je ne l'ai su qu'à la fin car je n'osais mas faire de recherches pendant ma lecture. Ce procédé rend l'histoire encore plus passionnante car c'est la sienne, c'est sa voix mais une voix qui en cache des milliers d'autres. Les Lebensborn sont des sortes d'orphelinats dans lesquels étaient « créés » des enfants qui répondaient parfaitement aux critères de la race aryenne. C'est le récit poignant d'une femme parmi tant d'autres qui ne sait même pas qui elle est vraiment, appartenant au parti nazi dès sa naissance. C'est mon genre de roman préféré et celui ci est vraiment incroyable. La narration est imposante, c'est Hidelgard qui nous raconte l'histoire ; elle même retranscrite par un scribe. Les chapitres sont très courts et sont de vrais chocs à chaque ligne. Ce roman est une claque de savoirs sur l'un des sujets les moins reconnus de la 2GM. Chacun des mots choisit laisse une marque au lecteur comme une piqûre de rappel. L'écriture est en définitive époustouflante, marquante, intelligente et vous fait perdre vos mots. C'est un roman heurtant tant les sentiments d'Hildegard traversent le papier.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet j'avais chroniqué au début de mon compte le roman « Max » qui est un roman sur un enfant qui grandi au Lebensborn. Cette fiction est en tout cas énormément travaillée, il y a de nombreuses références et une longue bibliographie. In fine, c'est un roman qui va vous serrer le ventre er venir vous interroger sur cette « race des orphelins », sur les fardeaux qu'ils continuent à porter chaque jour, malgré cette sorte de vie-mort dans laquelle ils évoluent. Lisez-le , parlez-en et ne passez pas à côté de ce roman coup de poing en plein coeur. C'est un de ces livres (dont je ne me plains pas de l'avoir eu en format numérique) mais que j'irais quand même acheter la version papier tant il m'a marquée.
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Je tiens à remercier @netgalleyfrance ainsi que les éditions @editionsbelfond qui m'ont donné la chance de pouvoir lire ce livre, merci pour votre confiance
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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La race des orphelins d' Oscar Lalo Belfond

Mon avis:
Un journal. Celui de Hildegard Müller, 76 ans, écrit par son scribe car elle ne sait ni lire, ni écrire. Vous saurez pourquoi en lisant ce livre.
L'auteur s'inspire d'un des secrets les mieux gardés de la seconde guerre mondiale pour imaginer ce roman, l'histoire de cette femme, de son passé inconnu et de sa quête d'identité.
Je connaissais la thématique de ce livre pour avoir lu des livres et visionné des reportages sur 39-45, car cette partie de l'histoiree passionne...Mais ça n'a absolument rien enlevé à la puissance du texte. Il y a eu des mots, des phrases, beaucoup même, qui ont marqué mon esprit. Ils sont simples, mais percutants. Un très beau texte que je vous recommande vraiment. Vous pourrez parfois avoir le sentiment de lire un témoignage tellement les mots sont choisis avec justesse.
Soyez rassurés, aucun passage ne décrit des violences subies et ce livre peut toucher un large public. Pour un devoir de mémoire, pour ne jamais oublier et peut-être aussi, pour certains d'entre vous, ouvrir les yeux sur ce passé secret, trouble et abominable de la seconde guerre mondiale... lisez ce livre.

Résumé :
"J'ai longtemps rêvé que l'histoire de ma naissance exhibe ses entrailles. Quelle que soit l'odeur qui en surgisse. La pire des puanteurs, c'est le silence. "

Je m'appelle Hildegard Müller. Ceci est mon journal.
Je m'appelle Hildegard Müller. En fait, je crois que je ne m'appelle pas.
J'ai soixante-seize ans. Je sais à peine lire et écrire. Je devais être la gloire de l'humanité. J'en suis la lie.

Qui est Hildegard Müller ? le jour où il la rencontre, l'homme engagé pour écrire son journal comprend que sa vie est irracontable, mais vraie.

J'ai besoin, avant de mourir, de dire à mes enfants d'où ils viennent, même s'ils viennent de nulle part.
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J'ai parfois l'impression que plus on lit sur la Seconde Guerre Mondiale et plus on apprend des choses horribles dessus... Pour le cas de ce roman, on parle des Lebensborn, les "pouponnières" d'Himmler. J'avais déjà eu l'occasion d'en entendre parler avec le roman "Max" publié en littérature jeunesse (à lire absolument !).

"La race des orphelins ", c'est un journal d'une orpheline, qui ne connaît ni l'origine de ses parents, ni sa date de naissance. Toutes les preuves ont été réduites en cendres par les SS juste avant la défaite d'Hitler.

Un livre qui se lit rapidement, avec beaucoup de références à d'autres oeuvres (littéraires ou cinématographiques). À découvrir.
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