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EAN : 9782811123857
204 pages
Karthala (07/04/2022)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Trente ans après leur avènement sur le continent africain, les transitions démocratiques sont en proie à diverses formes de menaces et à de multiples facteurs d’empêchement. Parallèlement, les « démocraties anciennes » sont confrontées à une crise existentielle inédite, à la fois ébranlées par la défiance d’une partie des opinions internes et déstabilisées par l’affirmation offensive, sur la scène internationale, de nouvelles puissances autocratiques et autres régim... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un blues qui peut se muer en dépression majeure si nous ne prenons pas en considération toutes ses dimensions : La fragilité nouvelle des démocraties anciennes et l'accouchement retardé du projet démocratique universel en Afrique.
Francis Laloupo nous explique avec pédagogie le processus et l'urgence.
Après la chute du mur de Berlin, le moral était au plus haut, la démocratie devenait la norme, le paradigme politique idéal et puis patatras : Est-ce la corruption des élus, l'insécurité, les préoccupations des citoyens non prises en compte, la représentation pauvre du peuple dans les cercles politiques décisionnels, la crédibilité mise à mal des institutions ? La crise des gilets jaunes concentre historiquement à elle seule la remise "en cause de la pertinence et la validité de la démocratie représentative". Même si chacun reconnait les bons points démocratiques (éducation accessible et gratuite, système de protection sociale, garantie des libertés individuelles) la méfiance est devenue la nouvelle norme, amplifiée par la caisse de résonnance et d'abrutissement d'internet. Ses corollaires, l'abstentionnisme , l'influence des partis extrêmes-anti-systèmes déboulent comme des métastases inéluctables.
Si les démocraties anciennes vacillent, les ultras grandes puissances, Russie et Chine suivent un tout autre paradigme politique et utilisent leurs influences pour percer et avancer leurs pions de façon opportune et quasiment colonialiste dans les démocraties en devenir, notamment en Afrique.
L'Afrique qui peine à construire ses démocraties à coup de "tactiques de contournements, de détournement, voire de privatisation des processus électoraux". Les démocraties anciennes, France et autre, ont été bien trop passives dans le passé, n'ont pas joué le rôle d'accompagnement qu'elles s'étaient arrogées et ce n'est pas "le basculement vers le nouvel état d'insécurité internationale" des attentats terroristes qui vont les amener à s'amender.
C'est un blues d'alerte, un appel à l'aide pour la démocratie, pour l'état de droit , pour cette liberté qui nous est si chère, si vitale, pour un sursaut, pour un relèvement, pour retrouver cet oxygène de projets démocratiques, un blues d'alerte...


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Dans les années soixante-dix, René Dumont (premier candidat écologiste à l'élection présidentielle française) écrivait un livre polémique intitulé : L'Afrique noire est mal partie.
Si près de la colonisation, les difficultés d'émancipation africaine avaient des causes assez logiques. Mais qu'en est-il cinquante ans plus tard ?
Francis Laloupo reprend cette problématique de manière passionnante puisqu'il élargit le problème en le plaçant dans une logique de remise en cause planétaire de la démocratie elle-même comme système idéal de gestion d'une société (tout du moins ce qui allait de soi dans l'esprit des Occidentaux).
Analyser le problème de la démocratie à l'échelle d'un continent qui inclut cinquante-quatre nations est forcément réducteur. Certains pays, comme le Bénin, ont tenté pendant un temps l'expérience politique pluraliste, d'autres ont gardé le système de l'homme providentiel.
L'auteur montre bien que les influences extérieures sont restées déterminantes dans le destin de beaucoup de pays de ce continent. D'abord, du fait des anciens colonisateurs qui ont encouragé la pérennité de pouvoirs collaborateurs, puis de l'interaction plus récente de grandes puissances émergentes (Chine, Russie) avides de matières premières. L'auteur montre bien à quel point la situation est complexe et dans quelle mesure les Africains, qui pour beaucoup manquent d'éducation (leurs systèmes scolaires sont très déficients – à dessein ? —), sont facilement manipulables. Tout ce qui vient des Occidentaux, bien sûr, les anciens oppresseurs, devient, dans cet esprit, facilement suspect à leurs yeux, y compris le principe même de démocratie. Les autocrates ne réussissent-ils pas mieux sur le terrain planétaire ? Ne sont-ils pas une référence plus valable finalement ?
Le complotisme occidental et l'élection de Trump ont largement conforté cette idée.
Alors, que deviendront les régimes africains ?
Resteront-ils exploités, infantilisés, non plus par les Occidentaux, mais par des nouveaux venus, aussi peu scrupuleux ?
La guerre avec l'Ukraine redorera-t-elle le blason des démocraties ?
Désormais, les Africains ont leur destin entre leurs mains.
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Dans Blues démocratique, Francis laloupo d'attache à nous montrer les terribles reculs démocratiques depuis 30 ans, particulièrement en Afrique et en Europe. L'auteur détaille de façon précise et me semble-t-il assez honnête les nombreuses raisons de ces reculs, entre crise de la représentation, populisme poussée à son extrême, et, pour l'Afrique, volonté de mise en place de dictature par tous moyens possibles, et parfois avec le soutien des puissances occidentales. Les influences multiples de la Russie et de la Chine ne sont pas passées sous silence.
Pour autant, je pense que ce constat est insuffisant. le propos se limite à l'Europe et l'Afrique, de façon très détaillée, mais ne fait pas état du reste du monde (hors Chine), ce qui est dommage. Par ailleurs, la structuration des idées m'a semblé désordonnée. On alterne sur un même chapitre situation en Afrique et en Europe, sans parfois de véritable point commun. Si le propos semble plutôt bien documenté, avec beaucoup de référence à des articles de journaux ou d'études, le seul homme politique cité (hors dirigeant) est ..Sébastien Nadot, ce qui est assez surprenant vu sa faible exposition.
Enfin et surtout, le constat ne fait pas place, hélas, à une certaine propective afin de rétablir le lien entre les citoyens et le politique. Certes, la tâche est ardue, il est bien difficile de faire des propositions en la matière, mais j'aurais aimé que Francis Laloupo s'y attelle tout de même.

Lecture faite dans le cadre de Mass Média - Merci à Babélio et au édition Karthala
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les Français méprisent et rejettent les élus...Ils ostracisent le personnel politique, ils ne lui pardonnent pas l'insuffisance des résultats de la politique économique et sociale....Ce qui vaut pour le monde politique s'applique également, à un degré à peine moindre, au monde syndical. C'est la démocratie représentative elle même qui vacille, roule et tangue comme jamais.
Alain Duhamel
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Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal."
Hannah Arendt
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Si la démocratie peut être par instants retardée, elle ne peut pas être définitivement supprimée.
Amanda Gorman
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