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Melvin Hutchinson, district Attorney est un homme ambitieux et populaire, il faut dire qu'en instaurant des centres de rééducations pour les délinquants et en pratiquant la peine de mort par pendaison à tour de bras, retranmis en direct à la TV succès et audimat obligent, l'homme ambitionne de devenir le premier noir à un poste clé de la gouvernance. Mais un secret risque de tout faire basculer.
Polar mais aussi roman d'anticipation politique, Lamar réussit un formidable roman prophétique sur l'Amérique et ces démons, montrant que la célèbre phrase du Pasteur Martin Luther King, est malmenée quotidiennement dans un pays ou les haines, les violences, la ségrégation sont toujours très actives, Lamar renvoie dos à dos noirs et blancs, montrant une Amérique enfermée dans ces préjugés, réactionnaire et donneuse de leçon. Roman peuplés de personnages complexes, il nous passionne et nous glace devant un tel constat. Gros coup de coeur. Grand Prix du roman noir de Cognac en 1996.
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Un polar certes mais aussi une dystopie au vitriol de la société américaine. le titre résume bien le contenu "Nous avions un rêve", célèbre citation de Martin Luther King, qui presque 50 ans après n'a toujours pas de réalisation concrète dans un pays où la haine, la violence et la ségrégation sont toujours quotidiennes.

Melvin Hutchinson, le personnage principal, est actuellement ministre de la Justice ou attorney general. L'attaque cérébrale que vient de subir le vice-président pourrait même pousser McCracken, le président, à offrir sous peu le poste à Melvin, faisant de lui le premier vice-président noir de l'histoire des États-Unis. Il est très populaire car il a instauré des centres de rééducations pour les délinquants et encourage la peine de mort par pendaison, exécutions retransmises en direct à la TV.

Le roman est parsemé de personnages complexes, soulignant la complexité de la société américaine dans laquelle les Blancs se méfient toujours autant des Noirs, les Noirs en réaction se replient sur eux-mêmes, et ceux qui traversent cette ligne de démarcation invisible se retrouvent bien en peine pour se forger une identité propre.

Un enchevêtrement de personnages bien brossés qui nous emmènent dans une Amérique loin de l'American Dream, dans la cruelle vérité du quotidien.

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Un opus qui fait froid dans le dos...
Un sujet qui ouvre clairement la porte au débat , un style puissant , percutant , en adéquation avec la thématique , des personnages au diapason ...
En somme ici on ne plaisante pas .
Le récit fait froid dans le dos parceque trés réaliste , et quand l'on voit la situation actuelle , on voit bien qu'hélas c'est un roman bien trop réaliste , voir méme prophétique .
Au final voila un excellent roman qui déstabilise le lecteur comme rarement ...
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Melvin Hutchinson est un noir qui a réussi. Étudiant en droit engagé dans la lutte pour les droits civiques dans les années 1960, procureur droit dans ses bottes puis avocat, il a fini par accéder au poste d'Attorney général, c'est-à-dire de ministre de la Justice, dans le gouvernement populiste de Troy McCracken. Melvin Hutchinson est un ministre apprécié du peuple : il a créé des centres de rééducation pour les délinquants et drogués et, surtout, a relancé la vogue de la peine de mort par pendaison ; action qui lui a valu l'aimable surnom de « Hutch-la-Potence ». L'attaque cérébrale que vient de subir le vice-président pourrait même pousser McCracken à offrir sous peu le poste à Melvin, faisant de lui le premier vice-président noir de l'histoire des États-Unis.
Emma, la nièce de Hutch, vit avec Seth, un blanc fasciné par les noirs, au grand dam de Trudy, la mère Seth. Elle voudrait que l'on reconnaisse ses mérites avant sa race. Et cela vaut pour son compagnon.
Rashid, lui, est un noir qui se renferme sur sa communauté et ne comprend pas que des noirs et des blancs puissent vivre ensemble.
Willow est blanche, bohème et a épousé le père d'Emma, un musicien noir. Elle a aussi eu une liaison avec Melvin Hutchinson.

Ce sont ces destins que nous invite à suivre Jake Lamar dans cette dystopie présentant une Amérique qui, malgré le jeu des apparences, ne s'est pas débarrassée de ses vieux démons. C'est une réalité complexe que l'on découvre là, où les Blancs se méfient toujours autant des Noirs tandis que les Noirs tendent à verser dans le radicalisme et le repli sur soi, et où ceux qui tentent de passer outre cette ligne de démarcation invisible, ou qui se trouvent naturellement dessus par le biais du métissage, voient leur identité reniée.
Le pays de la liberté et du melting pot en prend pour son grade dans cette fiction qui, écrite en 1996, révèle les lignes de tension raciale qui continuent de courir dans la société américaine et apparaît prémonitoire en ce qui concerne le règne qui débutera quelques temps après avec l'administration de George W. Bush et même les débats qui entourent encore la personne d'Obama. D'un King à l'autre – de celui qui a eu un rêve, Martin Luther, a celui qui a vécu un cauchemar, Rodney – Lamar dresse ainsi une histoire parallèle et le portrait sociologique d'une Amérique noire qui cherche encore sa place dans la grande Amérique blanche mais qui n'est pas uniforme et encore moins dénuée de contradictions.

À travers un chassé-croisé de destins obligés de se rencontrer ou de se heurter parfaitement maîtrisé et des personnages ambigus et même parfois ambivalents, dont le caractère est en tout cas brossé avec subtilité, Jake Lamar nous offre un récit sombre dont émane une angoisse diffuse qui ne cesse d'augmenter jusqu'à un final cruellement dérangeant.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Un cauchemar aux relents terrifiants de réalité

Alors même que l'Amérique est toujours aussi divisée sur la question de la race et que le communautarisme est poussé à son paroxysme. Les éditions rivages publient en format poche un ouvrage paru en 1996 mais au propos terriblement actuel.

Là où un autre auteur nous aurait d'abord introduit son univers puis les personnages qu'il veut mettre en avant au risque d'une mise en place laborieuse et rébarbative, Jake Lamar dresse d'abord le portrait de ses personnages, des portraits finement esquissés, à tel point que vous aurez l'impression que les personnages se tiennent en face de vous. Vous en viendrez à douter que le récit se déroule dans un futur dystopique tant le discours et la mentalité des personnages paraît actuelle.

Et pourtant toute l'horreur de cette Amérique au bord de l'implosion va surgir au cours du récit. Par petites touches amenées de manière subtile, l'auteur va nous faire prendre conscience qu'il y a quelque chose de pourri dans la première démocratie du monde. Les chapitres en forme de confessions ne font que dissimuler la portée humaniste et pessimiste du récit.

Pour peu que l'on s'intéresse à la question de la race on parcourt les différents portraits de ces personnages avec passion. Doté chacun d'un vécu, d'un passé parfois dramatique et le coeur alourdi par un ego qui les empêche de voir au-delà de leur conditions, l'auteur parvient néanmoins à rendre intéressant et consistant chaque personnage, même le plus mesquin d'entre eux.

Bien plus qu'un énième récit dystopique ou une fresque sociale poignante, l'oeuvre de Jake Lamar est une étude de moeurs sur la société américaine. Un cri d'alarme pessimiste mais nécessaire. Un appel a la fraternité dont la date de parution nous fait craindre qu'il soit resté un cri dans le vacarme ambiant.

Lien : https://culturevsnews.com/
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Un incroyable portrait de l'Amérique. Présenté comme un roman d'anticipation, c'est pourtant bel et bien un roman d'aujourd'hui et même si comparer Hutchinson et Obama serait faux, on ne peut s'empêcher de penser que c'est de cette Amérique-là que le premier président noir a hérité.
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YES WE CAN'T !
Lecteur, voici quelques indices ($) que tu retrouveras dans ma chronique. « Blancs/Noirs ; I have a dream ; Obama ; Exécutions publiques. » En attendant, tu as deux minutes pour trouver le coupable...

Melvin Hutchinson, Attorney Général (Ministre de la Justice) s'érige en parangon de la lutte contre la criminalité en ouvrant notamment des centres de rééducation de toxicomanes (majoritairement Noirs). Son ascension politique semble irrémédiable pour accéder à la vice-présidence. le bougre serait ainsi le premier Afro-américain à ce poste ($). Oui, mais. Melvin a un secret qui ressurgit et il se met à taquiner la bouteille. Emma, sa nièce, se fiche pas mal de la couleur de peau, elle vit avec Seth, un Blanc, dont elle va se séparer en apprenant qu'elle a un polichinelle...
.. la suite sur http://bobpolarexpress.over-blog.com/2014/01/lecteur-voici-quelques-indices-%24-que-tu-retrouveras-dans-ma-chronique.-%C2%AB-blancs-noirs-i-have-a-dream-obama-ex%C3%A9cutions-publiques
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Ministre de la justice, aux Etats-Unis, l'Attorney général Mitch Hutchinson est monté rapidement dans les papiers des politiques car il symbolise le travail et la réussite que beaucoup souhaiteraient avoir. Il a surtout des positions très tranchées sur la peine capitale et n'hésite pas à mettre ses propres convictions en avant. Hutchinson n'est il pas l'homme qui a mis en place les Centres de Rééducation des Toxicomanes, afin de les réinsérer dans la société, au prix d'une discipline militaire de fer. Mais il est également farouchement attaché à la peine de mort. Sa réputation est sans tache. Il est celui qui peut nettoyer le pays de tous les délinquants et contrevenants. Ainsi, lorsque le vice président Vin Ewell, et par ailleurs un rival de Hutchinson, se retrouve dans le coma suite à un malaise, Hutchinson est celui à qui tout le monde pense pour le remplacer. Mais dans cette dystopie proposée par Jake Lamar, tout n'est pas aussi simple, une carrière toute tracée, une belle réussite, une montée au sommet. Hutch aurait pu faire tout cela ! Mais l'auteur en a décidé autrement. Hutch a des points faibles que le lecteur va découvrir au fur et à mesure de sa lecture. Sa nièce Emma, qui essaie de percer dans la photographie et qui peine en parallèle à s'épanouir dans sa vie personnelle. Être noire et vivre avec un homme blanc dont la mère est raciste sans vouloir l'admette ça n'est pas toujours facile. Emma est circonspecte. Mais ce que Hutch a oublié ou dissimulé au fond de sa mémoire c'est une relation charnelle qui va l'amener à se poser en premier contradicteur des mesures qu'il a lui même mises en place. Exécuter les gens en public ou les enfermer sans se soucier des conséquences, est-ce bien la bonne méthode ? Quid des inégalités encore vives entre Blancs et Noirs dans ces Etats-Unis qui n'ont toujours pas trouvés un apaisement souhaitable. L'auteur nous embarque dans des histoires parallèles qui prennent sens au fil du roman. Parfois de lecture difficile, Jake Lamar garde un objectif qu'il tient jusqu'à la dernière page. C'est une histoire passionnante sur des États-Unis imaginaires, mais finalement pas très différents de ceux qu'on connaît. Une petite pépite de roman politico-noir au coeur de la machine judiciaire et sociale de la (toujours) première puissance mondiale.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Issu d'une famille noire et modeste, éduqué par une mère rigoureuse et un père colérique aimant téter du goulot, Melvin Hutchinson a gravi tous les échelons de la magistrature pour devenir attorney général des Etats Unis (ministre de la justice en quelque sorte). Sa haine viscérale des blancs ne l'a jamais quitté ; la férocité punitive qu'il exprime à l'égard des délinquants – même noirs – reçoit de l'électorat un accueil enthousiaste, fanatique. Melvin est un féru de la peine de mort par pendaison, féru au point d'en faire un slogan personnel.

Seth Winkler est un jeune assistant de production blanc qui partage la vie de la noire Emma Parson depuis quelques années. Seth est un connard authentique alors que les apparitions d'Emma parsèment le roman d'autant de bouffées d'oxygène. Il y a encore pas mal d'autres personnages, tous coincés d'une façon ou d'une autre dans un carcan de préjugés hérité du passé ségrégationniste de la nation américaine. Des liens insoupçonnés se dessinent ; un plan effroyable est bien en cours d'exécution, mais peut-être Melvin Hutchinson verra-t-il la lumière avant de quitter brutalement ce monde de frappadingues...

Voilà un texte remarquable à plus d'un titre. Jake Lamar, en artisan modeste, dissèque le racisme protéiforme qui infeste son pays comme une irrépressible pandémie. Son premier roman a la force des plus grandes réussites de Pelecanos ; sans nous infliger d'analyse sociologique, psychologique ou autre, il dote ses personnages de caractères agissant comme autant de catalyseurs révélant les multiples aspects d'un terrible gâchis humain. Lumineux, ébouriffant, mais sans illusion sur la capacité de son pays à sortir de cette insupportable fange.
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