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sur 989 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une journaliste - connue pour ses chroniques littéraires - qui publie un livre ? Comme nombre d'entre nous, je concède avoir quelques a priori. En l'occurrence, j'imaginais un roman plus ou moins boursouflé de prétention ou d'une abyssale vacuité, c'est selon, mais signé d'un nom suffisamment connu pour agiter le monde germanopratin... J'avais donc soigneusement détourné mon attention de ce titre. Après tout, dans une rentrée littéraire qui comptait quelque 567 livres, ça en faisait toujours un de moins...
Sauf que d'autres lecteurs, à l'esprit sans doute moins étriqué que le mien, n'hésitèrent pas quant à eux à aller voir de quoi il retournait. Et ce qu'il m'en rapportèrent, soit de vive voix soit au travers de leurs chroniques enthousiastes, m'amena à réviser ma hâtive appréciation. Et puisqu'une lectrice amie - que je remercie ici - se proposait de me prêter son exemplaire, je n'avais décidément plus aucune raison de résister.

Disons d'abord qu'il ne s'agit pas d'un roman. Si Olivia de Lamberterie a pris la plume, ce n'est pas pour répondre aux sirènes d'un éditeur - et je ne doute pas qu'en la matière elle ait été l'objet de nombreuses sollicitations. Non, l'écriture a jailli d'une urgence, d'une volonté supérieure de garder intacts le souvenir, la voix, les traits, la grâce de celui qu'elle chérissait. Son frère Alexandre, de trois ans son cadet, s'est donné la mort en 2015, laissant place à une terrifiante absence.
La douleur ne s'atténue pas avec le temps. Une douleur dont l'auteure fait sa compagne et qu'elle refuse de voir disparaître, craignant que son frère disparaisse alors définitivement et irrémédiablement avec elle. Une douleur telle que les mots des écrivains, ses compagnons de toujours, ne lui sont d'aucun secours. Pour retrouver le chemin de la littérature et rendre ainsi la vie à son frère, Olivia n'a d'autre choix que d'écrire à son tour et de coucher sur le papier les mots qui s'imposent à elle.

Pour cette femme issue d'une famille où l'on tait ses sentiments et ses émotions, cela n'a rien de naturel. Mais les phrases jaillissent, et la sincérité qui les guide ne peut que toucher le lecteur.

J'ai aimé ce portrait sensible et délicat qui définit les traits d'une personnalité sans doute peu encline à entrer dans le moule que la société lui imposait, d'un homme réfractaire, peut-être, à un bonheur qu'il se sentait incapable de goûter égoïstement lorsque tant d'autres en étaient privés.
J'ai aimé, bien sûr, tout ce que l'auteure dit de son rapport aux livres et qui m'a permis de me sentir si proche d'elle.
J'ai aimé ses mots simples et sincères.

Sans doute ne l'écouterai-je plus désormais tout à fait de la même oreille, lorsque je l'entendrai parler des textes qui l'enchantent.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Pourquoi l'amour que tous lui donnait et que le lecteur lui envie n'a pas suffi à combattre sa mélancolie ? Pourquoi l'idole a disparu et comment se passer de sa présence ou plutôt retrouver tous les signes permettant de le maintenir parmi nous ? Roman d'une tristesse ou roman d'amour ? Description des étapes amenant au drame ou sourires-souvenirs d'un frère toujours présent ?
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Livre lu dans le cadre du challenge multi défis 2019.

Beau témoignage d'Olivia de Lamberterie après le suicide de son frère Alex. Il est pour moi très difficile d'écrire sur ce texte. Quel courage chez Olivia pour pouvoir écrire ceci sans tomber dans le pathos. J'ai été touché par sa sincérité, par sa douleur, j'ai aimé le portrait d'Alex, ses fragilités, sa difficulté de vivre. Texte très émouvant. A lire.
Je découvre qu'Olivia est critique littéraire. Je ne la connaissais pas du tout.
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Un très joli hommage à un frère disparu
Sujet difficile mais abordé avec beaucoup de simplicité
C est quoi le mal de vivre comment le soigner peut il être soigner ce n est pas une maladie
Sujet grave mais livre facile à lire.
Le petit plus un livre ponctué de références littéraires de classiques de la littérature et de la musique qui donnent envie de plonger dans cette époque.
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Je connais Olivia de Lamberterie en tant que critique littéraire, sur Télématin où elle présente ses coups de coeur, et occasionnellement à la radio dans "Le masque et la plume" (émission que j'ai écoutée quelque fois mais je trouve les critiques souvent bien trop dures et virulentes pour me donner envie d'écouter l'émission davantage).

Ce livre m'a bouleversée. Olivia de Lamberterie s'y présente avec une telle vérité, une telle franchise. Loin de l'image bien lisse d'une femme de son "milieu" bourgeois, élevée au sein de la bourgeoisie française, enfant vouvoyant ses parents, elle montre l'image d'une femme "rockeuse", rebelle, et d'autant plus après la mort de son frère tant aimé qu'on croirait qu'elle a perdu son jumeau. Un frère dont elle était très proche, et dont elle se retrouve amputée. Comment vivre après ce deuil ? C'est ce qu'elle essaie de comprendre, et de nous faire comprendre.

Son écriture est belle, douce, drôle, et parfois un peu alambiquée, avec des phrases, longues, pleines de virgules, comme si elle ne savait plus comment s'exprimer simplement, à l'image de son cerveau brumeux, en perte de vision.

J'espère que ce livre lui aura apporté un peu de répit, de douceur, de sérénité. Il semble que cela ait un peu adoucit son présent. C'est tout ce que je lui souhaite.

Et même si je suis amatrice de polar (et heureusement que mes lunettes sont bleues et non pas rouges), je ne lui en veux pas de ses prises de position parfois très tranchées. Chacun(e) son caractère et ses appréciations !

Je lui souhaite également de continuer à écrire si le désir est là car son écriture est belle.

CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2020
PLUMES FEMININES 2020
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Je connais Olivia de Lamberterie par ses chroniques à Télématin. Bien que je ne sois pas forcément de son avis quant à ses critiques littéraires, j'apprécie toujours sa passion pour les livres, les écrivains, et son ton enflammé lors de ses chroniques.
J'ai aimé découvrir l'esquisse de sa vie familiale tracée avec pudeur et discrétion, son parcours professionnel et littéraire, sa peine face à la disparition de son frère de qui elle semblait très proche et ses difficultés à faire son deuil ( comme on dit !).
J'ai beaucoup apprécié les références de romans, livres, auteurs , cinéma, interviews parsemés tout au long de son texte et illustrant son récit .
L'écriture simple et sensible coule jamais larmoyante. Les émotions restent cependant très réservées et pudiques. Ce qui donne un tout plutôt linéaire.
Quant au fond , Olivia de Lamberterie nous le dit bien, seules les personnes ayant eu à faire face à ce genre de deuil peuvent se permettre de le critiquer.
Comme d'autres membres, je me questionne, ce livre aurait-il existé s'il n'était pas signé par Olivia de Lamberterie.
Je reconnais que l'écriture a un pouvoir pansement face aux affres que la vie nous réserve, mais pourquoi le rendre public ? Peut-être pour renforcer le pouvoir de cicatrisation ?
J'ai lu son livre sans grande passion mais avec intérêt et plaisir.
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L'année dernière, j'ai vécu l'année la plus difficile de ma vie. J'ai accompagné mon père au seuil de la mort et je l'ai vu fermer ses yeux pour la dernière fois après un combat de 9 ans contre une maladie dégénérative qui a - peu à peu - grignoter son cerveau. Depuis, il y a « avant » et « après ». Cet essai d'Olivia de Lamberterie ne peut se raconter qu'en évoquant sa propre histoire car il réveille notre vécu, nos rages, nos douleurs, nos plaies. Loin de vouloir que « ça passe », nos souffrances nous sont chères car elles continuent à nous parler de celui qui n'est plus. Il n'y a au final pas de critique à faire de cet essai. Rien à raconter. Rien à juger. C'est sa douleur, ses souvenirs, ses questions, ses doutes que nous livre l'auteur, au final, le moyen qu'elle a trouvé pour continuer à faire vivre ce frère adoré qui un 14 octobre décide de sauter d'un pont. Mon père est mort un 12 octobre...
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Quand une critique littéraire propose un récit sur sa famille, on peut redouter le pire. Impudique et bourgeois. Au contraire, Avec toutes mes sympathies est une ode à la vie & à l'absence d'un être cher. Comment continuer sa vie? Ce n'est pas un livre de développement personnel, mais un compte-rendu sur un état physique & mental. Olivia de la Lamberterie s'abreuve de livres jour après jour. Elle maîtrise dès lors l'attente d'un récit. L'écriture est élégante, de belles envolées, l'auteure reste accessible ce qui rend son livre aussi délicat & attentionné. Un hymne à sa famille, à ses amis, à son frère. Les sanglots dans la gorge, il n'est pas possible de ne pas se retrouver dans certaines situations vécues. C'est dur, c'est beau, c'est drôle aussi. Foncez-y.
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𝐀 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐀𝐥𝐩𝐡𝐚𝐛𝐞𝐭
Celui de la mélancolie.
Des lettres, des mots.
Des mots pour des maux.
Des mots qui font défaut.
Des mots qui n'ont plus de sens.
Des mots qui éloignent, des mots qui guérissent.
Les mots des autres, la mémoire des autres.
Ses mots, sa mémoire.
Des mots vrais.
Pour raconter, dire, rendre hommage.
Faire son deuil.

𝐌 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐌𝐚𝐫𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐭𝐭𝐞
Quand la vie ne tient qu'à un fil.
Un fil tombé du ciel. Pour s'accrocher.
Espérer. Croire.
Un fil, un lien.
Entre les êtres, les âmes, les coeurs.
Un fil, un lien.
Entre joie et effroi. Malheur et Bonheur.
Entre la tristesse de perdre et l'espérance de voir aller mieux.
Mais un fil qui attache. Entrave. Enchaîne.
Rompre le fil. Se libérer. Se détacher.
S'envoler.
Et quand le fil de rompt , quand la douleur s'introduit par un coup de fil, le monde n'est plus qu'un grand théâtre de marionnettes.
Dépourvu de sens.

𝐎 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐎𝐢𝐬𝐞𝐚𝐮
Un oiseau noir, un oiseau bleu.
"Là-haut [...] au paradis [...] libre."
Un oiseau dans le ciel.
Libéré, détaché. Libre.
Un oiseau pour donner des ailes.

𝐔 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐔𝐧𝐢𝐨𝐧
Dans la joie, dans la douleur. Dans la souffrance.
Parents, enfants, frères, soeurs, mari, femme.
Une famille aimante, soudée, forte.
Une famille comme une armure.Un bouclier.

𝐑 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧
Bouleversant. Émouvant. Déchirant.
Digne. Libre. Vivant.
Un roman sur la perte. le vide.
Un roman sur le sens des mots. le sens de la littérature.
Un roman pour remplir le vide avec des mots.
Avec des lettres.

𝐀.𝐌.𝐎.𝐔.𝐑

Un grand merci aux éditions le Livre de poche pour cette belle découverte
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'auteur aborde dans ce récit autobiographique un thème très difficile puisqu'il s'agit du suicide de son frère, Alex de Lamberterie, qui s'est jeté du pont Jacques Cartier à Montréal le 14 octobre 2015. A priori ce type de livre me fait fuir à toutes jambes mais j'ai été attirée par l'auteur, Olivia de Lamberterie, qui est critique littéraire et dont j'aime bien écouter les chroniques dans l'émission télématin (merci le replay !). C'est souvent d'elle ou de la Grande Librairie que me viennent mes prochaines idées de lecture. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié les passages où elle parle de son métier et de cette impression d'avoir le privilège d'ouvrir ses cadeaux de noël avant tout le monde quand elle part en vacances d'été avec les épreuves des romans de la prochaine rentrée littéraire : forcément ça fait envie ! J'ai eu un peu peur au début car je trouvais son écriture un peu compliquée, pas très naturelle : j'ai redouté qu'elle « s'écoute écrire », qu'elle se sente obligée de faire compliqué pour justifier le fait qu'elle écrive un livre après avoir critiqué ceux des autres. Mais finalement cette crainte s'est vite estompée tout comme celle d'un récit trop déprimant. Ça n'est curieusement pas le cas. Elle arrive à nous emmener avec elle dans ce deuil si douloureux sans nous perdre en route. Elle parvient très bien, comme elle le souhaitait, à rendre hommage à ce frère si dépressif mais aussi si lumineux. Cette « dysthymie » qui le plombait et qui l'a poussé à ce geste (comme plusieurs autres hommes de la famille) n'est pas ce à quoi se résume la vie d'Alex, loin de là. Petit à petit, au fil des pages, Olivia de Lamberterie accepte ce geste incompréhensible, accepte que la mélancolie ait gagné en lui volant son frère et parvient à reprendre le cours de sa vie (et à relire ce qui n'était plus le cas depuis la disparition de son frère) dans laquelle Alex sera toujours présent. Ce que j'ai vraiment apprécié c'est que l'auteur refuse de suivre les conseils ou les injonctions de ceux qui lui disent de faire son deuil, de tourner la page. Non, elle ne veut pas « faire son deuil », elle veut aller au bout de sa douleur, regarder cette mort en face. En écrivant elle a voulu rendre hommage à Alex, le faire revivre un peu mais au final c'est Alex qui par son geste l'a rendue plus vivante. Un très beau récit.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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