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sur 989 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est le journal d'une perte: celle d'un frère «éblouissant au coeur sombre », fracassé par la dépression jusqu'au geste ultime.

La peine est immense et le besoin de l'écrire nécessaire. La pudique introspection dévoile une enfance, une famille, un métier, des passions et bien sur un frère tant aimé. Olivia de Lamberterie. a le ton juste et plein compassion, parfois sarcastique ou révolté, intime et généreux, minutieusement descriptif de ce que la maladie dépressive fait vivre au malade et à son entourage. Sa peine et le manque de l'autre nous interroge sur le drame du suicide et sur cette formule convenue de «faire son deuil».

Que cette Dame des Lettres écrit bien! Passer du clavier journalistique au statut d'auteur est parfois un piège, car on vous attend à l'affût. L'auteure s'en tire haut la main, prouvant qu'on peut être une influenceuse dans son coeur de métier et avoir aussi le talent des mots sur le papier.

Au-delà de la catharsis par l'écriture, comme un dernier fil entre son frère perdu et sa propre solitude fraternelle, elle nous offre en filigrane son addiction de la lecture et ses goûts littéraires.

Pourtant fort peu friande des sujets personnels en thérapie littéraire, ce livre intime m'a interpellée, sans doute par une étrange proximité de caractère et de souvenirs familiaux
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Livre très personnel que le livre de Olivia de Lamberterie Avec toute mes sympathies.
Le 14 Octobre 2015 le frère d'Olivia de Lamberterie se suicidait en se jetant du pont Jacques Cartier à  Montréal.
Alex avait 46 ans et souffrait de dysthymie, maladie chronique impliquant un spectre dépressif, une mélancolie persistante.
Par des chapitres courts, passant de Montréal à Paris, Olivia de Lamberterie va nous émouvoir par petites touches successives. Petites touches pour nous parler de son enfance et de sa famille  venue de l'aristocratie.  Petites touches pour nous dire les années d'enfance avec son frère Alex et ses soeurs Chloé et Caro. Petites touches encore pour entrevoir des familles recomposées.
Et en filigrane,  ce frère qui tient tant de place. Ce frère qui sombre dans cette mélancolie chronique
La première partie du livre oscille entre tous ces flashs.
Tout est mis à nu. Aucun compromis. Rien de caché. L'émotion fraternelle d'Olivia de Lamberterie affleure et peu à peu imprègne et irrigue toutes les pages du livre.
Cette émotion va emporter la deuxième partie du livre quand Olivia de Lamberterie va être confronté à la  mort de son frère
Sa disparition, son absence vont donner des pages admirables,sans pathos. Un oiseau noir , bleu prendra Olivia de Lamberterie par la main pour l'emmener loin dans le monde fraternel.

"Tu ne nous as pas abandonnés.  Tu t'es arrangé  pour laisser une empreinte si forte dans nos existence qu'elle nous a empêchés de sombrer et qu'elle a fini par nous transcender. Ton existence est indélébile. Tu n'as pas fini de respirer en nous. Ta mort nous a rendus vivants."

Comme le dit Olivia de Lamberterie en quatrième de couverture : "Je désirais inventer une manière joyeuse d'être  triste"
Cet essai est plus que cela. Il est lumineux
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Olivia de Lamberterie nous livre ici un essai bouleversant après le suicide de son frère tant aimé - un frère à qui tout réussissait, qui avait tout pour être heureux selon la formule consacrée, mais qui s'est pourtant laissé vaincre par le mal de vivre.

Bien que l'écrit soit le terrain de jeu habituel d'Olivia de Lamberterie puisque son métier consiste à juger les livres des autres, il n'était pas gagné qu'elle-même, dans cette première oeuvre ô combien personnelle, saurait révéler de vraies qualités d'écriture. Il y a un monde entre le travail de critique littéraire et celui d'auteur. N'entend-on pas même souvent dire des critiques que ce sont des ratés dans leur art (musique, cinéma, danse, littérature...) ? Olivia de Lamberterie est un parfait contre-exemple de cette affirmation : son livre est non seulement un magnifique témoignage, mais également une belle réussite littéraire.

Dans cet ouvrage où elle se met à nu, se révélant telle qu'elle est jusque dans ses faiblesses les moins avouables, osant souvent jeter aux orties le carcan de la bien-pensance, elle entraîne le lecteur dans un trip de montagnes russes qui le secoue émotionnellement en le faisant passer du rire aux larmes. Par de constants changements d'époque, naviguant incessamment entre la complicité joyeuse de l'enfance et la douleur des instants ultimes du drame, en passant par les petits événements du quotidien -dérisoires mais qui prennent tellement d'importance quand il ne reste plus que le souvenir- elle fait renaître son frère. Et on se prend à aimer nous aussi cet être à la fois lumineux et sombre que l'on n'a jamais connu et qui nous est pourtant devenu si familier. Nous pleurons nous aussi un ami cher.

Avec des mots forts, puissants, toujours percutants, Olivia de Lamberterie a su trouver le ton juste. En dépit du thème d'une tristesse absolue, c'est parfois drôle (à commencer par le choix du titre pp. 217-218. L. de Poche). Bien sûr, on sent bien que l'humour n'est qu'une arme pour dédramatiser la situation , de la même façon qu'un fou-rire survient à un moment inopportun simplement parce que la charge émotionnelle est trop pesante. A d'autres instants, lorsque la douleur devient insupportable, les paroles de révolte et d'incompréhension se font violentes et nous arrachent le coeur.

Ma première réaction a été d'admiration devant la force de cette femme fracassée qui parvenait à reprendre pied par l'écriture. Puis, j'ai compris que je faisais fausse route, le mot juste était "besoin" et non "courage". Olivia de Lamberterie DEVAIT écrire ce livre pour réussir à survivre tout simplement. Comprendre. Trouver un sens à cette mort, comme elle le dit elle-même dans les dernières lignes du livre directement adressées à son frère:

"Tu ne nous as pas abandonnés. Tu t'es arrangé pour laisser une empreinte si forte dans nos existences qu'elle nous a empêchés de sombrer et qu'elle a fini par nous transcender. Ton existence est indélébile. Tu n'as pas fini de respirer en nous. Ta mort nous a rendus vivants" .


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Depuis que je tiens ce blog, je me suis toujours tenue à être honnête avec moi-même, donner en toute franchise mon ressenti à chaque lecture, allant parfois à contre courant des autres avis. 

C'est un roman dont tout le monde a parlé lors de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018 pour plusieurs raisons je pense. Première par son auteure : une chroniqueuse connue dans le milieu littéraire (mais que je ne connais pas spécialement) mais aussi par le sujet dont il traite, très personnel et difficile : le suicide d'un frère.

Je ne vous cache pas que dans un premier temps je n'ai pas eu envie de le découvrir. Pourquoi : parce qu'il y avait un côté douloureux, voyeurisme, intime qui me dérangeait d'aborder. Lisant beaucoup d'avis très positifs au fil des semaines et après son passage à La Grande Librairie et divers interviews, j'ai pensé qu'il fallait que je franchisse le pas et me faire ma propre opinion.

Olivia de Lamberterie a fait le choix de remonter dans ses souvenirs, à travers principalement deux périodes : l'été 2015 où déjà une tentative avait eu lieu et ensuite l'automne 2015 où Alex avait décidé cette fois-ci qu'il en finirait avec une vie où il ne se sentait pas à sa place. Pourtant c'est un homme qui avait tout : la beauté, la réussite, une femme et des enfants aimants, mais sourdait en lui une mélancolie, un désespoir qui l'ont mené à essayer de trouver un ailleurs meilleur.

Et c'est l'une des questions principales de l'auteure : où est son frère ? Elle le voit, elle le sent en oiseau, libre mais toujours présent dans sa vie. Plutôt que de se taire, elle préfère mettre des mots sur sa douleur, sur l'absence et aussi l'incompréhension parfois.

On ressent fortement l'imprégnation du milieu littéraire dans lequel l'auteure vit :

La lecture est l'endroit où je me sens à ma place. Lire répare les vivants et réveille les morts. Lire promet non de fuir la réalité, comme beaucoup le pensent, mais d'y puiser une vérité. L'essentiel pour moi est qu'un texte sonne juste, que je puisse y discerner une voix, une folie ; je n'aime pas les histoires pour les histoires, encore moins les gens qui s'en racontent (....) Et puis lire, autorise à être là sans être là. (p10)
Pour Olivia de Lamberterie c'est un travail d'écriture sur un sujet personnel, douloureux, où elle mêle les souvenirs heureux et malheureux. Elle exorcise sa douleur en la couchant sur le papier.

Alex, je ne veux pas voir mourir sa mort. Je veux en éprouver toutes les particules, les revendiquer, y puiser des ressources insoupçonnées, explorer cet inconnu, porter un brassard noir, hurler au scandale, scruter les cieux, comprendre. (p157)
Elle la décortique, elle la dissèque, elle tente de comprendre, de retrouver des indices annonciateurs, des signes, d'aller au-delà des événements et de comprendre l'impact qu'ils ont eu sur elle, sur sa vie.

Pendant ma lecture, j'ai trouvé qu'il y a avait beaucoup de phrases "faciles", toutes faites du style :

"- Mes nuits n'étaient pas plus belles que mes jours
- pleurer des rivières (mentionné à plusieurs reprises)
- de battre mon coeur s'est-il arrêté
- j'ai l'impression d'être une chienne dans un jeu de quilles
- Tous pleurnicher les papattes en rond ?"

Je ne mets quelques exemples mais il y en a beaucoup et cela m'a gênée dans le sens où à l'avance, dès que je voyais un mot je connaissais déjà la phrase qui allait suivre. Des phrases toutes faites sur un sujet pourtant tellement personnel.

Bien sûr c'est un premier roman, écrit dans la souffrance par une personne qui vit dans le monde des livres, de la littérature et de la culture et son activité influence sa plume mais cela, pour moi, à retirer un peu de la spontanéité.

C'est un récit sur la perte, l'absence, l'incompréhension même si le mal être de son frère était connu, sur l'impuissance à l'aider, à le sortir, un regard sur la famille, les amis,  sur le monde psychiatrique, sa misère. On a la gorge nouée tellement la sincérité des sentiments de Olivia de Lamberterie est là, sa détresse, les émotions affluent et on ne lâche pas le livre même si on connaît malheureusement l'issue.

On peut reconnaître à Olivia de Lamberterie le courage de partager cette perte, sa sincérité, incluant des touches d'humour qui allègent le récit, le rendent plus "léger et supportable", un regard sur elle-même parfois sans complaisance, mais aussi l'incompréhension de l'absence, de la vie qui continue malgré tout, sans l'être aimé, sans l'être cher mais qui reste présent, malgré tout et c'est plus cette partie là que j'ai aimée.

Comme pour Les Rêveurs d'Isabelle Carré, je me pose la question de savoir si l'auteure n'était pas célèbre, connue, parlerait-on autant de son livre ? Je risque de choquer certain(e)s mais même si j'ai apprécié ma lecture il y a pour moi dans chaque lecture plusieurs facteurs :  le récit, sa construction, l'écriture et dans le cas présent je pense que l'on est fortement influencé par le thème du récit, le deuil, l'absence, l'émotion, la douleur. 

C'est une lecture sur un thème difficile, très personnelle, tellement les sentiments sont forts, l'émotion et la douleur présentes mais je suis toujours un peu mal à l'aise avec ce type de sujet venant de personnes du monde des médias. 

Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Je ne connais l'auteur que de nom, n'ayant jamais vu l'une de ces chroniques mais j'entendais beaucoup de bien de ce livre et je l'ai trouvé dans une boite à livre, l'occasion s'est donc présenté à moi pour lire ce récit.

Olivia de Lambertie nous narre le récit de sa vie avec son frère de Paris à Montréal, la plume de l'auteur est très fluide et nous parle de l'ensemble de ce drame sans tomber dans le patos malgré la dureté des choses vécues. Nous découvrons aussi la famille d'Alex et d'Olivia et le spectre de cette maladie qui semble touché les hommes de la famille qui souffre tous de cette mélancolie.

Le récit est court cependant j'ai ressenti le besoin de faire une pause à la moitié du récit, tant certains événements narrés sont difficiles, l'ensemble des médecins qui ne parviennent pas à poser un diagnostique, les institutions ou sont placées Alex et ce frère semblant être composé d'ombre et de lumière.



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« Ce truc qui nous cloue, tu devrais l'écrire, raconte-le, toi, d'où on vient. Si tu le fais, quelque chose pourra changer. » Ce truc c'est la dysthymie, un trouble de l'humeur chronique qui sévit dans la famille d'Olivia de Lamberterie et dont a toujours souffert son frère Alex, devenu adulte.
Ce récit autobiographique est poignant à bien des égards. Subir et accepter le suicide d'un proche requiert une force considérable, et d'oser aborder la question lancinante de savoir si on peut ou si on doit intervenir avant l'irréparable, lorsque la décision de la personne souffrante est irrévocable, demande un certain courage. Comme un baume sur les blessures, l'écriture frontale et magnifique de l'auteure aide à encaisser le coup d'une lecture qui bouleverse nos certitudes. Un compte-rendu sensible d'une horrible année 2015, oscillant entre été et automne, jusqu'à l'hiver 2016 où l'on sent poindre malgré tout un peu d'espoir et la force de continuer à vivre.
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Je ferme la dernière page de Avec toutes mes sympathies, la gorge serrée tant ce récit est émouvant, bouleversant. Je connaissais jusqu'ici Olivia de Lamberterie pour ses chroniques dans Elle et dans le masque et la plume, je découvre ici l'autrice qui n'est pas dénue de talent.

Le ton est donné dès les premiers mots : ce livre n'aurait jamais du exister, il a été écrit à cause de la mort d'Alex, le suicide de ce frère tant aimé alors qu'il n'avait que 46 ans !

Olivia de Lamberterie écrit pour prolonger la vie de ce frère, pour ne pas lui dire adieu, pour le faire continuer à exister encore et toujours.

J'ai beaucoup aimé son style, ses mots tour à tour violents et tendres. Elle met tout son coeur, toute son énergie pour combattre le spleen d'Alex. La dépression et le suicide qui touche si durement les hommes de cette famille n'a pas épargné le solaire Alex, qui, sur le papier, avait tout pour être heureux. Y aurait-il une explication génétique à cette mélancolie , à ces sautes d'humeur ?

Olivia de Lamberterie partage les souvenirs des temps heureux, ceux de la petite enfance et des vacances mais aussi les tentatives de suicide d'Alex, ses funérailles et sa vie sans lui. Elle nous confie ses chagrins, sa douleur qui parfois la crucifie en pleine rue, sans jamais plomber le lecteur.

Car si elle parle de suicide et de deuil, ce récit est loin d'être triste ! On rit aussi aux évocations de leur enfance bourgeoise dans une famille nombreuse aimante, entourée de grand-père loufoques, on est en vacances avec eux dans les grandes maisons de Cadaqués ou de la Croix Valmer entouré d'une tribu d'enfants.

Mais Alex, a choisi sa mort. le récit alterne entre souvenirs heureux et une lutte forcenée pour maintenir en vie un homme rongé par la mélancolie. Il était pourtant brillant, séduisant, père et époux aimé.

Un beau témoignage d'une soeur éprise de son frère qui a choisi d'arrêter sa vie en sautant dans le vide. L'humour se mêle à la peine, il y a autant de tristesse que de joie, de partage. Je le recommande !
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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« Avec toutes mes sympathies », une très belle expression canadienne pour apporter son soutien lors d'un décès. Comme l'autrice qui l'a découverte avec le départ de son frère, je l'ai découverte lors de ma lecture. En ouvrant ce livre, je ne savais donc pas de quoi il traiterait. Je n'avais pas lu d'avis ni le quatrième de couverture, étant donné que ce récit était dans ma PAL, j'aime me préserver dans ces cas là et découvrir par moi-même. J'ai donc été mise devant le fait accompli en lisant les premières pages. Une fois le sujet cerné, je me suis demandé que faire car la perte d'un proche me touche particulièrement et je ne savais pas si j'avais envie de subir la douleur de l'autrice. Pour autant les mots étaient beaux, délicats, la douleur et la colère énoncés avec beaucoup de pudeur, j'ai donc continué et de fil en aiguille lu ce récit dans son intégralité.

Olivia de Lamberterie aime les livres, elle en a fait son métier ( je n'avais d'ailleurs pas fait le lien entre l'autrice et la chroniqueuse de Télématin), mais n'avais jamais ressenti l'envie d'écrire, après cette perte elle a eu le besoin de coucher sur le papier ce qu'elle vivait, les souvenirs. Un besoin nécessaire pour l'acceptation, un cheminement dans cette phase de deuil. Elle nous embarque dans sa vie, se livre sans filtre sur ce drame mais sans tomber dans le mélodrame. Un hommage magnifique à son frère parti trop tôt. Elle retranscrit parfaitement les difficultés d'avoir un proche dépressif, et l'inquiétude qui habite les familles.

Même si le sujet est difficile, les mots mis sur ce qu'elle a vécu sont justes, profonds et bouleversants. Je vous conseille ce récit magnifique, cette ode à un frère parti mais à jamais vivant dans le coeur de ses proches et dans ces souvenirs qui nous sont racontés.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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🖤 « Empêche-t-on un tsunami de déferler, un volcan d'exploser et de figer le paysage de sa lave ? »

🖤Comment... La question ne peut pas commencer ainsi... Car il n'y a pas de moyen, les raisons échappent, les mots manquent, le corps brûle, le verbe est inutile, tout n'est que douleur et incompréhension. La question est plutôt : Peut-on accepter qu'une pulsion de mort soit plus puissante qu'une vie entière ? Pourquoi, parmi toutes les possibilités, parmi tout ce qu'il est possible de faire au monde, parmi toutes les échappatoires et les chemins de traverse, pourquoi la seule option envisageable était la mort ? Au-delà de l'entendement, cette question en appelle une autre : y a-t-il des maux dont on souffre et ne guérit jamais ?

🖤 Olivia de Lamberterie a perdu son frère Alexandre qui s'est suicidé à Montréal, où il habitait avec sa femme et leurs enfants. Après les premières tentatives et malgré les guérisons, malgré les cures et les médicaments, malgré les discours et les clins d'oeil, les fous rires comme promesses de jours meilleurs, son frère a mis fin à ses jours. Comment accepter ? Comment vivre avec la mort, comment vivre avec CETTE mort ? Aurait-elle pu faire mieux, faire autrement, différemment ? Il est des blessures que l'oeil ignore, il est des drames qui grouillent à l'intérieur et dont la seule issue ne peut être que tragique.

🖤 Olivia de Lamberterie rend un hommage vibrant à son frère disparu, un cri d'amour empreint d'appréhension et de crainte parfois, de courage et d'espoir aussi. Accepter le suicide d'un proche demande le dépassement de soi, il faut ne pas comprendre le geste, il faut pouvoir accepter que certains êtres sont pris au piège, que rien au monde ne les rendra heureux, il y a ce monstre innommable qui les ronge et les dévore. Il faut accepter que l'ailleurs puisse être le meilleur...
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Je ne loupe aucune chronique d'Olivia sur Télématin, une femme douce, posée, à la voix apaisante, je choisis souvent mes livres en fonction de ses recommandations, après le suicide de son frère Alexandre, dont elle était trop proche, elle a écrit ce livre.
Naturellement j'ai eu envie de la connaître davantage.
Je ne me permet pas de juger ou critiquer ce livre, je n'en suis pas en mesure de le faire, vu qu'il s'agit là de la meilleure critique littéraire, je suis que peu de choses à côté...
Je dirai que ce livre est une ode à l'amour, dégage une infinie tendresse pour ce frère perdu à jamais.

Olivia s'adresse directement à lui, comme pour lui dire au revoir ou le faire un peu perdurer à travers le récit de sa vie & leurs souvenirs communs.
Un bel hommage à un frère aimé mais désespéré, une description à la fois belle & tragique d'un homme lucide et tourmenté dont en comprend que son désespoir est tel qu'il ne peut être sauvé tant son obsession de ne plus être est ancrée en lui.
Quand la dépression prend toute la place & que la vie n'est plus une vie mais un cauchemar sans autre issue que la fin !
Quand la mort est une délivrance
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