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sur 977 notes
Terriblement émouvant, le portrait aimant et flamboyant d'un frère trop tôt disparu. La plume est gracieuse, affûtée, et le propos universel : une belle lecture que j'ai terminé la gorge serrée.
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Lorsqu'à Lyon, pour la présentation de la rentrée littéraire des Editions Stock, Olivia de Lamberterie a évoqué son livre, des frissons m'ont traversée de la tête aux pieds. Elle parlait de ce frère décédé - cet immense amour fracassé un soir d'octobre 2015 – sereine, digne, le ton posé, souriante et extrêmement émouvante.  Olivia, je la connaissais des médias et d'un très bref échange lors de la soirée du Grand Prix des Blogueurs. Là, à Lyon, je la découvrais un peu davantage, ses mots livrés au micro, au milieu du restaurant puis sur la terrasse. Olivia a partagé son émotion et  évoqué l'écriture de ce livre, son frère, son chagrin, ses enfants, mais aussi l'optimisme et la vie. J'ai découvert une belle personne. Une vraie. Et ce fut un immense bonheur.

La lecture de ce livre s'est donc posée comme une évidence. Un besoin. Une continuité. Et non comme une quelconque incitation promotionnelle autour d'une personnalité. Olivia devenait une femme, comme toutes, avec ses peines et ses chagrins, ses obligations, sa mélancolie et ses doutes. Une femme ordinaire. Une amie qui nous raconterait son existence attablée à nos côtés autour d'un café ou d'un verre de vin.

J'ai pris plaisir à lire ses mots. Son enfance, son histoire ; les éléments qui ont fait ce qu'elle est. J'ai aimé son frère, ses soeurs, ses parents et grands-parents. J'ai aimé son tact et sa pudeur. Aucun pathos, aucune plainte. Seulement le fil d'une vie qui s'écoule. Des infortunes, des allégresses.

Olivia de Lamberterie affronte la mort, la désacralise, s'en empare et vit avec. le texte pose les faits : l'impuissance, la culpabilité, la douleur, l'absence. L'absence. Ne plus sentir son frère, ne plus recevoir ses mails, lui répondre, lui parler. Ne plus le voir. L'entendre encore, le chercher, l'attendre. Apprendre à vivre sans lui. Autrement.
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J'avoue mon ambivalence face à ce livre que j'ai longtemps tenu à l'écart. Attraction et rejet à la fois. Je le voyais comme une ènième histoire autobiographique de deuil. Et je trouvais un peu indécent, un peu exhibitionniste cette histoire de "critique littéraire" à particule devenue auteure à la faveur d'un drame intime: Un frère qui se suicide, , un frère dont on connais la fragilité et qu'on n'a pas réussi à protéger de lui-même. j'imaginais le récit, la culpabilité. Et j'avais un sentiment d'injustice à cause des facilités éditoriales dont Olivia de Lamberterie avaient inévitablement bénéficié!
Et pourtant, Voilà un livre que j'ai lu en apnée! Un livre qui me permet de reconnaître qu'on peut faire de la littérature avec de l'intime.
Ce qui m'en reste: une forte impression de sincérité de l'auteure, une grande énergie de l'auteure qui a le sens de la formule et un style bien à elle, sans concession.
Et puis, j'ai été touchée par la démarche: prolonger la vie, faire exister aux yeux du monde ce frère tant aimé, lui rendre hommage et peut-être adoucir un peu la perte.
L'auteure y va cash, elle s'expose et ce n'est pas indécent!

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Très beau récit qui mérite largement son prix Renaudot de l'essai 2018. D'abord il y a ce titre qui évoque Françoise Sagan "Avec toutes mes sympathies". En fait il s'agit de l'expression traduite de l'anglais qui veut dire « mes condoléances ». Car Olivia de Lamberterie écrit pour parler du suicide de son frère.
C'est un livre cadeau qui est rassurant par ce qu'il dit. Je ne suis pas surprise car j'adore Olivia de Lamberterie et sa capacité à voir juste et comprendre les autres. C'est comme ça, il y a des gens que vous ne connaissez pas mais qui sont un peu vos copains ou vos copines.

Elle dit que l'écriture de ce récit était inévitable, comme si son frère lui en avait passé la commande. La dernière fois qu'elle l'a vu à l'hôpital il lui a demandé d'écrire ce livre. Elle y pensait comme une chose qui pourrait l'aider, ainsi que toute sa famille, à mettre des mots sur la difficulté à vivre de ce frère adoré.
Dans ce texte elle va alterner les derniers moments qu'elle a passé avec lui et l'annonce de son suicide le 14 octobre 2015, le jour où son frère a enjambé la rambarde du pont Jacques-Cartier de Montréal. Alex de Lamberterie était un homme brillant, séduisant, intègre, drôle qui avait tout pour être heureux mais dont l'existence était trop lourde à porter. Cette maladie s'appelle la dysthymie.
Olivia de Lamberterie aurait aimé sauver son frère. Pourtant ce livre n'est pas triste c'est ce qui fait la force et la lucidité de son auteure.

Je ne suis pas lectrice du Elle mais je l'écoute régulièrement sur France Inter au Masque et la plume le dimanche soir.
Alors que nous sommes issus de milieux opposés je la rejoins sur un grand nombre de choses y compris futiles. Elle parle de ses premières lectures avec Oui-Oui et comme moi c'est une dormeuse qui a du mal à se lever le matin et à se coucher le soir. Grâce à Olivia de Lamberterie jai découvert pourquoi je n'aimais pas faire la sieste. Comme elle le dit si bien, elle n'aime pas se lever donc le faire une deuxième fois dans la journée lui est trop difficile. Ça n'a pas beaucoup d'importance mais je suis quand même fière parce que j'apprécie la personne. Je bois littéralement ses paroles et cette ode à la vie.

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Je ferme la dernière page de Avec toutes mes sympathies, la gorge serrée tant ce récit est émouvant, bouleversant. Je connaissais jusqu'ici Olivia de Lamberterie pour ses chroniques dans Elle et dans le masque et la plume, je découvre ici l'autrice qui n'est pas dénue de talent.

Le ton est donné dès les premiers mots : ce livre n'aurait jamais du exister, il a été écrit à cause de la mort d'Alex, le suicide de ce frère tant aimé alors qu'il n'avait que 46 ans !

Olivia de Lamberterie écrit pour prolonger la vie de ce frère, pour ne pas lui dire adieu, pour le faire continuer à exister encore et toujours.

J'ai beaucoup aimé son style, ses mots tour à tour violents et tendres. Elle met tout son coeur, toute son énergie pour combattre le spleen d'Alex. La dépression et le suicide qui touche si durement les hommes de cette famille n'a pas épargné le solaire Alex, qui, sur le papier, avait tout pour être heureux. Y aurait-il une explication génétique à cette mélancolie , à ces sautes d'humeur ?

Olivia de Lamberterie partage les souvenirs des temps heureux, ceux de la petite enfance et des vacances mais aussi les tentatives de suicide d'Alex, ses funérailles et sa vie sans lui. Elle nous confie ses chagrins, sa douleur qui parfois la crucifie en pleine rue, sans jamais plomber le lecteur.

Car si elle parle de suicide et de deuil, ce récit est loin d'être triste ! On rit aussi aux évocations de leur enfance bourgeoise dans une famille nombreuse aimante, entourée de grand-père loufoques, on est en vacances avec eux dans les grandes maisons de Cadaqués ou de la Croix Valmer entouré d'une tribu d'enfants.

Mais Alex, a choisi sa mort. le récit alterne entre souvenirs heureux et une lutte forcenée pour maintenir en vie un homme rongé par la mélancolie. Il était pourtant brillant, séduisant, père et époux aimé.

Un beau témoignage d'une soeur éprise de son frère qui a choisi d'arrêter sa vie en sautant dans le vide. L'humour se mêle à la peine, il y a autant de tristesse que de joie, de partage. Je le recommande !
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Trouver les mots après le suicide d'un proche, ici un frère, guérir de la blessure laissée, le vide et la colère, voici ce qu'a réussi à faire l'auteure. Il faut beaucoup de courage pour affronter ses démons et encore plus pour arriver à en guérir, il faut avant tout accepter la fatalité d'après la façon dont elle a réussi à passer ce cap, sinon les bons souvenirs resteront dans l'ombre du suicide, cachant et gâchant tous ces moments de joie passé ensemble.
Je ne critiquerais pas le contenu, c'est trop personnel pour ça, ce n'est pas un roman, c'est l'histoire des vies, du vécu personnel. En revanche je peux le faire sur l'écriture, je l'ai trouvée bonne et le fait que ce ne soit pas construit de façon confuse aide beaucoup à suivre le fil de la narration d'Olivia de Lamberterie. Il y a des belles tournures de phrases, des vraies réflexions sur son vécu et j'ai trouvé ça très touchant. Ca m'aide un peu plus chaque jour de lire ce genre de livre, ayant moi aussi connu le suicide d'une proche.
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Je reste dubitatif après la lecture du récit d'Olivia de Lamberterie sur la disparition de son frère par suicide. Je ne doute pas qu'elle ait eu besoin d'exprimer sa peine et son incompréhension face à un tel malheur familial mais je ne pas aimé la lire. L'impression incongrue d'être ici un "liseur" comme on pourrait parler d'un "voyeur" m'a horriblement gêné et mis très mal à l'aise.
Je ne connais pas cette critique littéraire, ne regarde pas la télé et j'ai aussi trouvé sa manière de dire et d'écrire très souvent choquante, le choix de certaines images vulgaires ou indécentes : « Il se couperait un bras avec une scie sauteuse pour son ami (p.58). Maintenant à qui le tour ? (De se suicider) j'ai trois fils, j'aimerais bien savoir (p.69) !!
Bienvenue chez les dingos ! S'exclame-t-elle en rejoignant son frère en psychiatrie.
Humour mal venu, déplacé, expressions maladroites dans un tel livre m'ont interloqué : «  Je travaille comme une pute de campement » p.136; Nous sommes tous brisés, nous accrochons les uns aux autres, une masse d'humains, de bras emmêlés, de mains agglutinés, de joues agglomérées dans un gout de morve et de sel. p.175. etc.

Mais je suppose que tout cela et y compris cette habitude nouvelle de publier ses exutoires à la sidération et aux malheurs est dans l'air du temps.
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Olivia de Lamberterie est venu parler de son premier roman lors de sa parution à la Grande Librairie. le thème du jour en était : « les écrivains vous racontent leurs secrets de famille, les silences et les non-dits qui les accompagnent ». Je l'ai écoutée parler de son frère, ce héros, cet être flamboyant, magnifique, mais blessé. Par l'écriture elle dit vouloir tromper la mort. Avec la violence de ce suicide, elle a été prise d'une incapacité à se souvenir du bonheur. Qu'importe ! Elle inventera une nouvelle façon d'être triste, une nostalgie heureuse. Son petit garçon lui dit : « Mais Maman, est-ce qu'on va faire quand même Noël ? et là, elle s'en est vraiment voulu. Elle lui a répondu : « Je vais inventer une manière joyeuse d'être triste ». Est-ce qu'il suffit de décider d'être gai, joyeux pour le devenir ? La gaieté est une forme de politesse qu'elle devait à sa famille et à son enfant. Une chose encore sur laquelle elle s'est brièvement confiée : à vingt ans, elle a eu un bébé toute seule. Son père est resté très cool : »Un enfant, c'est toujours une bonne nouvelle » lui a-t-il dit. Ses parents l'ont soutenue sans faillir et cela a fait sa force, je pense. Par contre à la question « Pourquoi son frère est-il mort », je pense qu'elle n'a pas su répondre car c'est impossible. Donc tout le livre tourne autour et cela fait mal. Les passages en hôpital psychiatrique sont bien décrits et semblent hyper réels – comme quoi cela n'a pas changé : les médecins sont impuissants à nous guérir de notre mélancolie depuis l'aube des temps. Après avoir lu de Michel Onfray, « le deuil de la mélancolie » où il s'épanchait sur ces Diafoirus, incapables de déceler son mal, ici je vois aussi que pour les maladies psychosomatiques, cela reste un mystère pour certains psy. Alex, le frère d'Olivia, a essayé de guérir – en vain. Mais peut-on se libérer de la dépression chronique autrement que par ce passage à travers le miroir ? Une chose est sûre : il y a une liberté à choisir de mourir.
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Comment survivre à son frère lorsque celui-ci a décidé de tourner le dos à sa propre vie? Il n'y a pas de réponse exacte à cette question, il n'y a qu'une réponse juste : celle qu'Olivia de Lamberterie nous livre dans son premier roman. Pour survivre à son frère tout en lui rendant hommage, elle retrace dans ce livre leur vie à tous les deux, de leur enfance parisienne aux derniers moments québecquois. Sous la plume de sa soeur, Alex reprend vie tandis qu'Olivia apprend la vie sans lui. A la douleur de l'absence, succède petit à petit la force de l'acceptation de ce choix, une décision incroyablement difficile, mais nécessaire pour continuer à aller de l'avant.

Justesse. C'est ce mot qui me vient à l'esprit tandis que j'essaie d'en trouver d'autres pour décrire cette lecture. Ce livre sonne juste par sa sincérité, par la simplicité avec laquelle Olivia ouvre son coeur, dévoile ses failles, admet ses souffrances. Aucune mise en scène, aucune dramatisation, aucune pitié, seulement la juste vérité d'une vie comme tant d'autres, terminée dans un fracas inhabituel. C'est la lumière de l'être aimé qu'Olivia de Lamberterie nous restitue ici, loin des récits larmoyants qui d'habitude nous parlent du suicide. Oui, c'est triste, mais pas seulement, voilà ce qu'elle essaie de nous dire.

A travers des phrases pleines de références littéraires disparates, Olivia de Lamberterie rend hommage à son frère en utilisant ce qu'elle manie le mieux : les mots. Même si ceux-ci sont impuissants à la consoler dans ces moments incroyablement difficiles, ils la portent à chaque phrase vers le point final de ce récit très personnel. Il faut beaucoup de courage pour écrire sur les siens, encore plus pour décrire ceux qui ne sont plus, d'autant plus quand il s'agit de relater des moments difficiles. Elle réussit l'exercice haut la main avec un livre sensible et vrai, où la mort, même omniprésente, n'a pas sa place.
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« Avec toutes mes sympathies », une très belle expression canadienne pour apporter son soutien lors d'un décès. Comme l'autrice qui l'a découverte avec le départ de son frère, je l'ai découverte lors de ma lecture. En ouvrant ce livre, je ne savais donc pas de quoi il traiterait. Je n'avais pas lu d'avis ni le quatrième de couverture, étant donné que ce récit était dans ma PAL, j'aime me préserver dans ces cas là et découvrir par moi-même. J'ai donc été mise devant le fait accompli en lisant les premières pages. Une fois le sujet cerné, je me suis demandé que faire car la perte d'un proche me touche particulièrement et je ne savais pas si j'avais envie de subir la douleur de l'autrice. Pour autant les mots étaient beaux, délicats, la douleur et la colère énoncés avec beaucoup de pudeur, j'ai donc continué et de fil en aiguille lu ce récit dans son intégralité.

Olivia de Lamberterie aime les livres, elle en a fait son métier ( je n'avais d'ailleurs pas fait le lien entre l'autrice et la chroniqueuse de Télématin), mais n'avais jamais ressenti l'envie d'écrire, après cette perte elle a eu le besoin de coucher sur le papier ce qu'elle vivait, les souvenirs. Un besoin nécessaire pour l'acceptation, un cheminement dans cette phase de deuil. Elle nous embarque dans sa vie, se livre sans filtre sur ce drame mais sans tomber dans le mélodrame. Un hommage magnifique à son frère parti trop tôt. Elle retranscrit parfaitement les difficultés d'avoir un proche dépressif, et l'inquiétude qui habite les familles.

Même si le sujet est difficile, les mots mis sur ce qu'elle a vécu sont justes, profonds et bouleversants. Je vous conseille ce récit magnifique, cette ode à un frère parti mais à jamais vivant dans le coeur de ses proches et dans ces souvenirs qui nous sont racontés.
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