Pétri de bucolisme et de romantisme, le recueil de poésie en prose « Ma femme, cette animale » (Cheyne) d'Hélène Lanscotte recèle des trésors de style et d'audace pour brosser le portrait de l'Aimée.
Lire la critique sur le site : Marianne_
L’ESPÉRANCE //B
Le silence nous rejoint. Sa marche me devance un peu. Alors je crois distinguer, au lieu de l’écharpe de laine verte et grise qui s’enroule autour de son cou, un long et large serpent recouvert, non d’écailles, mais de plumes aux mêmes teintes vertes et grises. Le mot boa me vient à l’esprit. Il correspond à la taille de l’animal mais non aux plumes légères et frivoles qui lui sont ordinairement associées ; ces dernières s’agencent parfaitement, comme chez n’importe quel oiseau.
Quelques pas plus loin, je vois le reptile se desserrer lentement puis se réinstaller plus confortablement sur les épaules de ma femme.
L’ESPÉRANCE //A
Ma femme espère les êtres dans les êtres, les êtres dans les choses, et parfois les choses dans les êtres.
Elle dit qu’elle voit le ciel dans l’oiseau, l’arc-en-ciel dans le renard, qu’elle entend la plainte dans l’arbre et le rire dans l’herbe.
Nous marchons côte à côte sur le sentier du bois.
Je songe à la souris dans la chauve-souris, au moineau dans le chat, à la grenouille dans le bœuf, à la parole dans le singe.
Mais ce n’est pas du nom dans le nom, ni du mangé dans le mangeant, ou du petit dans le grand, que ma femme espère.
Je lui parle des ancestralités gigognes, le lézard dans le geai, la musaraigne dans le marcassin, le poisson dans le serpent.
Elle répète qu’elle voit le ciel dans l’oiseau, l’arc-en-ciel dans le renard, qu’elle entend la plainte dans l’arbre et le rire dans l’herbe et que cela l’emplît car elle-même ne sait pas très bien ce qu’il y a en elle.
Je pense à toutes nos vies dans notre vie, à tous les morts dans les vivants et aux vivants dans le vivant. Je pense à ma femme dans ma vie.
Nous contournons le vaste champ, l’air est de plus en plus doux.
Dans ses cheveux, je discerne un vent d’inquiétude et sur ses mains, des années de lumière et de nuit ; à sa cheville, la course d’un lièvre et sur sa joue, une plaie de fourrure.
…
Avec Arthur H, Rim Battal, Seyhmus Dagtekin, Maud Joiret, Sophie Loizeau, Guillaume Marie, Emmanuel Moses, Anne Mulpas, Suzanne Rault-Balet, Milène Tournier, Pierre Vinclair & les musiciens Mathias Bourre (piano) et Gaël Ascal (contrebasse)
Soirée présentée par Jean-Yves Reuzeau & Alexandre Bord
Cette anthologie reflète la vitalité impressionnante de la poésie francophone contemporaine. Quatre générations partagent des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 17 ans, les plus âgés sont nonagénaires. Ils sont ainsi 94 à croiser leurs poèmes sur la thématique du désir, un mot aussi simple que subversif.
ADONIS – ARTHURH – Olivier Barbarant – Linda MARIA BAROS Joël BASTARD – Rim BATTAL – Claude BEAUSOLEIL – Tahar BEN JELLOUN – Zoé BESMOND DESENNEVILLE – Zéno BIANU – Carole BIJOU – Alexandre BONNET-TERRILE – Alain BORER – Katia BOUCHOUEVA – Julien BOUTREUX – Nicole BROSSARD – Tom BURON – Tristan Cabral – CALI – Rémi Checchetto – William CLIFF – François de CORNIÈRE – Cécile COULON – Charlélie COUTURE – Laetitia CUVELIER – Seyhmus DAGTEKIN – Jacques DARRAS – Michel DEGUY – Chloé DELAUME – René Depestre – Thomas DESLOGIS – Ariane DREYFUS – Renaud EGO – Michèle FINCK – Brigitte FONTAINE – Albane GELLÉ – Guy GOFFETTE – Cécile GUIVARCH – Cécile A. HOLDBAN – Philippe JAFFEUX – Maud JOIRET – Charles JULIET – Vénus KHOURY-GHATA – Anise KOLTZ – Petr KrÁL – Abdellatif LAÂBI – Hélène LANSCOTTE – Jean LEBOËL – Yvon LE MEN – Perrine LEQUERREC – Jérôme LEROY – Hervé LETELLIER – Sophie LOIZEAU – Lisette LOMBé – Mathias MALZIEU – Guillaume MARIE – Sophie MARTIN – Jean-Yves MASSON – Edouard J.MAUNICK –
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