AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 297 notes
5
18 avis
4
34 avis
3
4 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sous le soleil brûlant de ce mois de juillet, dans le champs de roses, Hap Collins était là, à faire joujou avec ses boutures quand le patron le prévient que son ami, Leonard Pine veut lui parler. Ce dernier lui demande de bien vouloir l'accompagner à l'enterrement de l'oncle Chester. Non pas qu'il le portait dans son coeur, oncle Chester n'a jamais digéré l'homosexualité de son neveu, mais c'était la seule famille qui lui restait. Hap ne peut décemment pas refuser, quitte à se faire griller auprès du patron. Au cours de l'enterrement, les deux amis font la connaissance de Florida Grange, l'avocate d'oncle Chester. Cette dernière apprend à Leonard qu'il hérite de la maison, malheureusement en piteux état, située dans le quartier noir de LaBorde, d'une clé qui ouvre certainement un coffre et de 100000$. L'argent est, évidemment, le bienvenu quand on est dans la dèche. Quant à la maison, juste à côté de la crack house du quartier, elle laisse à désirer. Hap et Leonard font une bien étrange découverte dans le coffre : des bons de réductions pour la plupart périmés, un exemplaire bon marché de Dracula ainsi qu'un tableau de Leonard. Décidés à revendre la bicoque, les deux amis entreprennent de la retaper. Ils ne sont malheureusement pas au bout de leurs surprises...

Dans ce deuxième volet des aventures de ce duo poivre et sel, Joe R. Lansdale nous emmène dans le quartier noir de LaBorde, un quartier malfamé où la drogue, la violence et les petits larcins ont pignon sur rue. Hap et Leonard, eux, ont d'autres soucis à savoir la découverte de cadavres sous le plancher. Tout met en cause oncle Chester mais Leonard, lui, n'y croit pas. D'autant que les indices laissés ici et là supposent que l'oncle tentait de leur faire quelque chose. Cette intrigue, telle un puzzle, se met en place progressivement. Dans ce roman noir de critique sociale, Lansdale met à mal aussi bien le racisme que la religion. Outre ce scénario implacable, bien ficelé et aux moult rebondissements, ce sont, évidemment, Hap et Leonard qui retiennent toute notre attention. Un duo inséparable malgré leurs différences, aussi bien de couleur de peau que de sexualité. Des personnages atypiques et terriblement attachants. L'écriture nerveuse et colorée et les dialogues savoureux pimentent ce roman noir et sombre.
Commenter  J’apprécie          652
J'adore le glauque mâtiné d'humour.
L'Arbre à Bouteilles, premier volet consacré à ces deux potes aussi différents que soudés, tape déjà fort et juste.

Hap Collins et Leonard Pine (prononcer Paillne, ça prête moins à confusion) sont indissociables.
L'un est un blanc hétéro, l'autre noir et homosexuel, les deux forment un mélange explosif.

Quoi de mieux, lorsqu'on est dans la dèche, que de se retrouver seul héritier de l'Oncle Chester qui vient de passer l'arme à gauche.
Le grand gagnant au tirage du loto, Leonard. Montant des gains, 100000 dollars assortis d'une vieille bicoque pourrie dans un quartier vendant trop facilement de la drogue, pour le rêve en boîte, merci d'adresser vos réclamations à feu l'Oncle Chester...
Le taudis tenant plus de la cahute hantée que du château de Cendrillon, rien de plus normal que d'y exhumer des fantômes. Début des emmerdes pour nos deux justiciers et d'un énorme panard de lecture.

Lansdale, j'y suis arrivé par Les Marécages. Chemin ardu s'il en est mais ho ho ho (et oui, c'est Noël ;-)) combien jouissif.
Ce qu'il y a de formidable avec l'auteur, c'est une connexion immédiate, pleine et entière.
Lansdale, c'est un style direct et un ton inimitable.

Difficile d'allier aussi magistralement sordide et légèreté. C'est pourtant ce que Lansdale parvient à retranscrire, la complicité caustique de ces deux compères y étant pour beaucoup.

L'Arbre à Bouteilles pourrait bien vous filer la gueule de bois, vous voilà prévenus...
Commenter  J’apprécie          576
Hap, blanc hétéro et Léonard, son pote noir homo, une paire d'amis et d'enquêteurs hors-pair !

Dans la chaleur de l'été, Hap trime dans les champs de roses pour gagner sa croute lorsque déboule un Léonard tout chamboulé qui lui demande de l'accompagner à l'enterrement de son oncle Chester. Léonard vient d'hériter d'un sacré paquet de fric ,et d'une baraque délabrée flanquée dans un quartier miteux d'un bled du Texas, mitoyenne d'une Crack-House malfamée. du ménage plein les pattes pour Hap et Léonard.
Ah, j'oubliai, son tonton un peu maboule, lui a aussi donné dans son testament un exemplaire de Dracula, des bons de réductions et une paire de clés, de sacrées pièces à conviction qui vont entrouvrir les portes de l'enfer ...

Joe R. Lansdale frappe fort avec ce roman irrévérencieux teinté d'humour noir, aux dialogues décalés, qui traite d'un sujet sensible et glauque- la pédophilie - avec tact, traque et grosses claques !
Les repères sont inversés, les personnages invertis, pervertis et convertis ; les réparties et dialogues sont d'anthologies.

Au delà du burlesque, les sujets tels que la ségrégation des noirs, la misère, la drogue et les ghettos sont pointés du doigt.

Les personnages secondaires méritent le détour: Florida, une avocate noire pulpeuse ; MeMaw, une mamie momifiée qui déambule ; Fitzgerald, un pasteur qui frappe fort ; Hanson, un flic trop cool et des cracks qui craquent..

Coup de coeur pour le duo bicolore et l'humour de Lansdale qui fait mouche.

un polar noir foutu comme un arbre à bouteilles, instable et foutraque mais diaboliquement efficace.
Commenter  J’apprécie          402
Je me réveille ce matin à Laborde, Texas. Pour ceux qui ne savent pas où se situe Laborde, tu dessines un point sur la carte côté Est, et voilà tu y es : le trou du cul du Texas. Un soleil qui inonde ma chemise de sueur, des putains de moustiques qui foncent dare-dare sur mon cou comme des kamikazes à bord de leurs zéros, Hap et Léonard. Un mot sur ces deux-là : Hap Collins, blanc et démocrate. Leonard Pine, noir et pédé. Oncle Chester mort laisse à son neveu Leonard, quelques dollars et une vieille baraque. C'est là que les ennuis commencent, ou que l'aventure prend son essor sous le soleil plombant d'une terre balayée par un vent chaud et une haine brûlante.

Quelle belle résidence de paumé avec vue sur la crack-house voisine où la drogue et les mineurs circulent en toute impunité. Ne vas pas dire aux flics qu'ils ne font rien, ils seraient capables de te coffrer pour trouble à l'ordre public. Alors pendant que tu retapes tapisseries et planchers, gardes un oeil toujours ouverts sur ces noirs et drogués. Envie d'une cagoule blanche ? Humour de mauvais goût, mais ici, certaines traditions blanches perdurent encore dans les esprits. Ce qui explique que si t'as pas la bonne couleur dans le bon quartier, tu ne feras pas long feu. Shot shot bang bang kiss kiss.

Mais ces quelques éléments ne suffisent pas à faire un bon roman. Il faut en plus, une nana super bien roulée, avec des nichons aussi gros que des melons charentais, et un cul aussi bandant qu'il donnerait envie de le baiser sur le capot de mon pick-up. Et figures-toi que cette nana est bien présente en la personne de Florida, avocate de Léonard et magnifiquement roulée. Je suis certain de bien m'entendre avec elle, même si elle baise avec Hap, je sens qu'il y a moyen, même si je suis aussi blanc que Hap. Parce que j'en ai aussi une plus grosse. (si,si !). En attendant, au lieu de fantasmer sur son corps chocolaté, passes-moi le marteau et les clous, y'a des planches qui grincent.

Je retire justement cette planche qui craque et tombe sur cette planque d'Oncle Chester. Un squelette d'enfant, des bons de réductions et quelques magazines pornographiques à caractère pédophile. Sacré Chester. Sacré connard. Et pourtant si tout l'accuse, les doutes restent permis. C'est Oncle Chester, quand même. Et même si il a coupé les ponts avec Leo depuis qu'il a découvert son homosexualité. Et enquêter sur cette affaire risque de déterrer encore plus de squelettes de gosses. Mais qui pourrait le faire, alors que depuis plus d'une dizaine années les autorités policières blanches se foutent royalement de la disparition de dizaines de gamins noirs.

Dans le genre glauque, tu réciteras un Psaume, tu te branleras sur la photo d'un p'tit noir nu, avant d'aller bouffer la chatte d'une noire bien chaudasse. Autant dire, que tout est bon dans ce roman qui mêle sexe et spiritualité. Et si tu veux te battre pour aider Hap et Leonard dans leurs premières « enquêtes » signées Joe R. Lansdale, enfiles tes gants de boxe. Prêt à cogner – bon c'est moins pratique pour tourner les pages ou se branler. Mais j'ai donc là, un bon roman noir, du terroir du Texas, et deux nouveaux compagnons de route avec qui cogner – seul problème de taille, une soirée chez eux se passe au coca même pas light. Peut-être le début de rencontres récurrentes avec ces deux texans, l'un blanc et démocrate, l'autre noir et pédé… Qui est le plus chanceux des deux ? En attendant, Florida ou une autre, je me sers un double Maker's Mark, bourbon from Kentucky. C'est bien meilleur qu'un soda avec bulles.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          408
Ayant découvert les aventures de Hap et Léonard par un des derniers opus qui n'était a priori pas le meilleur, il m'avait été suggéré (merci @larbre_a_bouteilles_editions) de persévérer. Ce que j'ai donc fait.

Bien m'en a effectivement pris puisque L'arbre à bouteilles de Joe Lansdale -traduit par Bernard Blanc- m'a davantage emballé, me procurant une lecture d'été ce qui ne doit pas laisser croire que le livre soit sans profondeur.

Le pitch de ce classique est connu : un héritage venu de nulle part pour Léonard, lui donne l'occasion de plonger avec son pote Hap dans le passé de son oncle Chester décédé. Et les désillusions s'enchaînent : disparitions d'enfants, cadavres, revues pédophiles, rites pseudo-sataniques… L'autre visage de l'oncle chéri semble moins reluisant que prévu, mais quelque chose cloche…

Sur fond d'intrigue assez classique et qui ne renverse pas la table, Joe Lansdale explore à sa sauce (langage cash, répliques cultes, dialogues aux p'tits oignons) les travers de la société américaine : barrières multiculturelles subsistantes, ravages du crack et règne des dealers, impuissance et fatalité juridique, homosexualité assumée face aux clichés omniprésents, puissance de la religion sur les âmes trop faibles. C'est souvent très juste et surtout très équilibré tout au long du livre, c'est-à-dire ni lourdement moraliste (manifestement pas le genre de Lansdale), ni en interférence avec le déroulé de l'intrigue policière comme on le voit trop souvent.

C'est rythmé, enlevé, drôle, rempli d'aphorismes tordants dont plusieurs ne sont pas sans rappeler ceux d'un Audiard qui se serait perdu au Texas… Bref, me voilà réconcilié avec Hap & Léonard et prêt à plonger dans le prochain tome de la série.
Commenter  J’apprécie          344
Un titre original pour un roman, à la fois, drôle et très dur.

« L'arbre à bouteilles » ou encore Mucho Mojo (beaucoup de magie noire) selon le titre original, est le premier de la série Hap et Leonard traduit en français (« Savage Season » étant réellement le 1er). La couverture de l'édition poche vous met tout de suite dans l'ambiance au travers de cette bicoque un peu délabrée. Ne manque plus que l'arbre à bouteilles, une sorte de poteau à bouteilles, à l'entrée de la propriété !

En effet, Leonard vient d'hériter de son oncle Chester : une somme de 100 000 dollars, des bons de réduction à pizzas et une baraque dans le quartier noir de LaBorde, au Texas. Son pote Hap est embauché pour nettoyer et retaper cette « maison ». Un jour, sous le plancher, ils découvrent un coffre où git un squelette jaunâtre d'enfant à coté de magazines pornos. Au lieu de tout dire aux flics, les deux compères préfèrent enquêter pour tenter de disculper l'oncle Chester de ce supposé meurtre.

Au-delà de l'intrigue proprement dite, la relation sulfureuse avec l'avocate de l'oncle, Florida, les conflits musclés, voire même enflammés, avec les camés de la maison voisine ou encore les pauses que s'accorde Hap avec la vieille d'en face, MeMaw, sont des plus divertissants.

Le quartier pauvre, synonyme de drogue, de chômage et de misère à tout âge est très bien dépeint et traduit parfaitement l'impression d'exclusion de ces habitants par rapport aux autres zones de la ville. Plus on avance dans le récit, plus la tournure des évènements nous conduit vers l'atrocité la plus absolue.
Lansdale possède toujours cette écriture si particulière et directe en mettant en scène son duo improbable. Cependant, l'intrigue portant sur la disparition d'enfants m'a laissée sur ma faim et on devine rapidement ce qui se trame derrière cette affaire. J'avais comme une impression de déjà vu, en moins bien, un sous-connelly en quelque sorte.

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé certaines scènes hilarantes (voir les citations du petit vieux qui perd son dentier dans l'égout), la description des lieux et l'atmosphère générale mais j'ai été plutôt déçu par la construction du roman et la résolution finale de l'intrigue.

Sur les cinq romans déjà lus de Lansdale, j'ai paradoxalement préféré les moins connus « Bad chili », « Tape–cul » et « Juillet de sang » et vais me tourner prochainement vers «Le mambo des deux ours».

A consommer, tout de même, sans modération, pour les amateurs d'aventures désopilantes et décalées !
Commenter  J’apprécie          340
Lorsque je lis Lansdale, c'est toujours un grand moment de lecture rempli de fous rire causés par les bons mots de l'auteur.

Les deux personnages principaux, Leonard et Hap, n'y sont pas étrangers non plus. Avec ce duo atypique d'un noir homo et d'un blanc hétéro, tout deux décomplexés et cyniques, le tout baignant dans une atmosphère de politiquement non correct, de religion et de drogue : on ne peut passer que des bons moments.

Notre Léo vient de perdre son vieil oncle qui lui a légué une vieille maison toute délabrée située à côté d'un Crack House, de l'argent et des bons de réduction pour bouffer dans les différents restos de la ville (genre pizzas).

Étrange, cette manie de collectionner les vieux bons de réductions, mais bon, les deux hommes se mettent à l'ouvrage et retapent la baraque du mieux qu'ils peuvent, le côté paillettes de "Damido & Co" en moins, les substances pour voir tout briller étant vendues dans la Crack House d'à côté.

Bardaf, sous un plancher, ce ne sera pas la plage, mais un coffre contenant un cadavre découpé d'un enfant, ainsi que des magazines porno "version" pédophiles. Tonton aurait-il été un prédateur sexuel doublé d'un assassin ?

Pour Léo, c'est "non" et il voudrait arriver à prouver le contraire car les flics n'ont pas l'air de vouloir le nom d'un autre coupable, puisque celui-ci leur est livré sur un plateau. Dans sa liste de bonnes résolutions, il ajouterait bien l'enlèvement du magasin de drogue d'à côté, puisque, là aussi, les flics ne savent rien faire.

Tensions raciales entre les Blancs et les Noirs, racisme des deux côtés (le racisme marche dans tous les sens), vente de drogue à des mineurs d'âge, ghetto Noir, disparition d'enfants dont tout le monde se fou, pédophilie,... Pas de doute, on nage en plein polar noir.

Ici, tout est politiquement incorrect, mais Lansdale, avec son style d'écriture mêlant l'humour cynique, l'humour tout court et des phases plus "sobres", vous fait passer le tout comme une lettre à la poste.

Par contre, mes deux amis détectives ont eu le déclic lent, trèès lent ! le nom du coupable, je l'avais déjà trouvé bien avant eux, directement quand le personnage est apparu (et je dirai rien de plus).

Si vous voulez du trépidant, oubliez ce livre, l'enquête prend sont temps, on papote, on baise, on bricole chez Léo ou chez sa voisine d'en face, MeMaw, on balance des bons mots, parfois assez crus, on cause du ghetto. Mais on prend aussi le temps de parler des problèmes de la société et de ses cloisonnements raciaux.

Dommage que l'enquête soit un peu en deçà...

Mais puisque entre Lansdale et moi, ça "accroche" dans le bon sens du terme, je lui pardonnerai ce manque de sérieux dans l'enquête puisque pour le reste, c'était un bon moment de lecture et de rires.

Niveau "polar noir", il était comme je les aime et voilà pourquoi je lui accorde ces 4 étoiles (3,75 étant impossible).

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
Commenter  J’apprécie          324
Texas. Racisme. Meurtre. Religion. Perversité.
Ne faites pas d'amalgames, il se pourrait que le Bien existe aussi dans ce monde. Mais l'atmosphère de L'Arbre à bouteilles est lourde, très pesante.
On découvre les deux amis, Hap , blanc, hétéro et Léonard, noir, homo. Un couple improbable. Ils ne sont pas amoureux, ce n'est pas un couple sexuel, qu'on se le dise. C'est un couple amoureux d'amitié. Solide, loyale, indéfectible, comme on n'en voit peu.
L'oncle de Léonard, Chester, meurt et lui laisse en héritage une maison à retaper , une petite fortune et des bricoles insignifiantes telles des bons de réduction, un livre, une clé, etc. etc.
Nos deux comparses, en rénovant la maison, trouveront un boite contenant un tout petit squelette et des revues pornos. Léonard ne peut admettre que son oncle Chester puisse avoir été pédophile et meurtrier.
Ce sera le "go" pour une enquête hallucinée.
Une enquête empreinte d'humour noir et une narration aux dialogues des plus truculents malgré la perversité du récit. Déconcertant . Une enquête sur le Mal pur que rien ne peut justifier. Oui le diable est bien parmi nous...le bien aussi !
Commenter  J’apprécie          240
Si je n'ai pas beaucoup d'inclination pour les romans policier, je suis toutefois toujours en quête de héros atypiques. En me baladant sur Babelio, je suis tombée sur une critique qui m'a mis l'eau à la bouche. Elle parlait du troisième tome d'une série de Lansdale. Je me suis donc précipitée pour en savoir un peu plus. Déjà, mauvaise nouvelle, le premier tome n'a jamais été traduit. Vu que je n'avais aucunement envie de lire en anglais -pas en ce moment-, je me suis résignée et j'ai commencé par le deuxième opus...

Si tu es comme moi et qu'avant même de te plonger dans une critique à proprement dite, tu regarde la note globale, alors tu as compris que j'avais aimé. Encore mieux que ça, vu que c'est la meilleure note que je mets à un policier/thriller depuis que je tiens ce blog. Par où commencer dans ce qui risque bien d'être un éloge ?

Tout ça est diablement bon. Les personnages d'abord. le narrateur, Hap, a la quarantaine bien sonnée. Il est blanc et vivote de petit boulots merdiques. Son pote, Leonard, est grande gueule, homo et noir. Leur relation justifie en grande partie la qualité du roman. Ils sont cyniques, vulgaires, un peu paumés, loyaux et surtout ils sont drôles. Les dialogues claquent avec précision tout au long du récit. le duo, à lui seul, justifierait la lecture de L'arbre à bouteilles. Et miracle : il y a plus. Beaucoup plus. Il y a le contexte. Parce que le roman se passe au Texas. Et le côté moche des États-Unis est admirablement dépeint. On croise du raciste, du bigot, du dealer et ça suinte la misère et l'ignorance. Monsieur Lansdale fait montre d'un talent plus que prometteur : c'est bien écrit, intelligent et drôle. Des passages désopilants succèdent sans problème avec des paragraphes emplis d'une poésie discrète. du bon. Vraiment.

Là tu demandes peut-être pourquoi ce roman que j'encense depuis le début ne se trouve pas dans les coup de coeur avec un ou deux points en plus. Parce que l'enquête n'est pas tout à fait à la hauteur. Pour moi, qui ne cherche pas vraiment la trame policière, ce n'est pas grave mais c'est un peu dommage. Parce que vu les prouesses dont semble être capable l'écrivain, on est en droit de demander plus.

On me dit dans l'oreillette que six autres tomes des aventures d'Hap et Leonard sont disponibles en français. J'ai presque envie de me lever pour faire la danse de la victoire.

Avant de te laisser, je prends quelques secondes pour dire tout le bien que je pense du traducteur Bernard Blanc. Je sais, je sais, je n'ai pas lu le texte en version originale, je n'ai pas de point de comparaison. Pourtant, la qualité de l'écriture doit énormément à celle de la traduction. Logique. Et vu que je n'hésite pas à râler quand les traducteurs bâclent le boulot, normal que je le dise quand, on contraire, ils ont du talent. Voilà.
Lien : http://altervorace.canalblog..
Commenter  J’apprécie          217
Ils sont deux amis, l'un est noir et l'autre homosexuel, ce qui est un handicap quand on vit dans le sud des États-Unis. Heureusement ils sont musclés et savent se défendre. Quand l'un d'eux hérite de la baraque d'un vieil oncle, ils décident d'aller la retaper. Mais la maison est située dans un quartier laissé à l'abandon où la misère et la drogue font des ravages. Leurs voisins directs sont des dealers à qui il va falloir apprendre les "bonnes manières".

Quand ils retrouvent dans le sous-sol de la maison un squelette d'enfant et des revues laissant penser que le défunt oncle aurait pu être pédophile, ils décident d'enquêter. Ils vont se frotter de près a de beaux spécimens de racistes et de bigots qu'il va falloir remettre dans de meilleures dispositions à leur égard. Autant dire que la tâche est colossale.

Une scène de ce livre m'a fait pleurer de rire. Les deux héros rendent visite à un miséreux qui vit des aides sociales. Il a démoli son toit car des travailleurs sociaux devaient passer le voir afin de vérifier s'il était toujours dans le besoin. Comme il a plu toute la nuit, et en raison du mauvais état de sa toiture il est tombé malade et a vomi son dentier dans les toilettes. Quand les héros arrivent il est en train de patauger dans sa fosse sceptique pour retrouver son dentier. On peut parfois se mettre dans la merde tout seul...

Joe R. Lansdale a en tout cas l'art de faire passer des messages à travers des histoires soigneusement construites, et c'est un plaisir à lire.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (592) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres de la série 'Hap Collins & Leonard Pine' de Joe R. Lansdale

le 1e, Savage Season (1990), est paru en France en 2014 sous le titre :

Les Mécanos de la Lune
Les Mécanos de Vénus
Les Mécanos d'Uranus
Les Mécanos de la Terre

8 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Joe R. LansdaleCréer un quiz sur ce livre

{* *}