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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Larcenet fait aujourd'hui figure d'autorité dans le paysage de la BD française, avec des sorties d'albums toujours plus remarquées, des critiques élogieuses et une omniprésence dans les ventes, les articles et les festivals. C'est un monstre de la BD, et à ce titre j'essaye de rester encore plus neutre lorsque j'en parle. Il est beaucoup trop facile de tomber dans les louanges faciles quand on aime quasiment tout de l'auteur.

Pourtant, le rapport de Brodeck m'a happé à nouveau. Comme tout les autres ouvrages de l'auteur. Implacablement.

Je ne pourrais pas dire grand chose que les autres avis n'ont déjà soulignés. Tout est bon, du dessin à l'histoire, les cadrages, les partis pris et les représentations, ce qui s'en dégage ... Tout ! Rien ne semble laissé au hasard, et j'ai une envie de le relire alors même que je rédige cet avis. Mais je crois qu'il faut prendre le temps pour le lire, parce que cette oeuvre est dense et noire. Très noire. Pas seulement au niveau du trait.
C'est ici l'humanité dans toute son horreur à laquelle on assiste. Et ça n'est vraiment pas beau. D'ailleurs Larcenet renforce cette horreur par la contemplation de la nature qui environne ce village. Une nature qui gagne toujours à la fin, recouvrant tout, les crimes et l'horreur. Des thèmes chers à l'auteur et qu'on retrouve dans bon nombre d'oeuvres.

Larcenet signe ici un chef-d'oeuvre (et je ne pourrais dire si c'est SON chef-d'oeuvre, tant les autres me semblent légitimes à concourir aussi), et l'adaptation est une réussite à tout point. Je n'ai nul envie de lire le livre, convaincu que je n'en tirerais rien de plus. La BD est suffisante à elle-même sur tout. Elle n'appelle nulle lecture supplémentaire.

Je m'arrêterais ici, en suggérant simplement la lecture de cet oeuvre. Elle est traversée d'une noirceur et d'une fatalité, mais elle marque. Larcenet à plus que réussi son coup, et prouve encore une fois la mesure de son talent. Un monstre sacré, cet auteur.
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La suite et fin de cette adaptation du roman de Philippe Claudel.
C'est encore une fois fidèle au récit. C'est toujours aussi empli de noirceur. Nous visitons peu à peu les méandres de l'être humain, ses vices, ses hésitations, sa cruauté. Cette histoire, même si elle rappelle la seconde guerre mondiale et son génocide, est intemporelle et peut se passer n'importe où, à n'importe quel moment de notre histoire puisque l'Homme est capable du pire. Pour moi, cette BD est un vrai chef-d'oeuvre.
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Un second volume tout autant réussi que le premier. Ce diptyque, adapté du roman de Philippe Claudel, est un chef-d'oeuvre. Les illustrations de Manu Larcenet sont splendides et servent parfaitement le scénario.
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Et voilà. Encore un chef d'oeuvre de Manu Larcenet. C'est qu'on prend vite le goût de jolies choses...

Je ne parlerai pas que de mon ressenti sur l'un des deux tomes mais de l'intégralité du Rapport.
Le texte, d'abord. Noir, profond, sublime. Je n'ai pas encore lu le roman de Philippe Claudel mais je compte bien me ruer dessus. L'histoire nous est racontée par son narrateur, Brodeck, qui vient d'apprendre l'assassinat de l' « Anderer », un mot allemand qui signifie « l'étranger », et à qui on confie la tâche d'écrire un rapport parce qu''il faut que ceux qui lisent [ce] rapport comprennent et pardonnent ». Mais en marge de ce rapport, sur un carnet de cuir, Brodeck raconte la véritable histoire, telle qu'elle a vécu, celle qui ne disculpe pas les assassins mais, au contraire, les accuse. Pour le rapport : les faits, concis, chronologiques ; pour l'autre récit, celui qui nous est donné à lire, un récit plus personnel, à la chronologie anarchique, sensible.

Le rapport de Brodeck se déroule dans un village reculé, où l'on parle allemand ; la seconde guerre mondiale est évoquée à travers, notamment, la mention des camps de concentration mais elle n'est pas explicitement nommée : le récit touche en effet à l'universalité. Il parle de la laideur de l'âme humaine, du réflexe de peur qui pousse chaque homme à se protéger derrière le groupe et à sacrifier ceux qui diffèrent un peu, les étrangers. Il parle du sentiment de culpabilité de l'homme qui a livré son semblable, mais d'une culpabilité non assumée, haineuse, dangereuse.

Le traitement que Manu Larcenet fait du texte de Philippe Claudel le sublime. Je ne parlerai pas en détails de la technique de son dessin : on a déjà beaucoup glosé sur la grande qualité graphique de ce noir et blanc très travaillé. Par contre, je toucherai deux mots des nombreuses trouvailles narratives : par exemple, la mort de la femme du directeur du camp, dans le tome 1 (p122), décrite, de façon muette, par cinq cases – une verticale et quatre horizontales de taille égale – décrivant des ombres d'hommes piétinant une ombre de femme ; autre exemple : dans le tome 2, cette fois, le maire est amené à prononcer un discours de bienvenue à destination de l'Anderer, discours consternant dans la mesure où il fait l'éloge des qualités d'accueil des habitant du village – alors qu'au contraire, ceux-ci n'éprouvent que de l'hostilité envers ceux qui viennent d'ailleurs ; au détour d'une phrase, le maire supplie : « s'il-vous-plait, monsieur, ne nous jugez pas trop mal ni trop vite/ Nous avons traversé bien des épreuves et notre isolement a fait de nous des êtres en marge de la civilisation/ Néanmoins, pour qui nous connaît vraiment, nous valons mieux que ce que nous paraissons » (p54). Ce qui est intéressant dans ce passage, c'est que Manu Larcenet élargi son cadre (gros plan case 1 – plan rapproché case 2 – plan d'ensemble case 3) alors que le texte invite à faire l'inverse : au lieu d'individualiser les habitants, il les fond dans la masse... Car c'est la foule qui est dangereuse, qui avale les hommes et les pousse à éprouver des sentiments négatifs qu'ils n'éprouveraient pas s'ils étaient seuls. Et c'est ce que Manu Larcenet tente de retranscrire en opposant visuellement la solidarité des villageois à la solitude de l'Anderer... et, surtout, de Brodeck lui-même.
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Époustouflant. Impossible à lâcher jusqu'à la dernière page. A offrir sans modération.
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Travail impressionnant et touchant. Une pierre de plus dans l'edifice Larcenet. (Ne pas mettre en toute les mains!)
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C'est sombre, très sombre comme la noirceur de l'âme de pas mal des personnages mais que c'est beau.
Pour être honnête je n'ai pas lu le roman mais cette adaptation est un bijou.
Pour ne rien gâcher, les amoureux des livres pourront profiter d'un objet remarquable de part sa fabrication.

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