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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cette bande dessiné est inspirée du roman de Philippe Claudel, paru en 2007 et est découpée en deux tomes : le premier (en 2015), intitulé L'autre, et le second (en 2016), intitulé L'indicible. Je n'ai pas lu le roman et ne peux donc comparer. L'histoire est forte, noire et violente. Elle parle de crime, de la lâcheté humaine, de la peur et de la haine de l'autre, l'étranger, de la trahison. Elle parle également de la seconde guerre mondiale et du nazisme, de la supposée supériorité de certains, de la déportation et de la survie dans les camps et du retour dans un village coupé de tout et de tous lorsqu'on a subi les pires horreurs et que les villageois restés n'apprécient pas ce retour.

Manu Larcenet développe tout cela dans un dessin noir et blanc duquel sourdent la violence et le désespoir, la noirceur des hommes et leurs pires lâchetés et turpitudes. On est assez loin du dessin net et précis et plutôt dans des traits flous, il est parfois difficile de reconnaître les hommes entre eux. A priori un genre que je n'apprécie pas plus que cela, mais je dois dire que dans ce double album, il renforce la noirceur, l'âpreté du monde décrit, la violence. C'est assez prodigieux. Parfois, les images surgissent d'un fond blanc, avec un minimum de traits, de points et si l'on s'y attarde, des détails apparaissent, pas visibles si la lecture est trop rapide. Les albums ne sont pas très bavards, parfois les dessins sont muets et ce ne sont pas ceux qui sont les moins parlants.

Je ne sais pas si je lirai le roman, mais ce dont je suis persuadé c'est que si je le lis, je ne pourrai pas me défaire des visages et des lieux que Manu Larcenet a dessinés.
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Restons dans le joyeux et le coloré (non) avec le rapport de Brodeck de Manu Larcenet (chez Dargaud toujours) adaptation du livre de Philippe Claudel (que je n'ai pas lu).

J'ai découvert ces BD grâce à la rubrique de Julie Juz, dont je vous parlais plus haut, et je me les suis faites offrir pour Noël (quelle force de persuasion !).
Je vous épargne tout de suite le suspense : je ne regrette absolument pas d'avoir ces beautés dans ma bibliothèque. Clairement, ce sont des objets magnifiques qui rendent complètement honneur au travail d'orfèvre de Manu Larcenet.

Nous sommes dans un petit village perdu dans les montagnes, après la seconde guerre mondiale. Brodeck est revenu des camps de la mort après une longue marche, il a retrouvé Fédorine, cette vieille femme qui l'a recueilli enfant et avec qui il a trouvé refuge au sein de cette petite communauté, Emélia, sa femme et leur petite fille.
Un soir, Brodeck se rend à la taverne du village pour acheter un peu de beurre. Quand il arrive, il comprend que quelque chose de grave s'est passé. L'Anderer, un étranger débarqué quelques mois plus tôt, est mort. Les hommes du village, tous présents, chargent Brodeck d'écrire le rapport qui devra expliquer ce qui s'est passé ce soir-là.

Contraint d'accepter, Brodeck, à travers son enquête minutieuse, procédera malgré lui à une introspection douloureuse dans son passé et révélera les visages les plus hideux du village, souvent cachés derrière une avantageuse place ou des amitiés intéressées.
Cette histoire, qui nous plonge dans ce que l'humanité a de plus barbare, à travers l'évocation de la guerre, de la délation, de la Shoah, et de laideur qui se cache souvent dans les tréfonds de chacun d'entre nous, est troublante de réalisme dans la main de Manu Larcenet.

L'image est sombre, chaque trait précis, chaque regard intense. L'Homme dans toute sa complexité est dans les dessins de Manu Larcenet. C'est aussi beau que s'en est douloureux. Je me dis d'ailleurs qu'il faudrait que je me replonge dans cette BD prochainement, pour bien m'attarder sur chacune des vignettes pour observer chaque détail.
Lien : https://lesjolischouxmoustac..
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Seule la densité du noir peut expliquer la consistance de ce livre, son épaisseur et sa force. Au point que j'étais tenté de dire "ce texte" même si les mots y sont rares. L'épaisseur du noir. Deux livres magnifiques.
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Il va m'être difficile de dire beaucoup de choses sur ce tome que je n'ai pas déjà dit dans mon billet sur le tome 1 à part que je vous recommande de lire les deux tomes à la suite l'un de l'autre (ce que je pense faire un jour !)
[...]
Les dessins sont toujours aussi sublimes, d'une finesse, d'une puissance qui sert tellement ce texte noir et fort sur l'indicible, sur ce que des hommes sont capables de faire subir à d'autres…

Dans ce tome, on découvre l'arrivée de ennemis et ce qui a entraîné la chute dramatique de Brodeck et de sa famille. Et puis, on suit la vie de l'Anderer, cet étranger si différent des gens du village et comment les autres ont vécu cette « intrusion ».

C'est une grande leçon d'(in)humanité. A lire !
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Je ne sais pas quoi rajouter par rapport à ma critique du tome 1 de cette adaptation par Manu Larcenet du roman de Philippe Claudel, le rapport brodeck. C'est toujours aussi bien. Cette adaptation m'a fait découvrir l'auteur de roman, j'ai ainsi pu découvrir L'archipel du chien (et ensuite d'autre roman de Claudel).
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Dessins sublimes, rythme parfait, histoire profonde (adaptation du roman éponyme de Claudel) : tout revêt du chef d'oeuvre ! Avec Blast, Larcenet avait déjà produit du grandiose, il reste au sommet avec ce Rapport de Brodeck. Suite directe du tome 1, toutes les réponses sont là. C'est violent et sombre. Chef d'oeuvre absolu !
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Lorsque j'ai terminé ma lecture, je suis restée silencieuse. Longtemps.

J'ai serré le livre contre moi ; j'en avais besoin. Besoin de réfléchir à ce que je venais de lire, besoin de digérer. Et j'ai songé, pensé, réfléchi à cette histoire, à la cruauté humaine, à l'effroi qui s'est emparé de moi lors de ma lecture. A la perversion - au sens étymologique, qui tourne mal, qui prend le mauvais chemin. La perdition, somme toute, des humains.

Là encore, les mots ne sortent pas - de ma gorge, j'entends.
Il faut dire qu'il y en a peu, de mots, dans cette BD. Paradoxal, me direz-vous : un rapport qui se passerait de mots ? Vous avez raison, je dis n'importe quoi ; bien entendu, nous suivons Brodeck qui ne fait qu'écrire, parler, raconter. Mais... justement : les images qui m'ont le plus marquée sont celles qui se passent de mots.

Je n'ai pas lu l'oeuvre originale de Philippe Claudel - vous pensez bien que je m'y intéresse dorénavant - mais une chose est sûre : les illustrations sont d'une puissance telle qu'elles frappent le lecteur.

Cette BD, vraiment - elle prend aux tripes.



"Depuis longtemps, je fuis la foule, car tout est venu d'elle... La guerre... Et les Kazerskwirs qu'elle a ouverts dans le cerveau des hommes. On peut se rassurer en disant que la faute incombe à ceux qui l'exhortent. C'est faux. La foule est un corps solide, énorme, tricoté de milliers d'autres corps conscients. Il n'y a pas de foule heureuse ni paisible. Derrière les rires et la musique, le sang chauffe et s'agite. Je les ai vus à l'oeuvre, moi, les hommes, quand ils ont la certitude de n'être pas seuls...

[image d'un pendu]".
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je ne connais pas le roman de Philippe Claudel mais dorénavant j'ai envie de le lire, afin de voir comment Larcenet s'en est inspiré ce qu'il en a retenu afin d'" écrire" sa version, je suis une fan du dessinateur, le mélange de sensibilité et de force qu'il instille à chacun de ses livres me touche profondément, le livre est beau, l'intrique avec ses deux tomes intéressante, mais surtout Larcenet nous emmène avec lui vers les profondeurs de l'âme humaine ...pour mon plus grand plaisir !
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Ce deuxième volume propose la suite et fin de la magistrale adaptation du roman éponyme de Philippe Claudel par un Manu Larcenet qui poursuit avec brio son exploration des tréfonds de l'âme humaine.

Cette deuxième partie de diptyque poursuit l'enquête de Brodeck dans ce petit village recouvert par la neige, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Sous la menace des autres villageois, le malheureux fonctionnaire est en effet contraint de rédiger un rapport expliquant l'exécution collective d'un étranger venu s'installer dans ce bled perdu. C'est dans un climat de peur et de suspicion qu'il mène donc un semblant d'enquête sur l'exécution de celui qu'ils surnommaient « der Anderer », question de bien souligner sa différence dès le départ. En cherchant à comprendre le pourquoi de ce crime collectif, Brodeck va également raviver de douloureux souvenirs personnels, de son village d'enfance en proie aux flammes à sa récente déportation dans un camp de l'horreur.

Du jour où les soldats ennemis ont pris possession de ce petit village isolé qui ne sera plus jamais le même par la suite, à la venue de cet Anderer beaucoup trop différent, en passant par son retour des camps et le mutisme de sa femme, le récit de Brodeck se construit dans la peur. Ce huis clos au sein d'une petite communauté refermée sur elle-même n'a donc rien de réjouissant. La peur de l'autre contribue à installer une ambiance xénophobe nauséabonde, où lâcheté, collaboration, peur, pression et déshumanisation deviennent progressivement rois. le portrait dressé par l'auteur est aussi sombre qu'écoeurant… et se veut malheureusement toujours d'actualité… l'autre et la différence n'étant souvent pas les bienvenus…

La plus grosse claque de cet ouvrage édité dans un format à l'italienne vient une nouvelle fois du graphisme noir et blanc de Manu Larcenet. Proposant un dessin encore plus réaliste que dans « Blast« , qui s'installe immédiatement au diapason d'une atmosphère sombre et pesante, l'auteur livre un graphisme d'une force évocatrice époustouflante. Les nombreuses scènes muettes démontrent non seulement sa maîtrise incroyable des non-dits et des silences, mais parviennent surtout à saisir l'indicible. Que ce soit au niveau des visages marqués par la souffrance et la haine ou au niveau de cette nature hostile, la noirceur du style graphique de l'auteur fait une nouvelle fois mouche. Si les planches de Larcenet allient force et poésie, c'est surtout la manière dont il croque « der Anderer » qui m'a touché. Alors que les autres personnages semblent dissimuler de lourds secrets, l'étranger dégage quelque chose d'attachant, donnant l'impression qu'il est le seul à pouvoir compter sur la sympathie de Larcenet… un artiste également différent des autres, mais tellement grand.

Respect !

Un gros coup de coeur, que vous retrouverez évidemment au sommet de mon Top BD de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Ce tome 2 est au niveau du premier tome. Les dessins restent incroyables de beauté et de terreur (les soldats ont des têtes à faire peur, littéralement). le récit permet de comprendre pourquoi Brodeck est parti au camp, pourquoi sa compagne a perdu la voix, pourquoi l'Anderer a été exécuté....C'est très fidèle au roman de Ph Claudel, en particulier sur l'atmosphère lourde, pesante, nauséabonde. A lire, pour se souvenir, encore et encore.
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