Bayard, le 'bon chevalier'

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•SERVICE PRESSE•

• Titre : "Bayard, le "bon" chevalier."
• Genre : Biographie
• Thèmes : Chevalerie, histoire, moyen-âge.
• Éditeur : Éditions Perrin
• Auteur : Thierry Lassabatère
• Note : 3/5

• Extrait :
"Voilà qui nous incite à ne pas rejeter trop à la légère le témoignage des biographies du temps, fussent-elles embellies à la louange de leur héros et selon les canons du genre."

• Résumé :
"Fruit d'une enquête fouillée et minutieuse, ce livre nous restitue un Bayard plus authentique, y compris dans sa dimension légendaire, culturelle, et dans son rapport profond à son époque.
Cette réalité nouvelle du héros est d'abord celle d'un portrait dressé au croisement des sources : littéraires d'une part, avec les premiers biographes du " bon chevalier ", mais aussi les chroniqueurs, poètes et penseurs français comme italiens ; administratives d'autres part, notamment ces " montres et revues " militaires demeurées jusque-là inexploitées. Une conclusion émane de ces lectures croisées : la conviction, sinon la preuve, que les exploits attribués à Bayard étaient souvent exagérés, voire " volés " à d'autres, mais toujours nourris d'événements concrets - il paraît ainsi difficile de rejeter catégoriquement la réalité de l'adoubement de François Ier, roi victorieux à Marignan, par le chevalier sans peur.
Bien loin de la récupération nationale du héros par la monarchie des Bourbons puis par la République, le présent ouvrage brosse le portrait d'un petit noble mal argenté qui naît au milieu du règne de Louis XI dans un recoin du Dauphiné. D'un grand soldat imitant les héros de roman chevaleresque à la mode, dont la carrière militaire accompagna ces évolutions majeures du piéton et du feu qui bouleversèrent la pratique de la guerre au début du XVIe siècle. D'un champion de l'équitation et de la joute qui se ferait un nom de guerre en remportant un duel d'honneur et en défendant des ponts - lors de la fameuse campagne de Garigliano, mais aussi à Pavie et lors de la fatale retraite sur la Sesia, à quelques encablures des rives de laquelle il mourait le 30 avril 1524. Et qui, peut-être autant qu'à son exceptionnelle bravoure, devrait sa durable célébrité au talent littéraire de son cousin Symphorien Champier et de son secrétaire Jacques de Mailles. Cette biographie "culturelle" et définitive est aussi un hommage à ce trio d'exception.


• Avis :
Pas toujours simple de séparer légendes et réalité, mais ici l'auteur y parvient et nous offre un voyage dans le temps, au côté d'un chevalier, un champion dont on connaît la légendaire renommée tout en ignorant la vérité.

Voici, mes très chers lecteurs, une lecture des plus chevaleresque, pour les curieux, mais surtout pour les amoureux d'histoire et les rêveurs d'un autre temps.

Une lecture accessible grâce aux nombreuses références et notes à la fin du livre, une lecture que je recommande et qui, selon moi, devrait même faire partie des programmes scolaires, car elle nous offre une multitude d'informations nous permettant d'agrandir notre culture générale et de mieux comprendre cette fascinante période de notre histoire : le Moyen-Âge.

Habitant tout proche de Grenoble, et donc proche de Pontcharra et du château Bayard, quelle fut ma joie de lire cette imposante biographie qui essaye de comprendre qui fut le vrai chevalier sans reproche au fruit d'une enquête minutieuse.

Cette biographie essaye de retrouver qui fut véritablement Bayard, en croisant diverses sources, notamment littéraires, étudiant aussi bien les récits contés que les revues militaires, jusqu'alors ignorées, qui permettent de s'interroger sur la fabrique d'un héros. Bayard, dont le courage fut indéniable, n'était peut-être pas aussi glorieux que sa légende.

Il fut jadis le modèle du «chevalier sans peur et sans reproche», une des rares figures aristocratiques de l'Ancien Régime que l'école républicaine à la Lavisse avait accepté de reconnaître parmi les héros du «roman national», avec du Guesclin et quelques autres. Depuis, le chevalier Pierre de Bayard, héros des guerres d'Italie, est tombé dans l'oubli, et on peut se demander si les 700 pages de l'historien ne sont pas beaucoup pour le lecteur d'aujourd'hui. Toutefois, cette biographie passionnante mais parfois un peu bavarde et soporifique, présente le mérite de dépoussiérer les anciens travaux sur le chevalier et et rétablit une réalité plus juste de l'histoire du chevalier.

Cette biographie met l'accent sur la dimension culturelle du personnage, en revisitant cet imaginaire des chevaliers qui inspirait encore nombre de jeunes gens jusqu'à la Révolution. Toute l'existence de Pierre Terrail, seigneur de Bayard, petit noble savoyard, né sous le règne de Louis XI et mort sous celui de François Ier, est étroitement liée à l'un des rêves à la fois les plus glorieux et les plus désastreux de la monarchie française: les campagnes d'Italie.

Le jeune Bayard se trouve doté d'un don particulier pour l'équitation et s'impose à la cour de Charles VIII et suit le roi à Naples, où les chevaliers français - la fameuse furia francese - remportèrent au départ victoire sur victoire grâce aux charges de cavalerie lourde. Bayard se fait remarquer, notamment à Fornoue, lors du voyage de retour. Il participe ensuite aux victoires puis aux défaites de l'armée d'Italie, jusqu'à la retraite de Ravenne, que l'auteur compare à un «nouveau Roncevaux» où Bayard, héritier malheureux de Roland, voit le «rêve français en Italie» se métamorphoser en «épopée tragique», allant de défaites en désillusions jusqu'à la mort du chevalier, en 1524, d'un tir d'arquebuse reçu lors d'une retraite en Piémont.

L'auteur évoque en détail cette belle et triste existence chevaleresque. Il s'interroge. Pourquoi les Français ont-ils choisi d'honorer Bayard parmi tant de chevaliers alors que Francesco Guicciardini, le grand historien contemporain de Machiavel, ne citait son nom qu'à quatre reprises dans son récit des guerres d'Italie? À l'inverse, les petits écoliers de la péninsule accordent une grande importance au défi de Barletta, où les chevaliers italiens ont défait à plates coutures les chevaliers français de Bayard. Ce point n'occupe que quelques lignes dans cette volumineuse biographie. Chaque nation continue à avoir au fond sa façon bien à elle de se raconter.

Je remercie avant tout Babelio et les éditions Perrin pour cette masse critique.

Travail de recherche incroyable pour découvrir l'homme derrière la légende, travail d'autant plus délicat quand sa biographie légendaire est le matériau le plus présent.

L'auteur illustre d'ailleurs les mécanismes de création de la légende à l'époque où les informations circulent plus difficilement.

Cependant à force de trop vouloir démonter la légende il oublie que le lecteur n'est pas un spécialiste. J'ai beau avoir des connaissances historiques, en l'occurrence en dehors du fait qu'il était "le chevalier sans peur et sans reproche" et qu'il avait adoubé François Ier lui-même sur le champ de bataille de Marignan mon savoir s'arrêtait là.

Et c'est quelque chose qui manque à mon sens: on entre trop vite dans le sujet de la check-list des mensonges au lieu de rappeler les faits de la légende. Ça m'a complètement coupé mon entrée dans l'ouvrage car j'ai dû lire une biographie sur internet forcement moins fouillée que ce que l'auteur aurait pu fournir.

D'ailleurs j'ai beau rester passionnée d'Histoire et historienne dans l'âme j'ai de plus en plus de mal avec le style de rédaction très académique des historiens. Pour un livre parlant d'un chevalier ça manque singulièrement de souffle.

Cependant ce livre a le mérite de remettre à sa place et en lumière l'un des illustres inconnus de l'Histoire tellement dépassé par la légende qu'il était difficile de savoir qui était l'homme derrière. C'est chose faite.