Dans les années 1960,
L'humoriste Pierre Dac remarquait : «Il est encore trop tôt pour dire s'il est déjà trop tard.» Ce n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui. Après le quatrième rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat) de 2007, et plus encore depuis son actualisation par les climatologues à la réunion de Copenhague de mars 2009, nous savons qu'il est désormais trop tard. Même si nous arrêtons du jour au lendemain tout ce qui engendre un dépassement de la capacité de régénération de la biosphère (émissions de gaz à effet de serre, pollutions et prédations de toute nature), autrement dit, si nous réduisons notre empreinte écologique jusqu'au niveau soutenable, nous aurons deux degrés de plus avant la fin du siècle. Cela signifie des zones côtières sous l'eau, des dizaines sinon des centaines de millions de réfugiés de l'environnement des problèmes alimentaires importants, une pénurie d'eau potable pour beaucoup de populations, etc. Plus prosaïquement : «Il est à redouter que l'expression "respirer au grand air" ne relève pour nos enfants que du seul usage des langues mortes». Au mois de décembre 2009, s'est tenu à Copenhague le sommet de l'ONU sur le climat à l'issue duquel un accord devait être trouvé par les différents États afin d'enrayer la hausse globale des températures. Ce fut, une fois de plus, le sommet de l'incohérence.
C’est ainsi que la société moderne est devenue la société la plus hétéronome de l’histoire humaine, soumise à la dictature des marchés financiers et à la main invisible de l’économie ainsi qu’aux lois de la technoscience. L’artificialisation du monde en vient même à compromettre l’identité de l’humain.
Interview vidéo du club de réflexion Galiléo Concept Alsace.