Ayant lu tout récemment "
Fille", l'autre côté du miroir, j'ai découvert que "
Fille" reprenait un certain nombre d'événements traumatiques, et/ou marquants, de la vie (de l'imaginaire?) de l'auteur, racontés dans "
Dans ces bras-là". Par exemple : le grand-oncle abuseur, André l'amant de la mère, la mort d'un enfant, la réponse du père de la narratrice à qui lui demande s'il a des enfants : "Non, j'ai deux
filles", etc. Cela dit, ce matériau est traité différemment dans les deux romans (auto-fictions ?). "
Dans ces bras-là" traite du rapport aux hommes, tous les hommes de sa vie, en courts chapitres. Mari, amants, inconnus, psychanalyste, père, grand-père, lecteur... Références littéraires, jeux de mots, chapitres "ateliers d'écriture" tout en questions ou accumulations. Les hommes ? La narratrice est fascinée par leur irréductible altérité, submergée par son désir pour eux. Elle-même se voit désirante comme un homme, sans goût pour les fioritures et les parades nuptiales. Même, elle ne fréquente que les hommes qu'elle peut désirer, se sent anéantie par le non-regard des homosexuels, n'a pas d'amitié féminine. Lue majoritairement par des femmes, elle ne s'adresse qu'à un destinataire homme. Curieusement ce livre a été mal perçu par les hommes, mais devrait l'être aussi par les femmes. Il est donc équitablement injuste et terriblement personnel. A lire.