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3,8

sur 1897 notes
Soyons honnêtes. J'ai voulu lire ce roman par rapport à sa réputation aux saveurs de scandales. En effet, ce roman érotique n'a d'abord pas pu être publié dans l'Angleterre puritaine du début du XXème siècle. Il va d'abord paraître en Italie, en 1928. Quand Penguins va le publier en 1960, cette maison d'édition anglaise va devoir faire face à un procès où elle devait prouver l'intérêt littéraire du texte.

Il faut dire que nous sommes dans un roman clairement érotique. Plus loin que cela, l'histoire pose des problématiques autant morales que sociétales puisque Lady Chatterley a choisi de prendre un amant et de vivre sa vie de femme, peu importe les conventions de la bonne société anglaise d'après la Première Guerre Mondiale.

L'écriture de DH Lawrence est agréablement surprenante car aussi sensible et intelligente qu'universelle.


Miracle, j'ai, pour une fois, apprécié un classique anglais...
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Je voulais lire depuis longtemps ce roman devenu un classique mais qui fit scandale pendant de longues années. Lawrence a été l'un des premiers à évoquer librement le désir féminin dans un de ses romans.

De nombreux lecteurs connaissent la trame de L'amant de Lady Chatterley : à la fin de la première guerre mondiale, Constance retrouve un époux paralysé, impuissant et obsédé par une potentielle carrière littéraire. Elle calque alors son existence sur celle de son mari : enfermée dans leur grande et belle demeure, sa vie est uniquement intellectuelle : elle fait la lecture à son mari, le conseille pour ses écrits et écoute patiemment les amis intellectuels qui viennent rendre visite à son mari. Elle est seule le plus souvent et mène une vie monotone où les apparences sont reines. Elle trouve un petit peu de réconfort en se promenant dans les bois du domaine. Dans cette campagne anglaise des Midlands, Constance s'ennuie et a l'impression de mourir à petit feu. Effrayé par l'avenir du domaine, Clifford, son époux, lui demande alors de choisir un amant pour lui donner un héritier. Par ennui et par lassitude tout d'abord elle va débuter une relation adultère avec le garde- chasse de son mari. Olivier Mellors va redonner vie à son corps mais lui apprendre aussi à regarder le monde avec un autre regard. Avec beaucoup de lucidité, il lui montre que leur campagne anglaise contaminée par la naissance de l'industrialisation étouffe et finira par disparaître.

L'aspect érotique fit scandale: le roman est bien entendu un roman initiatique. La relation de Constance et de Mellors est une éducation sentimentale et sensuelle pour l'héroïne mais finalement ce roman est beaucoup plus riche que cela. Lawrence décrit la montée des désirs chez Constance mais il dresse également le portrait d'une nouvelle Angleterre "faible" et industrielle qui dévore l'ancienne Angleterre rurale et ''virile''. Il montre les dangers de l'industrialisation et du capitalisme sur l'humanité.

J'ai apprécié cette lecture malgré quelques longueurs et quelques passages maladroits, peut-être à cause de la traduction. J'ai eu l'impression que l'écriture de certains extraits avaient été beaucoup plus travaillés que d'autres mais peut-être que cette irrégularité de style est due à la traduction.
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L'Amant de Lady Chatterley est le texte le plus connu de Lawrence, propulsé au rang de chef d'oeuvre de la littérature érotique, car un des premiers à valoriser une femme trouvant son plaisir dans les bras du garde chasse de son mari … Alors que tout les sépare au sein de l'Angleterre puritaine du début du XXe siècle, Constance va en effet trouver le bonheur sexuel dans une cabane au fonds des bois, en apprenant d'abord à connaître son corps. Affligée d'un mari revenu estropié de la guerre, le mépris qu'elle lui porte augmente en même temps que son amour pour son amant, un amour total qu'elle vit loin d'un monde en plein changement. Un monde qui lui permettra de vivre sa passion jusqu'au bout en demandant le divorce et en l'obtenant. Un monde dans lequel elle va pouvoir se réaliser et vivre pleinement.

"Elle sentait qu'elle était arrivée au but le plus primitif de sa nature, et qu'elle était essentiellement sans honte. Elle était soi-même, dépouillée et sans honte. Ce fut un triomphe, presque une gloire. C'était donc ainsi ! C'était là la vie !"

Publié à Florence en 1928, le roman n'a pu être imprimé au Royaume-Uni qu'en 1960, longtemps après la mort de l'auteur (1930). La publication du livre a provoqué un scandale en raison des scènes explicites de relations sexuelles, de son vocabulaire considéré comme grossier et du fait que les amants étaient un homme de la classe ouvrière et une aristocrate. Les éditeurs anglais ont été amenés devant un tribunal mais ils ont su montrer l'intérêt littéraire de l'oeuvre et échapper à la condamnation pour obscénités. Ils furent donc acquittés et leur exemple fit jurisprudence pour une plus grande liberté d'expression.

Pour ma part, si je reconnais la valeur symbolique de ce roman, j'ai eu du mal à m'y intéresser. Constance ne m'a semblé être qu'une pimbêche, qui observe avec détachement la dévotion que lui voue son mari, sans réellement lui accorder d'importance et encore moins d'intérêt. S'il était publié aujourd'hui, je ne m'y serai sûrement pas intéressé, les scènes érotiques me semblant toujours fausses dans la littérature.

Bref, une déception pour ce classique, même si je m'y attendais quelque peu …
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Constance est l'épouse de Lord Clifford Chatterley. Clifford est revenu invalide de la guerre. Constance dépérit aux côtés de cet époux immobile, prisonnière d'une vie de convention sans passion. C'est dans les bras du garde-chasse du domaine, Mellors, qu'elle découvre l'amour et la vie. Elle retrouve sa force et sa sensualité. D'abord tiraillée par la morale et les principes dans lesquels son existence a été élevée, Constance lâche prise et laisse libre cours à son désir et au bonheur.

Je comprends le scandale qui a entouré ce livre lors de sa parution. Si aujourd'hui les mots et les scènes peuvent paraître fades au vu de tout ce dont les médias nous abreuvent quotidiennement, à l'époque de la sortie de ce texte, certains avaient des raisons de frissonner! La langue est belle et riche, rugueuse au contact du garde-chasse, prude puis libérée avec Constance. C'est un régal à chaque page!
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Sans aucun doute L'Amant de lady Chaterlley n'est pas le roman d'un triangle entre une femme, le mari et l'amant, et bien heureusement. C'est un récit empli de symboles et de la vision de l'auteur. Nous sommes au sortir de la première guerre, Constance se retrouve avec un époux handicapé et sexuellement impuissant. Au départ la jeune femme semble croire que le sexe est secondaire, que ce sont les échanges de l'esprit qui comptent. Cette idée est partagée par le milieu dans lequel elle évolue. Ainsi, dans leur demeure, Lady Chatterlley et son époux reçoivent des amis avec lesquels ce dernier tient d'interminables conversations. Tout est intellectualisé. On sent à quel point pour eux, le corps arrive après l'esprit, que les deux ne doivent surtout pas se mêler. Leur vision de la sexualité correspond en tout point à leur époque. Ils semblent vouloir justifier une certaine liberté sexuelle, non pas en lui ajoutant une liberté de moralité mais en niant l'importance de celle-ci.

Sous couvert d'une lucidité de façade, ces intellectuels justifient l'intellectualisation à l'extrême. On sent à quel point l'auteur condamne ce travers. Lord Chatterley est d'ailleurs l'incarnation de cette caractéristique. Il écrit et cherche la gloire avec ses contes et dans le même temps son état dramatique, son handicap fait qu'au sein de son propre corps la sexualité ne peut exister. Il est la négation du corps, le triomphe de la pensée.

Plus qu'un éveil de la sensualité, l'initiation de Constance mène à une guérison par l'amour physique, par le corps donc, de cette intellectualisation maladive. Au départ la jeune femme, pourtant consentante, reste comme une chose molle pendant l'acte sexuel avec Mellors. Au fil du récit, au fil de sa « guérison » leurs rapports prennent une réelle dimension passionnée.

Avec cet aspect, de même que le langage cru utilisé, je peux comprendre que l'ouvrage ait causé tant de scandale. Lawrence défend le corps et la sexualité ; il nous montre aussi à voir cette société anglaise des années 20 dans toutes ces contradictions... le petit bémol que je pourrais faire réside peut-être dans le personnage de l'amant, Mellors. Je trouve que l'auteur aurait pu aller plus loin, nous donner vraiment un homme rustre alors que l'on découvre que cet homme a de l'instruction et a eu une position sociale bien plus haute que celle qu'il possède chez les Chatterley.

Pour conclure, j'ai trouvé ce roman intéressant même si sa lecture m'a parfois parue quelque peu laborieuse. Un ouvrage que je suis ravie d'avoir lu mais qui risque de dormir longtemps dans ma bibliothèque...
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~ Choc des corps & des classes ~

Un amant manuel de la terre, solitaire & rude qui s'oppose a un mari intellectuel, civilisé & homme de lettres, un choix pas si simple !

Lawrence raconte l'éveil des sens d'une femme délaissée, coincée dans son corps, dans ses vêtements & dans sa classe sociale, mais pas que !

Peut-on concevoir l'amour comme un lot de consolation ? L'amour ne console de rien, c'est juste l'allumette qui fout le feu !

C'est une histoire à lécher le soir, à frôler la folie, à vouloir que la vie soit à la hauteur du désir. 
C'est une histoire de lèvres trempées de sentiments, d'yeux plein de soleil, de pluie battante & d'étrange paix.
C'est une histoire de voix, de foi, de mains serrées, de corps nus, d'âmes pénétrées, d'équilibre, d'allégeance, de douleur et de danger.
C'est une histoire d'horizon, de profondeur, d'âme soeur, de guérison, de passion, de douceur, d'absolu, de mensonges, de désespoir, d'orgasmes, de larmes, d'amour fou, de blessures, de vie renversée, de rendez-vous manqués, d'obsession, de fusion, d'incompréhension, de bordel, de volonté, de choix, de jugements, d'épuisement, de vérité, de tremblements, d'amour brut, de noeuds, de pluie & d'infini.

« Je travaille toujours à la même chose : rendre la relation sexuelle authentique et précieuse au lieu de honteuse. Et c'est dans ce roman que je suis allé le plus loin. Pour moi, il est beau, tendre et frêle comme le moi dans sa nudité. » Lettre de Lawrence à Nancy Pearn.

Lawrence nous offre aussi une critique détaillée de la bourgeoisie anglaise, et des luttes de classes sociales, je suppose que c'est beaucoup plus pour ça que ce classique fit scandale & fût longtemps interdit !!

J'ai regardé, touché, lu les mots de Lawrence, rien de sulfureux, ni de choquant, il y a juste de l'émerveillement !
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Mon premier livre érotique ! Ne riez pas, en 68/69, j'étais hyper fière de l'avoir lu et d'avoir "tout" compris ! Ça me donnait une certaine importance auprès de mes copines !
Ceci dit, c'est un beau roman et j'envisage de le relire pour ce qu'il est vraiment.
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Voici un roman profondément ancré dans son époque : l'après guerre, une sorte de blues général côtoyé par un bouleversement profond des styles de vie. L'amant de Lady Chatterley n'est pas uniquement le récit de la relation entre Mellors et Constance, D.H Lawrence (1885-1930) dépeint parfaitement l'atmosphère d'une petite ville d'Angleterre rongée par les cancans et dont la principale activité économique, les mines de charbon, décline de plus en plus face à l'avènement du règne des usines.
Cet ennui est le fil conducteur d'une grosse partie du roman. Constance s'ennuie, Constance se balade, Constance aspire à une autre vie. Quand Constance se retrouve, sans trop comprendre comment, dans les bras du garde chasse, il lui est difficile de baisser sa garde et d'accepter la passion. Elle analyse froidement ce qu'elle vit, d'une telle façon qu'on en vient à penser qu'elle est beaucoup plus affectée par l'ennui qu'on ne pouvait le croire.
Au vu du titre du roman et connaissant le scandale qu'a provoqué sa sortie (publié en 1928, autorisé au Royaume Uni en 1960 après un long procès pour le respect des bonnes moeurs), je m'attendais à quelque chose de vraiment oulala. Que nenni ! Certes des scènes de sexe sont présentes dans le livre, et l'auteur n'utilise pas d'euphèmisme, ici un chat est un chat, provoquant l'ire des anglais dans les années 60. Mais pour notre époque, rien de bien choquant. Ici on parle de sexualité. de sexualité sans sensualité. Les rapports entre Constance et le garde sont assez froids au début. Constance peine à se laisser aller, et quand bien même elle y parvient, elle ne donne que son corps. C'est ce ré-apprentissage de l'amour physique que l'auteur met en scène. Au fil du roman, une complicité s'installe entre les amants et la sensualité apparaît enfin. Si les premières scènes de sexe sont décrites de manière très anatomique, les scènes d'amour de fin sont beaucoup plus axées sur le ressenti des personnages, et le lecteur accède à une véritable sensualité : celle où le corps accepte l'esprit et vice versa. On passe de Kraftwerk à Air en quelque sorte.

Là n'est pas le seul intérêt du livre. D.H Lawrence parle également de cette époque de transition que vit l'Angleterre rurale des années 20. Cette Angleterre traditionnelle, des mines de charbons, cette aristocratie et son architecture noble, tout cela disparaît progressivement au profit d'une Angleterre urbanisée:

"La nouvelle génération était tout à fait ignorante de la vieille Angleterre. Il y avait un arrêt dans la continuité de la conscience ; un arrêt presque américain : en réalité industriel. Que viendrait-il après ?"

Les villes s'agrandissent, perdent leur charme et se remplissent d'hommes n'ayant comme seul intérêt l'argent. Peu importe la classe sociale, l'argent est l'unique raison d'être : avoir plus, mieux paraître.

On retrouve de nombreuses fois dans le roman des allusions à l'abrutisation de la masse, à l'oubli des valeurs simples :

" Voilà le seul moyen de résoudre le problème industriel : enseigner au peuple à vivre, et à vivre en beauté, sans avoir besoin de dépenser de l'argent. Ils devraient apprendre à être nus et beaux, et à chanter en masse et à danser les anciennes danses de caractères"

C'est également la fin des intellectuels, tournés en ridicule à travers le personnage de Clifford, écrivain n'aspirant qu'à la célébrité. Cette célébrité se transformera en besoin de popularité lorsque Clifford prendra conscience qu'il est maître du destin des mines de charbon de son domaine. Même la figure de l'intelligence meurt pour l'argent.

Pour conclure : Je recommande ce livre. Il n'est pas passionnant, il n'est pas bouleversant. Mais il s'agit d'un ouvrage vraiment très intéressant, que ce soit sur la sexualité commune et féminine ou sur le changement d'époque. Bien que la trame principale soit l'histoire entre Constance et Mellors, je ne considère pas ce livre comme un roman d'amour.
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Il arrive quelquefois que des corps se reconnaissent et se rejoignent d'eux-mêmes, avant même que le coeur s'éveille, bien avant que l'intelligence ouvre un oeil. Ce fut la chance d'Oliver et Connie. Les corps ne mentent jamais. Ils savent. Et ces deux-là ont eu l'instinct de les écouter, et de suivre la voie lumineuse de leur Vérité propre. Les (longs…) développements socio-économiques qui étayent le récit de leur relation ne font que souligner la force qu'il faut parfois déployer pour vivre l'intégrité de son être. Magnifique. (Je recommande l'édition avec Pierre Nordon comme traducteur et préfacier.)
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Cela faisait longtemps que je voulais lire ce classique, mais je ne m'attendais pas à un tel ouvrage. Ce roman est si moderne et intelligent que je comprend plus que jamais la censure dont il a été affligé jusque dans les années 60.
Il est ici question de bien plus qu'une aventure extra-conjugale entre une châtelaine et un garde chasse. L'auteur dénonce à travers l'intrigue amoureuse les changements sociaux de cette époque (la chute de l'ancienne bourgeoisie, la modernité (dans ce qu'elle a de pire comme de meilleur), le faussé de plus en plus grand entre l'Homme et la nature, les traumatismes de la guerre...). C'est avec finesse qu'il met en scène ces thèmes politiques et philosophique, à travers le triangle amoureux.
J'ai été surprise par le caractère cru du livre (surtout pour cette époque !) ainsi que part l'érotisme qu'il s'en dégageait. La sensualité imprègne ce roman, le parallèle que l'auteur fait entre la nature et l'amour est intéressant. le thème de la nature est de nouveau très actuel, notre société allant vers une transition écologique, la lecture de ce texte prend un nouveau sens.
Un classique dont la réputation n'est plus à faire mais qui est encore plein de surprises pour son lecteur.
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