Camilla Läckberg a un talent de conteuse indéniable. On est très vite happé par l'histoire, et en dépit de ses 509 pages, «
La Princesse des glaces » se lit rapidement. Les évènements s'enchaînent d'une manière habile, les rebondissements sont nombreux mais crédibles. Exercice d'ordinaire périlleux dans ce genre de roman.
«
La Princesse des glaces » n'est pas seulement un roman policier, c'est aussi une comédie de moeurs, l'analyse de la vie dans une petite ville où les apparences et le qu'en dira-t-on mènent la danse. Cela sert efficacement l'intrigue.
L'auteur a choisi de nous faire partager la vie de son héroïne, dans ses aspects familiaux et sentimentaux. Il faut certes apprécier les passages « romantiques », mêler roman à l'eau de rose à un roman de crimes n'est pas chose facile. Tout n'est d'ailleurs pas parfait, j'ai trouvé quelques passages un peu sirupeux voire irréalistes mais cela reste très personnel.
Autre aspect de ce roman,
Camilla Läckberg commence par présenter Erica Falck comme celle qui va mener l'enquête et résoudre l'affaire. On imagine une sorte de
Jessica Fletcher (série télé Arabesque) qui d'écrivain tranquille à la maison va affronter des situations dangereuses et périlleuses. Il n'en est rien. A l'exception d'une scène au début du roman, l'intrépidité de l'héroïne s'essouffle vite. Patrick Hedström entre en jeu et devient alors l'enquêteur principal. Sur ce point je suis partagée. D'un côté, je trouve habile d'intégrer un second enquêteur de cette manière, et de former un duo de choc, même en alternance, de l'autre, lorsqu'on se rend compte qu'ils enquêtent séparément, et la tournure que prend leur relation donne à penser que le personnage d'Erica Falck avait déjà donné toutes ses possibilités.
Cela reste un excellent roman policier que je vous invite à découvrir si ce n'est pas déjà fait.
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