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EAN : 9782211110112
L'Ecole des loisirs (29/02/1996)
4.03/5   113 notes
Résumé :
Qu'est-ce qui nous fascine dans la vie « simple et tranquille » de Gervaise Macquart ? Pourquoi le destin de cette petite blanchisseuse montée de Provence à Paris nous touche-t-il tant aujourd'hui encore? Que nous disent les exclus du quartier de la Goutte-d'Or version Second Empire? L'existence douloureuse de Gervaise est avant tout une passion où s'expriment une intense volonté de vivre, une générosité sans faille, un sens aigu de l'intimité comme de la fête. Et t... >Voir plus
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L'assommoir
Emile Zola (1840-1902)
Gervaise Macquart et Auguste Lantier qui vivent ensemble ont deux enfants, Claude 8 ans et Etienne 4 ans. Ils logent dans une minable chambre à l'hôtel Boncoeur situé boulevard de la Chapelle à Paris. Nous sommes en mai 1850, sous le Second Empire.
Un soir Lantier ne rentre pas à la chambre. C'est un homme ambitieux dans le mauvais sens du terme, dépensier et imprévisible qui ne songe qu'à son amusement. La concierge Mme Boche l'a vu avec Adèle, une jeune traînée qui loge dans le même hôtel. Il rentre à l'aube finalement mais pour repartir avec toutes ses affaires, abandonnant les deux enfants tandis que Gervaise est au lavoir.
Gervaise objet des assiduités d'un certain Coupeau finit par céder et se marie avec cet homme zingueur de profession et bien sous tous les rapports. Gervaise a tant connu la galère avec Lantier, un adepte de la ribote et des coups à donner, que pour elle l'idéal c'est simplement de n'être point battue.
Nana vient au monde un an plus tard.
Mais l'alcool et les copains de virée ont vite fait de devenir l'ordinaire de Coupeau avec comme quartier général l'Assommoir du père Colombe, un mastroquet où fondent les paies des maris ou celle des conjointes, un cabaret où les consommateurs s'assomment d'alcool.
Lantier réapparait un beau jour et c'est un ménage à trois qui s'instaure. Cette situation va précipiter la déchéance et la ruine de Gervaise qui, inconsciente de ce qui se profile, est incapable de maintenir à flot la blanchisserie qu'elle a acquise il y a quelques années :
« Elle était complaisante pour elle et pour les autres, tâchait uniquement d'arranger les choses de façon à ce que personne n'eût trop d'ennui. N'est-ce pas ? du moment que son mari et son amant fussent contents, que la maison marchât son petit train-train régulier, qu'on rigolât du matin au soir, tous gras, tous satisfaits de la vie et se la coulant douce, il n'y avait vraiment pas de quoi se plaindre. »
Zola tout au long de ce roman nous fait découvrir en détail les métiers qui étaient monnaie courante dans les rues de Paris à cette époque : zingueur pour les toitures, blanchisseuse, forgeron, cuisinier, tripier…etc. Et aussi la misère des classes laborieuses, l'alcoolisme et ses ravages et la maltraitance des enfants. Et même la famine :
« Par moments on entendait des plaintes de mioches affamés. On était là dans une crampe au gosier générale, bâillant par toutes ces bouches tendues ; et les poitrines se creusaient, rien qu'à respirer cet air, où les moucherons eux-mêmes n'auraient pas pu vivre, faute de nourriture. »
Et la chute semble dès lors inexorable pour Coupeau et par voie de conséquences pour Gervaise.
Ce roman, un véritable roman noir, publié en volume en 1877, fut le premier best-seller du XIXe siècle. La nouveauté du sujet et la façon dont il est traité avec un style populaire souvent enrichi d'argot, fit un temps scandale, avec cette poésie lugubre d'un Paris ignoré. L'alcool, ce feu dévorant jusqu'au délirium tremens, qui assomme aussi bien Coupeau que Gervaise, elle qui rêvait du bonheur et de la promotion sociale, est le thème principal de ce roman qui met en scène une classe sociale de parias, d'exclus et de marginaux. L'alambic est le monstre qui dévore le peuple.
L'Assommoir est le septième volume de la série des Rougon-Macquart.
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En lisant ce septième tome des histoires des Rougeon-Macquart, j'ai compris pourquoi celui-ci avait autant de succès et était resté dans les mémoires collectives comme étant l'un des chefs-doeuvres de Zola.

Toujours lors du second empire, l'histoire est ici principalement tournée vers Gervaise Macquart, et vers les "gens" du peuple vivant, ou survivant, au centre de Paris.

Au départ coincée dans un mariage malheureux avec Lantier et deux enfants, Gervaise doit son salut au départ de Lantier qui la "plante" du jour au lendemain. Elle va alors rencontrer Coupeau, couvreur-zingueur, homme sympathique qui va lui offrir un second mariage et la protection.

Les affaires vont alors prospérer pour eux, Gervaise va pouvoir monter sa propre affaire de blanchisserie et ils vont être heureux un temps, jusqu'au jour où Coupeau tombe du toit. Bien que Gervaise se dévoue pour le soigner, celui-ci passe ensuite plus de temps à l'assommoir pour boire plutôt qu'à travailler. Gervaise va petit à petit lui emboiter le pas.

Entre la boisson, la cupidité et la jalousie des voisins, les choses vont alors s'aggraver avec la perte d'argent, le retour de Lantier dans leur vie et même dans leur foyer, ainsi que la débauche de leur fille Nana.

Zola décrit ici les "petites gens" de l'époque avec brio. Roman sombre, déprimant et brillant, Zola est au sommet de son art. J'ai hâte de lire "Nana" pour savoir ce qu'elle va devenir.
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De temps à autre, je relis un volume des Rougon-Macquart d'Emile Zola (mon écrivain doudou) et comme d'habitude, je kiffe à mort.
Ma pauvre petite Gervaise, engrossée à 13 ans par ce mauvais bougre qu'est Lantier. Quand il la quitte, on se dit : c'est bon, elle va être tranquille. Mais non, à chaque fois qu'elle pense se sortir de sa condition misérable, un homme lui remet la tête sous l'eau, Lantier puis Coupeau. Malchanceuse, elle passe à côté du seul qui aurait pu la rendre heureuse.
Quelles vies pour certaines femmes de l'époque, c'est terrifiant. Misère, humiliation, coups, famine, esclavage. La condition ouvrière n'est pas formidable, mais leurs épouses le payent plus cher encore. D'autant plus que l'alcoolisme gangrène une bonne partie de cette société.
Elle aurait pu être sauvée, Gervaise, mais elle est trop honnête, trop gentille et la vie s'acharne inlassablement. Et vient s'ajouter la méchanceté des familiers, trop heureux de la voir s'avilir.
Bouleversant de vérité.
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L'assomoir, d'Émile Zola m'a plu, d'une part, car j'aime beaucoup ce style d'écriture et le vieux français en général, et d'une autre, parce que les personnages sont attachants.
L'histoire est étonnemment touchante, dépressif et sombre. Ce qui sont selon moi, trois exemples de ses nombreux atouts. J'ai beacoup aimé le personnage de Gervaise, qui ne faisait que suivre le mouvement de Coupeau, son deuxième mari en s'usant la santé de plus en plus, tout au long du livre.

Au début du roman, on découvre une Gervaise fragile, marié à un homme qui a préférée s'enfuir avec son amante, Adèle. Cette dernière a une soeur nommée Virginie. Celle ci se bat avec Gervaise (qui n'est plus fragile comme le début du récit nous le décrit), parce qu'elle l'a nargue sans cesse au sujet de sa soeur et de son ancien mari.
Gervaise rencontre ensuite, Coupeau qui, avec elle réussi à monter une affaire. Mais la personnalité de ce dernier décline, alors qu'ils ont une fille, surnomée, "Nana". Il boit. Gervaise perd beaucoup d'argent et fais des crédits. Ils ne peuvent plus payer leur loyer. Coupeau n'a plus la force de travailler, Gervaise cherche du travail. Elle se fait, bien sûr, renvoyée de tout ses différents postes qu'elle a accumulé.
Coupeau fait des séjours en hôpital, mais ne cesse de boire. Gervaise et lui on du déménager dans un petit appartemment, ils ont également dû vendre tout jusqu'à même leur lit. Coupeau meurt d'une crise de delirium. Gervaise a fini par se prostituer, et elle meurt de froid, ainsi que de faim.

La façon dont est morte Gervaise m'a beaucoup fait penser à l'oeuvre de Victor Hugo : les Misérables, et la façon dont Fantine meurt.

En bref, j'ai beaucoup aimé ce livre, peut être un peu long, mais attachant, ce qui compense beaucoup. Conseiller si vous avez du temps pour vous, et surtout, si vous voulez lire un chef d'oeuvre de la littérature francaise.
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Gervaise, brutalement quittée par le père de ses deux enfants, Auguste Lantier, accepte finalement la proposition de Coupeau de l'épouser. Tous deux travaillent dur, elle comme blanchisseuse, lui comme ouvrier zingueur.
Un grave accident survient: Coupeau tombe d'un toit. Gervaise le soigne avec amour tout en s'occupant de leur petite fille Nana.
Elle réalise enfin son rêve: s'installer à son compte.
Mais après sa guérison, Coupeau délaisse son travail et se met à boire. Gervaise rencontre Virginie, à qui elle avait administré une correction, parce qu'elle se moquait d'elle. Virginie lui dit vouloir son amitié et s'arrange pour lui faire savoir que Lantier est revenu.
Lantier va peu à peu s'installer chez les Coupeau, jusqu'à y vivre complètement, entraînant Coupeau dans la boisson, tout en restant sobre.
Gervaise n'arrive plus à travailler, son sens des valeurs dégringole, les dettes s'accumulent...
Gervaise glisse dans la désespérance, l'oisiveté, la misère et la faim...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
" On doit se pardonner entrer soi, ...,si l'on veut pas vivre comme des sauvages ..."
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Chacun vint se pencher sur ce pauvre petit corps frissonnant, avec des risettes, des mots de tendresse comme s'il avait pu comprendre. On l'appelait Nana, la caresse du nom d'Anna que portait sa marraine.
"Bonsoir Nana... Allons, Nana, soyez belle fille..."
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