AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 71 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
1967, à Bonn, l'ambassade de Grande Bretagne retient son souffle. Les consignes étaient pourtant claires et strictes : ménager le gouvernement allemand et ne rien faire qui puisse lui déplaire car la Grande Bretagne tente de rejoindre le Marché Commun en dépit de la ferme opposition de la France de De Gaulle. Obtenir et préserver l'appui de la République Fédérale d'Allemagne est donc crucial. Mais, même en Allemagne, il y a des opposants. Ils se sont trouvé un leader charismatique qui fédère agriculteurs, étudiants et beaucoup d'autres mécontents qui manifestent violemment contre les intérêts anglais. C'est le moment qu'un modeste diplomate (un subalterne, presqu'insignifiant, un intérimaire en quelque sorte) choisit pour disparaitre avec des dossiers confidentiels. Cela devient vraiment très fâcheux, comme on dit dans le langage diplomatique, lorsqu'il apparait qu'un de ces dossiers était classifié ultra secret.
Au-delà de l'intrigue et d'un suspens entretenu jusqu'à la dernière page, ce roman est, comme souvent chez le Carré, le prétexte à interrogations multiples sur : la démocratie et ses accommodements, la vérité et ses zones d'ombre, la justice et ses limites, l'histoire et sa mythologie, le pouvoir et sa corruption. La caste du Foreign Office a toujours autant de suffisance et de morgue vis-à-vis de ceux qui ne sont que des supplétifs. Il est bien seul, le petit espion. Qu'a-t-il emporté, qu'a-t-il vu qu'il n'aurait pas du voir et surtout que va-t-il en faire ? Est-il passé chez les Russes ? Pourquoi fait-il aussi peur aux Anglais qu'aux Allemands ? Que représente donc Bonn, cette « Petite Ville en Allemagne » ? Une nouvelle Allemagne lavée de toutes ses impuretés, un allié indéfectible de l'Ouest, l'assurance de « plus jamais ça » ou la tentation de s'opposer à l'ennemi héréditaire en s'alliant à l'Est ? A voir, en lisant ce remarquable roman. Cinquante ans d'âge et toujours aussi pertinent, le désenchantement reste le même, le cynisme des uns se nourrissant de l'apathie des autres pour condamner l'homme qui se voudrait libre.
Commenter  J’apprécie          272
le Carré d'or
Un sous-fifre (plus ou moins disons...) disparait à Bonn à l'ambassade du Royaume-Uni à la fin des années 1960. On envoie un certain Turner enquêter. C'est un pur espion. Il interroge méthodiquement tout le monde, et découvre pas mal de choses.
Ce roman est assez pratique pour ceux qui ne connaîtraient pas le Carré car il ne fait pas partie de la série impliquant le célèbre Smiley. Et il est aisé de se rendre compte que l'on n'a pas du tout (mais alors pas du tout) à faire à un auteur de romans de pur divertissement. Il s'agit bien ici de littérature, car il y a un véritable style littéraire couplé à une vision du monde, à une vision des rapports humains. D'ailleurs le livre n'est pas le plus aisé à lire car le début est complexe, les dialogues sont riches, certains passages sont véritablement très littéraires. Par la suite son style s'est un peu dépouillé, est devenu encore plus ironique, sa vision des choses encore moins optimiste...
le Carré était germanophone, germanophile et sa vision de l'Allemagne de l'après-guerre est particulièrement intéressante.
A noter pour ceux qui redouteraient la complexité des intrigues de le Carré, ici c'est assez clair, on n'est pas perdu !
Commenter  J’apprécie          65
1967. Bonn est la capitale de la RFA après la fin de la guerre et la séparation des deux Allemagnes. A l'ambassade de Grande Bretagne, tous les rôles sont attribués et les écarts sociaux marqués. Rawley Bradfield fait partie du gratin et voilà qu'on lui envoie un dénommé Alan Turner qui doit enquêter sur la disparition d'un sous-fifre, Leo Harting. Personne ne s'est jamais soucié de cet Harting mais il a filé avec des dossiers ultra secrets. Dans le même temps où Turner se lance sur la piste de Léo, Karfeld mène sa campagne électorale et dit représenter l'Allemagne nouvelle, lasse du joug britannique et français. Mais les dossiers qu'a dérobés Harting pourraient bien compromettre l'ascension politique de Karfeld...
Comme toujours avec John le Carré, tout est extrêmement bien construit, intelligent et dit avec un mélange de concision et de majesté impressionnant...Beaucoup de choses sont dites sur cette Allemagne qui n'est pas si loin du cauchemar nazi, sur le poids de la guerre perdue par l'Allemagne, sur les prescriptions qui frappent les crimes perpétrés et sur cette balance entre le bien et le mal, qu'il semble si difficile d'équilibrer.
Magistral.
Commenter  J’apprécie          40
Ce n'est pas John le Carré que je préfère. Néanmoins il se laisse lire avec plaisir. Pour l'Allemagne des année 60, pour la guerre froide, pour l'intrigue. On sent que l'auteur sait de quoi il parle, une écriture agréable. Un bon bouquin
Commenter  J’apprécie          40
Bonn, 1967. Les tensions sont vives entre l'Allemagne et l'Angleterre qui souhaite adhérer au marché commun européen, ce que la République fédérale voit d'un mauvais oeil. Les étudiants allemands, très agités face à cet élargissement à l'ouest, prônent plutôt une ouverture vers Moscou. Les manifestations se font violentes chez ces jeunes qui se sont trouvés un leader au passé trouble, le charismatique Karfeld. L'ambassadeur britannique et ses diplomates sont placés sous une surveillance active de la police allemande aux méthodes parfois musclées. La disparition d'un obscur attaché de l'ambassade, Léo Harting et de quelques dossiers compromettants sur le passé du leader de l'opposition estudiantine va raviver les cendres d'un passé que l'on voulait voir rester enterré à jamais. le fantôme de l'idéologie nazie a laissé des traces qu'il ne faut pas suivre, Harting en fera les frais. La Real politique triomphe en toute impunité sur la vérité. le roman de la consécration pour J.l Carré, écrit en 1967, dans son style reconnaissable qui requiert à chaque instant toute l'attention du lecteur. Toujours très documenté, l'auteur va au-delà du récit d'espionnage et dresse un portrait désenchanté et déjà peu optimiste d'une Europe qui commence à peine à se construire. Il fera de ce constat la chaire de l'ensemble de son oeuvre. Brillant.
Commenter  J’apprécie          20
La petite ville en question est Bonn ville sans histoire qui est devenue le temps d'un roman un des epicentres de la guerre froide.John le carre est un des rois du roman d'espionnage qui nous offre ici un apercu de son talent avec cette histoire hyper credible comme toujours avec une ambiance de l'epoque qui transpire entre les pages.
Commenter  J’apprécie          20
J'adore l'intrigue est superbe bien faite cela dis pas forcément facile à suivre
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (199) Voir plus



Quiz Voir plus

L'espion qui venait du froid

"L'espion qui venait du froid" est un roman d'espionnage signé...

Frederick Forsyth
Jack Higgins
Graham Greene
John le Carré

10 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : L'espion qui venait du froid de John Le CarréCréer un quiz sur ce livre

{* *}