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"Du plus loin que je me souvienne, j'ai entendu la mer". Quand un livre commence par cette phrase, il n'y a plus aucun qualificatif valable pour le décrire. On ne peut plus que s'y plonger, s'y enfouir, s'en imprégner, se prendre à sa magie pour toujours.
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C'est le roman qui m'a fait comprendre pourquoi Le Clézio méritait son Prix Nobel. C'est un livre ardu, à la lecture exigeante mais quelle beauté, quel parcours de personnage! Les descriptions sont à elles seules une invitation au voyage et le récit nous transporte à la recherche de ce qui n'est plus, sous la forme d'un journal. Le Clézio métaphorise le travail de l'écrivain, lui aussi à la recherche de l'or perdu, d'un trésor qu'il ne trouvera jamais mais qui sera la quête de toute une vie. A lire pour ceux qui aiment partir à l'aventure, mais qui préfèrent aussi rester de longues heures dans leur hamac.
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Retour de lecture sur "Le Chercheur d'or" de Jean Marie Gustave le Clézio plus connu sous la signature de J.M.G. le Clézio, un roman qui a été publié en 1985. Le Clezio, qui est de nationalité française et mauricienne, a obtenu le prix Nobel en 2008. Son livre raconte l'histoire d'Alexis, le narrateur, qui assiste avec sa soeur Laure à la ruine de son père alors qu'ils vivaient jusque-là une enfance parfaitement heureuse sur l'île Maurice. Cela entraîne toute la famille dans une profonde misère et pour l'aider à s'en sortir financièrement, il va alors essayer de réaliser un vieux rêve, qui est de mettre la main sur le trésor qu'un corsaire aurait enterré sur l'île de Rodrigues. On suit ainsi Alexis, qui quitte son île natale pour sa quête, au cours de laquelle il voyagera, sera confronté à la solitude, vivra des désillusions et rencontrera l'amour. Ce livre n'est pas vraiment un livre d'aventures mais un roman très contemplatif, sans beaucoup d'action. Il comprend des passages d'une très grande poésie où à travers le narrateur l'auteur nous parle de la beauté de ces îles qu'il connaît parfaitement bien, de la mer, de l'amour, qu'il soit maternel, pour sa soeur, ou pour la femme aimée. C'est un livre de voyage autant physique qu'intérieur et une réflexion sur la nature, sur la place de l'homme, ses valeurs et son adaptation dans un monde en perpétuelle évolution. L'écriture de le Clézio, très poétique et souvent lyrique, est juste magnifique, une des plus belles que j'ai eu à lire. Le Clezio arrive parfaitement à créer des ambiances et des émotions à travers la richesse de sa prose et de ses descriptions parfaitement détaillées. Il est particulièrement doué pour nous transmettre son amour pour ces îles de l'océan indien, ainsi que pour la mer qui est omniprésente dans ce récit. La psychologie des personnages, très riche, est également parfaitement bien construite et exprimée à travers les pensées et nombreux monologues intérieurs de ses personnages. Le Clézio nous montre comment la quête de la richesse peut éloigner l'individu de l'essentiel et le conduire à la perte. En étalant son récit de 1892 à 1922, il nous fait une description assez dramatique de l'évolution des conditions de vie des populations locales. Ce roman est donc aussi une critique de l'impérialisme et de la colonisation. Il nous montre comment les peuples colonisés de ces îles ont dû se soumettre à l'occupant en perdant leur identité culturelle et leur liberté, et comment leurs terres ont été saccagées par les colonisateurs pour répondre au besoin du développement industriel. Pour conclure "Le chercheur d'or" est un très beau roman, très poétique, contemplatif. C'est une ode à la nature, à l'homme, à la connaissance de soi et une oeuvre littéraire de toute beauté.
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Le chercheur d'or, de Jean-Marie le Clézio est un chef d'oeuvre. Quel écrivain talentueux ! Quel beau style, riche, souvent poétique, parfois fidèle comme une vidéo historique ( à ce propos j'ai rapproché la description des combats de celle de Marcus Malte dans Le Garçon, tellement effroyable) ! Quel don de si bien raconter ! Quelle originalité de nous faire voyager et découvrir la beauté de l'Ile Maurice (la moitié de la superficie du département de la Haute-Loire mais 6 fois plus peuplée en 2014) et de L'Ile Rodrigues (2 % de la superficie de la Haute Loire mais 17% de la population de la HL).

Un roman structuré selon trois dates :
1892 : L'enfance heureuse voire paradisiaque d'Alexis le narrateur sur l'Ile Maurice, jusqu'à l'expropriation des biens de la famille.
1910 : Après le décès de son père, il part sur l'Ile Rodrigues réaliser le rêve chimérique de celui-ci, légué en héritage.
1916 : Alexis s'engage volontaire dans l'armée anglaise et participe aux combats dans le nord de la France. Il est l'un des rares à revenir et va parachever sa quête initiatique.

On ne peut avoir que de l'affection pour Alexis, pour son père, sa mère, sa soeur Laure, mais aussi pour Ouma et le peuple autochtone. Cette quête d'or devient métaphorique et se transforme en découverte d'un trésor, l'Amour, amour improbable et interdit pour Ouma mais aussi la mémoire des bienfaits offerts par les siens, son histoire, enfin et pas des moindres, un second trésor, la Liberté.

On ne s'ennuie pas un instant quand ce n'est pas de belles descriptions pour les lieux, qui vous donnent envie de visiter, pour ma part par des photos sur Internet, alors on accompagne Alexis dans son intériorité et ses aventures. Pas étonnant que ce roman ait été primé plusieurs fois ni par l'attribution du Prix Nobel à son auteur. Devrait satisfaire les plus exigeants !
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Le roman commence ainsi: « du plus loin que je me souvienne, j'ai entendu la mer ». D'emblée, Le Clézio écrit un hymne à la mer, limpide dans les lagons, d'un bleu sombre en haute mer et déchaînée dans la tempête. Alexis, le héros, l'a presque toujours sous les yeux... ainsi que le ciel des tropiques et la terre des îles parsemant l'Océan Indien, aussi, bien sûr.
La première partie est particulièrement fascinante, comme toute évocation d'une enfance libre, dans des lieux extraordinaires, où le temps passe très très lentement. L'auteur nous fait partager le vécu intense d'Alexis et de sa soeur Laure (8 et 9 ans, respectivement), dans un "enfoncement" de l'île Maurice. Leur père, un doux rêveur, se dirige droit à sa ruine; la mère va tomber malade. Mais cela n'empêche pas les enfants de connaitre le bonheur. Devenu jeune adulte, Alexis part à l'île Rodrigues où, d'après des documents hérités de son père, un trésor a été caché par un corsaire. Alexis est le seul à y croire. Sa recherche du trésor se révèle être comme une ascèse dans un paradis sauvage. Il finit par y rencontrer une mystérieuse jeune fille, Ouma, qui vit dans une simplicité et une liberté idéales. Hélas, nous sommes en Août 1914. Alexis se porte volontaire pour faire la guerre en Europe. Il arrive brusquement dans un enfer: ces pages sont aussi dures que celles écrites par E.-M. Remarque. Alexis survit, par hasard. Mais il faut que la boucle soit bouclée: il revient sur l'île Rodrigues, puis sur le lieu de son enfance, où il trouve une liberté nouvelle.
Le plan du roman semble parfait. Tous les personnages sont extrêmement attachants. L'écrivain sait bien rendre les ressentis intenses du jeune héros. Il me semble probable que la première partie du livre soit directement inspirée par l'expérience personnelle de l'auteur. le rythme du récit est généralement lent, mais il y a un parfum d'aventures sur l'île Rodrigues. Quant à la prose de le Clézio, elle est à la fois simple et somptueuse. Lors de ma lecture, je suis resté concentré pour apprécier à sa juste valeur cette magnifique écriture. "Le chercheur d'or" est, à mes yeux, l'un des plus beaux romans que j'aie lu.
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Encore une invitation au voyage pour aujourd'hui. C'est un voyage initiatique lu il y a une bonne dizaine d'années, celui d'Alexis qui découvre au bout du chemin la véritable raison de sa quête : son amour pour Ouma, ses pérégrinations et la beauté du monde.
L'argent ne fait pas le bonheur, bien au contraire, il aveugle Ludovic et Ferdinand, hommes d'affaires sans scrupules imperméables aux trésors du monde.
Il y a aussi, hélas, la guerre, prise dans toute son inhumanité, du point de vue de la chair à canon. L'héroïsme n'existe pas (cf. à quel point Alexis se fiche de sa croix de guerre), sauf peut-être pour Ferdinand… et encore.
Un livre superbe, à lire !
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Le Clézio nous transporte, nous fait voyager, à la recherche de l'or du corsaire, à la recherche du trésor enfoui. L'aventure d'Alexis L'Etang, du jeune garçon de 8 ans qui vit à l'Ile Maurice à l'adulte qui, dans la quête du trésor, cherchera le sens de sa vie. Une vie jalonnée de naufrages, que ce soit la banqueroute de son père, la destruction de sa maison par l'ouragan, l'expropriation, la mort de son père puis le départ pour Rodrigues, les tranchées de la Somme ...

Mais il y aussi l'amour, l'amour de sa soeur Laure d'abord et plus tard l'amour de la jeune et belle Ouma rencontrée dans l'Anse aux Anglais.

Et il y a la mer, omniprésente, comme en opposition à cette terre désespérante et source des malheurs. Il y aussi la nature, si belle si riche, confrontée à la civilisation des hommes, celle qui maltraite les indigènes des plantations et celle qui sacrifie ses enfants dans les horreurs des tranchées.

Un livre d'aventure, une aventure humaine incroyable où l'on retrouve des allusions mythiques : Robinson, bien entendu, mais aussi Jason (le chercheur d'or) voire Sisyphe (l'éternel recommencement) par bien des aspects.

Un grand roman assurément.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Sur l'île Maurice dans l'enfoncement du Boucan, Alexis, huit ans, assiste avec sa soeur Laure et sa mère Mam à la chute de son père ruiné qui a misé ses derniers espoirs sur l'installation d'une turbine pour électrifier la vallée. Celle-ci sera détruite lors d'une tempête terrible. Ils se retrouve à quitter leur paradis terrestre pour partir à Forest Side. A cet âge son père lui parle du trésor caché du corsaire qui serait sur l'île de Rodrigues. Des années plus tard, à la mort de son père, il découvre les documents amassés par son père sur le trésor du corsaire. Il finit ses études et commence à travailler en tant que comptable.
Un jour sur les quais, il s'embarque sur la Zeta et parcourt l'océan Indien jusqu'à rejoindre Rodrigues où il partira chercher le trésor. Au cours de sa quête, il rencontrera Ouma, une Mamaf dont il tombera amoureux.

Inspiré par la vie de son grand-père, J-m.g. Le Clézio propose ici un très beau récit initiatique à travers la recherche de ce trésor dans le but de pouvoir récupérer la maison familiale représentant une forme de paradis terrestre, Ce qui mènera le protagoniste à son introspection.

Maître dans le domaine de la description des paysages, l'auteur offre des passages époustouflants et inoubliables pour nous décrire le voyage en mer sur le Zéta ou la recherche des symboles dans l'anse des anglais qui appuie la poésie et le génie de l'oeuvre.

Enfin, pour prolonger l'expérience offerte par ce roman, il est possible de lire "Voyages à Rodrigues", carnet de voyages de l'auteur sur les traces de son grand-père qui fait de nombreux échos au Chercheur d'or.
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Je découvre l'écriture de cet auteur avec ce roman et je dois avouer que nous avons là une pépite dans le registre lyrique. Les descriptions de paysages, de la faune, la flore  sont totalement vivantes et l'on croirait tout entendre à la lecture.
C'est un réel plaisir que de lire les phrases aussi bien tournées mais il manque quelque chose à tout cela... Peut être le dynamisme, un peu plus de vivacité dans le récit qui aurait pu nous emmener bien au delà de l'évasion au travers des mots.
Cela fut tellement long pour moi que j'en ai ressenti de l'ennui et du coup j'ai du finir le livre en diagonale.
Je pense qu'il faut vraiment prendre son temps pour lire un tel livre...là, ce n'est pas la période à mon avis.
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Lire le Clézio, c'est revenir aux sources de la littérature. Formellement, on ne lit rien d'autre que L'Odyssée, le type qui part de son île pour y revenir changé parce qu'il a vu l'or, la toison des argonautes, l'amour, ce corps noir, mystérieux, fuyant, massif, les plus belles pages du livres, le corps sans culpabilité d'Ouma, nu et recouvert d'un sable qui s'envole petit à petit, laissant le désir naître sans violence, la guerre, l'horizon noir, encore noir, toujours noir, des tranchées de 14-18.

Le Chercheur d'or, partant de l'île Maurice pour y revenir, c'est bien sûr aussi Paul et Virginie, cette soeur du narrateur qui s'appelle Laure, sans que le chercheur d'or ne comprenne que l'or, c'est Laure, ce navire qui sombre, l'homme qui plonge à la mer pour rien, les ouragans qui détruisent le paradis terrestre, l'un des paradis terrestre, le Boucan, le lieu de Laure, l'Anse aux Anglais, le lieux de l'or, Saint-Brandon, le cimetière marin souillé par le massacre des tortues.

Au dessus de l'errance, le ciel, les étoiles du père, un instant pareil à la terre, découverte du trésor tant désiré, détruit encore et toujours par l'ouragan, la communion des éléments aussi brève et irrémédiablement perdue que la communion des corps. Ouma s'enfuit. le ciel reste. le trésor est l'errance. Il y a quelque chose d'enfantin dans ce roman. Tout n'y est que gaminerie, sublime gaminerie, croyance en la magie de la nature, seul véritable acteur du roman, source du désir et de la fatalité, force vivante, exact opposé de ce que je travaille en ce moment, envers des choses immobiles et superficielles qui peuplent les romans de Robbe-Grillet, vision religieuse du monde, hélas incontournable. Le Clézio se soumet à la nature. Son héros ne cherche pas la liberté, prisonnier qu'il est d'un monde qui lui parle, le guide, le perd. Rien de vraiment tragique, juste l'éternelle errance de l'homme dans une forêt sans fin de symboles, les moments où il croit comprendre, ceux où il sait qu'il n'a rien compris.
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