Les coeurs déchiquetés

Le Corre sait écrire, il le sait et malheureusement, ça se sent car avec "Les coeurs déchiquetés", il use et abuse de ses facilités jusqu'à produire un roman boursouflé, beaucoup trop long car empli de détails sans intérêt et de phrases insignifiantes telles que : "ce silence débité par le balancier de l'horloge disait une solitude de chaque instant qui se taisait trop", voire totalement stupides : "il épiait le fin fond du silence en pariant que le téléphone sonnerait pour entendre sa voix".
L'intrigue double est doublement creuse et le moindre suspense, immédiatement éventé. Ajoutons à ce portrait déjà alléchant, le tic horripilant consistant à évoquer de manière récurrente, la sueur qui trempe la chemise ou le tee-shirt des personnages. Il ne manquerait plus que l'auteur étale à profusion, des poncifs sur les soirées spéciales des vedettes de la télévision et ce serait complet.
Oh, wait...

J'avais beaucoup aimé "Après la guerre", mais ce roman-ci est une grosse déception.

Hervé le Corre a vraiment un talent hors norme pour écrire la noirceur et la douleur.
J'ai rarement lu un roman aussi sombre, aussi désespéré. Ce livre ne nous épargne rien : perte d'un enfant, pédophilie, violence, meurtre, trahison.
Et pourtant, comme toujours chez H. le Corre, la noirceur est magnifiée par la beauté de la langue et par le soin apporté à la construction des personnages, auxquels on s'identifie profondément.
Du coup, il faut reconnaître que ce n'est pas une lecture dont on ressort indemne. Lecture de 2 ou 3 comédies bien légères conseillées dans la foulée !

La quête d'un père flic à la recherche de son enfant kidnappé. Et un homme anonyme au téléphone qui aggrave sa douleur en lui faisant croire qu'il est en possession de son fils des années après. Polar haletant mais le père, malgré ses blessures intérieurs, survit à tout comme Superman (une balle..) et l'homme anonyme insaisissable est peu réaliste.

[L'homme anonyme est en fait le frère du coéquipier du flic qui a perdu son enfant. le frère flic aide coûte que coûte son frère criminel pour qu'il ne retourne pas en prison. Finalement, le père ne retrouvera jamais son fils qui n'a pas été kidnappé par le frère du flic].

Je n'ai pas réussit à adhérer à l'histoire. C'est pourtant bien écrit, mais le style est beaucoup trop lent pour moi. Difficile de s'intéresser à l'enquête car il n'y a pas assez d'actions et j'ai trouvé cela un peu confus par moment.
Le personnage principal est bien développé, on vit à travers lui ses moments de tristesses, de doutes... Mais justement j'avais l'impression que l'enquête principal était relégué au second plan et que l'auteur voulait vraiment se focaliser sur son personnage et ses émotions.

Parfois quelques longueurs... mais quel plaisir de lire un roman noir - avec toutes les qualités d'intrigue et de suspense qu'on peut en attendre - qui soit si bien écrit, aussi attentif à l'atmosphère et aux ressentis.

Bon polar bien noir, à la française... Mais il y a mieux dans le genre. Comme il est écrit en quatrième de couverture cela rappelle les Robin Cook, Hugues Pagan, Marc Villard ! Hervé le Corre a écrit un très bon polar français où les sentiments des deux principaux personnages sont admirablement rendus.
Il faut s'accrocher car c'est du NOIR;désespérant presque.Une belle écriture,une enquête scotchante.Dans le polar actuel français qui ronronne un peu,le bordelais Hervé le Corre s'affirme!!!

Plus "policier" et moins politique "que "Après la guerre", il s'agit d'une roman de bonne facture, mais un cran en dessous du dernier le Corre "Dans l'ombre du brasier".

Un roman noir bien écrit mais un peu lent, à l'image de l'été torride pendant lequel se déroule l'action. Nous suivons deux histoires en parallèle qui finissent par se rejoindre mais de manière un peu "tirée par les cheveux". J'ai aimé l'histoire de Victor, jeune adolescent de 13 ans qui retrouve sa mère assassinée en rentrant du collège.
Ce livre vous plaira si vous aimez les intrigues un peu longues et alambiquées. Si en revanche, vous aimez, comme moi, être tenu en haleine, d'un chapitre à l'autre, vous risquez de trouver ce livre un peu trop lent pour vous.

Suite à un premier roman abandonné d'Hervé le Corre (Après la guerre), je n'ai pas pu lacher ce roman tellement il est dense. Les descriptions sont très précises et sont d'une justesse permettant de se sentir très proches des personnages. Certaines citations sont d'une telle pertinence qu'elles accentuent les effets de gravité ou d'humour selon les situations.
Une lecture prenante que j'ai savourée.

Deux êtres perdus qui ont perdu leur raison d'être . Lui , Pierre Vilar est flic et il a perdu son jeune fils , Pablo, enlevé à la sortie de l'école et sans aucune nouvelle depuis 5 ans . Victor c'est sa mère , Nadia , qu'il a retrouvée morte en rentrant du collège , assassinée . Deux âmes en peine qui ne sont pas au bout de leurs épreuves respectives , enquêtant pour découvrir la vérité aussi noire qu'elle soit pour l'un et découvrant l'amour et l'amitié comme meilleur remède à l'oubli pour l'autre .
Un roman noir qui vous prend aux tripes d'entrée de jeu sans vous laisser le moindre répit . Un style singulier , percutant , riche et fouillé qui laisse une belle place aux non dits , que l'on devine entre les mots de l'auteur . Ces phrases qui semblent interrompues comme pour mieux laisser planer le doute , l'angoisse ou le malaise . L'émotion est palpable , à fleur de peau sans qu'il soit nécessaire d'en rajouter . Hervé le Corre nous dépeint sans aucune pudeur une belle brochette de personnages , qu'ils soient au second plan ou sur le devant de la scène , cabossés et solitaires , l'âme blessée quand ils n'ont pas totalement perdus la raison . "Les Coeurs déchiquetés " est clairement un grand cru que je conseille à tout amateur de romans noirs .