Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion d'assister à une rencontre avec
Nathalie le Gendre que je ne connaissais pas encore. C'était lors du salon Pas[s]âge qui avait lieu à Angers. de cette rencontre, j'en étais ressortie avec l'envie de lire un de ses romans, pour voir ce que ça pouvait donner. J'ai trouvé celui-ci quelques années plus tard chez un bouquiniste et je l'ai « oublié » dans ma bibliothèque, attendant le moment de le lire. le challenge « Petit mois, Petites lectures », m'a donné une occasion de le faire.
Nous nous trouvons dans un monde futuriste désertique où nous avons d'un côté les Blancs, qui vivent dans des villes, et de l'autres les amérindiens, qui ont décidé de quitter les villes et de renouer avec leurs traditions ancestrale. Dans cet univers, nous suivons Mosa, l'un de ces amérindiens. Orphelin de mère, il doit rejoindre son père, un blanc, lorsque la personne qui s'occupait de lui dans la tribu décède. C'est alors qu'il découvre qu'il a un frère jumeau qui, lui, vit avec son père.
Ce livre aborde énormément de sujets. Au travers de la tribu et de ses traditions, nous parlons d'écologie, de nature. La chaman Stenatliha, elle, nous permet d'aborder la place des femmes dans ces tribus un peu archaïques et la remet en question. Avec Wosa (le frère jumeau), nous sommes confrontés à la maladie et au racisme. le duo Mosa/Wosa, nous entraîne sur le sujet de la relation fraternel. Et le trio qu'ils forment avec leur père, quand à lui, nous montre un père qui aime ses fils, mais qui n'est pas vraiment présent.
En soi, cette histoire est intéressante et se lit très bien. Elle aurait néanmoins, à mon sens, mérité d'être davantage creusée. En effet, si on aborde une multiplicité de sujet, on reste relativement en surface. Bon, après, n'oublions pas qu'il s'agit là d'un roman jeunesse, donc c'est peut-être normal qu'on n'aille pas plus loin. Il y a cependant une chose qui m'a un peu gênée et qui est liée : tout va très vite, un peu trop vite. La relation qui se tisse entre Mosa et Wosa surtout. Au départ, le deuxième est très très hostile envers son frère. Il le rejette, refuse même d'admettre leur lien de sang. Il va même assez loin dans cette hostilité. Alors certes, pour les besoins du roman, on peut comprendre qu'il finisse par changer d'avis. Mais là, on dirait que ça se fait en quelques jours à peine. de même pour Mosa, qui n'avait jamais entendu parler de son frère avant et qui, en quelques jours également, se révèle près à tout pour lui. Vous l'aurez compris, ce qui me gêne c'est comment peut-on créer une relation aussi forte en seulement quelques jours alors que les choses étaient très mal parties avant. Et puis, tout est peut-être un peu trop facile. Les difficultés qui se dressent sur le chemin de nos protagonistes sont finalement assez facilement écartées. Malgré tout, ça reste une bonne histoire qui m'a bien plu.
Petit bonus à tout ça : on découvre une partie de la culture amérindienne et c'est sympa.
L'écriture de Nathalie le Gendre est parfaitement adaptée à son public cible. C'est fluide, ça se lit bien. C'est suffisamment simple pour qu'on puisse comprendre facilement, sans pour autant prendre les enfants pour des nuls.
Ce fut un bon moment de lecture.