Aaaaah, l'Orient-Express, LE train parmi les trains, icône d'une époque révolue et du raffinement poussé à son paroxysme !
Après avoir enchaîné deux livres le prenant pour cadre l'an dernier, j'avais envie d'en découvrir un peu plus sur ce convoi de toutes les légendes. Les options ? Un beau livre à 50€ (et puis quoi encore...) ou ce hors-série d'à peine moins de cent pages nettement plus abordable. Ceci dit, après lecture, même cet investissement-là paraît exagéré au vu du contenu.
Si vous voulez des infos sur l'Orient-Express donc, filez plutôt sur Wikipédia, vous en trouverez BIEN PLUS que dans le présent ouvrage, où la seule chose qui s'en rapproche est une double-page avec une frise historique. Et. C'est. Tout. Youhou.
Le reste ? Dès le début, avec deux interviews de mecs de la SNCF qui se pignolent sur les projets de la boîte mais sans rien nous apprendre sur l'Orient-Express lui-même, on sent que notre curiosité, loin de voyager au fil des pages, restera à quai. Ni même sur les « mythes et légendes » qui ont fait son image, à peine évoqués au détour d'un paragraphe. Au lieu de ça, on a droit à une poignée de textes inégaux autour du thème (parmi ceux-ci, seul celui d'
Arthur Dreyfus, pourtant le plus fantaisiste, sort du lot et tire son épingle du jeu), une mini-anthologie de quelques lignes de classiques situés dans le train... mais aussi une longue interview de Kenneth Branagh pour parler du film récent ou quelques clichés de la photographe Maud Remy-Lonvis qui ne montrent rien ou pas grand-chose des lieux traversés... Un bout de nuage avec un reflet de lumière sur la vitre, super. Peut-être a-t-elle sélectionné des images correspondants à des souvenirs précis de son voyage à elle et non celui du train, toujours est-il que sans clé de compréhension, on s'interroge face à ces clichés qui, à nous, n'évoquent rien. En outre, l'agencement de tout ça laisse songeur : à l'inverse des artbooks japonais où le moindre espace est occupé pour placer un maximum d'images – quitte à les mettre en petit –, on a ici énormément d'espaces blancs sur les pages !
Sans oublier une double-page entière consacrée... au fameux beau-livre à 50 balles !
On remarquera aussi l'absence totale de mention de l'Orient-Express sous sa forme actuelle, opéré par la société britannique Belmond sous le nom Venise-Simplon-Orient-Express (la SNCF étant restée propriétaire de la marque « Orient-Express »). Dans tout le livre, on parle du train comme s'il n'existait plus ! Comment évoquer un convoi mythique et son histoire en passant sous silence sa renaissance, pourtant pas si récente ? Sans doute pour ne pas froisser la SNCF...
Bref, en un mot comme en cent : c'est aussi incomplet qu'archi-creux, on n'apprend que dalle (mais alors vraiment que dalle...), on navigue entre gros plans de rideaux et photos d'époque, mais rien de plus. J'ai beau préférer le support papier, dans ce cas précis, je vous le dis : n'encombrez pas votre bibliothèque avec cet ouvrage certes fin mais au format imposant et préférez-lui internet, aussi bien pour vous documenter que pour de belles images qui font rêver.