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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voyous des fortifications, bandes d'apaches* au couteau leste, pandores en hirondelle, putains et marlous, ouvriers à deux sous la journée, guinguettes et maisons closes...
Et dans les quartiers chics, des bourgeoises corsetées, des courtisanes entretenues, des patrons de presse, le bruissement des cercles intellectuels et culturels.

Et pour maintenir l'ordre public de la Belle Époque, une police aux querelles internes...

La machine à remonter le temps nous propulse dans la dernière décade du XIXe siècle parisien, dans les quartiers populaires où les garçons sont destinés au vol et à l'anarchie, et les filles au trottoir.

Le gardien de la paix Jules Lhérot va se tanner le cuir dans ce métier dangereux, frustrant et dépourvu de reconnaissance.
La jeune Zélie est une fleur du pavé.
Il est du côté du droit, elle de celui de la faute.
Ils vont se tourner autour, au fil de deux vies inconciliables.

Voici une fresque sociale bien reconstituée, s'appuyant sur des faits historiés, mettant en perspective la politique, le maintien de l'ordre, le rôle de la presse, les aspirations sociales des plus démunis, le merchandising du sexe et de la galanterie, pauvres et riches confondus. La psychologie des personnages est autant travaillée que la fiction narrative, terreau fertile d'une belle adaptation cinématographique potentielle.

Pour qui affectionne la thématique sociale historique, c'est le roman parfait!
Tout aussi parfait que la qualité d'écriture.

* Pègre parisienne

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S'autorisant pour notre plus grand plaisir à prendre des libertés avec la réalité, Didier le Pêcheur dépeint dans ce roman,une formidable fresque des bas fonds de Paris dans les années 1900 . Trois personnages ayant réellement existés donnent vie à l'histoire : La belle Zélie ( Amélie Élie) célèbre prostituée incarnée par Simone Signoret au cinéma, Jules Lheros " le tombeur de Ravachol" et le commissaire Reynaud. Sur une vague d'anarchie et un souffle de Liberté , la question qui taraude tout au long du roman est celle de la possibilité d'échapper à sa condition sociale et plus particulièrement pour les femmes. " Finalement,ouvrier ou banquier, bourgeoise ou putain, on nous plaçait a la naissance dans une cage dont on nous empêchait de sortir,notre vie durant. Ne pas voir les autres,ni leur misère,ni leur chance,ni leur différence était le moyen le plus sûr de ne jamais se rebeller."
Zélie,bien qu'issue de la plus triste condition n'est pas la Cosette de V.Hugo. Elle aspire à une vie indépendante,libre et sans privation. Elle a Vite compris qu'il ne fallait compter que sur elle même et elle ne possède que son corps... Cela n'interdit pas d'aimer et son coup de foudre pour Milo,chef d'une bande d'Apaches ,apporte un regain de romantisme qui,sans faire l'impasse de la dure réalité du monde de la prostitution,renvoie l'image de l'amour à la Roméo et Juliette.
Ici la morale est revisitée ,les valeurs et lois Bourgeoises sont remises à leur juste place,celle du maintien des intérêts de classe et surtout de ceux des hommes. Tout voyous qu'ils soient,les Apaches attisent davantage l'admiration et le respect que la police et les journalistes, déjà " chien de garde" du pouvoir.
Ce roman m'a entraînée dans le grouillement du Paris populaire, m'a fait partager cette soif d'émancipation des femmes et renifler le goût de la liberté...quoi qu'il en coûte !
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"C'est nous qui sommes les hiboux
Les apaches, les voyous
Ils en foutent pas un coup
Dans le jour, nous planquons nos mirettes
Mais le soir nous sortons nos casquettes
Nos femmes triment sur le sébasto
Pendant que nous chez le bistrot dans un coin bien au chaud
On fait sa petite belote avec des mecs comme nous
Des coquins, des apaches, des hiboux."

Cette chanson de Piaf m'a hanté tout au long de ma lecture de ce "Un bref désir d'éternité" dans lequel Didier le Pêcheur -que je ne connaissais pas- convoque ce Paris de la Belle Epoque et ses quartiers populaires, sa noirceur, sa violence, ses cocottes et ses apaches.
Il y a un rien de Zola dans ce roman réaliste, cruel, cru et un peu du Marcel Carné de l'Hôtel du Nord et du Quai des Brumes. Un peu d'Eugène Sue et d'Aristide Bruand et ces inspirations, ce mélange donnent un roman extrêmement prenant, efficace. Engagé même. Profondément désillusionné aussi. Désespéré et sans concession. Un roman noir, un vrai de vrai.
"Un bref désir d'éternité" nous convie à suivre les destins croisés de Zélie, fille des faubourgs qui pour s'extraire de son destin tout tracé d'ouvrière se lance dans la prostitution et dans les bras des chefs apaches, aussi cabossés que violents et charismatiques; de Jules qui de modeste garçon de café deviendra policier après avoir contribué à l'arrestation de Ravachol; de l'inspecteur Reynaud, poète tourmenté à ses heures et de Madeleine épouse bourgeoise frustrée.
Si la trame du roman est définitivement romanesque, elle emprunte bien à la vie des modèles des personnages (Jules Lhérot, Amélie Elie -célèbre Casque d'or- , Ernest Raynaud) et quelles existences...
Loin du fantasme d'une belle époque toute de littérature, d'art, de finesse et de beauté, Didier le Pêcheur a pris le parti de raconter l'envers du décor: il y a d'un côté le monde des nantis. Hypocrite. Venimeux. Mélange de pudibonderie et de faux semblants. Débauché, désoeuvré. du côté des faubourgs, c'est le monde misérable des ouvriers et des apaches où faute de pouvoir s'en sortir honnêtement, on préfère brûler la vie par les deux bouts; où il vaut mieux être la gagneuse d'un chef de bande que fille ouvrière. On joue du désir comme du couteau ou du revolver, on boit plus que de raison et on oublie demain dans les guinguettes. On rêve aussi. Quant à la police...
De cette violence, de cette époque pétrie de paradoxes jaillit un roman beau, tragique et intelligent qui se lit comme un feuilleton, qui se savoure malgré son amertume, son petit gout de désenchantement. Dans "Un bref désir d'éternité", il y a peut-être de la place pour le désir, mais ni pour la rédemption, ni pour l'amour. Encore moins pour l'espoir.
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Ce roman raconte la vie d'une jeune fille Zelie, éduquée par son père à la campagne et qui rêve d'un autre destin. Belle adolescente, rebelle, libre et déterminée elle sera convoitée, séduite et utilisera ses charmes pour tenter de sortir de la fange.
Elle croisera le chemin de femmes et d'hommes tout autant perdus qu'elle mais qui chacun à leur mesure participeront à son «émancipation». Jules, naif dans un premier temps, opportuniste et calculateur saura patienter pour s'imposer dans sa vie alors que les chefs de bandes s'affrontent, tentent d'éliminer l'adversaire maquereau jaloux/amoureux ?
Une lecture enrichissante et éclairante sur la vie des différentes classes sociales et politiques à la fin du XIXe, dont les héros sont inspirés par des histoires vraies. Didier le Pêcheur sait accrocher le lecteur grâce à une narration réaliste et détaillée.
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Un bref désir d'éternité est un roman de Didier le Pêcheur, un écrivain que je ne connaissais pas et que j'ai eu l'occasion de découvrir grâce aux éditions JC Lattès et à la plateforme NetGalley.

Vous savez sans doute que j'aime L Histoire, et le résumé de ce roman historique avait donc de bonnes raisons de me plaire :

" Paris, 1892. Alors que la capitale est en proie à une vague d'attentats et que la police recherche activement l'anarchiste Ravachol, un garçon de café, Jules Lhérot, le reconnaît parmi ses clients et rend possible son arrestation. Érigé en héros par une presse qui est en train de découvrir que la peur fait vendre, Jules devient aussitôt, pour les anarchistes épris de vengeance, l'ennemi à abattre.

De son côté, la jeune Zélie, fille d'ouvrier prompte à frayer avec les marlous et bien décidée à vendre son corps pour se faire une place dans le monde, s'enfuit de la maison de correction où elle a été enfermée. C'est alors qu'elle rencontre Jules, qui tombe éperdument amoureux d'elle...

Il deviendra policier, elle prostituée. Leurs routes croiseront celles du commissaire Raynaud l'humaniste, de Bolivar le flic aux moeurs dévoyées, de Milo l'Apache, de Lefeu le journaliste sans scrupule, ou encore de Madeleine, l'épouse d'un grand patron de presse tiraillée entre sa vie bourgeoise et ses désirs. Mais il aura beau perdre ses idéaux, jamais Jules n'oubliera Zélie...

Dans cette fresque saisissante où les trajectoires personnelles rencontrent la grande Histoire, Didier le Pêcheur nous entraîne au coeur d'un Paris âpre et sulfureux, des beaux quartiers aux bas-fonds où règnent les insoumis, dans un monde où chacun a quelque chose à cacher, et où la survie des uns se paie de la souffrance des autres. "

Je dois tout de même avouer que j'avais quelques craintes en commençant ce livre. J'avais peur de tomber sur une bleuette naïve avec le Paris de la Belle Epoque en décor de pacotille. Je n'aurais pas pu me tromper davantage, car ce roman est exactement le contraire.

D'abord, le cadre historique n'est pas qu'un prétexte, et le Paris décrit par Didier le Pêcheur est presque un personnage à part entière, avec ses quartiers, sa vie mondaine, son peuple insaisissable. C'est un portrait très réussi de la ville-lumière au tournant du XIX° et du XX° siècle.

Ensuite, l'auteur nous propose une galerie de personnages captivants. Outre Jules, le garçon de café devenu policier après avoir permis l'arrestation de l'anarchiste Ravachol, et Zélie, la fille du peuple qui rêve d'émancipation par la prostitution, nous pouvons suivre les mésaventures d'un commissaire de police qui rêve poète, d'un policier prêt à tous les vices, d'un charismatique chef de bande, d'un journaliste opportuniste, et d'une bourgeoise délaissée par son mari patron de presse. Outre cette galerie hétéroclite, le roman présente l'avantage de faire évoluer ses personnages. Jules ne restera pas ce jeune garçon de café innocent et naïf, Zélie perdra elle aussi une partie de ses illusions.

Enfin, le récit est prenant et ne se limite pas, loin de là, à une histoire d'amour. D'ailleurs, d'histoire d'amour, il n'en est presque pas question tout au long des 472 pages du roman, qui passent d'ailleurs très vite tant l'histoire est prenante et admirablement rythmée. Cela m'a fait penser aux grands romans populaires publiés sous la forme de feuilletons à la grande époque de la presse de la Belle Epoque. L'hommage à cette forme d'expression littéraire, populaire, divertissante mais pas dénouée d'engagement social ou politique, est en tout cas parfaitement réalisé.

Au final, là où je m'attendais à une histoire légère dans un cadre historique bien connu, j'ai eu le plaisir de lire un roman passionnant du début à la fin, avec des personnages forts mais complexes, et un récit plus riche que le résumé aurait pu me le faire deviner. Une très bonne surprise, et un vrai bon roman de divertissement.
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Paris 1892 - 1914 . un roman qui se lit comme un récit à la Dumas . Très bien écrit, plein de rebondissements. On s'attache aux personnages et à ce qu'ils deviennent plus ou moins malgré eux, pour s'adapter aux circonstances de la vie de cette époque. Fresque saisissante et très réaliste des conditions de la vie bourgeoise, des bas fonds avec ses "apaches" en bandes rivales, des prostituées, des ouvriers , de la jeunesse laissée pour compte, des manipulations politiques policières, de la violence des deux côtés, ...
Très prenant, se lit comme un thriller.
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Nous sommes à Paris en 1892, Jules, jeune garçon de café participe à l'arrestation du célèbre anarchiste Ravachol et sa vie s'en trouve chamboulée. Il devient l'ennemi public numéro un des anarchistes de la capitale et décide alors d'intégrer la police en vue de se protéger légalement.
Zélie, jeune fille, vit avec son père l'obligeant à aller à l'école, or elle sèche et découvre Paris et ses quartiers, les troquets, la prostitution... Son père l'envoie en maison de correction chez les bonnes soeurs, elle s'enfuit puis rencontre dans sa cavale Jules qui ne cessera alors de l'aimer, l'épier, provoquer les rencontres fortuites.

L'écriture et le scénario sont très cinématographiques peut-être parce que l'auteur est lui-même réalisateur et scénariste. Les décors sont magnifiquement plantés, les personnages très développés et dignes d'intérêt. Les chapitres défilent facilement tant l'histoire est prenante et dense. Il se passe toujours quelque chose dans le Paris des bas-fonds et des policiers.

Belle découverte que ce roman dont à priori de prime abord la couverture ne me faisait pas rêver !
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Un bon roman historique et une grande histoire d'amour dans le Paris de la fin du dix-neuvième siècle.
Très documenté et réaliste, nous plongeons dans cette époque où Paris était le théâtre d'attentats commis par les anarchistes.
Nous découvrons aussi les bandes qui ont la main mise sur ce qui rapporte : larcins et prostitution. La petite Zélie y plonge pour ne plus dépendre de sa famille : gagner de l'argent sans être obligée d'aller à l'usine comme son père. Elle n'a pas froid aux yeux et décide qu'elle aura une belle vie.
Ce que j'ai aimé : une histoire bien menée, des personnages charismatiques et du réalisme.
Mon bémol : pas assez littéraire à mon goût, une écriture sans fioritures et plate.
À vous de décider maintenant.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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La capitale vit une vague d'attentats anarchistes sans précédent en cette année 1892. La police recherche activement François Claudius Koënigstein dit Ravachol, un ancien ouvrier reconverti en poseur de bombes pour la cause anarchiste. Son portrait est largement diffusé et Jules Lhérot le reconnaît en l'un de ses clients.

Fidèle républicain, il file au poste de police le plus proche pour que des agents interviennet alors qu'il est encore attablé dans le restaturant de son oncle. Mais la police tarde et Ravachol quitte les lieux. Quelques jours plus tard, le voilà revenu. Cette fois-ci, il n'échappera pas à son destin et sera emmené entre deux pandores.

Jules est un héros, il est reçu par le préfet Lépine en personne, donne des interviews à la presse mais les anarchistes sont furieux et ont juré de se venger, ce qu'ils feront quelques semaines plus tard en dynamitant le restaurant, tuant son oncle.

Obligé de se cacher, Jules se terre à l'hôtel des trois couronnes où il va faire la connaissance de Zélie, une prostituée, dont il tombe amoureux. Mais la jeune fille a le coeur pris ailleurs et Jules, le sien, brisé.

Il décide d'entrer dans la police et se voit sous les ordres du commissaire Reynaud, qui taquine volontiers la muse et passe ses soirées dans les théâtres, en bon admirateur de la grande Sarah Bernhardt qu'il est !

Un soir, il en vint à aider Madeleine, l'épouse d'un grand patron de presse, tiraillée entre sa vie bourgeoise où elle s'ennuie et ses désirs de grand amour…

Un bref désir d'éternité me faisait de l'oeil depuis sa parution en janvier, je n'ai donc pas hésité à l'acquérir lorsque je l'ai trouvé d'occasion et à le lire dans la foulée, une fois n'est pas coutume.

Vous le savez sans doute, j'aime beaucoup la Belle Epoque et le contexte anarchisme / apache / le rôle de la presse / police m'intriguait tout particulièrement. Pour bâtir son intrigue, Didier le Pêcheur, par ailleurs réalisateur et scénariste pour le cinéma et la télévision, s'est solidement documenté et appuyé sur des faits réels et des personnes ayant existé.

Ravachol a été guillotiné le 11 juillet 1892 pour ses attentats anarchistes, arrêté grâce à Jules Lhérot, dont on ne sait rien de plus si ce n'est qu'il est entré dans la police. L'auteur s'est aussi inspiré de la vie d'Amélie Elie, dite Casque d'Or, pour le personnage de Zélie et il y a bien eu un commissaire Raynaud, poète et écrivain. Tout le reste n'est que fiction, une fiction assez noire, ce à quoi je ne m'attendais guère.

Dans cette fresque saisissante où les trajectoires personnelles rencontrent la grande Histoire, Didier le Pêcheur nous entraîne au coeur d'un Paris âpre et sulfureux, des beaux quartiers aux bas-fonds où règnent les apaches, dans un monde où chacun a quelque chose à cacher, et où la survie des uns se paie de la souffrance des autres.

L'auteur marche dans les pas de Zola en nous proposant un roman naturaliste, il nous dépeint à merveille le rôle de la presse, le Paris interlope des bourgeois, celui des artistes, celui des cocottes mais surtout celui du peuple de Paris et des bas-fonds, où les catins, les apaches et les marlous règnent sans partage.

On suit alternativement Jules, Zélie, Reynaud et Madeleine, des personnages bien dessinés et aboutis. Jules, dans son travail de policier de terrain, les deux mains dans la m*, définitivement marqué par l'attentat dont a été victime son oncle et qui développera une certaine violence au fur et à mesure des évènements qui lui arrivent.

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