Résilience, tome 2 : La vallée trahie

Le siège social de la société qui gouverne l'Europe est à Bruxelles. Pas vraiment futuriste donc. Cette société est dirigée par une femme, faisant s'il en était besoin, la démonstration que le capitalisme néolibéral s'accommodera fort bien de l'égalité homme-femme. Des premiers ministres femmes de tous pays européens ont démontré leur capacité à être aussi impitoyables et sans scrupules démocratiques que leurs homologues masculins.
La suite de l'épopée résistante des quelques individus s'opposant à la machine répressive européenne poursuit son cours. le scénario est toujours suffisamment bien ficelé pour nous tenir en haleine et nous demander quelles sont les motivations réelles des uns et des autres.
Il y a bien quelques artifices de lieux qui sont un peu limites mais cela passe quand même.
Graphiquement, c'est toujours soigné et agréable.
Il semble qu'il y a une "saison 2", je la lirai.

Dans ce second tome, nous retrouvons avec plaisir les héros du premier tome : Adam, Agnès et Helen. Ils s'embarquent dans le train de la Résilience en partance pour la vallée préservée dans un lieu tenu secret. On découvre avec émerveillement une vallée protégée par l'Unesco où, en toute illégalité, les résilients, sorte de hippies écolos, cultivent de façon responsable fruits et légumes. Un monde apaisé et presque parfait auquel on ne demande qu'à croire. Mais, hélas, les « méchants » ne sont pas loin. Un espion infiltré dans la colonie prévient les forces de Sécurité Intérieure et tout va se bousculer. Mais que peuvent faire quelques « gentils » résilients, pacifistes et nus, face à un service de sécurité super armé genre Robocop ?
Beaucoup de thèmes dans cette BD qui prend la défense de la préservation de l'environnement et de la biodiversité. le libre échange des semences, la suppression des pesticides et le retour à une agriculture raisonnée, on dit oui. Mais toute cette violence, cette famine entretenue, et cette dictature, ça fait quand même froid dans le dos.
Les dessins, très expressifs et colorés, donnent du rythme à l'intrigue drôlement bien ficelée.

Le deuxième tome de « Résilence » vient mettre un point finale au premier cycle de cette série. « La vallée trahie » laissera donc la place à « La mer de plastique » qui pourra démarrer son intrigue sur des bases solides. le destin des différents personnages étant toujours en suspend, cette fin de cycle n'est évidemment pas une fin en soi. Une intrigue se termine, une page se tourne, un espoir disparait, mais les choses sont loin d'être arrivées à leur terme.

Ceci étant dit, parlons un peu plus de ce deuxième tome. Nous avions laissés nos héros en relative sécurité à la fin du premier album. le train de la résilience allait pouvoir les emmener dans un lieu de paix et de liberté où ils pourraient enfin vivre en toute sécurité. Mais les choses ne vont bien entendu pas se dérouler comme prévu.

Ce récit où la vie humaine se heurte au pouvoir des puissants est très bien ficelé et nous présente un avenir un peu trop réaliste pour ne pas être dérangeant. Entre résistance, espionnage, et espoirs fous, les protagonistes de cette bande dessinée vont devoir affronter leurs propres démons pour survivre dans ce monde dévasté et hostile.

La patte graphique d'Augustin Lebon est toujours égale à elle-même. Nous retrouvons dans ce deuxième tome de « Résilence » ses dessins colorés et dynamiques qui traitent les personnages et leur environnement à parts égales. Nous profitons donc de très beaux décors emplis de multiples détails associés à des êtres humains très expressifs et travaillés.

On ne s'ennui pas un seul instant au cours ce cette intrigue qui réservera de forts rebondissements aux lecteurs qui auront eu envi de continuer cette aventure se déroulant dans un futur que nous souhaiterions tous éviter. Pour ma part, je ne vais pas bouder mon plaisir et vais me jeter sur le troisième tome de « Résilence » qui est déjà disponible !

Dans un monde où une firme agricole possède le monopole alimentaire et économique tout en ayant, au passage, détruit l'environnement, la Résilience, tente de résister. Clandestinement, elle recrée des espaces de biodiversité et un réseau alimentaire parallèle.

J'avais lu le premier tome il y a fort fort longtemps mais je n'ai eu aucun mal à rentrer de nouveau dans l'histoire. Je ne savais plus qui était qui mais la dynamique de ce deuxième tome nous replonge efficacement dans le contexte.
J'ai adoré suivre les différents personnages, le message de l'histoire, tout en reconnaissant que tout n'est pas parfait dans le déroulé. L'histoire d'amour triangulaire ne sert pas à grand chose et il y a quelques naïvetés dans les actions mais ça passe. C'est un deuxième tome qui donne envie de connaître la suite.

Un second tome qui se déroule en un lieu unique : la vallée préservée. Mais un espion s'est glissé dans le train qui amène Adam, Helen et Agnès. Mais qui est cet espion qui risque de faire découvrir cet havre de paix de la Résilience à Diosynta ?
La recherche de l'espion est intrigante et bien menée et augmente le suspense dans ce second tome. La défense de la Vallée est pratiquement inexistante mais cela change des histoires du même genre où un petit groupe tient la dragée haute à des militaires endurcit... on est donc plutôt réaliste dans la mise en situation de cette opposition entre la multinationale et les résistants.
Les personnages se révèlent tous ambiguës dans leurs sentiments et leur comportement, c'est plutôt intéressant à suivre leur évolution dans l'histoire et les relations qu'ils nouent les uns aux autres.
Pour l'instant, l'histoire se révèle plutôt passionnante avec des personnages intéressants et encore beaucoup de questions et d'intrigues autour de ce monde à l'environnement ravagé.