Une nuit de carnaval

Je suis belge mais je vis désormais dans le Pas de Calais. Donc, non loin de Dunkerque. Un ami m'a prêté ce livre, et comme je suis dans une phase polar... Je ne pense pas que je l'aurais lu autrement que sur recommandation. Je ne suis jamais allé au Carnaval de Dunkerque et donc ce que j'en connais ne vient que de ce que le livre en dit. C'est déjà ça, un bon point pour le voyage etvla découverte.

Cela étant dit, j'en viens au livre. le roman n'a rien d'exceptionnel mais se lit plutôt bien. On suit la police dunkerquoise dans une enquête au sujet de meurtres qui se deroulent durant le carnaval. Et le premier bon point du roman est son ambiance. On nous décrit la ville, le carnaval, ses Clet'ches (costumes du carnaval), ses carnavaleux qui font chapelle en chantant et en buvant. Et tout ça rend la ville bien vivante.
En effet, le carnaval ce nest pas une tradition. C'est une institution. Dunkerque sans le carnaval ce n'est pas Dunkerque. C'est un peu comme le carnaval de Binche en Belgique, il y a le carnaval et les gens en parlent tout le temps avant comme après. On vit carnaval quasi la moitié de l'année, en gros.
Et dans l'histoire qui nous est contée, comme dans la réalité, on ne coupe pas au carnaval, hormis cas d'extrême urgence (guerre 39-45, en 91 pendant la guerre du golfe et récemment avec la covid). Ici, il s'agit donc de plusieurs meurtres ayant lieu durant les festivités. Mais le maire de la ville est catégorique on annule pas le carnaval.

Du côté des héros on a deux policiers. L'un est un Parisien fraîchement arrivé dans le nord pour prendre occuper un poste de commissaire et qui va bientôt être papa. Il est plutôt lent, dans le sens mou ou mollasson, mais il est énormément dans la réflexion, en tout cas plus que dans l'action. Je lui ai trouvé un petit côté autiste, quelques traits par-ci, par-là (difficulté à communiquer normalement, à comprendre les convenances, manies (déplier les trombonnes), réactions émotives peu visibles, semble ne se soucier de rien, et aussi le petit côté cliché de l'autiste malin, à défaut d'être savant).
Son collègue, lui, est plus dans l'action et a du mal à cerner son chef. C'est un mec un peu plus rentre dedans et quelque peu bourru. le genre célibataire endurci.
J'ai trouvé ces deux personnages plutôt intéressants et sympas. En tout cas, leur relation est intéressante du fait de leur caractères opposés.
Par contre, vers la fin du roman (dans le dernier tiers des 300 pages), et c'est là où le bat blesse, on voit le carnaval passé quasi à la trappe. L'auteur n'en parle plus. On ne sent plus l'ambiance de la ville, de la fête. On dirait qu'il fallait clôturer l'intrigue et donc on a mis de coté l'ambiance. Alors que ça pourrait justement donner de bonnes scènes, de bons décors pour la chasse au criminel.

Donc en résumé, un moment sympa mais sans plus. le plus gros intérêt réside dans le découverte de l'ambiance du carnaval qui, j'imagine, ne pourra jamais être aussi intense qu'en s'y rendant sur place.