Lorsque dans les 25 premières pages, je me trouve avec les larmes aux yeux et un noeud à la gorge, je sais que le livre que je suis en train de lire va être un coup de coeur. J'ai découvert la plume sensible, d'
Agnès Ledig avec dans "Le murmure des feuilles qui dansent", qui m'avait beaucoup plu. Je me suis précipité sur "
Se le dire enfin", et mon jugement était un peu moins enthousiaste jusqu'à ce que je lire dernièrement "Conter les couleurs", qui m'a donné les explications qui me manquaient. J'étais prête à lire "
La toute petite reine". Très joli titre, suffisamment ambigu par rapport à la 4ème de couverture pour partir à la découverte de ce livre.
Commençons par la plume de l'auteure, elle n'est pas seulement sensible, elle est poétique, et plusieurs superbes poésies clôturent des chapitres de ce livre. le monde d'
Agnès Ledig est un monde de douceur, de bienveillance, mais absolument pas le pays des Bisounours, peut-être celui des petits lapins, mais pour comprendre ma phrase, il vous faudra lire l'histoire.
L'histoire est celle de Capucine une jeune femme que la vie a malmenée, qui après s'être pliée à tant de sacrifices voit tous ses espoirs partir en fumée, et en oublie sa valise, et celle d'Adrien un Maitre-chien (Bloom) appelé sur le quai de la gare de Strasbourg pour détecter s'il y a une bombe dans cette valise oubliée. Les ingrédients sont là tous présents pour une romance, mais ce serait trop simple.
Ce livre est une magnifique leçon de vie, un baume pour soigner les blessures du passé, un chemin pour accompagner une reconstruction, une résilience, un deuil, un traumatisme, un sacrifice.
Ce livre est un manifeste pour que le mot psychiatre ou psychologue soit vu comme un médecin à part entière, qui soigne notre cerveau. La blessure physique est plus visible, plus "justifiable" à soigner, les blessures morales sont invisibles, mais bien plus douloureuses, et donc n'ayons pas peur de demander de l'aide, pour remettre de l'ordre dans nos émotions, nos ressentis.
Ce livre est pour moi un gros coup de coeur, pas seulement pour la proximité géographique de l'histoire. Pas seulement pour le fait que j'ai eu la chance de rencontrer l'auteure au Salon du livre de Saint-Louis en mai dernier. Mais parce qu'il me parle, comme il parlera à de nombreuses personnes que le destin pousse à prendre des décisions, à faire des sacrifices, et qui, un jour, se demandent pourquoi de tels choix.