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Thérèse et Isabelle sont élèves dans un pensionnat au milieu des années 50. Alors qu'au début du roman Thérèse semble voir Isabelle comme une ennemie, celle-ci change vite d'avis sur celle-ci puisque qu'un amour passionné et foudroyant voit le jour entre les deux jeunes femmes.
Consumant leur amour chaque nuit par peur de réveiller la surveillante et d'être renvoyées, elles découvrent les plaisirs de l'ivresse amoureuse et le désir physique qui les lient.

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J'ai d'abord été perplexe sur ce petit roman en commençant ma lecture car je n'étais pas habituée à ce style d'écriture. Cependant, je dois avouer que plus les pages se tournaient, plus je me suis prise de passion moi même pour l'amour foudroyant entre ces deux jeunes femmes. le style d'écriture de Violette Leduc, bien qu'au départ difficile à intégrer, se révèle poignant et vraiment très beau. Elle a su mettre chaque mots sur chaque sensation éprouvée pour nous la faire ressentir à nous lecteurs.
Dire que cette histoire a été censurée dans le passé car jugée non-conventionnelle... Pourtant, c'est un beau message d'amour, de plaisir et de passion féminine !
Ce fut une très belle découverte pour moi qui mérite ses 4 étoiles ! Si vous souhaitez découvrir les joie d'un amour débordant, ce livre est pour vous ;)
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Quelle grâce et quelle poésie dans cette « long short story » (comme disent les anglais)
C'est court, intense et enivrant. Ça se lit d'une traite, le souffle court et ça vous laisse étourdit.
La plume de l'auteur est magnifique, très originale. le choix des mots emmène l'imagination plus loin, déstabilise parfois.
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Je savais plus ou moins dans quoi je me lançais, toutefois, je ne savais pas le texte si érotique. Outre le sujet, la découverte du sentiment amoureux et son volet plus physique, qui ne m'a pas emballé, le style souffre d'un gros défaut. Il y a de nombreux passages fulgurants, mais beaucoup de métaphores ou comparaisons m'ont laissé de marbre, voire m'ont semblé hermétiques, et certains passages étaient bons uniquement dans les notes (dans les versions antérieures à celle retenue). La censure y est aussi pour beaucoup. Autrement, d'autres passages n'étaient pas clairs, brouillons et précipités, quand il y a deux personnages et que je ne comprends pas qui parle, c'est problématique.

La fin est abrupte, mais en même temps, il n'y avait pas trente six mille solutions.

Au fil des pages, je me suis habitué à l'écriture et j'ai pu quelque peu apprécier ce que je lisais donc peut-être que je tenterai de lire d'autres oeuvres de V. Leduc.
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Terriblement bien écrit, c'est si poétique et beau.

Une demi étoile en moins parce que les protagonistes sont mineures donc c'est un peu dérangeant par moments mais je suppose que l'époque à laquelle a été écrit le livre peut expliquer ce choix.

Parfois un peu longuet sur certaines descriptions mais encore une fois, magistralement écrit.
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Livre rédigé en 1954, publié avec des coupes en 1966, et en version intégrale en 2000

J'ai lu la version intégrale (non censurée donc) et effectivement je comprends qu'il ait pu y avoir des coupes dans les années 60. Car le thème, l'homosexualité assumée de deux jeunes filles de 15 ans, peut apparaître comme crue et dérangeante.
L'écriture bien que directe et sans ambiguïté (appelons une chatte une chatte;)), m'a bien plus par son côté également poétique.

Seul bémol : il n'y a pas réellement d'histoire (juste les sensations de la narratrice) et cela finit par être répétitif.
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Thérèse et Isabelle (1954) et L'Affamée (1948) Violette Leduc

Je choisis de regrouper ces deux récits dans une même critique car, même s'ils sont séparés de plusieurs années et évoquent deux périodes différentes de la vie de l'auteur, ceux-ci sont une ode à l'amour, l'amour que Violette considère comme une « grâce ».
En cela, les deux récits rappellent le fameux poème de Louise Labbé : « je me brûle et me noie » dans toute sa puissance passionnelle incandescente et son idéal fabuleux et dévastateur.
La soif d'amour et de possession de l'auteur (comme en parle Simone de Beauvoir dans la préface de la Bâtarde paru en 1966) sont inextinguibles et ne peuvent s'épancher que dans l'écriture. Ainsi, Simone conseillera à Violette de se mettre sérieusement au travail, d'organiser ses obsessions, de leur donner une forme, de les sublimer.
Le court récit, Thérèse et Isabelle est construit comme une longue poésie en prose, à la fois lyrique et épique car constitué de cinq moments clés, telle une tragédie. La destinée et le tragique sont présents sous la forme de la rencontre amoureuse de deux jeunes filles dans un pensionnat et de l'ombre inquiétante de la mère qui peut à tout moment décider du destin de sa fille. Ainsi, le lieu unique et fermé correspond à la scène de l'amour tandis que le dehors est celui où rôde le danger. Au fil des pages, le lecteur voit se dessiner le jeu de séduction d'Isabelle vers Thérèse qui la rejette, dans un premier temps. Vient ensuite le temps de l'amour et le désir, l'acte amoureux, l'inquiétude de Thérèse en proie à ses démons : la peur de l'abandon et le désir de possession de l'être aimée et enfin, la perte de l'être cher, la séparation à jamais décidée par la mère, tel un couperet.
Le roman L'Affamée est le chant d'amour d'une femme pour une autre qui ne s'intéresse à elle qu'amicalement et intellectuellement et qui va devenir une sorte d'idole, une muse, en tout cas un exemple qui lui permettra de mener à bien ses projets d'écriture. La passion que « Madame » (nous savons qu'il s'agit de Simone de Beauvoir) a déclenchée est dénommée « l'événement » dans le récit. Si ce sentiment puissant va être couché sur le papier, il sera aussi dévastateur car il renvoie l'auteur, tout au long du roman, à sa laideur, ou du moins ce qu'elle croit être abominable chez elle, son visage : « J'ai vu des abats-jour invendables. On les avait alignés sur le rayon d'une arrière-boutique. On ne les avait pas serrés les uns contre les autres. Leur laideur ne se froissait pas. Mon visage est un abat-jour invendable, mais je n'ai pas d'arrière boutique pour le dissimuler... ».
Ce récit autobiographique est composé d'un enchaînement de paragraphes dépeignant une lutte incessante de pensées essentiellement en proie aux tourments passionnels. Au fil du récit, les marqueurs temporels font leur apparition, à la façon d'un journal de bord, celui de la conquête de l'objet du désir, guetté, suivi, attendu dans des lieux précis. le titre L'Affamée correspond tout à fait aux besoins d'amour de l'auteur qui se positionne presque comme un ogre, toujours aux aguets pour saisir un geste, un regard, la voix ou un objet saisie par l'être désirée. Ce récit oscille entre réalisme et onirisme, emportant le lecteur dans des fantasmes poétisés et lyriques. L'écriture est d'une grande beauté mais parfois, le lecteur peut se perdre dans les méandres d'une pensée très imagée qui finit par s'isoler et qui l'éloigne, le refoule même parfois, par une systématisation rythmique du récit des événements et de leur appréhension. Toutefois, la récurrence des allers et venues entre raison et passion montre toute la fureur (au sens classique du terme) de l'auteur qui lui fait perdre le bon sens ou encore le désir de vivre, de se laver, de se nourrir, ravivant des blessures d'enfance gravées à jamais qui ne pourront trouver l'apaisement ou du moins une forme d'acceptation que par l'écriture : « Quitté les cris de la rue de Reuilly, acheté du papier à cigarettes, une plume rouillée à cinquante centimes, un cahier. Couru follement jusqu'à mon réduit, tombée sur mon lit. Un assassin qui n'a plus rien à faire. »
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Une récitation géniale de la découverte du désir lesbien, avec une véritable montée en puissance à chaque page, chaque phrase, chaque mot. Avec une écriture intelligente et si bien imagée elle nous livre un récit complet d'un sujet si peu abordé. Merci Madame Leduc pour cette histoire
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Deux collégiennes d'environ dix-sept ans sont amoureuses l'une de l'autre.
L'auteure nous raconte les ébats de tendresse, d'amour charnel de deux adolescentes la nuit dans un dortoir d'une école. le tout est raconté avec beaucoup de poësie, sans vulgarité aucune. Violette Leduc nous fait découvrir comme l'amour physique entre personnes du même genre peut être fort et intense. A lire.
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette écriture, une sorte de logorrhée poétique sans queue ni tête. C'est un délire qui s'étire à n'en plus finir, des dialogues incohérents, je n'ai pas pu aller au bout.
Il était certes audacieux dans les années 50 de parler d'amour entre femmes, mais l'intérêt historique n'a pas contrebalancé l'ennui.

#Challenge "Plumes féminines"
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Violette Leduc décrit les sensations qui traversent sa protagoniste lorsqu'elle découvre la passion amoureuse avec une précision de dentellière. Ses envolées lyriques touchent presque au surréalisme, et pourtant elle ne perd jamais la lectrice, pour peu qu'elle se mette au diapason de la sensibilité de Leduc et de celle de son alter-ego, Thérèse.
La ferveur brouillonne des premiers amours, en particulier lorsqu'ils sont interdits, a trouvé un écho chez la toute jeune lesbienne que j'étais lors de ma première lecture.
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