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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le récit commence en France où Jasmine, jeune prostituée nigériane, échappe à ses souteneurs. Touchée par son histoire, Serena, journaliste de son état, part au Nigeria enquêter sur les réseaux criminels qui envoient les filles sur les trottoirs des grandes villes européennes.
Mais tout ne se passe pas comme prévu : une fois sur place elle découvre assez rapidement l'ampleur du problème. Ce sont des milliers de femmes qui essaient de partir en Europe pour échapper à la misère locale, et il y a de gros intérêts financiers impliqués. Une entreprise gère ce marché, la bière First. La société vend ses bouteilles dans tous les bistrots à la mode, elle emploie des "promotrices" qui poussent le client à la consommation en proposant des "extras" aux hommes qui constituent la clientèle de ces lieux. Ajoutons des flics pourris qui jouent les gros bras, tabassent les gérants qui offrent des bières d'autres marques, recrutent les filles et les punissent si elles ne filent pas droit. Les bénéfices sont partagés avec les politiques qui ferment les yeux sur ce trafic et couvrent les flics, donc pas la peine de porter plainte au commissariat, c'est même dangereux. L'organisation est bien en place et la boucle est bouclée.
A noter que certains faits sont tirés de la réalité dénoncée dans le livre "Heineken en Afrique" d'Olivier van Beemen.

Aidée par les membres d'ONG d'aide aux femmes victimes de violence, Serena découvre peu à peu ce monde qu'elle ne pouvait soupçonner. Personne ne veut lui parler, et elle comprend pourquoi quand elle apprend ce qui est arrivé à celles qui ont parlé auparavant. Tout est donc pour le pire dans le pire des mondes lorsque l'impensable se produit : l'arrivée d'un flic honnête.

Tout le début du livre est très intéressant et on découvre l'ampleur de la corruption qui règne au Nigeria. Aux deux tiers du livre le récit s'essouffle un peu et traine en longueur, de nouvelles horreurs s'ajoutent aux horreurs existantes sans que cela apporte beaucoup à l'histoire. Dommage qu'il y ait cette lenteur à ce moment, le récit gagnerait à garder la fluidité du début, mais Free Queens reste un livre à lire, surtout pour ceux qui n'ont aucune idée de la manière dont les choses se passent au Nigeria.
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Je viens de finir de lire Free queens de Marin Ledun, paru il y a 9 mois dans la collection Série Noire de chez Gallimard.

Enfin, je viens de dévorer, devrais-je dire, tant ce thriller politique (comme il est présenté sur la 4ème de couverture) est haletant, l'action ne vous laisse aucun répit.

Cet auteur, que je ne connaissais pas, dénonce tout autant qu'il écrit un thriller. Dans Free queens, les pratiques d'une multinationale de la bière, la corruption à tous les niveaux, les violences subies par les femmes. ...
Le livre est entre le thriller et l'enquête journalistique.

Pas besoin de chercher bien loin la ressemblance avec une grosse marque de bière, on trouve la référence dans les citations au tout début du livre, une grosse entreprise, hollandaise elle aussi, dont les hôtesses en robe moulante à l'effigie de la marque sont chargées de vendre la célèbre bière par tous les moyens, dans plusieurs pays d'Afrique.

Mais en cherchant sur internet, j'ai découvert une autre multinationale implantée au Nigéria, belge, et j'ai lu un article de l'AFP paru dans le Monde et dans Challenges en février 2019 qui m'a interpellée. En effet, le chapitre 10 reprend les principaux éléments de cet article et place les phrases prononcées par le responsable de l'usine de ce brasseur (le plus gros brasseur au monde) dans la bouche du directeur de l'usine de MB Nigeria Inc, la multinationale fictive du roman. "Sur le marché de la bière, il y a un nouveau shérif en ville", par exemple.... Je ne sais quoi penser de cette transposition exacte de phrases de l'article, le but est-il de mettre en cause cette multinationale belge ?

Quoiqu'il en soit, c'est un excellent thriller qui a le mérite de dénoncer les pratiques des multinationales occidentales en Afrique et la corruption qui gangrène les élites de beaucoup de pays africains.
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Se balader entre Maiduguri road, Bida road, Independence Way et Constitution road dans Kaduna (1) est une drôle d'aventure.
Aucun nom de rue ne nous sera caché, nous pourrions suivre sur une carte les lieux de l'action. J'avoue ne pas mettre passionnée pour cette course poursuite.
J'ai lu et j'ai écouté « suffering and smiling » de Fela Kuti (2) pour me remonter le moral.
« Free Queens » nous entraîne à Kaduna et à Lagos (3) deux villes du Nigéria (4) représentant la scission du pays entre le nord et le sud … deux mondes qui n'ont pas grand chose en commun si ce n'est la prostitution, vraie calamité, la traite et l'exploitation sexuelle qu'une partie de la jeunesse féminine nigériane considère comme un moindre mal.
Ce n'est pas une lecture plaisir.
La violence nous attend page après page.
Et pourtant … on le sait … que les marchands de rêve exploitent la naïveté d'une jeunesse condamnée à la misère … mais … pas que … la prostitution est parfois vue comme une issue pour accéder à nos pays du nord et un mauvais moment à passer !
Ce n'est vraiment pas une lecture plaisir.
On dénonce, on arrête ou on tue les responsables de ces trafics … dès le lendemain d'autres prennent la suite !
C'est une lecture pourtant indispensable pour nous rappeler que l'on ne doit pas se cacher les yeux devant ces drames et qu'il faudrait agir … oui bien sûr … mais que faire !

(1)
Kaduna est une ville du Nigéria septentrional, fondée en 1900 par les Anglais.
La ville est également le siège de l'académie militaire du Nigeria et de l'institut de recherche sur la maladie du sommeil.

(2)
Olufela Olusegun Oludotun Ransome-Kuti, ou Fela Kuti, ou simplement Fela, (1938-1997) est un chanteur, saxophoniste, chef d'orchestre, cryptarque et homme politique nigérian.
Fondateur de l'organisation République de Kalakuta, il est considéré comme l'inventeur de l'acrobeat, fusion des éléments afro-américains du funk, du jazz, de la musique d'Afrique occidentale, de la musique traditionnelle nigériane et des rythmes yorubas.

(3)
Lagos est l'une des grandes villes du Nigeria avec plus de 15,3 millions d'habitants et la deuxième plus grande ville du continent africain après Kinshasa qui a près de 15,6 millions d'habitants. C'est l'ancienne capitale du pays, jusqu'au transfert des institutions gouvernementales à Abuja en 1991, elle a aussi l'un des plus grands ports d'Afrique, et le principal centre industriel et commercial nigérian.

(4)
Nigéria est un pays d'Afrique de l'Ouest situé dans le golfe de Guinée. Avec plus de 219 millions d'habitants en 2022, le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique et le sixième pays du monde par son nombre d'habitants.
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Le roman alterne entre plusieurs points de vue.

C'est un livre vivant où l'auteur a fait un travail de terrain remarquable. Les personnages sont engagés. Serena, une journaliste, part au Nigeria pour aider une jeune prostituée, Jasmine, à révéler la vérité qui l'a conduite dans le milieu de la prostitution.

Cette quête de vérité la mène sur des chemins très tortueux.

À son arrivée, elle entre en contact avec les membres de l'association Free Queens, qui lutte contre la traite des femmes et les violences faites aux femmes, y compris la prostitution. Parallèlement, des enquêtes sont menées sur la disparition de plusieurs prostituées.

J'ai vraiment apprécié cette mise en avant de l'association qui met tout en oeuvre pour aider les femmes à sortir de leurs conditions de vie chaotiques.
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La plupart des lecteurs de ce roman qui l'ont critiqué sur Babelio ont émis des avis très positifs et même élogieux, avec très souvent une analyse fort bien détaillée du livre.
Comme je suis totalement de leur avis, je n'en rajouterai pas et tout ce que je veux faire, c'est apporter ma voix pour promouvoir ce livre qui, s'il est très très dur, est nécessaire pour faire entendre les voix de ces jeunes femmes Nigériannes asservies et prostituées par la volonté d'une multinationale.
L'auteur, Marin LEDUN, est un homme courageux et de plus, il écrit très bien, son roman se lit comme un thriller.
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Encore un beau roman de Marin Ledun qui trouve des sujets très interessants à chaque nouveauté.
Cette fois ci c'est une enquête dans le milieu de la prostitution entre le Nigéria et l'Europe et la traite des femmes qui est épouvantable.
Marin Ledun rentre dans cette histoire avec beaucoup de personnages et d'ONG, entreprises qui vont nous démontrer que l'économie libérale et capitaliste ne'a aucune restriction pour vendre, vendre et vendre encore.
On crée une bière attractive et on la vend avec des hotesses trièes par leur beauté et ces hotesses sont autorisées à aller plus loin dans l'usage de leurs charmes pour vendre encore plus de bière.
Bien entendu si cea ne se passe pas comme le souhaite la direction locale, il peut y avoir un voyage vers la lybie et les migrants de la méditerranée puis la prostitution en Italie ou en France.
Ou m^me le meurtre.
Sauf qu'une journaliste acharnée et un policier honnête et qui a honte de la tournure que prend la corruption dans son pays vont petit à petit dénouer les liens de cet imbroglio economique et policier.
Roman très documentée j'imagine et qui se lit assez facilment, une fois entré dans les différents acteurs et actrices du roman.
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Au Nigeria, et plus particulièrement dans la ville de Kaduna, la population a bien trop peu d'occasions de se divertir, alors pour oublier la misère et la dureté de la vie, beaucoup d'hommes consomment de l'alcool et notamment la First, une bière d'importation bon marché, vendue à grand renfort de promotion dans les bars, grâce notamment à des vendeuses recrutées tout spécialement pour cette mission. Habillées aux couleurs de la marque, ces jeunes femmes en profitent également pour vendre leurs charmes. À la tête de tout ce business, il y a un certain Peter Dirksen, directeur marketing pour la Master Brewers Nigeria Incorporated, une énorme usine qui fabrique la First. Mais les choses vont se compliquer sérieusement pour notre homme et pour ses amis, deux flics ripoux, Udo et Gowon, quand deux filles vont être retrouvées mortes sur une aire d'autoroute par le sergent Oni Goge, qui travaille pour la police de la route. Celui-ci va chercher à comprendre ce qui est arrivé à ces deux femmes. Parallèlement, une journaliste française, Serena Monnier, enquête sur les réseaux de prostitution de mineurs entre le Nigeria et Paris, avec l'aide de militantes de Free Queens, une ONG qui lutte pour le droit des femmes.

Après avoir évoqué le lobby des cigarettiers dans son précédent roman, l'excellent Leur âme au diable, Marin Ledun s'intéresse ici aux méthodes peu ragoutantes employées par un fabricant de bière qui fait prospérer sa marque en utilisant de moyens répréhensibles, tirant profit d'un pays rongé par la pauvreté, la corruption et les maladies.

Comme dans son précédent roman, Marin Ledun, tisse une galerie de personnages très variée, autant du côté du mal que du côté du bien, dans une intrigue touffue, basée sur des faits réels et nourrie par une documentation ainsi que des témoignages de militants travaillant sur place.
Car derrière le polar, l'auteur dresse le portrait bien sombre d'un pays dans lequel les blancs sont venus faire fortune au mépris de toute considération humaine. Parmi les victimes collatérales de ce capitalisme néocolonial, les femmes prennent cher, exploitées, maltraitées, victimes pour certaines de violences qui les conduisent parfois jusqu'à la mort.

Un roman édifiant, un thriller éclairant sur les méthodes et les petits arrangements politico-économiques entre puissants, au Nigeria ou ailleurs, et dont les populations locales sont des victimes impuissantes.

Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Après avoir questionné avec beaucoup de talent l'industrie du tabac dans « Leur âme au diable », Marin Ledun s'attèle à décortiquer dans son dernier roman noir un business de la bière au Nigeria. Une industrie qui brasse énormément d'argent et qui enrôle des prostitués pour représenter l'image de marque de la bière. On suit une journaliste française du « Monde » qui se rend au Nigeria pour approfondir la question, on suit un des dirigeants de l'entreprise qui produit la bière, un homme qui ne recule devant rien et aux méthodes managériales douteuses. On suit aussi plusieurs policiers plus ou moins corrompus qui naviguent autour des intrigues. Notamment un policier intègre qui cherche à rendre justice à deux femmes retrouvées mortes au début du roman. Deux prostitués dont tout le monde se fout. Et cela va devenir pour lui une affaire personnelle de remonter les raisons du crime. Marin Ledun écrit un roman noir d'une redoutable efficacité, qui ausculte avec beaucoup de précision une industrie qui broie des vies humaines (on sent le travail documentaire dense et rigoureux derrière l'intrigue). Free Queens s'inscrit dans la pure tradition des polars très sombres et réalistes et encore une fois l'auteur confirme roman après roman, dans ce genre qu'il affectionne tout particulièrement.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Plongez dans un roman noir écrit brillamment et tellement intéressant.
Ici, ce n'est pas une simple enquête qui vous attend, c'est véritablement la dénonciation d'un système bien ancré dans la société.
La puissance de riches industriels, prêt à tout, notamment à braver les droits d'êtres humains.
Pas toujours évident à suivre car beaucoup de personnages, on est néanmoins époustouflé par la véracité des informations qu'on y trouve. C'est passionnant autant que c'est écoeurant de découvrir cette machine bien huilée.
Un roman plus qu'intéressant à lire. Clairement un coup de maître.
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Marin Ledun a pour habitude de nous livrer sa vision du monde sans concession...
Ses polars sont imprégnés des recherches et rencontres qu'il fait pour étayer son sujet, mais aussi, il me semble, de ses révoltes personnelles.
Plus qu'un bon polar, c'est donc un sujet de réflexion puissant qui s'impose ici au lecteur (et c'est forcément perturbant).
Il nous propose un thriller militant et inspiré de l'état de corruption et de violence qui gangrène la société nigériane.
Il va concentrer son histoire sur le lobbying de l'alcool au Nigeria et la traite des femmes qui y est associée pour nous servir un roman certes engagé mais, contre toute attente, à la finalité plutôt pessimiste (je vous laisse découvrir pourquoi !).

Très vite dans la lecture, on est happé par un sentiment d'étouffement caractérisé par le fait des dérives et de l'impuissance du monde à changer une réalité brutale, injuste.

Les contrastes sont d'autant plus incisifs que pendant qu'une majorité de la population peine à vivre au quotidien, d'autres se prélassent dans leurs duplex "avec vue" et multiplient les orgies grâce au commerce des femmes, de la bière et la suprématie de la violence légitimée.
Car il y a 2 Lagos, mégalopole vertigineuse de 20 millions d'habitants : celui des bidonvilles et celui des milliardaires…

C'est aussi un livre qui interroge sur la place des femmes en Afrique, la responsabilité des pays riches qui siphonnent ressources, savoirs, cultures et alimentent les trafics en tout genre.

Et puis, c'est surtout un roman qui parle de sororité (un lien de femme à femme sans frontières), avec des portraits de femmes puissantes et militantes à l'image des fondatrices de l'association des Free queens, qui s'allient contre la corruption de l'état pour venir en aide à celles qui sont les premières victimes : les femmes.
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