Ce premier roman, écrit en anglais, de
Min Jin Lee, diplômée de Yale, née à Séoul en 1968 , débute à Yeongdo, petite île au large de Busan, ville portuaire de Corée en 1910, année de l'annexion par le Japon du pays du matin calme et aussi de la naissance de la petite Sunja. Celle-ci succombe à 16 ans aux charmes de Hansu qui, alors qu'elle lui annonce être enceinte, l'informe qu'il a déjà une famille à Osaka mais lui propose de l'entretenir elle et son bébé. Pour éviter le déshonneur elle se marie avec un pasteur et suit ce dernier au Japon où le roman va désormais se dérouler.
Saga familiale assez classique, 4 générations sont suivies jusqu'en 1989. Tout tourne autour de l'ancêtre Sunja, de ses efforts pour se sortir de la misère, affronter le racisme quotidien envers les coréens. Elle sera aidée notamment par son ancien amant, Hansu, un yakusa, patron de la mafia qui contrôle notamment les salles de jeu.
Le roman nous fait découvrir la vie quotidienne des coréens immigrés au Japon. le récit est divisé en 3 parties 01910/1939, 1939/1962 et 1962/1989. L'auteure s'essouffle manifestement dans la 3° partie du roman qui ne tient pas la distance, la psychologie des personnages y est beaucoup moins fouillée. de ce fait j'ai terminé la lecture un peu déçue et frustrée. Enfin
Min Jin Lee a parsemé son ouvrage de mots japonais et coréens mais faute d'un glossaire, qui existe peut-être dans la version anglo-saxonne d'origine, cela nuit fortement à la fluidité du récit et à sa compréhension. Je ne partage donc pas totalement l'opinion d'un lecteur illustre estimant que ce livre relate “Une histoire puissante sur la résilience et la compassion.” (
Barack Obama). Mais cette belle saga nous tient néanmoins en haleine et vaut la peine d'être lue.
(Le titre du livre vient du nom donné à un jeu sur machine très populaire au Japon, décrit comme un appareil aux croisements entre un flipper et une machine à sous. Dans ce pays, où la population coréenne est discriminée et exclue du marché de l'emploi, les salles de
pachinko ont longtemps été l'unique moyen pour elle de travailler sur le territoire et d'en tirer de bons revenus.)