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4,27

sur 1522 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
À Besan, en Corée, après la mort de son père, Sunjan vit seule avec sa mère Yangjin. Ensemble, elles tiennent une petite pension au sein de laquelle elles accueillent Isak, un pasteur gravement malade. Un jour, Sunjan rencontre Hansu, un bel homme qui prendra sa défense au marché et dont elle tombera amoureuse. Lorsqu'elle lui annonce qu'elle est enceinte, il lui révèle être déjà marié et lui propose de subvenir à ses besoins sans jamais pouvoir l'épouser. Refusant catégoriquement ce choix, elle s'apprête à couvrir sa famille de déshonneur. Pourtant, guidé par sa foi chrétienne, Isak la prendra pour épouse et l'emmènera avec lui au Japon pour un avenir meilleur...

C'est le début d'une longue fresque familiale s'étendant de 1930 à 1989. Nous allons suivre Sanja dans sa nouvelle vie pour nous détacher ensuite de sa propre histoire et suivre celle de ses enfants et petits enfants.


Sans surprise, ce livre est une réussite de bout en bout. Un récit sur la communauté coréenne au Japon, sur son exil et la discrimination qu'elle subie sur des décennies sans jamais se sentir victime. On retrouve toute la pudeur des sentiments, le poids des traditions et le respect des anciens. Je me suis beaucoup attachée à Sanja, cette femme courageuse accueillant avec dignité son destin, essayant de préserver sa famille des conséquences de la guerre. Nous découvrons ensuite, avec son fils, l'univers du pachinko, commerce que les coréens sont autorisés à tenir tout en étant taxés d'être mafieux. Un roman dense au cours duquel beaucoup de thèmes sont abordés tels que le rapport homme/femme, la maladie, la famille, le travail, l'argent, l'homosexualité, le harcèlement scolaire. J'en retiens beaucoup de force, d'humanité, d'amour et de fraternité.
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Ce gros roman de 600 pages est un véritable voyage, la saga d'une famille coréenne dont les membres traversent, sur plusieurs générations, les aléas de l'histoire de ce petit pays dont finalement, nous, occidentaux ne savons pas grand-chose… Quelques clichés entretenus par les médias lorsqu'ils évoquent sa moitié nord, une dictature féroce complètement fermée dirigée par le rejeton d'une dynastie de sinistre réputation, les Kim, et pour l'autre moitié sud, un pays ultra moderne, habité par des coréens disciplinés et studieux très en avance sur les technologies numériques, et apparemment mieux préparés que nous à faire face au covid !!
Mais, ce que sont ces gens, ce qu'ils ont traversé avant la scission de leur pays, la colonisation japonaise de leurs terres, l'oppression, la seconde guerre mondiale, la menace chinoise, la détestation du Japon, tout cela est pour la plupart d'entre nous, totalement méconnu.
Cela commence un peu comme un roman de Pearl Buck. Dès les premiers chapitres, le dépaysement est garanti. On est immergé dans un monde inconnu, peuplé de pauvres paysans, ou de pêcheurs, subissant une domination Japonaise très âpre, où les vies précaires se déroulent lentement, au rythme des saisons… le lecteur pénètre l'univers de Sunja, fille unique d'un mariage arrangé, qui devra bientôt s'expatrier au Japon pour pouvoir assumer une grossesse non désirée après avoir épousé un pasteur volontaire pour la sortir de l'impasse et adopter le bébé.
Décrire l'histoire familiale qui va se dérouler sur 600 pages et 80 années ne présente à mon avis aucun intérêt. Comme dans toutes les sagas de ce type, on suit l'évolution des uns et des autres, pénétrant les relations intra-familiales qui se complexifient au fur et à mesure que s'enchaînent les chapitres. Il faut se laisser embarquer...
L'intérêt de ce roman réside principalement dans le fait que son auteure y dépeint touche à touche, la complexité de ces deux cultures, si proches et pourtant si lointaines, cette incroyable ségrégation que les japonais imposent aux coréens émigrés, les cantonnant aux tâches les plus viles comme la lucrative pègre des jeux et ses salles de Pachinko. Elle montre combien la rigidité japonaise est aujourd'hui encore un frein absolu à l'intégration de ces populations autrefois contraintes à quitter leur pays exsangue, mais jamais intégrées. Elle nous montre avec finesse et sensibilité, les difficultés à survivre dans un pays profondément xénophobe et arque-bouté sur des rigidités ancestrales pour une diaspora coréenne née au Japon finalement contrainte au retour en Corée du nord, du sud ou à l'exil en Amérique, tant le racisme les ostracise. Un peuple déraciné, apatride… Après la lecture édifiante du dernier roman d' Olivier Adam, dont le thème est le déni de parentalité dans le cas des couples mixtes séparés, cette saga apporte un regard acéré sur un autre aspect peu glorieux de la culture nippone.
Ce roman explore également des événements de la seconde guerre mondiale vus du Japon mais aussi dans le regard des coréens immigrés, contraints d'adhérer à la politique jusqu'au-boutiste nippone et de participer à l'effort de guerre. Enfin, l'auteure y aborde également la place de la religion chrétienne et des persécutions subies par les croyants au pays du soleil levant.
L'histoire familiale, ses croyances, ses traditions, se déroule sur huit décennies.
Je dois dire qu'il arrive qu'on s'y perde un peu en raison du nombre grandissant de personnages. Leur diversité dilue l'intérêt du lecteur et nuit au fil conducteur du récit qui a tendance à s'essouffler sur sa fin.
Il y a pour moi 100/150 pages de trop qu'il aurait sans doute fallu condenser.
Mais malgré cela, ce roman est une belle découverte, bien écrit, avec des détails extrêmement réalistes qui en font un voyage littéraire marquant que je recommande.

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Une sublime épopée familiale.
Le 20ème siècle vu au travers des yeux d'une famille de coréens immigrés au Japon. Leur souffrance, le racisme dont ils souffrent jusqu'au bout, les injustices, les malheurs mais aussi l'amour, le dévouement et la volonté de survivre et finalement vivre.
D'un point de vu historique, ce roman est d'une richesse incroyable. L'autrice nous montre par petite touche, les "lois" auxquelles devaient se plier les Coréens petit à petit (changement de noms, abandon de la langue, etc.).
C'est tout de même le pouvoir de la résilience et de l'amour qui ressort de ce beau récit, qui file à la vitesse de la lumière !
A lire absolument !
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J'ai eu un immense coup de coeur pour ce récit.
Je suis totalement sortie de ma zone de confort en lisant Pachinko.
Je n'ai pas pour habitude de lire des romans se déroulant en Asie.
Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant la plume de Min Jin Lee.

J'ai trouvé la plume de l'auteur très envoûtante, dès les premières pages j'ai été happée par l'histoire, je lui ai trouvé un charme incomparable.

Ce récit démontre surtout les conditions de vie inimaginable des Coréens, le roman commence fort, on ressent la promiscuité, la pauvreté, on a l'impression d'être dans le roman dès le début.

Les personnages sont tous attachants, on sent que les familles sont soudées, dans les pires épreuves comme dans les meilleures.

On suit ces familles qui se battent jour après jour pour (sur)vivre, pour payer leur loyer, pour se nourrir. Ce roman est criant de vérité et très original dans l'écriture que propose l'auteur.

C'est un réel coup de coeur, et je suis sincère si je pouvais mettre 6 étoiles sur 5 je le ferai, ce roman m'a bouleversé, je ne voulais pas le refermer tellement je l'ai apprécié.

Je le recommande chaudement à tous les fervents de littérature, à tout ceux qui aiment l'histoire, à tout ceux qui veulent en savoir plus sur ce qui se passe en dehors de notre pays.

Belle journée à tous,

Eline @meslivresdepoche
Lien : https://elinebouquine.wordpr..
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On peut parfois être déçu par les livres que tout le monde a lus et adorés, mais là ce n'est vraiment pas le cas. Min Jin Lee a un don pour nous tenir en haleine tout au long de ces 600 pages : que va-t-il advenir de ces 4 générations de Coréens du Japon ? Il y a beaucoup de réussite dans ce mélange entre petite et grande histoire (on traverse la période de l'occupation japonaise, la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction, etc. jusqu'au bling bling des années 80).
C'est aussi un bel hommage aux "zainichi", ces éternels outsiders de l'intérieur, dont les stratégies d'adaptation sont très différentes et plus ou moins réussies.
Hommage aussi à la résilience et à l'agentivité des femmes, qui en Corée et au Japon comme ailleurs, doivent survivre avec le rappel constant de leur statut d'inférieures.
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1905 le Japon colonise la Corée . des milliers de Coréens vont vivre au Japon pour avoir une vie plus décente. mais ils déchantent vite. Les japonais mènent la vie dur aux "Zainichi". Pour survivre cette ethnie doit faire preuve de force, de courage et baisser l'échine. Ce livre retrace sur plusieurs générations la vie quotidienne d'une famille Coréenne en sol japonais.
j'ai adoré cette saga, qui m'a plongée au coeur de l'histoire. Je recommande
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Sunja est coreene et elle tombe enceinte à 16 ans. Elle s'expatrie avec son nouveau fiance au Japon, à une epoque ou les Coreens y sont consideres comme des sous hommes. Ce livre raconte sa vie et celle de sa mere, ses enfants, sa belle famille. C'est une saga très prenante et incroyable. Ce roman magique nous fait aussi reflechir au racisme.
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Je viens à l'instant de terminer cette fresque qui m'a accompagnée quelques jours et je sais déjà que j'aurai beaucoup de mal à oublier Sunja ,ses fils et toute sa famille.
Quel destin,quelle force ,quelle grandeur de ceux qui n' ont rien que leur intégrité pour affronter tant d'humiliations,tant de souffrances, tant de misères.
Le drame de l' exil,la quête d'identité et l' amour sont à chaque page présents.
Sunja,comme une silhouette que seule je verrais marchera à mes côtés dorénavant.
Et ce sera un honneur.

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Si ce livre ne m'avait été offert, je ne suis pas certaine que je serai allée vers ce merveilleux récit et il aurait été dommage de passer à côté de cette grande saga coréenne.
L'écriture fluide et précise percute par la justesse des mots et l'économie de détails. Les 628 pages ne sont pas un obstacle à cette saga qui commence en 1910 en Corée et s'achève en 1989 au Japon.
Cela commence ainsi :« L'histoire nous a failli, mais qu'importe. », économie de mots mais tout est dit. Ce sera l'histoire de la résilience, de la compassion, de la bienveillance, du courage, de la solidarité, de l'humiliation, de la douleur, de la pauvreté, l'histoire de toute une vie de labeur dédiée aux siens. C'est l'histoire de Yangjin, troisième fille d'une famille pauvre qui épousera Hoonie, doux et travailleur, laissé pour compte car ayant un bec de lièvre et un pied bot. de cette union ne survivra que leur fille, Sunja. Cette saga est l'histoire de sa descendance. Sunja aura deux fils de deux pères différents. Enceinte de Noa, elle suivra au Japon son mari Isak puis naîtra un second fils, Mozaru. Noa et Mozaru auront à leur tour des enfants dont Solomon, le fils de Mozaru.
Isak et Sunja seront accueillis au Japon par Yoseb, le frère d'Isak et Kyunghee son épouse. Ils vivront misérablement tous ensemble mais ne courberont jamais l'échine, tous leurs espoirs et leurs sacrifices seront pour l'éducation des enfants afin qu'ils soient cultivés et obtiennent de bonnes situations.
Ce roman parle du courage de ces femmes qui tiennent la famille et la font vivre avec trois fois rien, de la force de ces hommes qui essuient humiliation sur humiliation dans un Japon où les coréens sont moins bien considérés que des animaux. Il traite de la difficulté d'intégration des immigrés et des préjugés malgré toute la bonne volonté de ces derniers qui sont tout aussi respectables que les natifs.
Ce récit mélange d'intime et de politique, traverse la seconde guerre mondiale avec l'attaque américaine, la crise économique de l'après guerre , la montée du communisme et la division de la Corée.
Au fil des pages, nous sommes bouleversés par la résilience des personnages humbles mais fiers, et de ces femmes, qui, toute leur vie n'ont fait que souffrir et travailler pour le bien de leur famille.
La phrase qui se transmet aux femmes de génération en génération suffit à résumer cela : « le destin d'une femme est de souffrir ».
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A 28 ans, avec un bec de lièvre et un pied bot, Hoonie n'espère plus se marier et avoir des enfants. Pourtant la marieuse du village va lui trouver une femme. Yangjin est jeune. Elle a 15 ans et n'a pas de dot. Hoonie et Yangjin se rencontrent le jour du mariage. Une union qui contre toute espérance fera le bonheur des deux parties. Hoonie et Yangin tiennent une pension familiale à Busan en Corée au sein de laquelle leur fille Sunja verra le jour.

Emporté par la maladie, Hoonie ne la verra pas grandir. Au début des années 1930, la Dépression ravage le monde entier. Les temps sont difficiles et Yangjin fait tout pour que les locataires de la pension paient leurs loyers. Sunja qui est maintenant une jeune femme se laisse séduire par un riche négociant étranger. Lorsque Sunja tombe enceinte, elle découvre que son amant a déjà une femme et des filles qui vivent au Japon. Elle refuse de devenir sa seconde épouse et accepte une solution qui lui permettra de sauver son honneur et celui de sa famille. Elle va suivre un pasteur chrétien qui lui propose de reconnaître l'enfant et de prendre soin d'eux. Une nouvelle vie s'ouvre à elle au Japon. Un exil douloureux qui va s'étirer sur plusieurs décennies.


A sa sortie j'avais lu de très bons retours sur ce livre de Min Jin Lee.

Grâce à Harper Collins j'ai eu la chance de le découvrir à sa sortie en poche. Et quelle claque ! Avec ses 628 pages, c'est une lecture qui s'annonçait copieuse et pourtant on ne les voit pas passer. On traverse les époques et on prend plaisir à découvrir cette bouleversante histoire. On suit une famille sur quatre générations. Tous doivent faire face à leur statut d'immigré et à la difficulté de trouver une place dans un pays qui n'est pas le leur. En plus de la passionnante histoire de cette famille, cette lecture est très intéressante d'un point de vue historique.

Lien : https://orlaneandbooks.wordp..
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