On nous appelle les Indignés !

« On nous appelle les Indignés ! » chronique parisienne est un recueil de témoignages rassemblés par Y. Lehuédé et JJ. Zimermann, témoignages ponctués de texte également coécrits par ces deux derniers. Ces propos recueillies sont ceux de personnes ayant participés au mouvement des « Indignés » entre Mai et Décembre 2011 à Paris, mouvement faisant échos aux « Printemps arabes », aux « Indigniados de la Puerta del Sol » et aux « Occupy de Wall Street ». le livre retrace l'évolution du mouvement Parisien de façon chronologique au travers de ses différentes formes : marches national, occupations de places, manifestations pacifiques, campagnes de tract… C'est par le biais de ses intervenant, à la fois acteurs et témoins du mouvement des « Indignés », que ce livre propose de faire le récit d'une partie de cette histoire des révoltes pacifiques qui ont fleuries mondialement, en se contrant sur des évènements ayant eu lieux en France durant l'année 2011.
L'oeuvre se veut être un simple témoignage de l'intérieur, un document objectif se faisant la somme de points de vue subjectifs de participant aux « Indignés ». Dès l'avant-propos les auteurs nous en informe : « Cette chronique n'a pas la prétention de « représenter » l'aventure des indignés parisiens dans ses moindres détails mais de permettre d'en entrevoir le déroulement à travers différents évènements, aspects marquants et témoignages. » Ainsi le livre ne nous entraine pas dans un pamphlet de propagande idéologique, mais permet plutôt de rendre compte de la disparité des idées traversant le mouvement et de celles admis à l'unanimité par ce dernier, ce qui en fait un formidable moyen de le comprendre.
Ce recueille permet de mieux comprendre ce mouvement, dans ce qui fait son essence, sa force, mais également ses faiblesses. Ainsi le livre rend compte, au fil des témoignages, des difficultés rencontrés par les manifestants : répressions policières féroces (et parfois totalement illégales), tentatives de récupérations par différents groupes (politiques, fascistes, ou engagés dans une cause étrangère au mouvement,…), dérives liés à la consommation d'alcool par certains manifestants, difficultés à atteindre le consensus sur certains points de discutions lors des assemblées… En dépit de toutes ces difficultés soulignés dans les pages de ce livre, il émane une espérance forte et un refus de la résignation exprimé par la revendication de l'indignation des protagonistes de ce recueil.
C'est un refus de l'indifférence vis-à-vis des principaux disfonctionnements de nos sociétés actuelles qui fédères ces « Indignés ». Une « moisson d'hommes et de femmes » du germinale « Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel. Ils s'indignes du faussés grandissant entre les plus riches et les plus pauvres qui n'a jamais été aussi vaste, ils s'indigne de la pensée néolibéral dominante qui fait passé la logique financière avant le respect de l'homme et de son environnement, ils s'indignent du manque de considération voué au peuples par les politiciens. C'est ce cri d'indignation qui résonne dans les différents discours comptes rendus de ce livre.
J'ai trouvé ce livre intéressant pour bien des points, le premier étant qu'il s'agit d'un concentré de témoignages de l'intérieur du mouvement ce qui apporte un angle de vue différent de celui relayé par la majorité des médias qui, à quelques exceptions près, se place souvent comme simple observateur extérieur.
Ce livre met la lumière sur un mouvement dont la sève est une réponse pacifique faces à tous les motifs qui peuvent générer notre indignation. Et même si ce mouvement, comme d'autres, semble aux premiers abords s'être essoufflé à force de répressions policières brutales dignes de régimes totalitaires, de tentative de récupération politique, et de problème de comportements interne, il est certain que comme tout mouvement de contestation il n'aura surement pas été vain et portera ses fruits. D'autant plus qu'il tire sa force de l'action pacifique qui ; bien que moins spectaculaire que les récits de révoltes sanglantes qui sont gravées dans notre imaginaire collectif depuis la petite enfance ; sont les plus efficaces pour une réelle révolution humaine, pour une réelle évolution humaine. Car c'est bien ce qui semble être le désire commun de l'ensemble de ces indignations pourtant parfois si différentes, le désire non pas de désigner des coupable et de couper des têtes, mais le désir d'agir collectivement afin de franchir un cap dans l'évolution de nos sociétés. Un cap où au travers de l'émancipation personnel de chacun l'ensemble de l'humanité se porterait bien mieux. Emancipation de l'individualisme, émancipation de la résignation, émancipation de l'indifférence…une élévation personnel non pas pour être supérieur à l'autre mais au contraire s'élever au stade d'être humain afin de vivre dans le respect total de tous les hommes et femmes. Bien entendu cela n'est que mon « témoignage » de cette lecture d'un livre qui expose l'action concrète d'une marche pacifique en direction de Bruxelles pour exprimer une forte indignation face aux mesures d'austérités européennes, mais ce sont les idéaux, invisibles et parfois muets, cachés derrières las actions qui me captive, et les idéaux exprimer par des actions comme celles décrient dans ce livres sont, je trouve, d'une beauté remarquable.