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4,28

sur 406 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un an après le rapport Sauvé sort Je suis la maman du bourreau. David Lelait-Hélo traite d'un sujet enfin devenu d'actualité, enfin sorti de la mémoire des victimes, mais son approche prend le contre-pied de ce qu'on peut généralement lire.
La maman du bourreau. Tout est dit dans le titre, pas de suspense, pas de recherche de justification ou d'explication à des actes devenus dicibles puisqu'il faut parler pour que les victimes cessent d'avoir honte pour des faits dont elles ne sont pas responsables.
La maman du bourreau est une femme formidable. Une vieille dame nonagénaire capable de vous faire baisser les yeux, d'une dignité à toute épreuve et d'une foi qu'elle croyait inébranlable. L'Église et Dieu sont les piliers de sa vie. Pour elle, l'Église est Dieu. Lorsque la vérité lui est révélée, tout ce qui a été sa vie, tout ce qui l'a maintenue debout contre vents et marées, contre la société qui perd ses valeurs, contre le mariage pour tous, tout cela est brûlé jusqu'à la racine, à l'acide. « Je suis passée de Dieu à Diable. » : c'est ainsi que commence le livre. Une descente aux Enfers ? Bien sûr. David Lelait-Hélo explique très bien je trouve les conséquences des viols commis par des religieux sur leurs ouailles, comment ils leur volent leur corps, leur libre-arbitre et comment ils les blessent aussi sur le plan spirituel.
Quant au dénouement... y en avait-il vraiment un autre possible ?
Après, la mort du prêtre reste un vol : il a été volé à ses autres victimes le droit de s'exprimer, le droit d'être reconnues.
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Un livre fort et percutant. Une fiction qui parait tellement réelle. Une histoire qui marque l'esprit et nous fait nous poser mille questions ; imaginer être à la place de cette mère sans vraiment pouvoir le faire.

« Madame de Miremont est une vieille dame crainte et respectée. Elle a dévoué sa vie à la foi et à la droiture. Une vie parfaite à ses yeux, tout comme son fils adoré. Alors quand sont révélées les monstruosités commises par ce dernier, tout vacille pour Madame. Son monde s'effondre avec ses certitudes. »

A dévorer en priant de ne pas devenir à notre tour parent d'un bourreau.
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Un roman percutant. On ne peut rester insensible. C'est un livre court mais intense. Assez malaisant à certains moments. Il est question de pédophilie dans le milieu de l'église. Une mère raconte . Âme sensible passez votre chemin.
Gabrielle de Miremont , femme de caractère, très pieuse , idolâtres son fils devenu prêtre. Sa vie va s'écrouler quand à 90 ans, elle va apprendre que son fils chéri, prêtre de la paroisse a violé des enfants.
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Quant une fervente catholique apprend par la presse que sa congrégation est montrée du doigts pour des actes de pédophilie, elle refuse d'y croire.
Comme les étapes d'un deuil, il y a déni, puis colère... S'en suivent différentes étapes dont l'échange avec l'une des victimes qui finira par lui donner un nom.
A partir de là, plus de retour en arrière, sa vie, sa foi, s'effondrent.
L'écriture est très belle, mais je n'ai pas réussi à croire en cette "maman", je ne l'ai pas trouvé authentique ou peut-être dénuée d'émotions. C'est comme si elle s'autorisait à avoir enfin des émotions, le jour où elle découvre l'innommable et elle rejette en bloc ce qui se passe, ce qui se déroule sous ses yeux. Elle réfléchit à sa culpabilité de mère. A-t-elle manqué à son rôle? Elle pense avoir été aimante, mais elle a conscience qu'elle a rejeté cet enfant tant désiré pour quelque chose qu'elle pense plus fort, plus noble. J'aurais aimé approfondir plus ses pensées, ses émotions. Cela reste une belle lecture, que je n'aurais pas faite si elle ne m'avait pas été conseillée, merci à lui!
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Mon humble ressenti post lecture de Je suis la maman du bourreau, de David Lelait-Helo: âme sensible s'abstenir.

« Jusqu'où peut aller une mère lorsqu'elle découvre que son fils parfait et adoré est un monstre…? »

Le thème de se livre? La pédophilie dans l'Eglise, sujet tabou et terriblement difficile à lire.

L'auteur a une plume acérée et pourtant sans fioriture. Pas besoin d'en rajouter à l'horreur, des mots simples suffisent, pas de descriptions inutiles.

Il arrive à nous transmettre l'ambivalence des sentiments de cette mère confrontée aux agissements de son fils, ce Père, pilier de ses convictions religieuses qui rythment sa vie, mais également à ceux qu'elle développe pour la victime.

Mais bien d'autres sujets sont abordés dans ce livre: la relation filiale et la responsabilité des parents dans l'éducation reçue et donnée, la presse à scandale qui se repaît du drame des autres,… sans oublier l'inversion des rôles: la victime qui se pense coupable, et le coupable victime.

Un livre saisissant qui nous emmène sur un chemin de Croix.

Dire que j'ai aimé ou non ce livre, si dur, rude, limite vomitif par moment? Je ne pense pas que se soit le but recherché par l'auteur. Ce qui est sûr c'est que je n'ai pas pu lâcher ce roman du week-end.
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Un coup de coeur pour ce court roman qui analyse avec tant de justesse les drames traversant l'Eglise catholique confrontée au scandale de la pédophilie.
Comment une mère traditionnaliste, chrétienne convaincue , peut-elle réagir quand elle apprend que son fils chéri et vénéré, prêtre charismatique , a tout au long de sa carrière , abusé de nombreux enfants qui porteront toute leur vie le poids de la honte dans leur chair ?
Grâce à une écriture lumineuse et inspirée, l'auteur prête une voix juste tant à la vieille dame dévastée par le secret révélé qu'au jeune adulte victime qui relate avec beaucoup de difficultés les sévices qu'il a subis et la confrontation de ces deux individualités est poignante car elle est éclairée par une foi commune qui pourrait bien finir par se dissoudre dans la cruelle réalité de la vie.
Comment vivre avec le terrible remords de ne pas avoir résisté mais aussi celui de ne pas avoir voulu voir le drame qui se déroulait ? Tant l'un que l'autre de ces deux personnages sont puissamment émouvants et on entre dans leur intimité le coeur serré.
Il est à noter que la place faite au "bourreau" dans le récit est bien mince et qu'à aucun moment on ne cherche à comprendre le mécanisme du passage à l'acte .
Si le réquisitoire mené contre l'institution est sans concession et d'une rigueur parfaite que l'on ne peut qu'approuver, ce court roman interpelle néanmoins sur la présence persistante de la déviance sexuelle au sein d'une église qui se voile la face sur les causes profondes des crimes qu'elle pourrait bien avoir contribué à susciter.
Un roman fort qui ouvre la porte à une réflexion profonde sur l'avenir de l'Eglise et son influence dans une société en manque cruel de repères.
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Mme de MIremont est très pieuse, a une forte personnalité, adore Dieu et son fils chéri devenu prêtre.
Elle leur a voué sa vie entière, en a délaissé ses deux filles.
Et sa vie entière s'écroule, à 90 ans, lorsqu'elle apprend qu'un prêtre de la paroisse a violé des enfants.
Et ce prêtre, c'est son fils.
D'un coup elle renie Dieu, renie son fils, renie sa vie.
Quelle belle écriture !
Elle fait tout le charme de cette histoire très bien racontée.
Outre la pédophilie dans l'église, c'est l'histoire du drame d'une mère qui découvre que son fils aimé est un monstre, que toutes les convictions qui ont dicté sa vie, ne sont que mensonges, qu'elle a bâti son existence sur des illusions.
C'est prenant, c'est poignant, ça laisse un goût amer.
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Décembre 2022 : exceptionnellement, moi qui adore les fêtes, je n'arrivais pas à me mettre dans l'ambiance. Trois jours pour faire mon sapin, aucune envie de faire péter les baffles avec mes playlists insupportables de Noël, un état d'esprit passablement morose (ou juste une prémonition, vu comment se sont terminées mes fêtes, allez savoir !). Toujours est-il que ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour sortir ce roman de ma PAL, pourtant, j'avais vraiment envie de le découvrir ! Surtout après avoir rencontré son auteur au salon Iris Noir. Donc, déjà dans une période un peu sombre, j'ai plongé dans le coeur de Gabrielle de Miremont, ce qui ne m'a pas franchement remonté le moral, que du contraire !

Gabrielle, elle a 90 ans. Elle est riche. Elle est digne. Elle est pieuse. Elle est austère. Elle déteste les effusions. Gabrielle est un pur produit de l'aristocratie, et c'est ainsi qu'elle a élevé ses enfants. Sa plus grande réussite : son fils cadet, dont les attitudes sont exactement celles que sa mère attend. Parfaite conclusion a une éducation stricte, Pierre-Marie est devenu prêtre ! Quelle fierté pour sa mère !

Jusqu'au jour où son monde s'écroule, parce qu'un policier vient lui annoncer la mort de Pierre-Marie. Mais nous apprenons vite que cet enfer ne s'est pas ouvert pour Gabrielle sur cette déclaration mais qu'elle en est plutôt la conclusion.

Ce qui l'a menée à cette funeste annonce, nous le découvrons au fil des pages, et nous assistons à cet instant fatidique où, enfin, le vernis craque…

L'auteur a dégainé sa meilleure arme : sa plume (sa plume… 🪶 petit clin d'oeil à cette private joke que seules les personnes présentes une certaine soirée d'octobre peuvent comprendre !😉). Et elle est efficace, sa plume, belle, envolée, tragique, poétique. Un ensemble absolument magnifique qui sert à comprendre comment, d'un coup, les certitudes d'une vie peuvent exploser. Pour Gabrielle, ce sera la sortie d'un article sur la pédophilie au sein de l'église qui mettra le feu aux poudres. Elle s'insurge, elle, la chrétienne fervente. Puis elle vacille, ensuite elle s'écroule.

Le thème est difficile, il est abordé d'une manière originale et convaincante. Je n'aurai qu'un bémol : difficile, me concernant, d'entrer en empathie avec Gabrielle. Oui, cette fin de vie est affreuse et Gabrielle va en baver. Mais cette vie qu'elle s'est choisie, sans la moindre spontanéité, pétrie d'obligations d'un autre siècle, je n'ai pas pu la comprendre, et la claque qu'elle prendra m'a émue pour la victime, mais pas pour elle. Son dernier sursaut d'orgueil sera peut-être le seul moment où j'aurai été en accord avec ses choix !

Mais abstraction faite de cet attachement qui m'a manqué, je ne peux que souligner la justesse du ton et la profondeur des émotions qui emplissent ces pages ! Une lecture difficile que je n'aurais peut-être pas dû entamer alors que mon moral était déjà vacillant, mais une lecture inoubliable, c'est certain !
Lien : https://lecturesdudimanche.c..
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Je suis la maman du bourreau de David Lelait-Helo est un roman très bien écrit sur un sujet d'actualité, la pédophilie dans l'église.
La vie de Gabrielle de Miremont, très pieuse, s'écroule alors qu'elle a 90 ans, lorsqu'elle apprend que son fils adoré, prêtre, est un pédophile.
C'est très bien écrit, c'est tellement juste qu'on pourrait croire que c'est un témoignage. Un livre bouleversant.
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Le sujet est bouleversant, le traitement un peu moins: j'ai trouvé l'écriture trop complexe, un peu lourde, et je n'ai pas toujours réussi à ressentir tout l'horreur de l'histoire. Mais ce plaidoyer pour les victimes de pédophilie, que ce soit les enfants eux-mêmes (là, la description est très dure, directe, sans nuances: bravo) mais aussi les parents (en l'occurrence ici la mère) est écrit pour être lu, pour blâmer ces comportements abjects. Je ne regrette pas ma lecture, même si on sort un peu nauséeux.
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